Rose de Lima

Isabel Flores de Oliva en religion Rose de Lima (1586-1617), canonisée en 1671, est la première sainte du Nouveau Monde. Elle est fêtée le 30 août jusqu'en 1970, puis fêtée le 23 août, sauf au Pérou où elle est encore fêtée le 30.

Sainte Rose de Lima

Huile de Claudio Coello (1642-1693),
musée du Prado, Madrid.
vierge, sainte, pénitente, mystique
Naissance 30 avril 1586
Lima, vice-royauté du Pérou
Décès 24 août 1617  (à 31 ans)
Lima, vice-royauté du Pérou
Nationalité Empire espagnol, vice-royauté du Pérou
Ordre religieux Fraternités laïques dominicaines
Vénéré à Amérique latine, basilique Notre-Dame du Rosaire, Lima (monastère Saint-Dominique)
Béatification 15 avril 1668
par Clément IX
Canonisation 2 avril 1671
par Clément X
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 23 août, 30 août (Pérou)
Attributs En habit de dominicaine, avec une couronne de rose, accompagnée de l'Enfant Jésus
Saint patron du continent américain, de l'Amérique latine, du Pérou, des Philippines ; des sœurs dominicaines, des couturières, jardiniers, fleuristes, des JMJ de Madrid

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Vie

Le cloître de Sainte-Rose à Lima.

Elle est née en 1586 à Lima, dans la vice-royauté du Pérou. Issue d'une famille pauvre, elle est la dixième enfant de parents nés en Espagne métropolitaine[1].

Peu après l'âge de quatre ans (1590), elle sut lire, sans l'avoir jamais appris, et se nourrira du récit de la vie de sainte Catherine de Sienne, canonisée en 1461, qui deviendra son modèle de vie spirituelle. Elle décide alors de consacrer sa vie à Dieu.

À l'âge de vingt ans, en 1606, elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Mais, comme il n'y avait pas de couvent dans la ville où elle habitait, elle se réfugie dans un minuscule ermitage, tout au fond du jardin de ses parents, où elle passera le restant de ses jours dans la prière et les mortifications.

Elle bénéficia aussi de grâces mystiques, si bien que la méfiance de l'Inquisition lui valut plusieurs examens de la part des autorités religieuses. La profondeur de ses réponses étonnèrent alors ses détracteurs.

Dans le même temps, elle se dévoue au service des Indiens, des enfants abandonnés, des vieillards, des infirmes, et des malades.

À sa mort en 1617 à l'âge de 31 ans, le peuple de Lima se précipita sur sa tombe pour y recueillir un peu de la terre qui la recouvrait. Léonard Hansen a écrit la première biographie de "Rosa Peruana" en 1664[2].

Elle fut canonisée par le pape Clément X le .

Spiritualité

Sainte Rose de Lima (Noël Laudin, musée de Châlons-en-Champagne.

Rose de Lima vécut une vie de pénitence et de macérations qui, sans une profonde vie mystique, aurait été insupportable.

À l'exemple de Catherine de Sienne, dès son enfance elle s'exerça au jeûne, refusant la viande et les fruits.

Plus tard, elle ne se nourrit que de pain et d'eau.

Par des pénitences corporelles intenses, elle s'offrait à Dieu comme une victime sanglante en union avec le Christ pour le rachat des âmes du Purgatoire et la conversion de tous les pécheurs.

Non contente des planches de bois sur lesquelles elle dormait, elle se confectionna un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes puis remplit les intervalles de fragments de vaisselle et de tuiles avec les acuités vers le haut. Elle dormira dans ce lit les seize dernières années de sa vie.

Dans ses méditations et ses prières, elle ressentait la douleur des hommes de toute origine et de toute confession et priait pour leur conversion.

Postérité

La basilique construite sur l'ermitage de Sainte-Rose de Lima.
Rose de Lima par Thibaud Maistrier.

Sainte Rose de Lima est patronne des Amériques[3], des Philippines, du Pérou, de la ville de Lima, de la police nationale et de l'université catholique du Pérou.

Tous les ans, à l'occasion de la solennité de sainte Rose de Lima, le 30 août (férié au Pérou), une cérémonie religieuse réunit les autorités politiques, diplomatiques et militaires du pays. Sa statue est ensuite portée en procession de la cathédrale de Lima au sanctuaire qui lui est dédié, c'est-à-dire la basilique Notre-Dame du Rosaire du monastère Saint-Dominique (es), où son corps repose aux côtés de ceux de Martin de Porrès et Jean Macias. Elle est également à l'origine de la fête traditionnelle du royaume d'Araucanie et de Patagonie le .

Son culte semble s'être établi en France dès sa canonisation, puisqu'on trouve une statue d'elle exécutée par Thibaud Maitrier pour l'église Saint-Exupère de Toulouse, reconstruite par les carmes entre 1620 et 1623.

Au Québec, ont été nommés en son honneur le quartier de Sainte-Rose de Laval, la rue Rose-de-Lima à Montréal dans le quartier Saint-Henri ainsi qu'un village d'Abitibi nommé Sainte-Rose de Poularies.

Le dernier roi du Rwanda, Kigeli V, créa une baronnie de Sainte Rose de Lima, le .

Citations

  • « Le Seigneur a dit d'une voix forte : que tous les hommes sachent que la grâce arrive après la peine, qu'ils sachent que sans avoir porté le fardeau des afflictions, ils ne peuvent atteindre les hauteurs de la Grâce, qu'ils apprennent que les dons de la Grâce augmentent au fur et à mesure que le fardeau s'alourdit, que les hommes ne se trompent pas, il n'y a qu'une voie pour rejoindre le Paradis, et la Croix est la seule route pour y accéder ».
  • « Nous n'obtiendrons pas la Grâce si nous ne souffrons pas. Nous devons supporter peine après peine pour rejoindre la nature divine, la gloire promise aux enfants de Dieu, et le parfait bonheur de l'âme ».
  • « Si l'homme savait combien est suave la possession de la Grâce divine, combien précieuse elle est, combien de joies et d'exaltation elle procure, personne ne pourrait se plaindre de la croix qu'il faut porter ».
  • « À part la Croix, il n'y a pas d'autre échelle pour atteindre le Paradis ».

Iconographie

On l'identifie grâce à la rose que tient l'enfant Jésus et grâce au rossignol avec lequel elle se livrait à des concours mystiques de chant, comme dans le tableau de Giambattista Tiepolo La Vierge apparaît à sainte Rose de Lima, à sainte Catherine de Sienne et à sainte Agnès de Montepulciano, réalisé en 1748 et conservé à l'Église dei Gesuati à Venise[4].

Sainte Rose de Lima est aussi le personnage représenté sur le billet de 200 sols péruviens.[5],[6],[7]

Notes et références

  1. La légende raconte que sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s’écria : « Désormais, tu seras ma Rose », changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu’eut plus tard la jeune fille.
  2. (la) Leonardus Hansen, Vita Mirabilis et Mors Pretiosa Venerabilis Sororis Rosæ de S. Maria Limensis, ex Tertio Ordine S. P. Dominici ac Sanctissimum d. N. Alexandrum VII. Pontificem Max. Excerpta & collecta Per P. M. F. Leonardum Hansen Provincialem Angliæ, & Socium Reverendissimi P. Magist. Generalis Ord. Præd., Rome, Typis Nicolai Angeli Tinassii, (lire en ligne)
  3. Saint Rose de Lima, patronne de tout le continent américain, Perú Excepción.
  4. Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 424-441
  5. « 200 PEN / 1995 | Perou, Billet de banque, Saint rose », sur Pinterest (consulté le )
  6. « Nuevo sol | Monnaie péruvienne », sur Nuevo sol | Monnaie péruvienne, (consulté le )
  7. (en) « Rose de Lima sur le billet de 200 Sol péruvien - Exchange yours for cash », sur Leftover Currency (consulté le )

Voir aussi

Sources

  • J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des saints, p. 345.
  • Rosa Giorgi, Le Petit Livre des saints, Larousse, 2006, page 670 (ISBN 2-03-582665-9).

Liens externes

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