Jean-Jacques Dessalines
Jean-Jacques Dessalines, également connu sous le nom de Jacques Ier, né le , sur l'habitation Vye Kay (à Grande-Rivière-du-Nord) et mort assassiné le à Pont-Rouge, est un militaire et chef d'État haïtien.
Pour les articles homonymes, voir Dessalines et Jacques Ier.
Jacques Ier | |
Portrait de l'empereur Jacques Dessalines. | |
Titre | |
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Empereur d'Haïti | |
– (2 ans, 1 mois et 15 jours) |
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Couronnement | , en la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption des Cayes |
Prédécesseur | Lui-même (gouverneur général) |
Successeur | Henri Christophe (État du Nord) Alexandre Pétion (République du Sud) |
Gouverneur général d'Haïti | |
– (8 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Poste créé Toussaint Louverture (gouverneur de Saint-Domingue) |
Successeur | Lui-même (empereur) |
Biographie | |
Dynastie | Famille Dessalines |
Nom de naissance | Jean-Jacques Duclos |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Grande-Rivière-du-Nord (Saint-Domingue) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Pont-Rouge (Haïti) |
Nature du décès | Assassinat |
Conjoint | Marie-Claire Bonheur |
Enfants | Marie-Françoise Jacques Célestine Jeanne-Sophie Louis Sérine César-Jacques Francillette Dessalines Marie-Noël Rose Louisine Marie-Thérèse Angèle Jacques Météllus Innocent Suprême Catherine Faustin Ier Jean-Joseph |
Héritier | Jacques |
Profession | Militaire (général de division) |
Religion | Catholicisme |
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Chefs d'État haïtiens Monarques d'Haïti |
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Sous la Révolution française, il est officier de l'armée française et participe aux affrontements contre les Espagnols et les Britanniques.
Durant la révolution haïtienne, lieutenant-général au service de Toussaint Louverture, il mène contre les colonisateurs français de nombreux combats, dont la bataille de la Crête-à-Pierrot en , lors de laquelle il galvanise ses soldats avec sa fameuse déclaration « Que ceux qui veulent rester esclaves des Français sortent du fort, que ceux, au contraire, qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi ».
Dessalines devient meneur de la révolution en , à la suite de la trahison et la capture de Toussaint Louverture, auxquelles il prend part. Après s’être allié quelques mois avec elles, Dessalines abandonne les forces françaises en et met en place une résistance farouche au général Leclerc, qui meurt des suites de la fièvre jaune, le général de Rochambeau lui succédant et étant battu par Dessalines à la bataille de Vertières, en .
Il proclame l’indépendance d'Haïti le et s'auto-proclame par la suite « gouverneur-général à vie ». Au pouvoir, il ordonne notamment le massacre des colons français, entraînant la mort de 3 000 à 5 000 personnes, y compris femmes et enfants, entre février et [1]. Malgré l'épuration ethnique qu'il organise, quelques déserteurs survivants polonais restent dans l'île, la Constitution promulguée par Dessalines leur octroyant la nationalité haïtienne[2].
En , il est proclamé empereur d'Haïti par les généraux de l'armée, sous le nom de Jacques Ier. Il établit alors un empire autoritaire, héréditaire et de conviction catholique, avec le français comme langue officielle (même si une grande partie de la population ne parle que le créole). Il distribue les meilleures terres des colons français expulsés ou tués à ses officiers, créant ainsi une noblesse haïtienne, tandis que la Constitution du interdit la propriété privée aux personnes blanches sauf à celles naturalisées par le gouvernement[3]. Pour remettre en marche l’économie, il édicte les travaux forcés pour les cultivateurs, avec un règlement plus dur que celui de Louverture, la condition de ceux-ci étant à peine moins mauvaise qu'à l'époque de l'esclavage colonial français.
Contesté par certains officiers de l'armée, Dessalines est assassiné à la suite d'une conspiration, laissant ainsi le pouvoir à ses assassins, qui abolissent l'empire et chassent du pays la famille Dessalines.
Il est considéré comme le « père fondateur d'Haïti » ; en 1903, il voit son nom donné à l'hymne national haïtien, La Dessalinienne, écrite par Justin Lhérisson.
Premières années
D'origine africaine (afro-caribéen), il est d'abord esclave à Saint-Domingue dans l'habitation d'Henri Duclos. Dessalines, qui naquit le sous le nom de Jean-Jacques Duclos, fut élevé sous le regard de sa tante, la future guerrière Victoria Montou, esclave comme lui[4]. Victoria Montou, femme énergique, s'en trouvera astreinte quotidiennement au rude labeur des champs. Son meilleur ami était son propre neveu, esclave comme elle. Plus âgée que lui, elle lui enseigna comment se battre dans un combat au corps à corps et la façon de lancer un couteau. Surnommé affectueusement Gran Toya, elle guida et conseilla Dessalines dans sa jeunesse. Il était fort attaché à cette tante, seul membre vivant de sa famille.
Selon l'historien Jacques de Cauna, un lien particulier a existé entre Dessalines et le futur Toussaint Louverture : en effet, en 1779, Toussaint Bréda est à la tête d’une habitation produisant du café au Petit-Cormier et comportant 13 esclaves, parmi lesquels figure un certain Jean-Jacques, qui n'est autre que son futur successeur et empereur Dessalines[5].
Dessalines avait deux frères, Louis et Joseph Duclos, qui plus tard prirent le nom de Dessalines. Le premier fut le père du maréchal de camp Raymond Dessalines, et fut titré premier baron Dessalines le par le roi Henri, dont il fut l'aide-de-camp et le conseiller privé entre 1811 et 1820, mais également membre de la Chambre Royale d'Instruction Publique avant de recevoir le grade de Chevalier de l'Ordre de Saint-Henri. Il fut tué par les révolutionnaires à Cap-Henri le . Le second, Joseph, fut également créé baron en 1816 et fut chambellan du roi Henri II.
Travaillant dans les champs de canne à sucre comme ouvrier, le jeune Duclos se hisse au rang de « commandeur » ou contremaître. Il travaille dans la plantation jusqu'à l'âge de 30 ans. Affranchi, il prend le nom de Dessalines et s'installe dans la Plaine du Nord.
La Révolution
La révolte des esclaves
Le , à Bois-Caïman, dans la plaine du Nord, de nombreux esclaves décident la révolte, sous l'autorité de Boukman Dutty, assisté de Jean-François et Biassou. Ce premier acte de la révolution des esclaves aurait pris la forme d'une cérémonie vaudoue, où en présence de la mambo Cécile Fatiman, un pacte de sang est signé dans le sacrifice d'un cochon noir créole. En quelques jours, toutes les plantations du Nord sont en flammes, et un millier de Blancs massacrés. Malgré la répression où Boukman est tué, des bandes d'esclaves armés persistent dans les campagnes et les montagnes. Dans d'autres parties du pays, des révoltes plus spontanées s'ensuivent. Dès le début de la révolution, les participants au grand soulèvement des esclaves, qui commence en 1791 à Saint-Domingue, proclament leur loyauté au roi et à la religion[6]. La nuit du 22 au 23 août, les esclaves prennent les armes. Les insurgés gagnent du terrain, mais la révolution se prolonge. Les insurgés comptent de valeureux guerriers mais qui n'ont aucune expérience de l'exercice du pouvoir.
Dessalines rejoint la rébellion des esclaves des plaines du nord dirigée par Boukman Dutty puis Biassou. Cette rébellion est la première action de ce qui allait devenir la Révolution haïtienne. Dessalines devient lieutenant dans l'armée de Papillon et suit celui-ci à Saint-Domingue, où il s'engage pour servir les forces militaires espagnoles contre la colonie française de Saint-Domingue.
C'est alors que Dessalines rencontre le commandant militaire naissant Toussaint de Bréda (plus tard connu sous le nom de Toussaint Louverture), un homme mûr, également né en esclavage, qui combat avec les forces espagnoles sur Hispaniola. Ces hommes veulent avant tout vaincre l'esclavage. En 1794, après que les Français ont déclaré la fin de l'esclavage (loi du 4 février 1794, 16 pluviôse an II), Louverture change de camp et fait allégeance aux Français. Il se bat pour la République française contre les Espagnols et les Britanniques. Dessalines suit, devenant lieutenant en chef de Toussaint Louverture et s'élevant au grade de brigadier général en 1799, lâchant Biassou, qui était, entre-temps, devenu vice-roi au service de l'Espagne.
L'insurrection de Louverture
À mesure de ses victoires, Toussaint Louverture confirme l'émancipation des esclaves. Grâce aux renforts arrivés de métropole en , il reprend la lutte contre les Anglais qui tiennent de nombreux ports. Lassés d'un combat sans espoir, ceux-ci finissent par négocier directement avec lui et abandonnent Saint-Domingue le . Toussaint a, en effet, éloigné les représentants de l'autorité métropolitaine, y compris Lavaux en , et Sonthonax en , pourtant revenu comme commissaire civil. Il a habilement fait élire ces derniers députés de Saint-Domingue à Paris. Le dernier commissaire envoyé par le Directoire, le général Hédouville, embarque en , après avoir constaté que l'armée n'obéit qu'à Toussaint. À Paris, en était créée une deuxième Société des Amis des Noirs, la Société des Amis des Noirs et des Colonies, chargée de consolider le décret de Pluviôse an II : Garran-Coulon, Lanthenas et l'abbé Grégoire en sont les principaux fondateurs.
Les mulâtres, menés par le général André Rigaud, sont les derniers à discuter son autorité. Ils tiennent le Sud du pays. Avec l'aide de ses lieutenants Christophe et Dessalines, Toussaint les bat en août 1800 après une guerre civile sanglante d'un an. Rigaud embarque pour la France.
Enfin, après avoir envahi en un mois la partie espagnole de Saint-Domingue (que le traité de Bâle avait en principe donné à la France en 1795), en janvier 1801, il établit son autorité sur toute l'île.
Toussaint organise la remise en marche de l'économie en invitant les colons à revenir, y compris ceux qui ont choisi le parti contre-révolutionnaire. Il publie, le , un règlement de culture obligeant les Noirs à reprendre le travail sur les plantations. Ce travail forcé est mal perçu par la population. En , une révolte éclate dans les ateliers du Nord. Il la mate et fait fusiller treize meneurs, dont son neveu adoptif, le général Moyse. Le , il promulgue une constitution autonomiste (Constitution de Saint-Domingue de 1801) qui lui donne les pleins pouvoirs à vie.
La marche vers l'indépendance
Représailles françaises
Durant les troubles qui mènent à l'indépendance de l'île, Dessalines, s'étant insurgé, devient lieutenant de Louverture, devenu gouverneur à vie, et combat à ses côtés lors de la Guerre des couteaux (1799-1800). Dessalines se retire au nord de l'île ; il réussit, avec l'aide du commandant du fort de la Crête-à-Pierrot, Louis Daure Lamartinière, et de la femme de celui-ci, Marie-Jeanne Lamartinière, à repousser momentanément Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau dans le sanglant combat de la Crête-à-Pierrot, après le massacre des Blancs de Petite-Rivière de l'Artibonite et de Verrettes (mars 1802)[7]. Par la suite, après la mort du colonel Louis Daure Lamartinière en novembre 1802, sa veuve rejoindra Jean-Jacques Dessalines et deviendra, un temps, sa maîtresse. Après octobre 1802, il organise la mutinerie de l'armée saint-domingoise contre l'expédition napoléonienne[8]. Il combat le général André Rigaud puis les forces françaises du général Charles Leclerc, beau-frère de Napoléon Bonaparte[9].
En effet, sous l’influence des créoles et des négociants, le Premier Consul avait décidé d'envoyer son beau-frère le général Leclerc, avec pour instructions de ménager Toussaint Louverture, de lui offrir le rôle de lieutenant de la France, la confirmation des grades [militaires] et des biens acquis par ses officiers, la garantie de la liberté des Noirs, mais avec l’autorité positive de la métropole, représentée par le capitaine général[10]. Afin de prouver à Toussaint la bienveillance du gouvernement, on lui renvoie ses deux fils élevés en France par le gouvernement[11], accompagnés de leur précepteur[12].
Bonaparte prévoit quand même une probable résistance de la part de Toussaint, et toutes les mesures sont prises pour la vaincre : Louverture ne dispose tout au plus que de 16 000 hommes[13], Leclerc recevra donc le commandement de 30 000 hommes, provenant d’à peu près toutes les armées françaises, ainsi que de corps disciplinaires[14].
Toussaint arrête une stratégie de défense de marronnage : lorsque Leclerc arrive au port du Cap en février 1802, il donne un ultimatum de vingt-quatre heures au général Henri Christophe pour lui rendre la ville. Christophe lui répond alors ainsi : « Je ne vous livrerai la ville que lorsqu'elle sera en cendre et sur ces mêmes cendres je combattrai encore ». Les villes sont incendiées et les troupes locales se retirent sur les hauteurs pour pratiquer une guerre d'usure. Les Français investissent le plus souvent des villes en ruines, comme au Cap. Les Noirs résistent, mais reculent devant la puissance de l'armée de Leclerc. À la fin avril, au prix de cinq mille morts et autant de malades ou blessés, les Français tiennent toute la côte.
Résistance face aux français
Dans les dix premiers jours, le corps expéditionnaire français occupe les ports, les villes et une grande partie des terres cultivées. Réfugié dans le massif de l'Artibonite, Toussaint Louverture n'a plus que quelques brigades sous les ordres des généraux Maurepas, Christophe et Dessalines. Mais il détient aussi une grande quantité de blancs qui ont été emmenés en otages. Pour le déloger il faut franchir des gorges rendues impénétrables par la végétation tropicale, où les Noirs tendent embuscades sur embuscades.
Mais les soldats reçoivent les renforts de Ganteaume et Linois qui viennent de débarquer. Leclerc a gardé son joker : les deux enfants de Toussaint qu'il a amenés de France. Tous deux sont porteurs d'une lettre du Premier Consul promettant la seconde autorité de l'île au vieux gouverneur qui ne cède pourtant pas.
Le 17 février, Leclerc lance l'attaque simultanée des divisions qu'il a constituées. Rochambeau à sa gauche part de Fort-Dauphin pour se rendre à Saint-Michel, Hardy marche sur Marmelade et Desfourneaux marche sur Plaisance, pendant que Humbert doit débarquer à Port-de-Paix et remonter la gorge de Trois Rivières et que Boudet doit remonter du sud au nord. Le but est de surprendre l'ennemi, de le forcer à se replier sur Les Gonaïves et de l'encercler. Malgré les difficultés du terrain et la résistance de Maurepas qui finit par se rendre au général Humbert, le plan a dans l'ensemble bien fonctionné. Le 23 février, la division Desfourneaux entre aux Gonaïves qui est en flammes. Le général Boudet occupe Saint-Marc également incendié, et inondé du sang des habitants égorgés par Dessalines qui parvient à s'échapper du piège. Maurepas résiste encore, mais finit par se rendre avec ses 2 000 guerriers.
Arrestation de Louverture
Un siège en règle est nécessaire pour prendre le fort de la Crête-à-Pierrot (mars 1802). Les assiégeants sont attaqués à revers par des attaques successives de Dessalines et de Toussaint qui tentent de porter secours aux assiégés. Mais le fort doit finalement se rendre. À l'intérieur on trouve des quantité d'armes et de munitions mais aussi beaucoup de blancs assassinés. Aux Verrettes, l'armée découvre un horrible spectacle. À bout de force, ne parvenant plus à suivre la marche effrénée des révoltés, 800 hommes, femmes, enfants et vieillards ont été égorgés par eux[15]. Les assassins sont poursuivis à outrance, aucun quartier n'est fait à ceux qui sont rattrapés.
À bout de ressources, leur espace de liberté de plus en plus restreint, les rebelles sont de plus en plus découragés. Christophe songe à déposer les armes en échange du même traitement que celui qui a été réservé à Laplume et Maurepas.
Les généraux de Toussaint Louverture, dont Christophe (en avril) et Dessalines (en mars) se rendent aux Français après d'âpres combats, si bien que Toussaint Louverture lui-même accepte sa propre reddition en . Il est autorisé à se retirer sur l'une de ses plantations, à proximité du bourg d'Ennery, dans l'ouest de l'île, non loin de la côte.
Mais Napoléon promulgue la loi du 20 mai 1802 qui maintient l'esclavage dans les colonies françaises où il n'avait pu être aboli, ces dernières étant passées sous domination anglaise (Sainte-Lucie, Tobago et Martinique) ; et Richepanse le remet en Guadeloupe en mai-septembre 1802, notamment en juillet 1802. Cette situation ne peut qu'ulcérer les populations émancipées par l'abolition de Pluviôse de l'an II, qui ne font plus confiance à Napoléon pour garantir le maintien de l'abolition de l'esclavage.
Dans sa retraite d'Ennery, où il est assigné à résidence, Louverture songe à sa revanche, et guette les progrès de sa meilleure alliée, la fièvre jaune, qui fait des ravages dans les rangs des Français et frappe particulièrement les derniers arrivés sur l'île. Environ 15 000 hommes périssent ainsi en deux mois. Le , il est arrêté malgré sa reddition et Dessalines, défait par les Français à la Crête à Pierrot, près de Petite-Rivière-de-l'Artibonite (malgré une résistance farouche et trois semaines de combat inégal et sanglant en ), participe à cette arrestation[16]. Louverture est déporté en France, il est interné au fort de Joux, dans le Jura, où il mourra des rigueurs du climat et de malnutrition le , après avoir prophétisé la victoire des Noirs. En partant pour la France, Toussaint prononce ces paroles : « En me renversant on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté des Noirs qui repoussera par ses racines car elles sont profondes et nombreuses. »
L'indépendance
Révolte de Dessalines et Pétion
Avant même et après la déportation de Toussaint (juin 1802)[17], Dessalines se soumet à la France comme Christophe, et sert même momentanément Leclerc (trahison de Louverture auprès du général Brunet et participation à son arrestation[18] ; arrestation et exécution de Charles Belair et Sanité Belair, octobre 1802). Toussaint Louverture neutralisé, Leclerc décide le désarmement de la population et le met en œuvre à grand renfort d'exécutions sommaires ; alors, les chefs de couleur se détachent peu à peu de l'expédition de Saint-Domingue et rejoignent les insurgés, prenant conscience que l'expédition de Saint-Domingue n'avait d'autre but plus important que celui de rétablir l'esclavage à Saint-Domingue.
C'est en apprenant le rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe que le général Alexandre Pétion, chef du parti mulâtre, donne le signal de la révolte, le . À la tête de cinq cent cinquante hommes, il marche contre le principal poste français du Haut-du-Cap, le cerne, le fait désarmer et sauve quatorze canonniers que les siens voulaient égorger : l'armée des « indépendants » est alors formée. Les généraux Geffrard, Clervaux et Christophe viennent se joindre à Pétion, qui accepte de céder au dernier le commandement de l'insurrection.
Dessalines s'était rallié temporairement aux Français, mais il les trahit alors et rejoint de nouveau les révoltés, dirigés par Pétion, en octobre 1802. Au congrès de l'Arcahaie (15-), Dessalines réalise à son profit l'unité de commandement. C'est lors de ce congrès que naît le premier drapeau haïtien, bicolore bleu et rouge, inspiré du drapeau français dont la partie blanche — considérée comme symbole de la race blanche et non pas de la royauté — a été déchirée. Catherine Flon, fille naturelle de Dessalines, prend les deux morceaux restants, le bleu et le rouge, et les coud ensemble pour symboliser l'union des noirs et des mulâtres et créer le nouvel étendard d'Haïti. Presque tous les officiers se rallieront à ce nouveau drapeau, sauf ceux de Lamour Desrances qui lui préféreront le drapeau aux couleurs noire et rouge. Dessalines pourchassera les partisans du chef de guerre Lamour Desrances, qui refusait de le reconnaître comme général en chef, en envoyant à ses trousses le général Nicolas Geffrard qui finira par l'arrêter et anéantir son parti.
La victoire de Vertières
Étant l'officier le plus ancien, Rochambeau prend le commandement. Il déteste les mulâtres plus encore que les Noirs et il étend le désarmement des officiers à ces hommes de couleur qui s'étaient opposés à Toussaint et qui étaient revenus dans les bagages de l'expédition. Rigaud, ancien ennemi et rival de Toussaint Louverture, est prié d'embarquer pour les États-Unis. Dans le sud où ils sont plus nombreux, les mulâtres, comprenant qu'ils n'ont plus rien à attendre de la France s'unissent aux Noirs. Le vent de révolte, qui soufflait particulièrement dans le nord, se répand maintenant dans le sud.
Rochambeau tente de réprimer l'insurrection mais il ne peut faire face. Le Cap-Français est le dernier bastion des Français. Quand il y parvient, Christophe a déjà enlevé l'un des forts. Rochambeau le reprend.
Le , à la tête de l'armée des indigènes, avec à ses côtés Henri Christophe, il impose à Rochambeau — le successeur de Leclerc, mort de la fièvre jaune en novembre 1802 — la capitulation du Cap après la défaite des 2 000 rescapés du corps expéditionnaire français décimé par la fièvre jaune face à plus de 20 000 insurgés à la bataille de Vertières. Rochambeau capitule et négocie l'évacuation de l'île sous 10 jours[19].
L'acte de reddition est signé le lendemain au nom de Rochambeau. Les vaincus ont dix jours pour quitter l'île et livrer la ville du Cap. À peine ont-ils quitté la rade qu'ils sont capturés par une escadre britannique qui les attendait. Rochambeau est envoyé au Royaume-Uni où il est interné pendant presque neuf années. Le 4 décembre 1803, les derniers soldats français stationnés au Môle Saint-Nicolas quittent le tiers occidental de l’île, berceau historique de la colonie. Une faible présence française, sous les ordres des généraux Jean-Louis Ferrand et de Kerversau, subsistera encore pendant quatre ans dans la partie de l'Est, aujourd'hui République dominicaine, et dut faire face à une révolte espagnole en 1808, fomentée par le gouverneur de Porto Rico.
Après le départ des Français, Dessalines redonne à Saint-Domingue son nom indien d'Haïti (Ayiti) et proclame l'indépendance[20] le aux Gonaïves. Le premier État noir libre du monde vient alors de naître.
Dessalines au pouvoir
Proclamation de l'indépendance et arrivée au pouvoir
La proclamation de l'indépendance fut célébrée, comme le voulait Dessalines, par une cérémonie solennelle, afin de montrer qu’il fallait rompre à tout jamais avec le colonialisme et l’esclavagiste. Le matin, le peuple afflua des campagnes, aux côtés des militaires et officiers ayant conquis l’indépendance. À sept heures, Dessalines, entouré de son cortège des généraux, passe par la foule pour gravir les marches de l’autel de la patrie. Dans un discours en créole, il rappela, avec véhémence tous les tourments endurés sous la domination française. En terminant, tendant le bras, il s’écrie : « Jurons de combattre jusqu’au dernier soupir pour l’Indépendance de notre Pays ! ». Un peu plus tard dans le protocole de la cérémonie, l’adjudant-général Boisrond-Tonnerre, debout auprès de Dessalines, donna lecture de la proclamation du général en chef, et de l’Acte de l’Indépendance signé de Dessalines et des principaux officiers de l’armée. En fin de cérémonie, le cortège officiel se rendit au Palais du Gouvernement, dernière étape où les lieutenants de Dessalines dans un acte délibéré, le proclamèrent gouverneur-général à vie d’Haïti. Quelques jours plus tard, la publication de ses actes officiels dans toutes les villes et tous les bourgs d’Haïti provoque de nouvelles réjouissances populaires.
Dessalines n’a reçu aucune formation académique, mais il est doué d’une raison digne de la pensée de Descartes. S’il est vrai qu’il a passé la plus grande partie de sa vie dans l’esclavage, sur les plantations, avec toute la rigueur que cela comportait, il est un bon chef de gouvernement pour ses sujets et travail à rendre le système plus humain. Doté d’un caractère très fort, d’une personnalité transcendante et d’une volonté inébranlable, Dessalines est décrit par l’histoire comme étant un homme sensible, courageux, jovial, impétueux et aimant ses soldats[21].
Le massacre des anciens colons
Dessalines, qui avait déjà massacré en des prisonniers français trop malades pour quitter l'île avec le reste de l'armée, est bien décidé à éradiquer la présence française dans son nouvel État[22]. Le soir même, la question de l'élimination des Français restant à Haïti, évoquée dans la déclaration d'indépendance[23], est soulevée par Dessalines, bien que celui-ci leur ait promis une protection[24],[25]. Le massacre, plutôt que la déportation, est choisi[26]. Le but recherché est de régler le problème de populations de couleurs différentes dans un même pays[27], tout en supprimant une population qui pourrait être plus sensible aux intérêts de l'ancienne puissance coloniale plutôt que celle du nouvel État[28]. Dessalines craint notamment une nouvelle expédition française pour reprendre l'île[29]. S'ensuit une campagne de communication visant à opposer la population noire et mulâtre à la communauté française encore présente, campagne menée par Dessalines et Louis Boisrond Tonnerre, violemment francophobe[30], et dont la propagande est répétée durant les massacres, afin de les justifier[25].
Il provoque aussitôt le massacre de la population française restée sur l'île[31], à l'exception de quelques personnes pratiquant un métier utile pour le nouvel État[32]. Le , il prend un décret ordonnant le massacre des Blancs[33]. Des exclusions concernant certaines professions (médecins, prêtres, ou toute autre pouvant être utile à la population haïtienne), ainsi que les déserteurs polonais (issus de l'expédition de Leclerc[28]) et les fermiers allemands (ayant fondé une colonie dans de nord-ouest de l'île, avant la révolution[28]) sont prévues[Note 1]. Si les femmes et les enfants sont d'abord censés être épargnés, Dessalines décide finalement de les éliminer également[28].
En février et mars, Dessalines parcourt les cités d'Haïti pour s'assurer que ses consignes étaient exécutées, de nombreux soldats rechignant à les appliquer[28]. D'après l'un des survivants des massacres, Dessalines oblige les mulâtres à prendre leur part au massacre[35], « afin qu'ils ne puissent prétendre après coup en être innocents, laissant cette responsabilité retomber sur les épaules des Noirs uniquement[Note 2] ». Les massacres commencent alors dans les rues et dans les environs des villes, intégralement à l'arme blanche, afin que la ville suivante ne soit pas alertée[25].
À Port-au-Prince, contrairement aux ordres du nouveau pouvoir, il n'y a d'abord eu que quelques meurtres, mais avec l'arrivée de Dessalines le , l'escalade des tueries commence. D'après le témoignage d'un capitaine britannique, quelque 800 personnes sont tuées dans la cité et il n'y a qu'une cinquantaine de survivants[35]. Le , il fait son arrivée à Cap-Haïtien. Jusqu'à cette date, seule une poignée d'assassinats ont été commis dans la ville, sous les ordres d'Henri Christophe, essentiellement pour s'emparer des richesses des notables tués. Mais avec la présence du gouverneur-général, la violence se mue en massacre dans les rues et en dehors de la cité.
Mais les conseillers de Dessalines martèlent que les Haïtiens blancs ne peuvent pas être anéantis si les femmes restent libres d'engendrer des hommes français blancs ; à la suite de cela, il donne l'ordre que les femmes soient tuées elles aussi, à l'exception de celles qui acceptent d'épouser des officiers de couleur[36].
À la fin du mois d', 3 000 à 5 000 personnes ont été tuées[29], soit la quasi-totalité de la population blanche restante après la révolution[37]. Seuls survivent ceux qui avaient été désignés comme devant être traités à part et épargnés : les soldats polonais qui avaient déserté de l'armée française, le petit groupe de colons allemands invités à s'installer dans le nord-ouest d'Haïti avant la révolution, et un groupe de médecins ou autres personnes qualifiées, dont les mouvements étaient surveillés par le nouveau régime[38]. Les massacres s'arrêtent définitivement après le [39],[25].
L'Empire
Proclamation
Proclamé le , Dessalines est couronné empereur au Cap-Haïtien sous le titre : Sa Majesté Jacques Premier, Empereur le . Il est couronné par Jean-Baptiste-Joseph Brelle, qu'il a fait grand-archevêque d'Haïti le jour précédent. Dans la constitution impériale rédigée par l'empereur lui-même, il est précisé que la monarchie impériale est héréditaire. Le fils aîné de Dessalines, Jacques, est fait prince et héritier de la Couronne.
Premières mesures
Pour éviter que les Mulâtres, qui tenaient déjà un tiers de l'économie coloniale, ne profitent de la situation, Dessalines fait annuler tous les actes de ventes postérieurs à l'union de l'armée indigène (après ). L'administration récupère donc la plupart des terres expropriées, mais est incapable de s'en occuper par elle-même, et les cède aux proches du pouvoir, eux-mêmes délégant la gestion agricole selon une chaîne hiérarchique qui place la paysannerie dans une situation de servage, ce qui provoque un vaste exode rural, freinant l'investissement des capitaux étrangers dans le seul secteur rentable de l'économie haïtienne[40]. Le massacre de l'élite sociale et économique de l'île aura très durablement appauvri l'économie haïtienne[41].
Parallèlement, il officialise le français, même si la grande majorité de la population ne parle que le créole.
Il confisque les terres des colons et donne les meilleures à ses officiers. La constitution du interdit la propriété privée aux personnes blanches sauf celles qui ont été naturalisées par le gouvernement[42]. Pour remettre en marche l’économie, il édicte le travail forcé des cultivateurs avec un règlement plus dur que celui de Toussaint.
Affirmation de son autorité
Craignant le retour des Français dans l'île, l'empereur fait construire des forts. Le , Dessalines à la tête de 30 000 hommes s'empare de Santiago. Le 7 mars l'armée haïtienne converge sur la ville de Santo Domingo et l'assiège. Le 21 mars, les assiégés reçoivent en renfort un escadron français, mené par l'amiral Comte de Missiessy. Le 28 mars, Dessalines abandonne le siège de Santo Domingo et fait retraite vers Haïti[43].
Premièrement, les aristocrates appartenant aux nouveaux libres voient en Dessalines un leader pour protéger leurs intérêts, eux qui se révèlent aussi égoïstes et autoritaires que les anciens colons français. En majorité constitués de militaires, leur soutien à l’empereur est uniquement conditionné et harmonisés à leurs intérêts personnels et de classe. Ils sont aussi réactionnaires que les aristocrates anciens libres (les affranchis), ils craignent le nivellement économique du pays à partir du partage équitable des biens. L'empereur représente à leurs yeux une certaine garantie pour l’indépendance, s’il l’a réalisé l’indépendance du pays il peut aussi la défendre. Ce qui fait de lui, un héros national déjà de son vivant. Le gouvernement impérial tient le coup à travers les antagonismes jusqu’au tournant de la campagne de l’Est avec tentative d’unifier l’île avec la prise de Santo Domingo. Le régime ne se remet pas de cet échec.
Deux politiques majeures caractérisent le régime impérial sous Dessalines, ce sont notamment, l’organisation militaire du territoire nationale, et la politique agraire. C’est ainsi que les grands généraux deviennent responsables des grandes régions où ils étaient les chefs incontestables, tant et si bien que Dessalines, chef d’État, délègue son autorité dans ces zones aux chefs des régions par exemple au Cap sous la responsabilité de Christophe. La politique agraire de l'empereur marque sa gouvernance et est à l’origine du soulèvement de ses proches.
Mort et fin de l'Empire
C'est à Marchand, le , que Dessalines prend connaissance de la révolte. Ignorant que son ancien fidèle, Christophe avait été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au général Pétion, qui était également dans le complot, il donne l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest. Sur le chemin de retour après son passage à Jacmel, l'empereur dit à son fils : « Mon fils tient toi prêt, après tout ce que je viens de faire dans le sud si les citoyens ne se soulèvent pas c'est qu'ils ne sont pas des hommes. »[44].
Son gouvernement ayant décidé d'entreprendre une réforme agraire au profit des anciens esclaves sans terre, il est assassiné le 17 octobre 1806 à Pont-Rouge, au nord de Port-au-Prince, par ses généraux : Alexandre Pétion, Jean-Pierre Boyer, André Rigaud et Bruno Blanchet qui servaient d'intermédiaires entre tous sans oublier Henri Christophe qui se trouvait dans le nord[45]. Après l'assassinat de Jacques Ier, ses ministres tentent de faire reconnaître son fils Jacques, comme souverain légitime. Mais l'empire est immédiatement aboli par les assassins de Dessalines. L'impératrice quitte alors la capitale avec ses enfants. Le dernier fidèle de l'Empire, le général François Capois, est assassiné à son tour par les hommes de Christophe, après avoir tenté en vain de mettre sur le trône le jeune fils Dessalines. Le corps de l'empereur est simplement inhumé sur le lieu de son assassinat. Sous le Second Empire, le corps de Dessalines est inhumé dans un tombeau digne de son rang, avant d'être placé dans un grand mausolée à sa gloire sous la république.
Mariage et descendance
Après avoir eu de nombreuses maîtresses, Dessalines épouse le , Marie-Claire Heureuse Félicité, à l'église paroissiale Sainte-Rose-de-Lima de Léogâne. On l'a décrite comme aimable, miséricordieuse et naturelle, avec des manières à la fois élégantes et chaleureuses, et qui tout au contraire de son époux manifestait sa gentillesse envers les blancs. Elle lui donna 7 enfants, tous altesses sérénissimes, à l'exception de l'héritier, altesse impériale :
- la princesse Marie-Françoise Dessalines, princesse impériale (1789-1859) ;
- Albert Dessalines (1791), mort à la naissance ;
- le prince Jacques Bien Aîmé Dessalines, prince héritier (1793-1832) ;
- la princesse Célestine Dessalines, jumelle du précédent, princesse impériale (1793-1867) ;
- la princesse Jeanne-Sophie Dessalines, princesse impériale (1799-1874) ;
- le prince Louis Dessalines, prince impérial, (1801-1804) ;
- la princesse Sérine Dessalines, princesse impériale, (1805, morte à la naissance).
Exilés après la chute de l'Empire, certains enfants de Dessalines s'installèrent à l'étranger tandis que d'autres attendirent la chute de Jean-Pierre Boyer pour revenir au pays comme l'ex-impératrice Marie-Claire, décédée en 1858 à l'âge de cent ans.
Dessalines fit également légitimer, avec l'accord de son épouse, quelques-uns des enfants naturels qu'il eut avec sa maîtresse, Euphémie Daguilh[46], tout en leur attribuant le titre de prince et princesse du sang et la qualification d'altesses sérénissimes :
- le prince César-Jacques Dessalines (1790-1856) ;
- la princesse Francillette Dessalines (1796-?) ;
- la princesse Marie Noël Dessalines (1800-1867) ;
- la princesse Rose Louisine Dessalines (1802-1873) ;
- la princesse Marie-Thérèse Angèle Dessalines (1804-?) ;
- le prince Jacques Météllus Dessalines (1805-mort jeune) ;
- le prince Innocent Dessalines (1806-1820) ;
- le prince Suprême Dessalines (1806-?).
Parmi les autres enfants naturels de Dessalines (non légitimés) on compte également :
- Catherine Flon (1772-1831), révolutionnaire et figure de l'indépendance associée au drapeau d'Haïti, fille de Dessalines et de Marie Augustine Flon, sans descendance connue ;
- Faustin Soulouque (1782-1867), homme politique et général, président à vie puis empereur d'Haïti sous le nom de Faustin Ier (Second Empire), fils de Dessalines et de Marie-Catherine Soulouque ;
- Jean-Joseph Soulouque (1784-1854), fils de Dessalines et de Marie-Catherine Soulouque et donc frère du précédent, général et prince impérial.
Hommages
En 1910 est inaugurée la statue de Jacques Ier Dessalines sur le Champ-de-Mars de Port-au-Prince.
En 1926 est inauguré le mausolée à la gloire de Dessalines et d'Alexandre Pétion.
L'hymne national d'Haïti, la Dessalinienne, est nommé en son honneur, ainsi que le sont la ville et l'arrondissement de Dessalines.
Son effigie figure sur le billet de 250 gourdes (monnaie de la République d'Haïti).
De nombreux auteurs haïtiens ont rendu hommage à Dessalines, comme Ignace Nau, dans la première moitié du XIXe siècle, dans son poème Dessalines[47], ou comme Félix Morisseau-Leroy, en 1979, dans son poème Mèsi Papa Desalin, ou encore Jean Métellus, en 1986, dans L'Année Dessalines (Éditions Gallimard, Paris).
Notes et références
Notes
- [...] un décret du 22 février 1804 enjoint aux chefs militaires d'arrêter et de mettre à mort tous les Blancs, à l'exception des prêtres, médecins, chirurgiens, pharmaciens et autres Français professant des arts ou métiers susceptibles d'être utiles à la population, ainsi que les Polonais et les Allemands[34].
- « in order that they might not say afterwards they were innocent and thus lay all the murders perpetrated on the shoulders of the blacks alone. »[28]
Références
- Philippe R. Girard (2011). The Slaves Who Defeated Napoleon: Toussaint Louverture and the Haitian War of Independence 1801–1804. Tuscaloosa, Alabama: University of Alabama Press. (ISBN 978-0-8173-1732-4)
- L'héritage polonais d'Haïti, Dr Joseph Bernard Jr, le 9 août 2011
- Haïti. « Constitution du 20 mai 1805 », art. 12-13 [lire en ligne (page consultée le 23 novembre 2019)].
- "Jean Jacques Dessalines", Educando, March 2007.
- Jacques de Cauna, Toussaint Louverture : le grand précurseur, éd. Sud Ouest, coll. « Référence », 2012.
- Jeremy D. Popkin, « Colonies françaises », dans Jean-Clément Martin (dir.), Dictionnaire de la Contre-Révolution, Perrin, 2011, p. 185.
- (en) Trouillot, Michel-Rolph, Silencing the Past: Power and the Production of History, Beacon Press, Boston, Massachusetts, 1995.
- Jan Rogozinski, A Brief History of the Caribbean : from the Arawak and the Carib to the present, New York, Facts on File, Inc., , Revised éd., 415 p. (ISBN 0-8160-3811-2), p. 216
- Simmonds, Yussuf J., « Jean Jacques Dessalines », Los Angeles Sentinel,
- Histoire du consulat et de l'empire, faisant suite à l'Histoire de la révolution française Page 185
- Dans l'article 2 de l'arrêté du 30 thermidor an IV qui confirmait la nomination de Toussaint-Louverture au grade de général de division, le Directoire ordonnait de prendre en charge l'éducation en France de ses deux fils.
- Jean-Baptiste Coisnon
- 5 000 dans le nord, 4 000 dans l'ouest, le même nombre dans le sud, et 3 000 dans la province espagnole - Histoire de l'expédition des Français à Saint-Domingue sous le consulat de Napoléon Bonaparte, page 33.
- Histoire du Consulat et du Premier Empire
- Histoire du consulat et de l'empire, faisant suite à l'Histoire de la révolution française p. 206
- Victor Schœlcher, Vie de Toussaint Louverture, P. Ollendorff, 1889, p. 348.
- Philippe R. Girard, « Jean-Jacques Dessalines and the Atlantic System: A Reappraisal », Omohundro Institute of Early American History and Culture, vol. 69, no 3, , p. 559 (DOI 10.5309/willmaryquar.69.3.0549, lire en ligne [archive du ], consulté le ) :
« a list of “extraordinary expenses incurred by general Brunet in regards to [the arrest of] Toussaint” started with “gifts in wine and liquor, gifts to Dessalines and his spouse, money to his officers: 4000 francs.” »
- « En quelle langue Dessalines trahit-il Toussaint Louverture auprès du général Brunet ? », sur Le Petit Journal, Haiti, 8 novembre 2017 et 11 janvier 2021
- « Chapter 6 – Haiti: Historical Setting », Country Studies, Library of Congress (consulté le ).
- (en) William Alexander MacCorkle, The Monroe doctrine in its relation to the republic of Haiti, Neale Publishing Company, 1915, p. 42.
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- Dayan et Dayan 1998, Rituals of History, p. 4.
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- Rémy Zamor, Histoire d'Haiti de 1804 à 1884 : fin du gouvernement de Salomon, Imprimerie Le Natal, , 308 p. (lire en ligne)
- Pierre Pluchon et Lucien-René Abénon, Histoire des Antilles et de la Guyane, Privat, , 480 p.
« [...] un décret du 22 février 1804 enjoint aux chefs militaires d'arrêter et de mettre à mort tous les blancs, à l'exception des prêtres, médecins, chirurgiens, pharmaciens et autres Français professant des arts ou métiers susceptibles d'être utiles à la population, ainsi que les Polonais et les Allemands. »
- Blancpain 2001, p. 7.
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- Girard 2011, Ch. 19 : Haitian Independance, p. 321-322.
- Popkin 2011, Ch. 6 : Consolidating Independence in a Hostile World, p. 141.
- Gonzalez 2019, p. 101.
- Jean et Péan 2003.
- Théodat 2003, p. 105-106.
- Cf André-Marcel d'Ans, Haïti: Paysage et société, Karthala, 1987 (chapitre VII : La décolonisation difficile).
- Haïti. « Constitution du 20 mai 1805 », art. 12-13 [lire en ligne (page consultée le 23 novembre 2019)]
- (en) "A Brief History of Dessalines", from 1825 Missionary Journal.
- (en) Bob Corbet, "A Brief History of Dessalines", from American Missionary Register (October 1825, Vol. VI, No. 10, pp. 292–297).
- (en) David Patrick Geggus, The World Of the Haitian Revolution, Indiana University Press, 2009, p. 368.
- « Euphémie Daguilh », sur geni_family_tree (consulté le )
- Lucmane Vieux, « Dessalines à travers la littérature haïtienne », dans Le Nouvelliste, 25 octobre 2006.
Liens externes
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