Amérique

L'Amérique est un continent de l'hémisphère occidental. Il s'étend de l'océan Arctique au nord, jusqu'au cap Horn dans le passage de Drake au sud, à la confluence des océans Atlantique et Pacifique qui la délimitent à l'est et à l'ouest, respectivement. Avec plus de 42 millions de km2, l'Amérique est le deuxième plus vaste continent de la planète[1], couvrant 8,3 % de la superficie totale et 28,2 % des terres émergées. De plus, l'Amérique concentre environ 13,3 % de la population mondiale avec plus d'un milliard de personnes[2]. Ses habitants sont désignés sous le gentilé Américains : ce terme est cependant également employé pour désigner les citoyens des États-Unis d'Amérique ; dès lors, les habitants des différentes parties du continent sont fréquemment distingués en employant des gentilés spécifiques comme Nord-Américains, Sud-Américains ou Latino-Américains. Le terme America est une invention des cartographes allemands Martin Waldseemüller et Mathias Ringmann qui apparaît dans le planisphère qu'ils éditent en 1507, donné en honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci au congrès géographique de Saint-Dié.

Ne doit pas être confondu avec États-Unis.

Pour les articles homonymes, voir Amérique (homonymie).

Amérique

Carte de localisation de l'Amérique (colorée en vert)
Superficie 42 189 120 km2
Population 1 006 801 000 hab. (2017)
Densité 24 hab./km2
Pays 35
Dépendances 19
Principales langues espagnol, anglais, portugais, français, créole, néerlandais, guarani, langues inuites, langues amérindiennes, langues bushinengues, maya
Fuseaux horaires UTC−10:00 (États-Unis)
UTC+00:00 (Groenland)
Principales villes Bogota, Buenos Aires, Caracas, Chicago, Lima, Los Angeles, Mexico, Montréal, New York, Rio de Janeiro, São Paulo, Santiago, Toronto, Washington

En raison de ses caractéristiques géographiques, l'Amérique est traditionnellement considérée du point de vue d'un ensemble de sous-continents désigné sous le nom des Amériques, à savoir l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale, les Antilles et l'Amérique du Sud. Compte tenu également de son portrait culturel, elle se divise en Amérique anglo-saxonne et Amérique latine.

L'Amérique est formée par les cultures de différents pays qui possèdent des influences et un héritage communs. Elle est parfois qualifiée de « Nouveau Monde » par opposition au « Vieux Continent » aussi dit les « Vieux Pays » (l'Europe). À ce titre, elle constitue un espace de civilisation précolombienne forgé par une histoire millénaire, qui devint un lieu de rencontre entre nations autochtones et européennes occidentales des « temps modernes » dès sa découverte et exploration par les Européens de la Renaissance en 1492 pour une histoire « moderne » empreinte de violence des colonisateurs envers les populations autochtones appelées par le terme générique Indiens (Christophe Colomb avait entrepris son voyage pour rejoindre les Indes par la mer et croyait qu'il s'y trouvait), et de déplacement contraint de populations africaines pour les mettre en esclavage. La colonisation européenne des Amériques inspira à de nombreux aventuriers les sentiments d'indépendance, de liberté et de prospérité qu'offraient alors les vastes étendues de cette terre neuve dans les cités d'or et contrées mythiques d'Eldorado, Norembergue et royaume de Saguenay.

Étymologie

Détail du planisphère de Waldseemüller avec la mention « AMERICA » désignant la partie sud du continent américain (1507).

En 1507, Martin Waldseemüller, le cartographe d'une société savante du duché de Lorraine, dénommée Gymnase Vosgien et située à Saint-Dié-des-Vosges, produisit avec l'aide de l'érudit Mathias Ringmann un planisphère intitulé Universalis Cosmographia représentant la région méridionale de l'Amérique. Cette mappemonde est la première carte sur laquelle apparaît le mot « America », prénom féminisé attribué en l'honneur du navigateur florentin Amerigo Vespucci[3],[note 1] (Amerigo est l’équivalent italien du prénom d'origine germanique « Aymeric », variante méridionale de « Henri »). Cet explorateur fut en réalité le premier à émettre la thèse d'un nouveau continent lors de son expédition au sud de la Patagonie en 1502. Cette quatrième partie du monde, qui s'ajoutait au supercontinent de l'Afro-Eurasie, venait alors modifier les assertions de Christophe Colomb qui, en 1492, croyant avoir découvert la route des Indes, rencontra plutôt ceux qui, aujourd'hui, sont désignés par métonymie sous l'appellation « Amérindiens » ou « Indiens d'Amérique ».

Géographie

Carte géophysique de l'Amérique (cliquer sur la carte pour voir le détail des zones géographiques)

L'Amérique est le deuxième plus grand continent de la planète après l'Asie. Elle a une superficie d'environ 42 437 680 km2 et s'étend du nord au sud depuis le cap Columbia (58 ° N, Nunavut, Canada) jusqu'aux îles Diego Ramirez (56 º S, Terre de Feu, Chili). Elle est séparée de la Russie par l'océan Arctique et de l'Antarctique par le passage de Drake. Ses points les plus occidental et oriental correspondent respectivement à l'île Attu (173 ° 11'E) en Alaska (États-Unis) et à la pointe du Seixas (34 ° 47'O) en Paraíba (Brésil).

Le continent américain se compose de trois sous-continents : Amérique centrale, Amérique du Nord et Amérique du Sud, ainsi que d'un arc insulaire désigné sous le nom des Antilles et faisant office de connexion continentale entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud. De plus, selon la théorie de la dérive des continents et de la tectonique des plaques, ce qui est l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud serait resté séparé pendant des millions d'années. Après la séparation du Gondwana de la Laurasie, deux sous-continents dérivèrent jusqu'à leurs positions actuelles, puis furent unis par l'Amérique centrale. D'abord un arc insulaire, ce pont terrestre émergea entre eux par l'action de la tectonique des plaques et devint plus tard une bande continue de terre. Le point le plus mince de cette union est à l'isthme de Panama, lequel permit le grand échange interaméricain lors de sa formation il y a 3 millions d'années.

Subdivisions et zones géographiques
Amérique du NordLes AntillesAmérique centraleAmérique du Sud
Néarctique
Montagnes Rocheuses
Prairies canadiennes
Appalaches
Basses-terres du Saint-Laurent
Basses-terres des Maritimes
Basses-terres du lac Érié
Toundra
Forêt boréale
Plateau laurentien
Grand Bassin des États-Unis
Grandes Plaines
Grands Lacs
Sierra Madre occidentale
Sierra Madre orientale
Sierra Madre del Sur
Mésoamérique
Bahamas
Grandes Antilles
Petites Antilles
Plaque caraïbe
Cordillère Centrale
Néotropique
Déserts sud-américains
Caraïbes sud-américaines
Chocó
Llanos
Bassin amazonien
Cordillère des Andes
Altiplano
Gran Chaco
Plateau des Guyanes
Pampa
Cône Sud
Patagonie
Bassin de la Plata
Brasilia

Topographie

Le Denali en Alaska (États-Unis), point culminant de l'Amérique du Nord dont le sommet est situé à 6 190 mètres d'altitude.

Dans leur déplacement du centre de l'océan Atlantique vers l'ouest, les plaques tectoniques (caraïbe, nord-américaine et sud-américaine) forment la cordillère américaine par subduction de la plaque pacifique sur le pourtour oriental de la ceinture de feu. La chaîne de montagnes ainsi formée est essentiellement composée d'une série de crêtes élevées telles que les montagnes Rocheuses, la Sierra Madre occidentale et la Cordillère des Andes. À l'est de l'Amérique du Nord, les Appalaches s'étendent depuis l'Alabama jusqu'à Terre-Neuve sur plus de 2 300 km, alors qu'au nord s'élève la cordillère arctique.

Au centre du continent, l'Amérique du Nord est composée de vastes étendues de plaines, dont les basses-terres du Saint-Laurent, le bassin du fleuve Mackenzie et la Prairie. Au nord-est, le plateau Laurentien s'étend sur près de cinq millions de kilomètres carrés et couvrent la majeure partie du Nunavut et du Québec. L'Amérique du Sud est pour sa part composée des basses terres du bassin amazonien au nord-est, du plateau brésilien sur la côte est et des plaines du Gran Chaco et de la Pampa au sud.

Principales chaînes de montagnes

Chaîne Longueur (Kilomètres) Pays
Cordillère des Andes 7100 Venezuela- Colombie- Équateur- Pérou- Bolivie- Chili- Argentine
Montagnes Rocheuses 4800 Canada- États-Unis
Appalaches 2400 Canada- États-Unis
Chaîne des Cascades 1100 Canada- États-Unis
Chaîne d'Alaska 650 États-Unis
Sierra Nevada 644 États-Unis
Chaîne Saint-Élie (non spécifié) Canada- États-Unis
Principaux sommets d'Amérique[4]
MontagneAltitude (mètres)Pays
Mont Aconcagua6 962 Argentine
Nevado Ojos del Salado6 893 Argentine- Chili
Monte Pissis6 795 Argentine
Mont Huascarán6 768 Pérou
Volcan Llullaillaco6 739 Chili - Argentine
Cerro Mercedario6 720 Argentine
Yerupajá6 617 Pérou
Nevado Sajama6 542 Bolivie
Volcan Antofalla6 440 Argentine
Nevado Illimani6 438 Bolivie

Hydrographie

Principaux cours d'eau d'Amérique
Cours d'eauLongueur (km)Pays
Fleuve Amazone6 800 Pérou, Brésil, Colombie, Venezuela
Fleuve Mississippi-Rivière Missouri6 019 États-Unis
Fleuve Mackenzie4 240 Canada
Fleuve Paraná-Río de la Plata4 200 Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay
Rivière Purus3 590 Pérou, Brésil
Rivière Madeira3 239 Bolivie, Brésil
Rio São Francisco3 199 Brésil
Fleuve Yukon3 185 Canada, États-Unis
Fleuve Río Grande3 033 Mexique, États-Unis
Rivière Paraguay2 625 Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay
Rivière Saskatchewan2 575 Canada
Fleuve Colorado2 333 États-Unis, Mexique
Fleuve Orénoque2 150 Venezuela, Colombie
Rivière Mamoré2 000 Bolivie
Fleuve Columbia1 953 Canada, États-Unis
Rivière Ucayali1 900 Pérou
Rivière Putumayo1 800 Pérou, Équateur, Colombie, Brésil
Fleuve Uruguay1 770 Argentine, Brésil, Uruguay
Fleuve Marañón1 600 Pérou
Rivière Pilcomayo1 590 Argentine, Bolivie, Paraguay
Fleuve Magdalena1 543 Colombie
Rivière Bermejo1 450 Argentine, Bolivie
Fleuve Cauca1 350 Colombie
Fleuve Usumacinta1 200 Guatemala, Mexique
Fleuve Saint-Laurent1 140 Canada, États-Unis

Faune et flore

De très nombreuses espèces animales et végétales sont originaires d'Amérique. Nombre d'entre elles ont reçu l'épithète spécifique americanus, americana ou americanum.

Démographie

États et territoires d'Amérique

Noms des pays et des territoires, avec leurs drapeaux Superficie
(km2)
Population
Densité de population
(par km2)
Capitale
Amérique du Nord
Canada 9 984 670 35 056 064 3,5 Ottawa
États-Unis 9 630 091 317 627 401 33 Washington DC
Danemark Groenland 2 166 086 60 000 0,026 Nuuk
Mexique 1 972 550 118 395 054 60,6 Mexico
France Saint-Pierre-et-Miquelon 242 6 954 29 Saint-Pierre
Royaume-Uni Bermudes 53 65 773 1 250 Hamilton
Amérique centrale
Nicaragua 129 494 5 785 846 42 Managua
Honduras 112 090 7 639 327 57 Tegucigalpa
Guatemala 108 890 13 824 463 119 Guatemala
Panama 78 200 3 460 462 46 Panama
Costa Rica 51 100 4 636 348 85 San José
Belize 22 966 334 297 13 Belmopan
Salvador 21 040 7 066 403 330 San Salvador
Caraïbes
Royaume-Uni Anguilla 102 12 800 363 The Valley
Îles Caïmans 260 44 270 139 George Town
Montserrat 102 4 798 47 Plymouth
Îles Turques-et-Caïques 497 26 023 60 Cockburn Town
Îles Vierges britanniques 153 21 730 260 Road Town
Antigua-et-Barbuda 442 69 108 152 Saint John's
Pays-Bas Aruba 193 102 695 532 Oranjestad
Bonaire 288 12 000 101 Kralendijk
Curaçao 450 173 400 385 Willemstad
Saba 13 1 424 110 The Bottom
Saint-Eustache 21 3 300 157 Oranjestad
Saint-Martin 34 33 119 974 Philipsburg
Bahamas 13 940 297 852 21,2 Nassau
Barbade 430 276 607 642 Bridgetown
Cuba 110 861 11 184 023 110,9 La Havane
République dominicaine 48 730 10 088 598 173,2 Saint-Domingue
Dominique 754 72 386 91 Roseau
Grenade 350 105 000 259,5 Saint-Georges
France Guadeloupe 1 628 405 000 249 Basse-Terre
Martinique 1 128 401 000 355 Fort-de-France
Saint-Barthélemy 21 8 400 400 Gustavia
Saint-Martin 53,20 31 397 590 Marigot
Haïti 27 750 9 801 764 271 Port-au-Prince
Jamaïque 11 425 2 598 000 245 Kingston
États-Unis Porto Rico 9 104 3 994 259 438 San Juan
Îles Vierges des États-Unis 352 124 778 254 Charlotte Amalie
Saint-Christophe-et-Niévès 261 38 756 148,5 Basseterre
Saint-Vincent-et-les-Grenadines 389 116 812 300 Kingstown
Sainte-Lucie 620 160 145 260 Castries
Trinité-et-Tobago 5 128 1 300 000 215 Port d'Espagne
Amérique du Sud
Argentine 2 766 890 40 677 348 14,3 Buenos Aires
Bolivie 1 098 580 10 461 053 8,1 La Paz, Sucre
Brésil 8 514 877 201 032 714 22,0 Brasilia
Chili 756 950 16 746 560 21,1 Santiago du Chili
Colombie 1 138 910 46 591 147 37,7 Bogota
Équateur 283 560 15 007 343 47,1 Quito
Royaume-Uni Géorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud 4 190 200 0,04 Grytviken
Malouines 12 173 2 967 0,24 Port Stanley
France Guyane 86 504 190 842 2 Cayenne
Guyana 214 970 765 283 3,6 Georgetown
Paraguay 406 750 6 347 884 15,6 Asuncion
Pérou 1 285 220 29 907 303 21,7 Lima
Suriname 163 270 433 998 2,7 Paramaribo
Uruguay 176 220 3 415 920 19,4 Montevideo
Venezuela 912 050 28 047 938 27,8 Caracas
Îles inhabitées
Colombie Malpelo (Colombie)
États-Unis - Haiti Île de la Navasse (États-Unis) (Haiti)
France Île de Clipperton (France)
Géorgie du Sud-et-
les Îles Sandwich du Sud

(archipel)
Île Candlemas (Royaume-Uni)
Îles Willis (Royaume-Uni)
Île Annenkov (Royaume-Uni)
Île Vindication (Royaume-Uni)
Costa Rica Île Cocos (Costa Rica)

Familles linguistiques

Du point de vue de la culture, de l'histoire, de la langue et de la sociologie, on distingue sur le continent américain deux aires linguistiques :

Religions

Avec les religions amérindiennes, la principale religion en Amérique est le christianisme et ses différentes confessions : catholicisme et protestantisme. Selon l'Église catholique, la sainte patronne principale du continent est Notre-Dame de Guadalupe, alors que la patronne secondaire est sainte Rose de Lima.

Principaux sanctuaires catholiques

Histoire

Les civilisations précolombiennes

Jusque dans les dernières décennies a prévalu la théorie du peuplement tardif qui soutient que l’être humain aurait migré en Amérique depuis l’Asie par la Béringie pendant la dernière ère glaciaire il y a de cela 12 000 à 14 000 ans. Cependant, des traces indiquant la présence d'humains dans le nord du Yukon il y a 24 000 ans ont été retrouvés. Ces données suggéreraient la traversée d'humains en provenance de Sibérie qui auraient occupés les territoires aujourd'hui submergés de la Béringie, et seraient restés isolés par les glaciers quelque 8 000 ans avant de se disperser dans le reste du continent américain[5].

Des scientifiques soutiennent également la thèse selon laquelle le premier peuplement de l'Amérique se serait produit de 20 000 à 50 000 ans plus tôt et serait aussi le résultat d’une migration au cours de laquelle l’être humain aurait emprunté différents itinéraires, tels que la Mongolie, la Sibérie et la banquise de l'océan Arctique.

Par la suite, l'humain a rapidement occupé l'ensemble du continent où il a formé des sociétés diverses : en Amérique du Nord, la civilisation du Mississippi et la cité de Cahokia, les villages iroquoiens d’Hochelaga et Stadaconé, ainsi que les cultures inuits, Dorset et Saqqaq. En Amérique du Sud, la ville sacrée de Caral-Supe (la plus ancienne cité américaine) et la vallée sacrée des Incas; en Mésoamérique, les villes mayas de Chichén Itzá et Yaxchilan et la capitale aztèque de Mexico-Tenochtitlan.

La colonisation viking de l'Amérique est la première tentative d’établissement de l’être humain en provenance de l’Europe à être bien documentée. Selon la saga d’Érik le Rouge, les premières colonies auraient été implantées au Groenland vers l’an 985 (apr. J.-C.). Son fils, Leif Ericson, aurait ensuite exploré le Vinland (île de Terre-Neuve) vers l’an 1000 et serait entré en relation avec les Béothuks. Cependant sont présumés d’autres contacts trans-océaniques précolombiens qui se seraient produits avant même les explorations scandinaves.

Vers 1340, le moine italien Galvano Fiamma rédige en latin une Cronica universalis dans laquelle il mentionne l'existence du continent américain, qu'il dénomme terra que dicitur Marckalada en se basant sur des sources islandaises. Il la dit habitée par des géants, qui construisent des maisons avec d'énormes pierres, tout en ajoutant qu'aucun marin n'a jamais pu en savoir davantage sur cette contrée[6].

La colonisation européenne de l'Amérique

Débarquement de Christophe Colomb à l'île San Salvador en 1492 et prise de possession au nom des rois catholiques.

Au début du XVe siècle, le continent américain est considéré comme un monde plein[7].

Les capitulations de Santa Fe ayant été ratifiées par les rois catholiques en 1492, Christophe Colomb débarqua incidemment à l’île San Salvador quelques mois plus tard, alors en quête d’une nouvelle route des Indes, conséquence inéluctable de la chute de Constantinople de 1453. Dès cette découverte et exploration, celui-ci fonda La Navidad sur l’île Hispaniola (Haïti et République Dominicaine) avant que ne soit entamée la colonisation espagnole de la terre ferme d'Amérique, en 1510.

Suivant le traité de Tordesillas de 1494, les terres du Nouveau Monde étaient alors partagées entre Isabelle Ire de Castille, Ferdinand II d'Aragon et Jean II de Portugal. Ainsi, le Royaume d’Espagne établit ses vice-royautés de Nouvelle-Espagne, Nouvelle-Grenade, Pérou et Río de la Plata sur les côtes de l'océan Pacifique, tandis que le Royaume de Portugal implanta les capitaineries du Brésil sur les côtes de l’Atlantique Sud dès 1500. À partir de 1497, le Royaume d'Angleterre s’établit sur les côtes de l’Atlantique Nord, dans la zone Arctique et dans la mer des Caraïbes. Puis à partir de 1534, le Royaume de France établit ses colonies principalement au nord-est et centre de l’Amérique du Nord jusqu’au golfe du Mexique, ainsi que dans les Antilles et sur le plateau des Guyanes. Les Provinces-Unies conquirent des îles caribéennes (Aruba, Curaçao et Saint-Martin), le Royaume du Danemark et de Norvège s’installa au Groenland et l’Empire russe conquit la région de l’Alaska.

L'arrivée des colons eu pour conséquence l’introduction d’une série de nouvelles maladies au sein des civilisations précolombiennes, telles que la variole, causant ainsi – de façon similaire à la peste noire en Europe médiévale – le déclin démographique de près de 93 % de la population autochtone.

Les Jésuites et coureurs des bois contribuèrent à l’expansion du vice-royaume de Nouvelle-France en Amérique du Nord, grâce à la traite des fourrures, l’évangélisation et l’établissement de relations avec les peuples autochtones. De plus, des missions catholiques furent envoyées au pays des Hurons et, dans les empires espagnol et portugais, chez les Guaranis.

Au nord, les guerres franco-iroquoises et intercoloniales furent directement liées aux affrontements entre les colonies des empires français et britannique. Alors qu’au sud, les Conquistadors menèrent une série d’invasions – telles qu'à la conquête des empires aztèque et inca –, néanmoins repoussées en diverses régions par les peuples autochtones. Plusieurs réussirent en fait à maintenir leur domination sur leurs terres jusqu’à la fin du XIXe siècle. Par exemple, le Royaume d’Araucanie et de Patagonie, la Pampa, le Mato Grosso et l’Amazonie demeurèrent sous la domination de peuples telles que les Mapuches, les Het, les Ranquel, les Wichi, les Tobas, les Amazoniens et les Comanches, etc.

Empires espagnol et portugais, 1790.

En Amérique du Sud furent aussi créées par marronnage des mocambos et quilombos (exemple : Palmares), dont les habitants  d’origine africaine  avaient réussi à fuir l’état d’esclavage auquel ils étaient réduits par l’effet du commerce triangulaire.

De 1754 à 1763 eu lieu la guerre de la Conquête au cours de laquelle les forces armées britanniques s’emparèrent du nord de la Nouvelle-France, s’adonnèrent au siège de Québec en 1759 et se livrèrent à la déportation des Acadiens.

La décolonisation

Après trois siècles de domination coloniale, les peuples américains commencèrent à déclarer leur indépendance politique des nations européennes, réclamant ainsi le droit de constituer des États nationaux. Les premières tentatives vinrent des Treize colonies britanniques dès 1775 grâce à la révolution américaine au terme de laquelle naissaient les États-Unis. Un nouveau type de société était alors créé sur la base de concepts politiques novateurs tels que le constitutionnalisme, les droits de l’homme, le fédéralisme et l’indépendantisme.

De 1791 à 1804, la révolution haïtienne se termina par la libération des esclaves de leur emprise des autorités françaises, créant ainsi le premier État moderne avec un gouvernement de descendants de l’Afrique noire.

La bataille de Vertières fut le couronnement de cette guerre héroïquement remportée par les Haïtiens, ouvrant ainsi la voie à divers mouvements diplomatiques de grande ampleur, dont le panaméricanisme.

À partir de 1809, les peuples sous domination espagnole menèrent les guerres d'indépendance d'Amérique du Sud qui suscitèrent la naissance de diverses nations : Argentine, Bolivie, Colombie, Costa Rica, Chili, Équateur, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela. Le processus se compléta en 1844, 1883 et 1898 au terme de la guerre d’indépendance dominicaine, de la guerre hispano-sud-américaine et de la guerre d'indépendance cubaine. Alors qu’au Nord, le continent était ravagé par la conquête de l’Ouest, la guerre anglo-américaine de 1812, la rébellion des Patriotes (1837-1838), la guerre de Sécession (1861-1865), la rébellion de la rivière Rouge (1869-1870) et la rébellion du Nord-Ouest (1885).

La déclaration d'indépendance du Brésil en 1822

En 1819 fut constitué un vaste pays sud-américain désigné sous le nom de Grande Colombie et qui intégrait les terres des actuels Panama, Colombie, Venezuela, Équateur, ainsi que de régions du Brésil, du Costa Rica, de la Guyane, du Honduras, du Nicaragua et du Pérou. Cette république fut dissoute et scindée en trois pays en 1830 : la République bolivarienne du Venezuela et la République d’Équateur, ainsi que successivement la République de Nouvelle-Grenade, la Confédération grenadine, les États-Unis de Colombie et enfin, la République de Colombie.

En 1822, la principauté du Brésil s’organisa en une monarchie indépendante – l’Empire du Brésil –, dissolvant ainsi le Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et de l'Algarve, jusqu’en 1889 où la monarchie fut abolie et remplacée par un régime républicain. Pour leur part, le peuple de l'Amérique du Nord britannique négocia à partir de 1864 avec le Royaume-Uni l'organisation de la Confédération canadienne, dont l’indépendance se confirma en 1867, et dont la pleine souveraineté fut définitivement acquise dans un processus qui se termina en 1982.

Enfin, au XXe siècle, les dernières colonies, tels les Bahamas, le Suriname, la Guyana, Sainte-Lucie, Trinité-et-Tobago, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et la Barbade obtinrent leur indépendance, achevant de manière définitive la décolonisation de l'Amérique.

L’époque moderne

Alors qu'au début du XXe siècle était franchi le passage du Nord-Ouest, pour la première fois par des explorateurs européens, le canal de Panama ouvrit à la navigation maritime sur l'isthme séparant les océans Atlantique et Pacifique.

Puis, pendant la seconde moitié du siècle, les sentiments de décolonisation atteignirent plusieurs peuples. Ainsi, des nations acquirent leur indépendance constitutionnelle du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord : Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Grenade, Guyana, Jamaïque, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, ainsi que Trinité-et-Tobago. De plus, le Suriname obtint son indépendance des Pays-Bas. Actuellement, quelques territoires demeurent sous tutelle de nations européennes (britannique, danoise, française et néerlandaise). Pour sa part, le peuple québécois devint la première collectivité nationale à être animé de façon manifeste par un sentiment et volonté de libération politique d’un État américain.

Après leur émancipation, les pays américains se développèrent séparément et de façon dissemblable. Ainsi, pendant le XIXe siècle, les États-Unis s'affirmèrent en tant que puissance mondiale, remplaçant l’empire européen sur le continent. Alors que le XXe siècle a vu croître une différence de développement entre les diverses régions du continent. Pendant que les États-Unis se convertissaient en une superpuissance mondiale, les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes se constituaient en collectivités nationales où les inégalités sociales en termes de disparité de revenus sont les plus élevées du monde, incluant des pays comme le Brésil, la Colombie et le Chili.

Parmi les évènements politiques les plus importants de l’histoire contemporaine de l’Amérique, notons la guerre hispano-américaine (1898), la révolution mexicaine (1910-1917), la guerre froide (1945-1991), les dictatures militaires d’Amérique latine (juntes), le mouvement afro-américain des droits civiques (1955-1968), la révolution cubaine (1959), la révolution tranquille (1960-1966) et la déclaration des droits des peuples autochtones (1982-2007).

Depuis la fin du XIXe siècle, plusieurs États d’Amérique s'unirent en un système d’unité panaméricaine, résultant en la création de l’Organisation des États américains (OEA) en 1948. D’autre part, depuis la fin du XXe siècle, les États d’Amérique ont intensifié leurs efforts en vue de coopérations mutuelles en diverses instances régionales, telles que l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), le marché commun du Sud (Mercosur), la communauté andine (CAN), le Parlement centraméricain, l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), ainsi que la communauté caribéenne (CARICOM).

Figures caractéristiques de l'Amérique

L'Amérique précolombienne

Bone Necklace, chef des Lakotas Oglalas

Amérique espagnole

Amérique portugaise

Amérique néerlandaise

Amérique anglo-saxonne

Amérique française

Nouvelle-France (continentale)

Antilles françaises (insulaire)

Amérique danoise

Amérique russe

L'Amérique indépendante

Liste des métropoles

Ci-dessous, la liste des municipalités de plus d'un million d'habitants (à distinguer des principales aires urbaines d'Amérique), par ordre décroissant de population :

Rang Ville Population Année
(recensement)
1 São Paulo, Brésil 11 244 369 2010
2 Mexico, Mexique 8 851 080 2010
3 New York, États-Unis 8 336 697 2012
4 Lima, Pérou 7 605 742 2009
5 Bogota, Colombie 7 434 453 2011
6 Rio de Janeiro, Brésil 6 323 037 2010
7 Santiago du Chili, Chili 5 278 044 2009
8 Los Angeles, États-Unis 3 833 995 2009
9 Buenos Aires, Argentine 2 891 082 2010
10 Toronto, Canada 2 795 060 2012
11 Cali, Colombie 2 732 158 2010
12 Chicago, États-Unis 2 714 856 2012
13 Salvador de Bahia, Brésil 2 676 606 2009
14 Medellín, Colombie 2 636 101 2009
15 Guayaquil, Équateur 2 600 000 2009
16 Brasília, Brésil 2 562 963 2010
17 Saint-Domingue, République dominicaine 2 552 398 2010
18 Fortaleza, Brésil 2 447 409 2010
19 Valencia, Venezuela 2 385 202 2010
20 Belo Horizonte, Brésil 2 375 444 2010
21 La Havane, Cuba 2 400 300 2009
22 Houston, États-Unis 2 100 017 2010
23 Manaus, Brésil 1 982 179 2013
24 Quito, Équateur 1 873 458 2007
25 Caracas, Venezuela 1 815 679 2009
26 Managua, Nicaragua 1 800 000 2005
27 Santa Cruz de la Sierra, Bolivie 1 756 926 2010
28 Curitiba, Brésil 1 746 896 2010
29 Montréal, Canada 1 735 450 2012
30 Ecatepec de Morelos, Mexique 1 658 806 2010
31 Santiago de los Caballeros, République dominicaine 1 579 699 2008
32 Tijuana, Mexique 1 559 714 2010
33 Philadelphie, États-Unis 1 556 396 2010
34 Puebla, Mexique 1 539 859 2010
35 Recife, Brésil 1 536 934 2010
36 Maracaibo, Venezuela 1 495 199 2010
37 Guadalajara, Mexique 1 494 134 2010
38 Phoenix, États-Unis 1 469 471 2011
39 León, Mexique 1 436 733 2010
40 Córdoba, Argentine 1 429 536 2011
41 Porto Alegre, Brésil 1 409 939 2010
42 Belém, Brésil 1 392 031 2010
43 Montevideo, Uruguay 1 336 878 2010
44 Ciudad Juárez, Mexique 1 328 017 2010
45 San Antonio, États-Unis 1 327 407 2010
46 San Diego, États-Unis 1 322 553 2011
47 Goiânia, Brésil 1 301 892 2010
48 Zapopan, Mexique 1 243 538 2010
49 Guarulhos, Brésil 1 222 357 2010
50 Rosario, Argentine 1 198 528 2010
51 Dallas, États-Unis 1 197 816 2010
52 Barranquilla, Colombie 1 148 506 2005
53 Monterrey, Mexique 1 135 512 2010
54 Nezahualcóyotl, Mexique 1 109 363 2010
55 Guatemala, Guatemala 1 104 890 2010
56 Campinas, Brésil 1 080 999 2010
57 São Luís, Brésil 1 011 943 2010

Patrimoine culturel et naturel

Les sites culturels et naturels suivants sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Arrondissement historique du Vieux-Québec à Québec, Canada
Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes, en Alberta et Colombie-Britannique, Canada
Parc national du Gros-Morne, à Terre-Neuve-et-Labrador, Canada
Statue de la Liberté à New York, États-Unis
Golden Gate Bridge à San Francisco, États-Unis
Parc national de Yellowstone dans le Wyoming, États-Unis
Parc national du Grand Canyon dans l'Arizona, États-Unis
Réserve de biosphère du papillon monarque dans le Michoacán, Mexique
Premiers monastères du XVIe siècle sur les versants du Popocatépetl, Mexique
Cité préhispanique d'El Tajín, dans le Veracruz, Mexique
Sanctuaire de faune et flore de Malpelo, Colombie
Machu Picchu, cité inca à Cuzco, Pérou
Parc national de Rapa Nui, sur l'île de Pâques, Chili
Quartier historique de la ville portuaire de Valparaíso, Chili
Statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro, Brésil
Missions jésuites des Guaranis, Argentine et Brésil
Parc national d'Iguazú et Parc national de l'Iguaçu, dans la province de Misiones et le Paraná, Argentine et Brésil
Parc national historique - Citadelle, Sans Souci, Ramiers, Haïti

Unions transcontinentales

Carte politique de l'Amérique, selon une projection équivalente.

Institutions panaméricaines

Agences supranationales

Regroupements intergouvernementaux

Communautés économiques locales

Éducation

  • Consortium pour la collaboration en enseignement supérieur en Amérique du Nord (en)

Religion

Science

Sport

Œuvres en projet

Relations intercontinentales

Aménagements territoriaux

Routes transcontinentales

Écluses du canal de Panama sur le lac Gatún (Panama)
Un train de marchandises du CP sur le pont de Stoney Creek en Colombie-Britannique (Canada)

Routes régionales

Routes maritimes

Routes ferroviaires

Notes et références

Notes

  1. Il y a aussi une autre théorie qui dit que le nom Amérique ne viendrait pas d'Americus, mais de la tribu des Amerriques

Références

  1. « Classement des continents par superficie : Modèle à six continents (Amérique unifiée) », sur Atlasocio.com (consulté le )
  2. (en) « World Population Prospects », sur esa.un.org (consulté le )
  3. https://www.projet-voltaire.fr/origines/mot-amerique-de-amerigo-vespucci/
  4. (en) Peaklist.org: South America Ultras
  5. Pauline Gravel, « Des humains en Amérique du Nord il y a 24 000 ans », Le Devoir, (lire en ligne)
  6. (en) Paolo Chiesa, « Marckalada: The First Mention of America in the Mediterranean Area (c. 1340 », Terrae Incognitae, no 53:2, , p. 88-106 (DOI 10.1080/00822884.2021.1943792, lire en ligne)
  7. Les vies de châteaux : De la forteresse au monument : Les châteaux sur le territoire de l'ancien duché de Savoie, du XVe siècle à nos jours, Silvana Editoriale, , 307 p. (ISBN 978-88-366-3280-0), p. 8.

Voir aussi

Ancienne

  • Recherches philosophiques sur les Américains, ou Mémoires intéressants pour servir à l’Histoire de l’Espèce Humaine. Avec une Dissertation sur l’Amérique & les Américains, par Dom Pernety. par Corneille de Pauw., 1771.

Moderne

  • Laurent Carroué, Didier Collet et Claude Ruiz, Les Amériques, Rosny-sous-Bois, Bréal, , 302 p. (ISBN 978-2-7495-0530-5, lire en ligne).
  • Charles C. Mann (trad. de l'anglais par Marina Boraso), 1491. Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb, Paris, Albin Michel, , 471 p. (ISBN 978-2-226-17592-2)
  • Pierre Chaunu, L'Amérique et les Amériques, Armand Colin, coll. « Destins du monde », , 470 p.
  • René-Éric Dagorn (dir.), Kattalin Gabriel-Oyhamburu, Armelle Picardat-Pezé et Kattalin Gabriel-Oyhamburu (dir.), Amériques 80 problématiques, Paris, Nathan, coll. « Géopolitique en fiches (Paris) », , 179 p. (ISBN 978-2-09-160778-8, OCLC 494066242)
  • Alain Musset (dir.), Vincent Thébault et al., Géopolitique des Amériques, Paris, Nathan, coll. « Nouveaux continents », , 2e éd. (1re éd. 2006), 381 p. (ISBN 978-2-09-160895-2, OCLC 470627761)
  • Stephan Zweig, Amerigo, Récit d'une erreur historique, 1941 (titre original : Amerigo, Die Geschichte eines historischen Irrtums)

Filmographie

  • Amériques, film documentaire de Pierre Brouwers, TFI, Ivry-sur-Seine, 2005, 90 min (DVD)

Articles connexes

Liens externes

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  • Portail de la géographie
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