George Washington

George Washington (/d͡ʒɔɹd͡ʒ ˈwɑʃɪŋtən/[1]), né le à Pope's Creek (colonie de Virginie)[2] et mort le à Mount Vernon (État de Virginie), est un homme d'État américano-français, chef d’État-major de l’Armée continentale pendant la guerre d’indépendance entre 1775 et 1783 et premier président des États-Unis d'Amérique, en fonction de 1789 à 1797.

Pour les articles homonymes, voir George Washington (homonymie).

George Washington

George Washington, en 1797, par Gilbert Stuart.
Fonctions
1er président des États-Unis

(7 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection 10 janvier 1789
Réélection 7 novembre 1792
Vice-président John Adams
Gouvernement Administration Washington
Prédécesseur Fonction créée
Successeur John Adams
Commandant en chef de l'Armée continentale

(8 ans, 6 mois et 8 jours)
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Henry Knox
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Comté de Westmoreland (Colonie de Virginie)
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Mount Vernon (Virginie, États-Unis)
Nature du décès Infection bactérienne de l'épiglotte
Nationalité Américain

Français par décret

Parti politique Indépendant
Père Augustine Washington
Mère Mary Ball Washington
Conjoint Martha Washington
Entourage Lawrence Washington (demi-frère)

Lawrence Washington (grand-père paternel) Mildred Gale (grand-mère maternelle) John Washington (arrière grand-père) Nicolas Martiau (ancêtre)

Profession Arpenteur, cartographe, Topographe, planteur
Religion Église d'Angleterre
Église épiscopalienne des États-Unis


Présidents des États-Unis

Washington est l'un des planteurs les plus riches de la région avec son domaine de Mount Vernon, bien qu'il ait fini sa vie à court d'argent liquide, devant même emprunter pour se rendre à la cérémonie d'inauguration de son investiture en tant que président[3]. Grâce à sa participation à la guerre de Sept Ans qui se déroule entre 1756 et 1763, il devient rapidement célèbre des deux côtés de l'Atlantique et s'intéresse aux questions politiques. Son engagement dans la révolution américaine ainsi que sa réputation le portent au poste de commandant des troupes américaines, qu'il organise et mène à la victoire finale, avec l'aide des Français, sur la métropole britannique. Après le conflit, il participe à la rédaction de la Constitution des États-Unis et fait l’unanimité lors de la première élection présidentielle. Pendant ses deux mandats, George Washington montre ses qualités d'administrateur habile, malgré les difficultés internes et les conflits en Europe. Il a laissé son empreinte sur les institutions du pays et sur l’histoire des États-Unis.

Considéré comme l'un des Pères fondateurs des États-Unis par les Américains, George Washington a fait l'objet de nombreux hommages depuis la fin du XVIIIe siècle : son nom a été donné à la capitale des États-Unis, à un État du nord-ouest de l'Union, ainsi qu'à de nombreux sites et monuments. Son effigie figure depuis 1932 sur la pièce de 25 cents (quarter) ainsi que sur le billet d'un dollar[4].

Biographie

Jeunesse

George Washington naît le au domaine de Pope's Creek, sur les rives du fleuve Potomac, au sud-est de l’actuelle Colonial Beach, dans le comté de Westmoreland en Virginie. Ses parents, Augustine Washington et Mary Ball, font partie de l’élite économique et culturelle des planteurs de Virginie, dans le sud des Treize Colonies. Le père est un planteur mais aussi juge à la cour du comté de Westmoreland ; il est d’abord marié à Janet Butler avec qui il a trois enfants : Lawrence, Augustine Jr. et Jane[5] et qui meurt en 1729. Il épouse Mary Ball en 1731 qui lui donne plusieurs enfants[6], dont George Washington est l’aîné. En 1735, la famille s’installe dans une maison sur la plantation de Little Hunting Creek, qui va par la suite devenir Mount Vernon. Trois ans plus tard, elle déménage une nouvelle fois pour s’installer à Ferry Farm, une plantation située sur le fleuve Rappahannock où George Washington passe la plus grande partie de sa jeunesse[5].

Il reçoit une éducation soignée, celle du milieu des riches planteurs du Sud et apprit les bonnes manières, la morale et les connaissances qu’un gentilhomme de cette époque pouvait recevoir[7]. Il fréquente sans doute une école locale ou bien il reçoit l’enseignement d’un précepteur. Il est doué pour les mathématiques et se familiarise avec les rudiments de la topographie[5]. En revanche, il n’apprend ni le latin ni le grec ancien, ni même de langue étrangère[5]. Il quitte l’école vers l’âge de quinze ans sans entreprendre d’études supérieures[5].

Il n’a que onze ans à la mort de son père ; ses demi-frères héritent de la plupart des terres. Son frère aîné, Lawrence Washington, s'occupe de la plantation de Little Hunting Creek qu'il rebaptise par la suite « Mount Vernon » en l'honneur de l'amiral britannique Edward Vernon. Il prend en charge l'éducation de George et le fait s’intéresser à la compagnie de l’Ohio qui revendique les territoires à l’ouest des Appalaches. George Washington hérite de la plantation du Rappahannock où il vit avec sa mère, ses frères et ses sœurs, mais les revenus de cette exploitation ne permettent pas de maintenir un train de vie aristocratique[8].

Vers l’âge de seize ans, George Washington devient arpenteur sur les propriétés de Lord Fairfax[5],[9],[7] et cartographie les terres à l’ouest des montagnes Blue Ridge. La rémunération de ce travail lui permet d’acquérir des biens fonciers dans la vallée de Shenandoah.

En 1751, George Washington accompagne son demi-frère Lawrence à la Barbade, où ce dernier espère du climat tropical un soulagement de la tuberculose qu'il contracte. Ayant, quant à lui, la variole au cours de son voyage, le visage du futur président en garda les marques.

En , après la mort de Lawrence Washington, George hérite du domaine de mont Vernon ; il remplace aussi son demi-frère dans la milice de Virginie au poste de commandant. Le , à l’âge de vingt ans, il devient apprenti franc-maçon de la loge de Fredericksburg[10].

Guerre de Sept Ans (1756-1763)

George Washington tenant conseil dans la nuit précédant sa reddition à Fort Necessity en 1754.

À l’automne 1753, George Washington fut envoyé par le gouverneur de Virginie Robert Dinwiddie dans la vallée de l’Ohio, qui était alors le théâtre de rivalités coloniales entre Britanniques et Français. Il était chargé d'apporter un message au Fort Le Boeuf, exigeant le retrait des Français de la région de l'actuelle Pittsburgh. Confronté à un refus, Washington attaqua et tua un groupe de 30 éclaireurs menés par Joseph Coulon de Villiers[11] à la bataille de Jumonville Glen. Le , il laissa exécuter cet officier. Les Canadiens protestèrent d'avoir été pris en embuscade, affirmant être venus sous la protection du drapeau blanc et du statut d’émissaires, pour délivrer une sommation de retrait des terres du roi de France Louis XV. Washington se justifia par la suite en disant l'avoir pris pour un espion plutôt que pour un émissaire. Claude de Contrecœur réagit en envoyant un détachement de 500 hommes chargé de capturer Washington dont il confia le commandement à Louis Coulon de Villiers, le frère de Jumonville. Celui-ci fit prisonnier Washington au Fort Necessity, mais le libéra après avoir obtenu des aveux qu’il récusa ensuite, prétextant avoir signé un papier en français, qu'il n’avait pas compris. La mort de Joseph de Jumonville fit scandale en France et le Britannique Horace Walpole évoqua même « cette décharge tirée par un jeune Virginien dans les sous-bois américains [qui] mit le Monde en feu »[12]. Établi en terrain inondable et trop faiblement défendu, Fort Necessity se révéla inutile : le , Washington dut se rendre (bataille de Fort Necessity) et négocia son retour en Virginie en laissant les Français maîtres de la vallée. Ces opérations constituèrent les premières escarmouches de la guerre de Sept Ans (1754-1763). Elles furent rendues célèbres à Londres et Williamsburg[5] et contribuèrent à faire connaître George Washington.

En 1755, George Washington était l'aide-de-camp du général Edward Braddock. Il fut chargé de mener une expédition visant à déloger les Français de la région de l’Ohio. Bien que n'ayant aucune fonction officielle dans la chaîne de commandement, Washington parvint à maintenir un certain ordre dans l'arrière-garde pendant la bataille de la Monongahela. Selon le biographe Joseph Ellis, Washington aurait montré son courage pendant la bataille et permis d'éviter un désastre[13]. Il eut trois chevaux tués sous lui et son manteau fut percé de quatre balles. Il montra son sang-froid en transformant une débâcle en retraite organisée. Cela lui valut plus tard le surnom de « Hero of the Monongahela »[14]. À partir de l'automne 1755, Washington reçut la mission de défendre la frontière occidentale avec une troupe réduite, ce qui lui permit de renforcer son expérience de commandant. En 1758, il participa à l'expédition menée par le général John Forbes qui délogea les Français de Fort Duquesne. Une fois le succès britannique assuré dans la vallée de l’Ohio, il retourna sur son domaine de Mount Vernon et consolida sa notoriété en faisant éditer le récit de sa mission[15].

Mariage et vie à Mount Vernon

George Washington, sa femme Martha, et ses deux enfants, à Mount Vernon.

Le , Washington épousa la veuve d’un des plus riches Virginiens, Martha Dandridge Custis[8]. Celle-ci avait déjà deux enfants, John Parke Custis et Martha Parke Custis, qu'il adopta et qui moururent avant la fin du siècle[9]. La cérémonie eut lieu sur le domaine de Martha, à White House. Ce mariage permit à Washington d’accroître ses terres. Le couple n'eut jamais d'enfants, du fait de la supposée stérilité de George Washington[16].

Avant le début de la révolution américaine, Washington se consacra à son domaine de Mount Vernon en cherchant à améliorer ses productions agricoles : il expérimenta de nouvelles semences, des engrais, des rotations culturales, des outils (il met au point une nouvelle charrue[9]). Il s'employa à sélectionner les animaux et croisa des ânes et des juments, ce qui lui valut le surnom de « père des mulets américains »[9]. Il exploita également des pêcheries sur le fleuve Potomac sur lequel il avait installé des moulins[9]. La principale culture commerciale de son exploitation était le tabac, qui était exporté vers la Grande-Bretagne. Washington disposait de dizaines d’ouvriers agricoles et de 150[9] à 274 esclaves[8]. Il étendit son domaine de façon considérable par des achats. Il maintint un genre de vie aristocratique sur sa propriété : il acheta de beaux meubles, fit venir les meilleurs vins européens pour sa cave, acquit des purs-sangs et organisa de somptueuses réceptions. Il prit part aux débats de la chambre des Bourgeois de Virginie à Williamsburg à partir de 1758[17],[9], date de sa première élection à cette assemblée. Pendant cette période, il occupa également la fonction de juge du comté de Fairfax au tribunal d’Alexandria (1760-1774)[8].

Comme les autres planteurs de Virginie, il fut frappé par les mesures économiques imposées par la métropole britannique et supporta de moins en moins les règles imposées par Londres, ainsi que le monopole des marchands britanniques. En 1769, il présenta la proposition de son ami George Mason appelant au boycott des produits britanniques jusqu'à l'abrogation des Townshend Acts.

Guerre d'indépendance

Charles Willson Peale, Portrait de George Washington, 1772. Cette peinture est l'un des plus anciens portraits de George Washington. Il est représenté en uniforme de colonel du Régiment de Virginie.

En 1774, George Washington fut élu par la première convention de Virginie au poste de délégué au Premier Congrès continental[8]. Il fit partie des sept représentants de Virginie au Second Congrès continental en [7]. Tandis que le Congrès se cherchait un chef de guerre à la suite de l'ouverture des hostilités avec la Grande-Bretagne, Washington assistait aux réunions dans son uniforme militaire[18]. Le , sur une proposition de John Adams[15], le Congrès continental le désigna de manière unanime commandant en chef de l’armée continentale créée la veille, charge qu’il devait occuper plus de huit ans[19]. Homme de grande taille, à l'air martial mais de caractère calme, Washington présentait l'avantage d'être originaire de Virginie, et sa nomination constitua un geste envers les États du sud[18]. Pourtant, si Washington jouissait d’un certain prestige et d’une expérience du terrain, il n’avait jamais dirigé plusieurs milliers d’hommes. Le [8], à Cambridge dans le Massachusetts, il se retrouva à la tête d'une armée mal préparée, hétéroclite, peu nombreuse et faiblement équipée. Il renforça la discipline et améliora l’hygiène des régiments[7]. Il réorganisa le corps des officiers. Il fit lire aux soldats les pamphlets de Thomas Paine pour leur donner du courage[20]. Il devait faire face à l’armée britannique, les fameuses « tuniques rouges », composée de 12 000 soldats entraînés, ce qui l’amena à ordonner le recrutement de Noirs libres.

En , après un long siège, les Britanniques évacuèrent Boston et se retirèrent à Halifax au Canada. Washington marcha ensuite sur New York pour se préparer à la contre-offensive britannique. Les troupes de William Howe, arrivées par l'océan Atlantique, prirent la ville après la bataille de Long Island et un débarquement sur Manhattan en . Le commandant américain parvint à sauver ses forces lors de la bataille de Harlem Heights, après laquelle il se retira plus au nord. Une nouvelle défaite à White Plains puis, le , la reddition du Fort Washington, marquèrent le recul de l’armée continentale qui dut se réfugier dans le New Jersey puis en Pennsylvanie.

Tableau du général George Washington pendant la bataille d'Assunpink Creek par John Trumbull.

Lorsque, au lieu d’écraser le reste d’une armée américaine en pleine décomposition, le général William Howe décida de prendre ses quartiers d’hiver, défendus par deux postes avancés à Trenton et Princeton, les forces de Washington traversèrent, le soir de Noël, le Delaware et remportèrent la bataille de Trenton puis, quelques jours plus tard, celle de Princeton. Ces deux victoires, qui occasionnèrent peu de pertes du côté britannique, marquèrent pourtant un tournant, dont Washington comprit vite la portée : l’enthousiasme suscité par ces succès auprès de l’opinion américaine devait être exploité, d’autant que la France de Louis XVI venait d'entrer dans le conflit aux côtés des Insurgents. En 1777, Washington ne put empêcher William Howe de s’emparer de Philadelphie, la ville où se réunissait le Congrès américain, et subit deux revers (batailles de Brandywine et de Germantown). L'armée américaine passa l’hiver 1777-1778 à Valley Forge au nord de Philadelphie, dans des conditions épouvantables : 2 500 hommes sur 10 000 moururent à cause du froid et des épidémies.

En 1778, le général britannique Henry Clinton, qui avait remplacé William Howe, évacua Philadelphie pour défendre New York contre une attaque maritime française. Lors de la bataille de Monmouth () Washington prit à revers les forces britanniques alors qu'elles quittaient Freehold Court-House.

« En 1778, il refusa de sanctionner toute invasion du Canada dans laquelle les Français prendraient une part prépondérante, évitant sagement la possibilité que les Français se rétablissent sur cette frontière septentrionale[21]. »

Capitulation de Cornwallis. À « York-town » en 1781, par Nathaniel Currier (en). D'Amour Museum of Fine Arts. Quoique Cornwallis soit représenté sur ce dessin, il refusa de se présenter, prétextant être malade.

« Soutenu par les renforts français, il écrasa l'armée de Charles Cornwallis à la bataille de Yorktown en 1781. En 1781, il se méfiait des intentions du Vermont et menaça de mener toute sa force contre eux s'ils tentaient de rejoindre le Canada ; et s'indignait de leur commerce avec le Canada[21]. »

En 1782, Washington créa la médaille du « Purple Heart » qui est, encore de nos jours, la distinction remise aux militaires américains blessés au combat. En 1783 était signé le traité de Paris qui rétablissait la paix et reconnaissait l'indépendance des États-Unis.

En , Washington fit obstacle à la conspiration de Newburgh, un complot militaire préparé par des officiers qui menaçaient le Congrès des États-Unis d’instaurer une dictature[22]. Le , Washington prononça un discours d’adieu éloquent devant ses soldats[23]. Le 25 novembre 1783, les Britanniques sont évacués de New York et le nouveau gouverneur a pris ses fonctions. À Fraunces Tavern le 4 décembre, Washington congédia officiellement ses officiers et le 23 décembre 1783, il démissionna de son commandement en tant que commandant en chef, imitant le général romain Lucius Quinctius Cincinnatus. Le , il présenta officiellement sa démission en tant que général devant le Congrès réuni à Annapolis et abandonna toute ambition d’accéder aux affaires publiques, comme l'avait fait Lucius Quinctius Cincinnatus dans l'Antiquité : il préféra se consacrer à sa plantation de Mount Vernon. Il était un exemple de l'idéal républicain du leadership citoyen qui rejette le pouvoir. Pendant cette période, le poste de président des États-Unis n'existait pas en vertu des « Articles de la Confédération », précurseurs de la Constitution.

La retraite de Washington de Mount Vernon fut de courte durée. Il fit un voyage de reconnaissance à la frontière occidentale en 1784[réf. nécessaire].

La même année de 1784, George Washington demanda à Luis de Unzaga y Amézaga d'intercéder dans l'échange de l'ancien général Walter Stewart ; Unzaga, gouverneur de la Louisiane, avait déjà négocié financièrement et apporté une aide matérielle depuis le début de la Révolution américaine chaque fois que les pères fondateurs des États-Unis l'avaient demandé, tels Robert Morris ou Patrick Henry[24].

Rencontre entre Lafayette et Washington à Mount Vernon en 1784. (Louis Rémy Mignot)

George Washington devint président de la Potomac Company, chargée d’améliorer la navigation sur le fleuve Potomac. Il constata le blocage des nouvelles institutions américaines et évoqua dans sa correspondance avec James Madison la nécessité d’une Constitution solide. Il mit en avant les rivalités entre la Virginie et le Maryland au sujet de la navigation sur le Potomac pour réunir une convention à Annapolis en 1786[25].

Il fut choisi comme délégué de la Virginie puis comme président de la Convention de Philadelphie de 1787, réunie pour réformer les Articles de la Confédération. Il présida à cette occasion la commission de rédaction de la Constitution. Il ne participa pas vraiment aux débats mais intervint pour emporter la ratification de certains États fédérés, dont la Virginie. Une fois la constitution votée, il fut élu le [15] à l’unanimité par le collège électoral comme premier président des États-Unis[26]. Le , depuis le Federal Hall National Memorial de New York, ville choisie pour servir de capitale provisoire, il prit officiellement ses fonctions de chef du pouvoir exécutif[7],[8]. En prêtant serment de fidélité sur la Bible, il inaugurait une tradition qui existe encore aujourd'hui, même si elle n'est plus pratiquée le mais le suivant l'élection[27]. Washington était alors au sommet de sa popularité[28] et devint président d'une association d'anciens combattants, la société des Cincinnati[29].

Président des États-Unis

George Washington fut le premier président des États-Unis pendant deux mandats soit une durée de pouvoir de sept ans et 10 mois. Il dut faire face aux difficultés financières nées de la guerre d'indépendance et dut affirmer la position de la nouvelle nation dans les relations internationales.

Premier mandat

Au cours de son premier mandat (1789-1793), le président œuvra pour rendre le pouvoir exécutif[30]et l’administration fédérale plus solides. Pour cela, il rassembla autour de lui une équipe d'hommes qui s'étaient illustrés pendant la révolution[31] : Alexander Hamilton s'occupa du département du Trésor, Thomas Jefferson fut son secrétaire d'État, Henry Knox son secrétaire de la guerre, Edmund Randolph à la justice et John Adams son vice-président. James Madison fut l’un de ses principaux conseillers.

Dans le domaine des affaires intérieures, le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton s'efforça de résoudre la crise budgétaire et de réduire la dette du pays. Le , Washington signa le décret instituant une banque fédérale[32]. C'est également à cette époque que l'on choisit de construire la capitale fédérale dans le district de Columbia : le président sélectionna un site sur le Potomac et confia le soin de dessiner les plans de la ville au Français Pierre Charles L'Enfant[33]. Pendant les travaux, le gouvernement déménagea de New York à Philadelphie en 1790. Washington posa la première pierre du Capitole en 1793[34]. Mais il mourut avant la fin des travaux.

Les guerres indiennes se poursuivirent après l'indépendance : l'armée américaine affronta les Miamis, au début des années 1790 et les Amérindiens des Territoires du Nord-Ouest. Les Britanniques et les Espagnols entravaient l’expansion américaine vers l’Ouest. Madison et Jefferson contestaient la politique menée par Hamilton. Devant ces difficultés, Washington souhaita d'abord se retirer des affaires politiques. Cependant, sous la pression de son cabinet et de Thomas Jefferson qui vint le convaincre à Mount Vernon, il finit par accepter de se présenter pour un second mandat (1793-1797).

Second mandat

George Washington, vénérable maître de loge Alexandria, lors de la tenue du qui annoncé la pose de la première pierre du Capitole des États-Unis.

Lorsque la guerre éclata entre la France révolutionnaire et la Grande-Bretagne (1793), le président décida de rester neutre (Proclamation de neutralité, ) en attendant le renforcement du pays[5]. Selon lui, l’entrée des États-Unis dans le conflit aurait été un désastre pour le commerce et les finances. L’avenir du pays reposait sur la croissance économique et l’expansion vers l’ouest. Le principe de neutralité devait marquer la politique étrangère américaine pour de nombreuses décennies. George Washington n’écouta ni Thomas Jefferson qui était francophile, ni Alexander Hamilton qui était favorable aux Britanniques.

En 1794, le président fut confronté à la révolte du Whisky qui grondait parmi les producteurs de l'ouest, mécontents des taxes levées sur les spiritueux. Washington mena lui-même la milice armée qui arrêta la rébellion. Il n'y eut pas d’affrontements violents et le pouvoir exécutif sortit renforcé de cette crise.

Avec la signature du traité de Greenville en 1795, onze nations amérindiennes abandonnèrent leurs droits sur l'Ohio et l'Indiana. La même année, la navigation commerciale sur le Mississippi fut finalement ouverte aux Américains[35].

En 1794, George Washington envoya John Jay, président de la Cour Suprême en Grande-Bretagne afin de régler les derniers contentieux nés de la guerre d'indépendance. Le traité de Londres ratifié en 1795, permit d'apaiser les tensions avec l'ancienne métropole et de jeter les bases de nouvelles relations commerciales entre les deux pays. Le traité mécontenta pourtant les républicains de Jefferson et une partie de la population américaine. La presse critiqua John Jay et le président après la signature de l’accord[8]. Ces critiques l'incitèrent à ne pas briguer un troisième mandat.

En , avec l’aide d’Alexander Hamilton, Washington écrivit son discours de fin de mandat qu'il adressa à la nation américaine et dans lequel il avertit des dangers des divisions partisanes. Publié dans un journal de Philadelphie, le document préconisait la neutralité et l’union du pays et annonçait la doctrine Monroe[36]. Sur le plan institutionnel, il appelait au strict respect de la Constitution. Washington quitta la présidence en et fut remplacé par John Adams. Il établissait ainsi la coutume d’un maximum de deux mandats qui devint une règle constitutionnelle par le 22e amendement voté en 1947. C'est sous la présidence de Washington que naquirent le parti fédéraliste et le Parti républicain-démocrate.

Dernières années et décès

Tombe de George Washington, Mount Vernon.

Après son second mandat présidentiel, George Washington se retira sur ses terres de Mount Vernon. Il continua de faire prospérer son exploitation et fit aménager une grande distillerie qui produisait du brandy. En 1798, le deuxième président américain John Adams le nomma lieutenant général à la tête d’une armée provisoire qui serait levée en cas d’invasion française. Pendant plusieurs mois, Washington se consacra à l’organisation du corps d’officiers. Mais il refusa d’assumer un rôle public et rejeta la proposition de devenir à nouveau Président[5].

Le , Washington prend froid dans ses vêtements mouillés. Une infection bactérienne de l'épiglotte va lentement l'étouffer sous l'enflure croissante à l'intérieur de sa gorge ; il mourut deux jours plus tard en présence de sa femme[5], de ses médecins et de son secrétaire personnel Tobias Lear. Il avait alors 67 ans. Il fut enterré à Mount Vernon quatre jours après son décès. Son épouse Martha Washington brûla toute la correspondance du couple sauf trois lettres. Après la mort de George Washington, la jeune nation américaine porta le deuil pendant plusieurs mois[7],[5].

Les médecins pensent aujourd’hui que le traitement qu’il a subi, une saignée, des incisions au cou et des purges, a entraîné un choc, une asphyxie et une déshydratation. Il est enterré dans le cimetière familial de Mount Vernon[37].

Portrait et pensée

Portrait physique

Portrait officiel du président George Washington (1796, National Portrait Gallery, Smithsonian Institution).

George Washington était de grande taille : il mesurait en effet 1,88 mètre[5]. M. de Broglie a inséré dans ses Relations inédites cette description[38] :

« […] il est grand, noblement fait, très bien proportionné ; sa figure est beaucoup plus agréable que ses portraits ne le représentent ; il était encore très beau il y a trois ans, et quoique les gens qui ne l'ont pas quitté depuis cette époque disent qu'il leur paraît fort vieilli, il est incontestable que ce général est encore frais et agile comme un jeune homme. Sa physionomie est douce et ouverte, son abord est froid quoique poli, son œil pensif semble plus attentif qu'étincelant, mais son regard est doux, noble et assuré. »

François de Moustier, assistant au discours du à New York, a écrit[39] :

« […] Il a l'âme, le regard et la taille d'un héros. Né pour commander, il ne paraît jamais embarrassé des hommages qu'on lui rend. »

Le masque réalisé en 1785 à Mount Vernon par le sculpteur Jean-Antoine Houdon permet aujourd’hui de connaître la physionomie de Washington[40]. Ce masque a ensuite servi à réaliser un buste en terre cuite destiné à la rotonde du capitole de Virginie. Washington était alors âgé de 53 ans et, aux dires de son entourage, c’est la statue la plus réaliste de toutes celles le représentant[41].

Dentition

Comme beaucoup d’aristocrates, Washington avait des caries à cause d’une consommation excessive de sucre de canne. Il perdit sa première dent à l’âge de vingt-deux ans et il n’en possédait plus qu’une seule en 1789, lorsqu’il devint président[42]. Selon John Adams, il les perdit parce qu’il s’en servait pour casser des noix du Brésil mais, pour les historiens, la cause doit probablement en être recherchée dans le traitement qu’il avait reçu contre la variole et la malaria[42]. Il possédait plusieurs dentiers, dont un, selon une légende populaire, en bois[43], mais il s’agissait plutôt d’ivoire.

Après la légende du cerisier, l'histoire selon laquelle George Washington portait des prothèses dentaires en bois est sans doute le mythe le plus répandu et le plus durable de la vie personnelle de Washington. Washington portait plusieurs séries de prothèses dentaires composées d'une variété de matériaux  d'ivoire, d'or et de plomb  mais le bois n'a jamais été utilisé dans les prothèses dentaires de Washington ; de plus, le bois n'était pas utilisé par les dentistes de son époque dans son voisinage[43].

Ces problèmes dentaires, qui gênèrent considérablement le président, l’obligeaient à prendre du laudanum.

Cheveux

Dans sa jeunesse, Washington avait les cheveux roux[44]. Contrairement à la légende populaire, il ne portait pas de perruque mais se poudrait les cheveux[45], comme on peut le voir sur de nombreux portraits, dont celui de Gilbert Stuart[46].

Caractère et intérêts

Washington a toujours regretté de ne pas avoir fait d’études supérieures : c’est pourquoi il a beaucoup lu et appris par lui-même dans sa vie d’adulte[5]. Il constitua notamment une bibliothèque qui rassemblait de nombreux livres sur l’élevage, l’agronomie et fut abonné à plusieurs journaux[5]. Dans son testament, il légua une partie de sa fortune pour fonder une école à Alexandria et une université.

Par ailleurs, Washington appréciait les courses de chevaux, les jeux de cartes et le billard[9].

Religion

Contrairement aux autres Pères fondateurs américains, Washington s’exprima peu sur la religion et ses croyances dans ses écrits[47]. Dans sa jeunesse, il fut baptisé dans la foi anglicane, qui était la religion officielle de la colonie de Virginie. Après la révolution américaine et l’indépendance, il rejoignit les rangs des épiscopaliens, héritiers de l’anglicanisme. Mais les historiens débattent toujours de son engagement chrétien ; certains pensent qu'il était déiste[48]. Quoi qu’il en soit, il fut un partisan convaincu du principe de la tolérance religieuse et de la liberté de culte, en premier lieu au sein de l’Armée continentale qu’il dirigea pendant plusieurs années[47].

Esclavage

George Washington visitant son exploitation.

Le père et le frère de Washington avaient acheté des esclaves, dont il en hérita une dizaine en 1743 à l’âge de onze ans[49]. Lorsqu’il épousa Martha en 1754, il en possédait 28 et elle 109. À sa mort, sa plantation de Mount Vernon en comptait 317[50], dont 123 lui appartenaient en propre, 40 lui étaient loués par un voisin et 153 autres faisaient partie du douaire de sa femme, Martha. Bien qu’elle en eût l’usufruit, ces esclaves faisaient partie du domaine de son premier mari, Daniel Parke Custis[51]. Washington et sa femme étaient des propriétaires d'esclaves stricts. Tout comme dans les autres plantations à cette époque, les esclaves de George Washington travaillaient du lever au coucher du soleil, soit environ 18 heures par jour, sauf s'ils étaient blessés ou malades et ils encouraient le fouet en cas de tentative de fuite, ainsi que pour d’autres infractions. Il admettait rarement la maladie comme raison acceptable de cesser de travailler ; il lui arrivait ainsi de fouetter lui-même des femmes enceintes, les accusant de mentir sur leur état[52].

Il déclara un jour à un surveillant que « peu de nègres travailleraient si on ne les avait pas constamment à l’œil », le mettant en garde contre leur « paresse et leur duplicité » quand ils ne sont pas traités avec fermeté. Lorsque leurs « esclaves s’enfuirent accompagnés de leurs femmes », Washington et sa femme les considérèrent comme des « ingrats déloyaux ». Quand, à l'humiliation de Washington, certains de ses esclaves s'enfuirent pendant la guerre d'indépendance pour trouver refuge auprès de l'ennemi, Washington ne cessa de « réclamer ce qu'il considérait comme son bien ». Selon un mémo britannique de l’époque, Washington ne cessa après la guerre d’exiger le retour des esclaves fugitifs « avec toute la grossièreté et la férocité d'un chef de bande »[53]. Les Britanniques refusèrent cependant de restituer les esclaves, considérant qu’il serait déshonorant de « les livrer, certains peut-être à l’exécution, d'autres à une punition sévère »[54]. Pendant la guerre d'indépendance, il avait d'abord interdit les Noirs dans l'armée continentale. Lorsque le , le gouverneur royal de la Virginie annonça l'affranchissement des esclaves combattant pour la Grande-Bretagne, Washington revint sur sa position et autorisa l'engagement des Noirs libres puis des esclaves[55].

Bien que Washington se soit considéré comme un maître bienveillant, il ne tolérait pas ceux qu’il soupçonnait de « tirer-au-flanc », même lorsqu’il s‘agissait de femmes enceintes, de vieux ou de paralysés. Lorsqu’un jour un esclave tenta de lui faire valoir que son bras en écharpe l'empêchait de travailler, George Washington lui montra comment utiliser un râteau avec une seule main et le réprimanda en ces termes : « Si une seule main te suffit pour manger, pourquoi ne te suffit-elle pas pour travailler ? » Il avait pour habitude d’envoyer les esclaves les plus récalcitrants, tels le dénommé Jack Wagoner, aux Antilles, où le climat tropical et un labeur implacable abrégeraient leur vie. Il demanda avec insistance à l'un de ses métayers de garder en activité un esclave de 83 ans nommé Gunner, qui était dur à la tâche, pour qu’il « continue à extraire du sol de la terre à brique ». En 1788, lorsque la rivière Potomac resta gelée pendant cinq semaines et que le sol était recouvert de 23 centimètres de neige, il continua à faire faire à ses esclaves des travaux extérieurs épuisants comme arracher des souches d'arbre dans un marécage gelé. Après une sortie d’inspection de ses fermes pendant cette période exceptionnellement glaciale, il écrivit dans son journal : « trouvant le froid désagréable, je suis rentré »[53].

Pourtant, dès le 1er décembre 1774, George Washington signa les Résolutions de Fairfax qui visent à mettre fin à toutes les exportations des colonies vers l'Angleterre et à interdire la traite des esclaves, Washington déclarant que l'esclavage est un « commerce cruel et contraire aux lois de la Nature »[56] ; Washington milita dans les années 1780 contre le maintien de l’esclavage[57], dans lequel il voyait déjà les problèmes pour l’avenir du pays. Il milita au Congrès américain pour son abolition[58]. Washington considérait que la liberté ne pouvait être donnée qu’aux personnes capables de l’assumer[59]. En 1786, dans une lettre adressée à son ami Gilbert du Motier de La Fayette engagé en Guyane dans l'abolition, il exprimait son souhait de prendre des mesures permettant « d'abolir l'esclavage par degrés, de manière lente, sûre et imperceptible[60] ». Il était ainsi partisan d’une phase transitoire pendant laquelle les esclaves noirs seraient sous tutelle. Lorsqu’il écrivit son testament, il décida d’affranchir ses esclaves après sa mort et celle de sa femme[8],[61]. Selon l’historien Henry Wiencek, sa propre pratique de l'achat d'esclaves, en particulier sa participation à un tirage au sort de 55 esclaves en 1769, l’a peut-être conduit à un réexamen graduel de l'esclavage. Toujours selon Wiencek, l’exemple des milliers de Noirs qui s’étaient enrôlés dans l'armée lors de la guerre d’indépendance, les sentiments anti-esclavagistes de son idéaliste contre-maître, John Laurens, et son admiration pour le talent de la poétesse noire Phillis Wheatley qui, bien qu’esclave, écrivit en 1775 un poème en son honneur auraient contribué à l’évolution de sa pensée[62].

En 1783, dans une lettre, Gilbert du Motier de La Fayette proposa à George Washington, son ami, « d'acheter ensemble un domaine où travailleront des Noirs libres pour montrer à tous la possibilité de leur émancipation. »[63]

Il est possible qu’il ait eu un fils appelé West Ford avec une esclave nommée Vénus[61]. Ses descendants tentent toujours de démontrer que cet enfant était bien le fils de Washington.

Hommages

Nationalité française

Le , l’Assemblée nationale législative le proclame citoyen français par décret de l'Assemblée nationale du 26 août 1792 qui confère le titre de citoyen français à plusieurs étrangers[64].

« Considérant enfin, qu’au moment où une Convention nationale va fixer les destinées de la France, et préparer peut-être celles du genre humain, il appartient à un peuple généreux et libre d’appeler toutes les lumières et de déférer le droit de concourir à ce grand acte de raison, à des hommes qui, par leurs sentiments, leurs écrits et leur courage, s’en sont montrés si éminemment dignes ;

« Déclare déférer le titre de citoyen français au docteur Joseph Priestley, à Thomas Paine, à Jeremy Bentham, à William Wilberforce, à Thomas Clarkson, à James Mackintosh, à David Williams, à Giuseppe Gorani, à Anacharsis Cloots, à Corneille de Pauw, à Joachim Heinrich Campe, à Johann Heinrich Pestalozzi, à Georges Washington, à Jean Hamilton, à James Madison, à Friedrich Gottlieb Klopstock et à Thadée Kosciuszko. »

 Décret du 26 août 1792 (Wikisource)

Lieux de mémoire et commémoration

Washington est l’un des personnages les plus importants de l’histoire des États-Unis. À ce titre, il a reçu de nombreux hommages : son anniversaire, célébré le troisième lundi de février, est un jour férié fédéral. Le Washington Monument State Park, dans le comté de Washington (Maryland), abrite le premier monument érigé en sa mémoire (1827). Le Washington Monument est l’un des lieux les plus célèbres dédiés au premier président américain : ce grand obélisque de 169 mètres de hauteur se dresse dans la capitale fédérale et fut construit entre 1848 et 1884 grâce à des fonds privés, pour remplacer une statue équestre représentant George Washington[65]. À New York, un arc de triomphe lui est dédié depuis 1895 dans le Washington Square. Le George Washington Masonic National Memorial dans la ville d’Alexandria fut construit uniquement avec les contributions volontaires des membres de la franc-maçonnerie[66]. Washington est l’un des quatre présidents dont le visage est sculpté dans le mont Rushmore, un mémorial national terminé en 1941. À l’occasion du bicentenaire de la Déclaration d’Indépendance (1976), George Washington fut élevé de façon posthume au grade de General of the Armies par une résolution du Congrès des États-Unis approuvée par le président de l’époque Gerald Ford.

Une image omniprésente

L’image de George Washington est souvent utilisée comme symbole du pays et constitue une icône de la nation américaine, au même titre que le drapeau et le grand sceau. Son portrait est dessiné sur le billet d'un dollar américain ainsi que sur la pièce de 25 cents (appelée aussi « quarter ») qui a été mise en circulation à l'occasion de son deux-centième anniversaire. Il figure aussi sur la pièce d'un dollar[4] mise en circulation en 2007. Il est représenté sur de nombreux timbres d’usage courant, dont l’un des deux premiers des États-Unis, le dix cents noir.

Bâtiments, navires

Le nom de George Washington a été donné à de nombreux lieux : tout d'abord, la capitale des États-Unis : créée officiellement par la Constitution des États-Unis (1787), la capitale fédérale américaine fut fondée ex nihilo en 1800[65]. George Washington et Thomas Jefferson pensaient qu'elle fût la capitale idéale de la nouvelle nation[65]. Le Congrès américain vota le Residence Act en 1790 précisant que George Washington, devait en dessiner les limites et mettre en place une administration provisoire, aidé par des commissaires qui décidèrent d'appeler la cité du nom du président[65]. Le site retenu par Washington se trouvait dans une région qui lui était familière, dans la vallée du Potomac, à proximité de sa plantation de Mount Vernon. Le plan de la nouvelle ville fut l'œuvre de Pierre Charles L'Enfant, un ingénieur militaire français engagé dans la guerre d'indépendance durant laquelle il fit la connaissance de George Washington. Ensuite, il fut le seul président à posséder un État des États-Unis à son nom : celui-ci fut proposé par le représentant Richard H. Stanton (en) pour nommer le territoire situé au nord-ouest des États-Unis. Il prit le nom d'État de Washington lors de son rattachement à l'union en 1889. En outre, un palmier (le Washingtonia), de très nombreux comtés, l'une des subdivisions administratives du pays (voir l'article Comté de Washington), de nombreux sites portent le nom de Washington : parmi les plus importants, on peut noter Mont Washington (New Hampshire) (1 917 mètres), Mont Washington (Oregon) (2 316 mètres), Lac Washington (dans l'État de Washington, 87,6 km2). Le pont George-Washington, inauguré le relie la ville de New York à ses banlieues du New Jersey. Le nom du commandant de l'Armée continentale fut choisi pour le premier sous-marin lance-missiles américain (USS George Washington (SSBN-598)) et un porte-avions nucléaire (USS George Washington (CVN-73)). Plusieurs établissements d’enseignement supérieur ont été baptisés en son honneur (Washington and Lee University, université George-Washington, Trinity Washington University, université de Washington, université Washington de Saint-Louis, etc.).

Un héros national

Dès les années 1770, George Washington fut célébré comme le « Père de Son Pays » (en anglais : Father of His Country) et fut considéré comme le plus important des Pères fondateurs des États-Unis (en anglais : Founding Fathers of the United States). Benjamin Franklin fut l'un de ses plus proches amis et lui offrit dans son testament la canne avec laquelle il marchait. L'écrivaine afro-américaine Phillis Wheatley lui dédia une ode en 1776[67]. En France, Washington était également très connu. Il était proche du marquis de La Fayette, qui après la guerre d’indépendance, continua de lui écrire et de lui envoyer des cadeaux. Ce dernier baptisa son fils du nom de George Washington Lafayette. Lorsqu’il revint en Amérique en 1824, La Fayette alla se recueillir sur la tombe de son héros et père adoptif[68].

Des légendes

Buste de George Washington par le sculpteur Pierre-Jean David d'Angers (1828). Exposé dans la Galerie David d'Angers, Angers.

Devenu héros national après sa mort, ses admirateurs firent circuler rapidement des récits apocryphes sur ses vertus, en particulier sur son honnêteté légendaire. Dès l’année qui suivit sa mort, Mason Locke Weems écrivit une véritable hagiographie qui l’érigea au rang de mythe national[15] ; c’est à lui que l’on doit l’anecdote du cerisier[47] : cette histoire rapporte qu’il voulait essayer une nouvelle hache et qu’il a abattu l’un des arbres de son père. Interrogé par ce dernier, Washington aurait déclaré : « Je ne peux pas mentir, c’est moi qui ai abattu le cerisier. » Cette histoire fut publiée pour la première fois dans un livre écrit par Mason Locke Weems, un prêtre épiscopalien et destiné à être un modèle pour les enfants. Le même auteur a aussi fait de Washington un bon chrétien, un homme qui avait réussi parce qu’il était pieux[47].

Renommée et influence

Dans ses Mémoires d'outre-tombe, François-René de Chateaubriand qui avait rencontré Washington lors de son voyage en Amérique déclarait : « Washington a été le représentant des besoins, des idées des lumières, des opinions de son époque[69]. »

De nos jours, les Américains affirment « vénérer Washington, aimer Lincoln et se rappeler Jefferson[70]. » Selon un classement dressé par des historiens pour le magazine The Atlantic Montly, il est le deuxième Américain le plus influent de l'Histoire, derrière Lincoln et devant Jefferson[71].

George Washington dans la culture

Il existe de nombreuses représentations artistiques de George Washington, aux États-Unis comme en Europe.

Généalogie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nicolas Martiau
(1591-1657)
 
Jane Berkeley
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington (en)
(1602-1655)
 
Nathaniel Pope (en)
 
 
 
colonel
George Reade
(1608-1674)
 
Elisabeth Martiau
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
John Washington
(1631-1677)
 
Anne Pope
 
colonel
Augustine Warner (en)
(1642-1684)
 
Mildred Reade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington
(1659-1698)
 
 
 
Mildred Gale
 
Mary Warner
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jane Butler
 
 
Augustine Washington
(1694-1743)
 
Mary Ball
(1708-1789)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lawrence Washington
(1718-1752)
 
 
George Washington
(1732-1799)
 
Martha Washington
(1731-1802)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
George VI du Royaume-Uni
(1895-1952)
 
Elizabeth Bowes-Lyon
(1900-2002)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Élisabeth II du Royaume-Uni

George Washington, d'ascendance essentiellement anglaise, descend aussi du premier émigré français en Virginie, un huguenot originaire de l'île de Ré, nommé Nicolas Martiau (1591-1657)[9], qui débarqua du Francis-Bonaventure le , cinq mois avant l’arrivée des Pères pèlerins du Mayflower. Cet ancêtre français, l'un des 32 arrière-arrière-arrière-grands-parents de George Washington[72], avait acquis en 1631, 150 ans avant la bataille décisive de Yorktown pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, un terrain sur lequel son descendant allait s'illustrer en 1781 à « York-town » contre les troupes britanniques.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

En français

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  • (en) Jean Bélanger, « George Washington : His Role in the French and Indian Wars »,

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