Auguste Alfred Rubé
Auguste Alfred Rubé né à Paris le et mort dans la même ville le est un peintre, décorateur de théâtre et scénographe français.
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Pierre-Luc-Charles Cicéri (beau-père) |
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Biographie
Auguste Alfred Rubé a été un innovateur dans le métier du décor théâtral[1]. Ce « décorateur d’une rare ingéniosité[2] » s’est attaché à une recherche de couleur locale correspondant au mouvement romantique[3]. Il avait été à bonne école avec son maitre Ciceri, le décorateur de l’Opéra-Comique, dont il venait d’épouser la fille. Ciceri avait la confiance de Dumas père, qui s’en rapportait à lui ainsi qu’à ses élèves, Rubé, Charles Séchan, Jules-Pierre-Michel Dieterle, Édouard Desplechin, mais Rubé voulait encore faire mieux : non seulement il cherchait à reproduire les paysages avec exactitude, il les faisait pittoresques[1].
Le décor du 2e acte de l’Âme en peine, de Flotow sur un livret de Henri de Saint-Georges, réalisé pour l’Opéra, lui a servi, en quelque sorte, de première. Les opéras pour lesquels il a ensuite brossé les décors sont autant de chefs-d’œuvre : en 1846, il réalise le décor du 2e acte de Betly, de Gaetano Donizetti. Sa renommée date de ce moment : le 1er acte de Zerline, d’Auber ; le 1er acte du Juif errant, d’Halévy ; le 4e acte de la Fronde, de Niedermeyer ; le 1er acte de Pierre de Médicis, de Joseph Poniatowski ; le 3e acte de la Reine de Saba de Charles Gounod ; le 1er et le 2e acte de l’Africaine, de Giacomo Meyerbeer ; le 1er acte de Roland à Roncevaux d’Auguste Mermet ; le 4e acte de Don Carlos, de Giuseppe Verdi ; le 1er et le 5e acte d’Hamlet, d’Ambroise Thomas ; le 4e acte de Faust, de Charles Gounod ; le 1er acte de la Coupe du roi de Thulé, d’Eugène Diaz ; le 3e acte de Jeanne d’Arc, de Mermet ; le 3e acte de Sylvia, de Léo Delibes ; le 1er et le 5e acte du Roi de Lahore de Jules Massenet ; le 3e acte de Polyeucte, de Gounod ; le 2e tableau et le 4e acte d’Aïda, de Verdi ; le 2e acte de la Korrigane de Charles-Marie Widor ; le 1er et le 4e acte du Tribut de Zamora, de Gounod ; le 1er acte de Namouna, de Delibes ; le 1er acte de Sapho, de Gounod ; le 1er et le 4e acte de Sigurd d’Ernest Reyer ; le 1er acte des Deux Pigeons d’André Messager ; Le 3e acte de Patrie, d’Émile Paladilhe ; le 2e et 5e acte de Roméo et Juliette, de Gounod ; le 3e tableau d’Ascanio de Camille Saint-Saëns[1].
Il a également réalisé le décor représentant le Forum romain dans Faustine de Bouilhet à la Porte-Saint-Martin, du décor du cimetière Montmartre dans Germinie Lacerteux d’Edmond de Goncourt à l’Odéon, du décor du parc mystérieux dans le Sphynx de Peladan, au Théâtre-Français, un effet de nuit des bords de la Seine près de l’Institut dans Jean de Thommeray d’Émile Augier et Jules Sandeau, dans le même théâtre[4].
En , il avait peint, pour le Théâtre-Français, un superbe plafond, représentant Apollon chevauchant sur Pégase au milieu des personnages ayant inspiré les chefs-d’œuvre des acteurs tragiques et comiques français, qui, rongé par le gaz, a été repeint, en 1879, par Alexis-Joseph Mazerolle[1]. La dernière œuvre à laquelle il a travaillé est le rideau du nouvel Opéra-Comique. Celui de l’Opéra était également de lui[4].
À sa mort, en 1899, Rubé était devenu le doyen des peintres décorateurs[1]. Il avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur, le [4]. À ceux qui regrettaient du voir limiter ses dons de peintre à la décoration, il répondait avec un bon sourire : « Que voulez-vous, j’ai le théâtre dans le sang[5] ! »
Réception critique
« Il avait, avec sa forte moustache, l’aspect d’un commandant en retraite. Sa nature droite et d’une haute probité répondait bien à sa physionomie franche et ouverte[7]. »
Notes et références
- « Par-ci, par-là », Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel, Paris, 72e année, vol. 51, no 2182, , p. 274 (lire en ligne, consulté le ).
- « Nos Échos », Le Journal, Paris, no 2391, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Avant lui, sous Louis XIII, l’on indiquait simplement chacun des sites sur une toile de fond. L’adoption par Corneille de l’unité de lieu, dans ses tragédies, revint à un seul décor. En dépit des tentatives, lors du XVIIIe siècle, de lutter contre cette conception théâtrale qui restreignait l’action, il a fallu attendre la révolution dramatique de Victor Hugo, de Dumas, de Vigny, pour concevoir des drames vivants et reproduire la réalité sur la scène.
- « Nécrologie », La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts, no 16, , p. 147 (lire en ligne, consulté le ).
- « Les Peintres décorateurs », Le Gaulois : littéraire et politique, no 6334, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- « Don Jean-Paul Callède au musée des Beaux-Arts de Bordeaux » [avec une erreur sur la date de décès], Notice du catalogue en ligne du Musba.
- Santillane, « Un grand décorateur », Gil Blas, no 7089, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
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