Empire colonial français

L’Empire colonial français est l'ensemble des colonies, protectorats, territoires sous mandat et territoires ayant été sous tutelle, gouvernés ou administrés par la France. Inauguré au XVIe siècle, il a connu une évolution très contrastée selon les époques, aussi bien par son étendue que par sa population ou sa richesse.

Pour les articles homonymes, voir Empire colonial.

Empire colonial français

15341980

Carte anachronique étendue de l'Empire colonial français (1534 - 1962), en bleu ciel : premier empire colonial français ; en bleu foncé : second empire colonial français et la France. En rainuré zones d’influences françaises.
Informations générales
Capitale Paris
Langue(s) Français
Monnaie Franc français
Démographie
Population 110 631 000 habitants (en 1936, Métropole incluse)
Superficie
Superficie

10 000 000 km2[1],[2]

13 500 000 km2 (en 1939, Métropole incluse)[3]
Histoire et événements
24 juillet 1534 Prise de possession et colonisation du Canada (début du premier espace colonial)
4 février 1794 Abolition de l'esclavage des Noirs dans les colonies françaises
30 avril 1803 Vente de la Louisiane française (fin du premier espace colonial)
5 juillet 1830 Prise d'Alger et colonisation de l'Algérie (début du second espace colonial)
27 avril 1848 Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises
6 mai / 15 novembre 1931 Exposition coloniale internationale de Paris
27 octobre 1946 Remplacement de l'Empire colonial français par l'Union française et les DOM-TOM, abolition de l'indigénat
4 octobre 1958
Remplacement de l'Union française par la Communauté française (début des indépendances)
30 juillet 1980 Indépendance du Vanuatu

Les possessions coloniales ont connu différents statuts et modes d'exploitation ; des colonies antillaises esclavagistes du XVIIe et du XVIIIe siècle à l'Algérie française, partie intégrante de la France à certaines périodes, en passant par les protectorats de Tunisie et du Maroc et les territoires sous mandat de Syrie et du Liban.

On distingue généralement deux grandes périodes, le pivot étant la guerre de Sept Ans, puis la Révolution et l'époque napoléonienne, épisodes au cours desquels la France perdit pratiquement l'ensemble de sa première aventure coloniale.

Le premier espace colonial, constitué à partir du XVIe siècle comprend des territoires nord-américains, quelques îles des Antilles, les Mascareignes et des établissements en Inde et en Afrique. La guerre de Sept Ans se solde par la perte d'une grande partie des territoires coloniaux de la France au profit de la Grande-Bretagne (Nouvelle-France et en Inde)[4]. L'empire colonial survit malgré tout et connaît une certaine prospérité grâce aux exportations antillaises (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe) de café et surtout de sucre entre 1763 et la fin des années 1780. Il s'effondre toutefois brutalement au point de disparaître presque entièrement à la suite de l'époque napoléonienne (ex : vente de la Louisiane).

Le second espace colonial, constitué à partir des années 1830, se compose principalement de régions d'Afrique acquises à partir des anciens comptoirs, mais aussi d'Asie (Indochine et Levant) et d'Océanie (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides). Ce second empire colonial fut au cours de la seconde moitié du XIXe et au XXe siècle le deuxième plus vaste du monde, derrière l'empire colonial britannique. Présent sur tous les continents, il s'étendait à son apogée, de 1919 à 1939, sur 12 347 000 km2, où vivaient 68 690 000 habitants en 1939. En incluant la France métropolitaine, les terres sous souveraineté française atteignaient ainsi la superficie de 12 898 000 km2, soit près d’1/10 de la surface de la Terre, abritant une population de 110 millions d'habitants à la veille de la Seconde Guerre mondiale, soit 5 % de la population mondiale à l'époque.

L’empire colonial français fut, tout particulièrement sous le régime républicain, appuyé sur l’idée d’une mission civilisatrice. Sous l’ancien régime, la conversion au catholicisme était déjà un motif important dans la justification du colonialisme.

Aujourd'hui, les restes de ce vaste empire colonial constituent la France d'outre-mer (les anciens « DOM-TOM »), une douzaine de territoires insulaires dans l'Atlantique, les Antilles, l'océan Indien, le Pacifique sud, au large de l'Antarctique, ainsi que la Guyane sur la côte nord de l'Amérique du Sud, pour une superficie émergée totale de 119 394 km2, soit à peine 1 % de la superficie de l'empire colonial à son apogée entre les deux guerres mondiales. D'une faible superficie émergée, ces DOM-TOM permettent toutefois à la France de revendiquer la plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, couvrant 11 691 000 km2 d'océans, devant celle des États-Unis.

Premier empire colonial : l'Amérique

À partir de 1534, les Français explorent le canal du Saint-Laurent. La Nouvelle-France est fondée.

Il est composé principalement par des possessions de la Nouvelle-France, aux Antilles, aux Indes, ainsi que des comptoirs et d'îles parsemées.

Le premier espace colonial français est l'espace colonial issu des conquêtes monarchiques. Les désignations suivantes lui correspondent : « premier empire colonial », « empire royal », « empire monarchique » car il a été créé majoritairement par des régimes monarchiques Royaume de France (Premier Empire), « empire colonial français moderne » (datant de l'époque moderne).

Les justifications de la colonisation française ont évolué avec le temps. À l'origine, la rivalité de puissance avec l'empire austro-espagnol de Charles Quint (François Ier exigeait de voir la « clause du testament d'Adam » qui avait laissé le monopole de l'Amérique aux Espagnols et aux Portugais lors de la signature de traité de Tordesillas).

Deuxième justification, la propagation de la foi chrétienne (missions). Au XVIIe siècle, les établissements des Antilles françaises vivent de contrebande et de piraterie aux dépens des colonies espagnoles et hollandaises plus prospères.

Puis vient la justification physiocratique : les colonies doivent fournir les cultures exotiques que la métropole n'assure pas (sucre, café, indigo). Comme les colons français sont peu nombreux, on fait venir en masse des esclaves africains.

La France était pourtant fermement opposée à l'esclavage dès le Moyen-âge[5], et ne l'a d'ailleurs jamais pratiqué sur son sol métropolitain. De même, alors que le Portugal et l'Espagne commençaient à conquérir de vastes territoires extra-européens dès le XVe siècle, les Français sont toujours demeurés réticents à l'extension coloniale, la France, pays rural, étant considérée comme suffisamment vaste pour être autosuffisante[6]. C'est donc essentiellement du fait de l'importance géopolitique grandissante que prennent les colonies espagnoles puis anglaises que les Français se lancent dans la colonisation pour ne pas laisser ses rivaux se partager seules le monde, avec plus d'un siècle de retard.

Toutefois, de Montaigne à Voltaire et Diderot, la majorité des philosophes et prélats français demeurent opposés autant à la colonisation qu'à l'esclavage, même si certains comme Montesquieu les justifient pour des motifs utilitaristes (« Le sucre serait trop cher si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves »), se contentant d'en déplorer les mauvais effets[6].

En Inde, les Français commencèrent à vouloir s'implanter de façon significative du fait de à la politique de Joseph François Dupleix entre 1719 et 1763. Les efforts de ce dernier furent néanmoins ruinés après la conclusion du traité de Paris en 1763.

Les Antilles françaises.

En Amérique, la Nouvelle-France s’accroît de façon spectaculaire et comprend presque la moitié de l'Amérique du Nord. Elle forme quatre colonies dont l'Acadie, le Canada, Terre-Neuve, et la Louisiane. Après le traité d'Utrecht en 1713, elle perd l'Acadie (partie sud), la Baie-d'Hudson, et Terre-Neuve (Plaisance). Cependant, elle forme deux nouvelles colonies : l'isle Royale et isle Saint-Jean. Tout s'écroule au traité de Paris en 1763, après la guerre de Sept Ans, où elle perd le Canada, l'Acadie, isle Royale, isle Saint-Jean, et la partie est du Mississippi, qui faisait partie de la Louisiane, et la partie ouest qui revient à l'Espagne, pour sa perte de la Floride aux dépens des Anglais. La France reprit la Louisiane occidentale à condition de ne pas la vendre ni à l'Angleterre et ni aux Américains, ce que Napoléon fit trente ans plus tard, sans l'appui ou l'approbation de l'Assemblée Nationale en 1803. L'Amérique du Nord devient alors en majorité anglophone.

À la Révolution, s'opposent les partisans du réalisme économique (pas de colonies sans esclaves) et ceux des principes égalitaires (« périssent les colonies plutôt qu'un principe »). La Révolution conserve donc les colonies, mais abolit l'esclavage, que Napoléon rétablit partiellement en 1802.

En 1804, les Français perdent le dernier fleuron de leur premier empire colonial : la colonie de Saint-Domingue proclame son indépendance et devient la République d'Haïti.

Après la chute du Premier Empire, la France ne conserve que quelques possessions : les cinq comptoirs des établissements français de l'Inde, La Réunion[7], l'île de Gorée au Sénégal, quelques îles des Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin…), ainsi que la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon.

Second empire colonial : Afrique et Pacifique

Second empire colonial français.

Au début de 1830, Charles X et ses ministres, alors au plus bas dans l'opinion publique, avaient pris la décision de se lancer à la conquête de l'Algérie (1830-1847) dans l'espoir de satisfaire la soif de conquête des Français et de regagner ainsi une certaine popularité[8], mais à cette exception près la Restauration demeure un régime centré sur la Métropole.

C'est seulement avec l'avènement du Second Empire que Napoléon III ambitionne une nouvelle politique coloniale, avec l'aide de son ministre de la Marine et des Colonies Chasseloup-Laubat. Ce dernier entreprend une modernisation de la marine de guerre (cuirassés à hélices) qui doit permettre d'améliorer la capacité d'intervention des troupes coloniales. La superficie du domaine colonial triple sous le Second Empire jusqu'à atteindre un million de km² pour cinq millions d'habitants.

Chronologiquement, l'annexion définitive de la Nouvelle-Calédonie en 1853 constitue la première action coloniale de l'Empereur. En Afrique, il nomme Faidherbe au poste de gouverneur du Sénégal. S'ensuivront la fondation du port de Dakar et la création du corps des tirailleurs sénégalais. L'implantation du comptoir des Rivières du Sud en 1859, puis l'acquisition de la côte du Gabon en 1862 sont les principales étapes de la pénétration française en Afrique de l'Ouest.

Vues de Hanoï et du Tonkin en 1891 (Le Monde Illustré).

En Afrique de l'Est, Napoléon III signe en 1862 un traité de commerce avec Madagascar où s'installe un consulat de France. La politique impériale vise principalement de ce côté de l'Afrique à contrer l'influence britannique. La même année, la France obtient d'un chef local la cession du petit territoire d'Obock sur la côte nord du golfe de Tadjourah, mais elle n'y procède à aucune occupation effective pendant vingt ans, se contentant de réaffirmer sa souveraineté de loin en loin en faisant hisser les couleurs nationales par l'équipage d'un bâtiment naval de passage[9]. Au Maghreb, il renforce la présence des conseillers militaires français dans l'armée du bey de Tunis.

Le Second Empire étend le domaine français en Algérie et entreprend la conquête de la Cochinchine et du Cambodge, de la Nouvelle-Calédonie, de nombreuses îles dans le Pacifique (aujourd'hui en Polynésie française) et du Sénégal.

En Europe, Napoléon III exerce sa politique expansionniste par l'annexion de la Savoie et du Comté de Nice en 1860 par le traité de Turin. Le Sénatus-consulte du 12 juin 1860 a enregistré les dispositions de ces annexions.

Après la chute du Second Empire en 1870, la récente IIIe République hésite dans la poursuite de la politique coloniale[6]. L'anti-colonialisme est alors plus fort que jamais. Ainsi, le duc de Broglie lance cette tirade véhémente au Sénat en la séance du 11 décembre 1884 :

« Pour une nation momentanément affaiblie, un grand développement colonial, c’est une charge qui la grève, qu’elle ne peut porter longtemps, et qui, avant de lui échapper, peut avoir amené la ruine tout à la fois de la colonie et de la métropole... [...] Laissez-moi protester contre cette tendance [colonialiste]. Je n’en connais pas de plus chimérique et de plus dangereuse. Je n’en connais pas de plus contraire aux leçons de l’histoire et aux enseignements de la raison... [...] L’Algérie elle-même, après cinquante ans de possession, arrive à peine aujourd’hui à nous fournir autant d’hommes et d’argent qu’elle a pu nous en prendre. Des colonies nouvelles affaiblissent la patrie qui les fonde. Bien loin de la fortifier, elles lui soutirent son sang et ses forces... »

 duc de Broglie, séance du 11 décembre 1884 du Sénat Français[6].

L'Empire triomphant.

L'Empire sera pourtant conservé par la République. Par la suite, la France colonise progressivement la majeure partie de l’Afrique occidentale et équatoriale, l'Indochine, ainsi que de nombreuses îles d'Océanie, et quelques dernières annexions (comme les Nouvelles-Hébrides en 1907).

Le second empire colonial français atteint son apogée après la Première Guerre mondiale, lorsque la France reçoit de la Société des Nations un mandat sur la Syrie et le Liban.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les territoires français d'Outre-mer sont un enjeu central : entre l'été 1940 et la mi-1943, la quasi-totalité bascule dans le camp des forces de résistance.

En 1945, Gaston Monnerville critique le décret du 16 juillet 1945, paru au Journal officiel du 20 juillet 1945, page 4468 qui détermine les conditions dans lesquelles seront étudiés et approuvés les plans de développement économique des colonies; qu'en dépit d'un exposé des motifs, qui rappelle les principes de la nouvelle politique coloniale, ce décret établit des dispositions qui aboutiront, dans la pratique:

  • a) à subordonner l'économie coloniale à l'économie métropolitaine, comme au temps du pacte colonial solennellement réprouvé ;
  • b) à instituer un organisme dit de coordination, dont la lourdeur rendra impossible l'action rapide qu'exigent le rythme de la vie moderne et, plus particulièrement, les circonstances actuelles; et demande par quels moyens pratiques les dispositions du décret du 17 juillet 1945 permettront au Gouvernement de tenir les engagements qu'il a solennellement contractés envers les peuples d'outre-mer afin:
    • 1° de « ne pas subordonner l'économie des territoires d'outre-mer à l'économie métropolitaine »;
    • 2° de « favoriser l'affirmation de leur personnalité dans tous les domaines de la civilisation » et singulièrement dans le domaine économique;
    • 3° d'accorder réellement « l'aide concertée que ces territoires sont en droit d'attendre de la métropole ».

Malgré des tentatives d'intégration plus grande des colonies dans la République (Union française en 1946), celles-ci restent dans un état de sujétion, et leurs élites et populations ne se satisfont plus de cet état de fait. La décolonisation de l'Afrique occidentale et de l'Asie diminue drastiquement l'étendue de l'outre-mer français entre 1954 (accords de Genève) et 1962 (accords d'Évian). Celui-ci se limite alors aux départements d'outre-mer, déjà intégrés à la République, aux colonies du Pacifique, et à quelques possessions résiduelles. Entre 1975 et 1980, trois colonies obtiennent l'indépendance, achevant la décolonisation de l'Afrique : les Comores sauf Mayotte, les Afars et Issas et les Nouvelles-Hébrides.

Après cette date, la France oscille entre intégration croissante des territoires à la République (les DOM deviennent des régions d'outre-mer, Mayotte accède à ce statut en 2011), et reconnaissance de leurs spécificités, avec le statut de collectivité d'outre-mer. La seule ancienne colonie dont le statut pose question depuis le milieu des années 1980 est la Nouvelle-Calédonie, pour laquelle un référendum organisé en 2018 s'est soldé par un rejet de l'indépendance[10].

Démographie

Évolution de la population entre les deux guerres mondiales

Population de l'empire colonial français entre 1919 et 1936
 1921  1926  1931  1936 
France métropolitaine39 140 00040 710 00041 550 00041 500 000
Colonies, protectorats et mandats55 556 00059 474 00064 293 00069 131 000
Total94 696 000100 184 000105 843 000110 631 000
Pourcentage de la population mondiale5,02 %5,01 %5,11 %5,15 %
Source Insee[11], SGF[12]

L'esclavage dans l'empire colonial français

Entre les premières installations de colons au XVIe siècle et le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848, soit trois siècles, environ quatre millions d’esclaves (2 millions nés en Afrique et 2 millions nés dans les colonies) ont vécu dans les territoires sous domination française[13].

Pendant toute cette période, l'esclavage reste strictement interdit sur le sol de France métropolitaine, comme il était de coutume depuis le Moyen-âge. L'esclavage est aboli une première fois en 1794 par la Révolution, mais Napoléon le rétablit en 1802 sur les territoires où cette abolition n'avait pas encore pu être rendue effective ; c'est donc la date de 1848 qui est retenue comme date de l'abolition totale et définitive sur l'ensemble des territoires contrôlés par la France.

Pendant cette période, le développement des plantations entraîne le développement de ports négriers tels que Nantes et Bordeaux. Les échanges s'effectuent majoritairement avec les Antilles françaises et reposent sur le commerce triangulaire.

Contexte

La traite atlantique, faite par les Européens et les Américains, a déporté 12 à 13 millions de Noirs, dont l'essentiel à partir de la fin du XVIIe siècle. En 1997, l'historien Hugh Thomas donnait un total de 13 000 000 d'esclaves « ayant quitté l'Afrique » lors de la traite atlantique, dont 11 328 000 arrivés à destination au moyen de 54 200 traversées[14]. Tous les grands ports européens ont pratiqué la traite négrière mais avec une importance différente. Les ports anglais sont en première ligne ; ainsi Liverpool organise 4 894 expéditions et Londres 2 704.

Population des colonies françaises esclavagistes

En 1788-1790, le nombre d’esclaves, plus de 780 000, représentent près de 90 % de la population des colonies françaises esclavagistes[15] :

Colonie Année Blancs Noirs libres Esclaves Total
Saint-Domingue179027 71721 800495 528546 835
Guadeloupe178813 9693 12589 823108 705
Martinique178910 6355 23581 13098 789
Réunion17888 1821 02937 98448 983
Maurice17884 4572 45637 91546 616
Sainte-Lucie17882 1591 58817 22122 756
Tobago178842523112 63915 083
Guyane17891 30749410 74814 338
Ensemble54 06935 958782 988873 015
Proportion6 %4 %90 %100 %

Origines géographique des esclaves

Les esclaves africains importés dans les colonies françaises venaient essentiellement d'une région comprise entre le Sénégal et l'Angola.

Destination des esclaves dans les différentes colonies

Les destinations des esclaves importés dans les colonies étaient les suivantes[16] :

Territoire Esclaves importés
Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti)864 000
Martinique366 000
Guadeloupe291 000
Ile Bourbon (Réunion)130 000
Île-de-France (Île Maurice)80 000
Guyane51 000
Louisiane10 000
Saint-Vincent, Sainte-Lucie, Tobago, Dominique, Grenade137 000
Total1 929 000

Les ports négriers français

La France métropolitaine arma environ 4 220 navires négriers et se classe au quatrième rang des nations négrières après la Grande-Bretagne, le Portugal[17] et l'Espagne. La ville de Nantes organisa à elle seule 1 744 expéditions soit 41,3 % du total français. Suivent trois villes avec par ordre d'importance : Bordeaux, La Rochelle et Le Havre qui totalisent à elles trois 33,5 % des expéditions négrières[18].

La hiérarchie de la société coloniale

Les colonies pratiquant l'esclavage, ont mis en commun la mise en place progressive d’une société tripartite composée de blancs, de « libres de couleur » (descendant d’Africain, métis ou non) et d’esclaves. Les Blancs se trouvent au sommet de cette hiérarchie et se divisent essentiellement en deux catégories : les négociants et les grands propriétaires fonciers dans le domaine du sucre. Viennent ensuite, les « libres de couleur » qui forment la seconde catégorie dans la hiérarchie coloniale. L'expression « libres de couleur » désigne une des classes juridiques instituées dans les colonies françaises avant l'abolition de l'esclavage. Elle apparaît dans les ordonnances locales et royales promulguées dans les années 1720 à Saint-Domingue pour marquer la distinction avec les « nègres affranchis ». Cet usage se démarque alors des articles du Code noir de 1685 qui ne faisait pas de différence entre l’ensemble des gens libres. Par la suite, l'expression « libre de couleur » désigne aussi bien les métis que les Noirs libres[19]. Les libres de couleurs restent malgré tout victime de ségrégation et ne bénéficient pas des mêmes droits que les blancs. Ainsi, par exemple, les affranchis, les Noirs et câpres libres sont écartés de la citoyenneté active. Les libres de naissance légitimes ou illégitimes, mulâtres et ceux plus clairs peuvent être électeurs mais seuls les mamelouks (1/16 de « sang noir ») légitimes sont éligibles. S’agissant de la hiérarchie entre les esclaves, la principale distinction est effectuée en fonction de la couleur. À Saint-Domingue, en Guadeloupe et en Martinique, les union légitimes ou non entre Blancs et non-blancs sont fréquentes donnant lieu à un nombre significatifs de métis (12 à 14 % des esclaves en Guadeloupe en 1770-1794 sont des métis). La systématisation et la radicalisation de l’emploi des nuances de métissage dans les registres paroissiaux arrivent après la guerre de Sept Ans (1756-1763). Les termes suivants étaient utilisés dans les registres paroissiaux puis dans les actes d'état-civil en fonction des différents degrés de métissage[20],[21],[22] :

Proportion d'ancêtres noirs Saint-Domingue Guadeloupe/Martinique
7/8Sacatra-
3/4GriffeCapre
5/8Marabou-
1/2MulâtreMulâtre
1/4QuarteronMétis
1/8MétisQuarteron
1/16MameloukMamelouk
1/32Quarteronné-
1/64Sang-mêlé-

Abolition de l'esclavage dans les colonies

L'esclavage est aboli une première fois en 1794 (plus de 700 000 personnes sont alors esclaves), mais cela fut sans effet réel dans les colonies, sauf à la Guadeloupe, où la décision de 1794 commença à être appliquée.

En mai 1802 (27 Floréal an X), Napoléon Bonaparte rétablit l'esclavage selon les dispositions antérieures à 1789. Par ailleurs, en métropole, des mesures discriminatoires sont prises à l'encontre des Noirs et « gens de couleur ». Le 29 mai 1802, les officiers de couleur sont exclus de l'armée ; le 2 juillet, le territoire métropolitain est interdit aux Noirs et « gens de couleur » (ce qui ne désigne en fait que les esclaves, les Noirs libres et intégrés n'étant pas inquiétés) puis le 8 janvier 1803, les mariages mixtes « entre des blancs et des négresses » et « entre des nègres et des blanches » sont interdits[23],[24].

Ce n'est qu'en 1848 que la France abolit définitivement l’esclavage dans ses colonies. Près de 248 500 esclaves sont alors libérés (plus de 87 000 en Guadeloupe, près de 74 450 en Martinique, plus de 62 000 à La Réunion, 12 500 en Guyane, plus de 10 000 au Sénégal).

La « mission civilisatrice » de la France

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L’expression « mission civilisatrice » a été utilisée en France, au cours des XIXe et XXe siècles, pour justifier l’impérialisme français. Elle se rencontre régulièrement à partir des années 1830. Des expressions analogues, ou parfois la même, se retrouvent chez les autres puissances impérialistes de l’époque, en particulier, « the white man's burden » le fardeau de l’homme blanc »), titre d’un poème de Rudyard Kipling écrit pour encourager les États-Unis à s’emparer des Philippines.

L’idée elle-même de « mission civilisatrice » remonte au début de l’expansion coloniale de l’Europe au XVIe siècle, où elle implique alors la volonté de christianisation, de conversion au catholicisme des populations indigènes des pays conquis.

Si la religion tient à l’époque la première place dans l’idée de « civiliser », la volonté de « francisation » apparaît également, ne serait-ce que dans la dénomination des territoires conquis en Amérique du nord, qui reçoivent l’appellation de « Nouvelle-France ». Christianisation et francisation se mêlent dans le discours des partisans de la colonisation :

Dans son Histoire de la Nouvelle-France (1612) Lescarbot dit à propos de François Ier qu’il était « désireux d’accroître le nom Chrétien et François ».

Au XIXe et XXe siècles, la francisation — l’imposition du français et des mœurs et lois françaises —, prend le pas sur la christianisation, sans que celle-ci soit pour autant abandonnée.

Dans un discours prononcé à la chambre des députés lors des débats sur la politique coloniale (28 et 30 juillet 1885), Jules Ferry présente ainsi le but de la colonisation française :

« Le parti républicain a montré qu’il comprenait bien qu’on ne pouvait pas proposer à la France un idéal politique conforme à celui des nations comme la libre Belgique et comme la Suisse républicaine ; qu’il faut autre chose à la France : qu’elle ne peut pas être seulement un pays libre ; qu’elle doit aussi être un grand pays, exerçant sur les destinées de l’Europe toute l’influence qui lui appartient, qu’elle doit répandre cette influence sur le monde, et porter partout où elle le peut sa langue, ses mœurs, son drapeau, ses armes, son génie. »

Dans De la colonisation chez les peuples modernes (5e édition, 1902) P. Leroy-Beaulieu définit de même la colonisation :

« La colonisation est la force expansive d'un peuple, c'est sa puissance de reproduction, c'est sa dilatation et sa multiplication à travers les espaces ; c'est la soumission de l'univers ou d'une vaste partie à sa langue, à ses mœurs, à ses idées et à ses lois. Un peuple qui colonise, c'est un peuple qui jette les assises de sa grandeur dans l'avenir et de sa suprématie future. »

Bilan de la colonisation française en Afrique

Politique

Commandant Léon de Beylié en 1889.

Les historiens, après les militants anticolonialistes en leur temps, soulignent classiquement l'incohérence existant entre l'affirmation des principes républicains par la France (« Liberté, Égalité, Fraternité ») et la pratique autoritaire de la colonisation, notamment par l'intermédiaire du Code de l'Indigénat et du travail forcé qui, malgré son interdiction par une Convention de 1930 de la Société des Nations – ratifiée par la France en 1937 – subsista dans les colonies françaises d'Afrique et en Nouvelle-Calédonie jusqu'en 1946[25].

L'idée que la colonisation en Afrique a bâti des États dont les frontières ne correspondent pas au découpage ethnique, séparant certaines ethnies entre plusieurs États, ou en rassemblant plusieurs dans le même, est un argument souvent utilisé. Néanmoins, de nombreux chercheurs la remettent en question : en premier lieu parce que le concept d'ethnie lui-même est contesté ; d'autre part parce que l'entreprise coloniale n'est pas un phénomène homogène : dans certains cas, les frontières ont en effet été tracées « à la règle », état de fait consultable sur n'importe quelle carte de l'Afrique, mais dans d'autres cas, le tracement fut effectué après expertise de missions dépêchées sur le terrain, qui recueillaient un certain nombre d'informations sur les régions concernées. Ainsi, la frontière entre le Niger et le Nigeria fut tracée à la suite d'une expédition menée par le commandant Moll entre 1903 et 1904[26].

Le bilan politique général de la présence française en Afrique reste toutefois l'anéantissement ou la désorganisation des structures de pouvoir préexistantes à l'entreprise coloniale (par exemple, l'empire toucouleur, installé sur une grande partie de la vallée du fleuve Niger) et leur remplacement par des États calqués sur le modèle français. Par ailleurs, l'action de l'administration coloniale a installé les conditions de la corruption politique dans les pays africains. En effet, l'éducation en langue française n'ayant été dispensée, durant la colonisation, qu'à une minorité d'africains, ceux à qui furent donnés les rênes de la plupart des pays lors des décolonisations, pour la plupart pacifiques, furent les membres de cette classe privilégiée récemment créée. Ainsi, dans un ouvrage sur la corruption en Afrique, les anthropologues Giorgio Blundo et Olivier de Sardan écrivent : « La situation coloniale engendre [...] une relation particulière à la gestion de la chose publique et cristallise une série de comportements et de rapports de pouvoir qui créent un terreau favorable à la corruption, entendue au sens moderne du terme »[27]. Cet état de fait pose aussi la question de l'inadéquation d'un modèle étatique construit selon les réalités du colon (le modèle français) et appliqués à la réalité des pays concernés : la plupart des États indépendants furent contrôlés, à la décolonisation, par des politiciens indigènes de langue française alors même que la majorité du peuple des pays concernés ne reconnaissait pas forcément l'usage de cette langue. Ces élites nouvelles eurent par ailleurs tendance, du fait de leur « avantage » linguistique, à développer des réseaux diplomatiques privilégiés avec la France : cela pose aujourd'hui la question du néocolonialisme.

Indochine

En 1939, on estime que 80 % de la population indochinoise était illettrée et que tout au plus 15 % des enfants d'âge scolaire bénéficiaient d'une quelconque forme de scolarité. Avec plus de 20 millions d'habitants en 1939, l'Indochine ne disposait que d'une seule université, fréquentée par moins de 700 étudiants. Un très petit nombre d'Indochinois fréquentaient le lycée, qui desservait principalement une clientèle européenne[28].

Algérie

En Algérie, le taux d'analphabétisme au lendemain de l'Indépendance est de 85 % au sein du pays[29].

Afrique noire

Concernant l'Afrique noire, le député Léopold Sédar Senghor faisait remarquer à la tribune de l'Assemblée, en mars 1946, qu'en Afrique occidentale française « 108 911 élèves seulement fréquentent les établissements du premier et du second degré, enseignement privé compris, sur 2 700 000 garçons et filles d’âge scolaire ; c’est-à-dire qu’un seul enfant sur 24 peut trouver place à l’école. Dans les trois lycées d’A-OF, on ne compte que 172 Africains sur 723 élèves des classes secondaires », ajoutant « On fait de l’inégalité un principe de gouvernement en s’opposant par tous les moyens possibles à ce que les autochtones aient des diplômes d’État et puissent, en conséquence, occuper d’autres fonctions que subalternes »[30].

Indochine

En 1939, la population européenne jouissait d'une excellent réseau de santé dans les grandes villes mais pour l'ensemble du Vietnam, on ne dénombrait que 2 médecins par 100 000 habitants, comparativement à 76 au Japon et 25 aux Philippines[28].

Afrique noire

Leurs travaux sanitaires ainsi que la mise en place d'hôpitaux et d'une police sanitaire (cordons sanitaires, services de quarantaine dans les ports, lazarets) ont permis notamment de fortement diminuer la mortalité infantile dans l'Afrique noire colonisée[31]. À la date de 1960, la France avait fait bâtir en Afrique 2 000 dispensaires, 600 maternités, 40 hôpitaux en Afrique noire et à Madagascar[réf. nécessaire].

Infrastructures

Le travail forcé fut utilisé à grande échelle dans les colonies d'Afrique. L'un des chantiers les plus emblématiques, la construction du chemin de fer Congo-Océan (140 km), coûta la vie à 17 000 travailleurs indigènes en 1929[32]. Au Cameroun, les 6 000 ouvriers de la ligne de chemin de fer Douala-Yaoundé connaissent un taux de mortalité de 61,7 % selon un rapport des autorités. Le travail forcé fut officiellement aboli dans les colonies en 1946 sous la pression du Rassemblement démocratique africain et du Parti communiste français. Dans les faits, il perdura largement dans les années 1950[33].

Au moment de la décolonisation, les territoires colonisés par la France en Afrique comptaient un certain nombre d'infrastructures (maternités, hôpitaux, voies ferrées, routes, ports, aérodromes, écoles) construites sous l'administration coloniale. Certains notent en conséquence le caractère « positif » de la colonisation, ce que d'autres contestent, en témoigne la polémique qui concerna, en 2005, le contenu de l'article 4 de la loi portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.[réf. souhaitée]

Bilan économique global

Les colonies africaines n'ont pas, en première approximation, rapporté d'argent à la Métropole. Les investissements dans les infrastructures en Afrique et les subventions aux productions agricoles des colonies ont coûté plus cher que ce que les colonies ont rapporté à la métropole d'un point de vue strictement comptable. L'historien économique Jacques Marseille chiffre à 70 milliards de francs-or (courant 1913) le déficit global de la colonisation en Afrique, soit l'équivalent de trois fois le montant de l'aide Marshall pour la France[34].

Héritage de la colonisation française en Afrique

Apport à la présence de la langue française dans le monde

Articles détaillé : Francisation, Organisation internationale de la francophonie.

Anciennes colonies françaises d'Afrique subsaharienne

Les Africains participent à la vie politique française, surtout à partir de 1946, date de l'adoption de la loi Lamine Guèye et de la naissance de l'Union française.

On trouve à l'assemblée nationale les Sénégalais Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le Dahoméen Sourou Migan Apithy, le Congolais Jean-Félix Tchicaya ; Léopold Sédar Senghor entre au gouvernement comme secrétaire d'État à la présidence du Conseil en 1955, et Félix Houphouët-Boigny en 1956 et « participera à la loi cadre qui prépare l'indépendance (...) de l'Afrique noire sous domination française »[35].

Africains subsahariens en France métropolitaine

« On peut s'appuyer sur les recensements qui font passer la population d'Afrique subsaharienne résidant en métropole de 13 517 personnes en 1946 à 17 797 personnes en 1962. »[36]

Anciennes possessions françaises d'Afrique du Nord

Pour ce qui concerne les anciennes possessions à majorité musulmane d'Afrique française du Nord, les choses se sont passées différemment et pour plusieurs raisons. De 1940 à 1945, 500 000 Maghrébins prirent part au conflit dans les forces françaises. De 1947 à 1954, le nombre d'immigrés en provenance du Maghreb dépassera le million[37]. Pascal Blanchard, Eric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournié, Gilles Manceron disent à ce sujet : « Dans son étude sur les flux migratoires venus d'Algérie, Jacques Simon rappelle[38] que, pour ces « travailleurs », la venue en France apparaît comme « le seul moyen d'échapper à la misère et à l'oppression coloniale ». Ils dressent la description suivante des conditions d'hébergement : « des lieux parfaitement impropres à l'habitation humaine ont été découverts à Paris, notent les services sociaux de la préfecture de la Seine, des caves, des greniers, d'anciens abris bétonnés, des tours d'usine servant de refuge à une population misérable ». Apparaissent les bidonvilles comme à Nanterre où vivent près de huit mille Maghrébins[39] »[40].

Notes et références

  1. Ministère de l’Éducation nationale, Le premier empire colonial français, XVIe – XVIIIe siècle (2010) p 1
  2. (en) DGESCO – IGEN, Les Européens et le monde (XVIe – XVIIIe siècle), ABC-CLIO, (lire en ligne), p. 1
  3. Rein Taagepera, « Expansion and Contraction Patterns of Large Polities: Context for Russia », International Studies Quarterly, vol. 41, no 3, , p. 502 (DOI 10.1111/0020-8833.00053, JSTOR 2600793, lire en ligne)
  4. Cependant, en Amérique du Nord, la France transfère à l'Espagne la partie occidentale de la Louisiane qu'elle reprendra en 1800. En Inde, la France conserve quelques comptoirs dont Pondichéry.
  5. [Peabody 2009] Sue Peabody, « La question raciale et le « sol libre de France » : l'affaire Furcy », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 64e année, no 6, , p. 1305-1334 (JSTOR 40929926, lire en ligne)
  6. Aimé Dupuy, « Le courant anticolonialiste a toujours existé en France », sur Le Monde Diplomatique, .
  7. Encore appelée île Bourbon à l'époque.
  8. Philip Mansel, Paris Between Empires. Monarchy and Revolutions 1814-1852, St. Martin's Press, New York, 2001, p. 231-232.
  9. Henri Brunschwig, Une colonie inutile: Obock, 1862-1888, Cahiers d'études africaines, 1968, vol. 8, no 29, p. 34.
  10. Référendum : Retrouvez ici les résultats définitifs de la consultation du 4 novembre 2018
  11. (en) Insee, « TABLEAU 1 – ÉVOLUTION GÉNÉRALE DE LA SITUATION DÉMOGRAPHIQUE » (consulté le )
  12. (en) Statistique générale de la France, « Code Officiel Géographique – La IIIe République (1919–1940) » (consulté le )
  13. Frédéric Regent, La France et ses esclaves, Pluriel, 2012, p. 9
  14. Cf. Hugh Thomas, "La traite des Noirs, 1440-1870", éd. R. Laffont pour la traduction française, Paris 2006, p. 870-871 : "Statistiques approximatives". Voir aussi la note consacrée à ces statistiques, p. 933-935, où l'auteur retrace la succession d'estimations depuis les années 1950.
  15. Frédéric Régent, « Blancs, demi-Blancs, libres de couleur et esclaves dans les colonies françaises avant 1848 », Séminaire « La traite négrière, l'esclavage et leurs abolitions : mémoire et histoire », 10 mai 2006 au Carré des Sciences à Paris
  16. Frédéric Regent, La France et ses esclaves, Pluriel, 2012, p. 51
  17. Jean Mettas et Serge Daget, Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIIIe siècle, L'Harmattan, , 972 p.
  18. http://hgc.ac-creteil.fr/spip/La-traite-des-Noirs-en-30 Académie de Créteil : La traite des Noirs en 30 questions par Éric Saugera
  19. Florence Gauthier, De la Révolution de Saint-Domingue à l’Indépendance d’Haïti. Comment sortir de l’esclavage ? 1789-1804, (version en ligne)
  20. Frédéric Regent, Esclavage, métissage et liberté, Grasset, 2004, p. 14
  21. Gérard Etienne, François Soeler, La femme noire dans le discours littéraire haïtien: éléments d'anthroposémiologie, Balzac-Le Griot, 1998, p. 27
  22. Regent Frédéric, « Structures familiales et stratégies matrimoniales des libres de couleur en Guadeloupe au XVIIIe siècle », Annales de démographie historique 2/2011 (no 122), p. 69-98
  23. Alain-Jacques Tornare, La Révolution française, EDI8, 2012, p. 247
  24. Jean-Simon Loiseau, Dictionnaire des arrêts modernes, Clament, 1809, volume 2, p. 449
  25. Selon les gouverneurs assistant à la Conférence de Brazzaville (janvier-février 1944), 45 000 travailleurs au Sénégal, 55 000 en Côte d'Ivoire, 80 000 en Guinée, 70 000 au Cameroun, 24 400 à Madagascar étaient "réquisitionnés" durant la guerre pour les besoins de l'État et des planteurs. Aucun chiffre ne fut donné pour l'Afrique équatoriale française. Les gouverneurs, sauf un, demandèrent le maintien du travail forcé des Africains et Malgaches pendant encore au moins cinq ans, et c'est avec une certaine difficulté qu'il fut finalement aboli le 11 avril 1946. Ch.-R. Ageron, "La conférence de Brazzaville", in Présences françaises outre-mer (XVIe- XXIe siècles), sous la direction de P. Bonnichon, P. Gény et J. Nemo, ASOM - Karthala, Paris, 2012, Tome I, p. 840.
  26. Philippe Bonnichon et Pierre Gény, Présences françaises outre-mer XVIe : XXIe siècles, Karthala, , 1188 p., p. 616
  27. Giorgio Blundo & Olivier de Sardan, État et corruption en Afrique, Karthala, , 376 p., p. 49
  28. (en) « Effects of French colonial rule », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  29. « Environ 6 millions d'Algériens analphabètes, soit un taux de 22 % (étude) », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  30. Cité dans : Olivier Le Cour Grandmaison, De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’Empire français, Paris, Zones, (lire en ligne).
  31. Michel Devèze, La France d'outre-mer de l'empire colonial à l'Union française, 1938-1947, Hachette, , p. 64
  32. « Le travail forcé colonial dans l’empire français doit être reconnu comme un crime contre l’humanité », Le Monde, (lire en ligne)
  33. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun! : une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), La Découverte, , p. 67
  34. thèse de doctorat du professeur Jacques Marseille, directeur de l'Institut d'histoire économique à la Sorbonne, Empire colonial et capitalisme français, histoire d'un divorce, 1984
  35. Philippe Dewitte, « L'Immigration : l'émergence en métropole d'une élite africaine », Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Paris, Éditions Autrement, 2004, p. 202-203.
  36. Philippe Dewitte, « L'Immigration : l'émergence en métropole d'une élite africaine », Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Paris, Éditions Autrement, 2004, p. 202
  37. Pascal Blanchard, Éric Deroo, Driss El Yazami, Pierre, Gilles Manceron, L'immigration : l'installation en métropole des populations du Maghreb, in Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Éditions Autrement 2004, p. 213.
  38. Jacque Simon, L'Immigration algérienne en France des origines à l'indépendance, Paris-Méditerranée, 2000, et Neil Mac Master, Colonial Migrants and Racism: Algerians in France, 1900-1962, St-Martin's, 1997.
  39. Abdelmalek Sayad, Un Nanterre algérien, terre de bidonvilles, Autrement, 1995.[réf. non conforme]
  40. Pascal Blanchard, Éric Deroo, Driss El Yazami, Pierre, Gilles Manceron, L'Immigration : l'installation en métropole des populations du Maghreb, in Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Éditions Autrement 2004, p. 216.

Bibliographie

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  • Denise Bouche, Histoire de la colonisation française. Flux et reflux 1815-1960, tome 2, éditions Fayard, 1991, 607 pages.
  • Pascal Blanchard, Cultures colonies (avec Sandrine Lemaire), Paris : Autrement, coll. « Mémoires » :
    1. Culture coloniale. La France conquise par son empire, 1871-1931, 2002.
    2. Culture impériale. Les colonies au cœur de la République, 1931-1961, 2004.
    3. Culture post-coloniale. Traces et mémoires coloniales en France, 1961-2006, 2006.
  • Pascal Blanchard, Culture coloniale en France de la révolution française à nos jours (avec Sandrine Lemaire et Nicolas Bancel), Paris CNRS Éditions 2008.
  • Pascal Blanchard, La Colonisation française (avec Nicolas Bancel et Françoise Vergès), Toulouse : Milan, coll. « Les Essentiels Milan », 2007.
  • Pascal Blanchard, La République coloniale (avec Nicolas Bancel et Françoise Vergès), éditions Fayard, 2006, 192 pages.
  • Gilles Manceron, Marianne et les colonies. Une introduction à l'histoire coloniale de la France, éditions La Découverte, 2005, 322 p.
  • Raoul Girardet, L'idée coloniale en France de 1871 à 1962, éditions Fayard (1972, réédition 1979, 1995 et 2005).
  • André Nouschi, Les armes retournées. Colonisation et décolonisation française, éditions Belin, 2005, 448 p.

Voir aussi

Articles connexes

Au sens du colonialisme français
Au sens de l'Empire français

Liens externes

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