Augustine Soubeiran
Augustine Soubeiran, née le [1] à Saint-Jean-du-Gard et décédée à Sydney le , est une directrice d'école et patriote française.
Pour les articles homonymes, voir Soubeiran.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 74 ans) Darlinghurst, Nouvelle-Galles du Sud |
Nationalité | |
Activité |
Distinction |
---|
Origine et jeunesse
Fille de pédagogues huguenots français, « Soubeiran »est un nom authentiquement cévenol[2]. Augustine Soubeiran perd son père en 1867[3] puis sa mère, Anne Victoire en 1871[4], et est confiée à ses oncles, Alphonse (1831-1908) et Adolphe (1839-?), filateurs à Anduze[5]. Ayant été à Paris pendant le siège de 1870, elle fréquente la pension Trolliet à Lausanne au milieu des années 1870[6].
A vingts ans, elle s'expatrie comme institutrice française en Angleterre[4].
En Australie
A vingt-cinq ans, Augustine Soubeiran émigre en Australie et travaille comme gouvernante[4]. En 1884, elle est invitée par Louisa Jane Gurney (1852-1937) - sœur de T. T. Gurney, professeur de mathématiques à l'université de Sydney - pour l'aider dans l'enseignement privé[6].
Après un séjour en France en 1886, Augustine Soubeiran devient l'une des premières enseignantes de Fernbank, l'école que Miss Gurney a ouverte à Edgecliff[6].
En 1891, en tant que co-principales, elles déménagent l'école dans des locaux plus spacieux à Kambala, Bellevue Hill[6]. L'école de Kambala devient rapidement l'une des principales écoles destinées aux filles de la classe aisée[6]. Elle est principale de l'établissement de 1891 à 1914[7].
Tout en se concentrant sur la politesse, le collège de Kambala ne tarde pas à acquérir une réputation d'excellence[4]. Des familles de Nouvelles-Galles-du-Sud et du Queensland envoient leurs filles dans ce foyer franco-anglais marqué par l'austérité huguenote, où l'éducation morale égale l'instruction, où le moindre mensonge fait perdre des points et rétrograder dans le classement[4].
La connaissance qu'a Augustine Soubeiran des méthodes pédagogiques des écoles européennes vient compléter la formation plus académique et anglaise de Louisa Gurney[6]. Elle enseigne le français à Kambala et aussi à Ascham (en), Darling Point[6].
Première Guerre mondiale et fin de vie
Au début de la Première Guerre mondiale, Augustine Soubeiran lance la French-Australian League of Help et déclare à Louisa Gurney :[4] « je suis Française ; je dois réaliser ici tout ce que j'ai, recueillir tout ce que je pourrai et l'apporter en France. » Louisa Gurney devient trésorière de cette Ligue franco-australienne dont Augustine Soubeiran est la secrétaire, contribuant ainsi à la création de l'une des plus grandes organisations patriotiques d'Australie[4].
À la fin de l'année 1917, elle part, sur ses propres frais, en France pour distribuer les ressources accumulées par la ligue[6]. Basée à Paris, elle distribue de l'argent et met en place un dépôt de distribution de vêtements en provenance d'Australie[6]. En 1918, elle revient avec la mission diplomatique du général Pau pour faire part aux Australiens des "remerciements sincères et déchirants de mon peuple"[6].
Elle retourne en France en janvier 1919 et passe des mois à visiter les régions dévastées par la guerre, distribuant des fonds supplémentaires et aidant à la reconstruction[6]. Vers novembre, elle est rejointe par Louisa Gurney[6]. En décembre 1920, elles retournent vivre à Bowral en Nouvelle-Galles du Sud[6]. Peu de temps avant sa fin, d'une clinique de la banlieue de Sydney, elle confie à l'autrice Guy Chantepleure, épouse du consul de France à Sydney, qui lui rendait visite :[4] « J'ai perdu mes parents quand j'étais toute jeune ; alors, tout ce que j'avais dans le cœur de tendresse, de dévouement filial, c'est à mon pays que je l'ai confié. »[3]
Augustine Soubeiran décède le à Darlinghurst (Sydney), et est incinérée[6]. Décorée de la Légion d'honneur à titre posthume le , elle avait légué quatre meubles particuliers à la Galerie d'art de Nouvelle-Galles du Sud[6]. L'aquarelle de Lucy Norman représentant Augustine Soubeiran à Lausanne est conservée par la Kambala School[6].
Notes et références
- L'article de René Puaux indique le 30 novembre comme date de naissance, le Australian Dictionary of Biography mentionne le 2 novembre, mais son dossier de Légion d'honneur indique le 30 octobre
- C'est au mas Soubeyran, voisin de Saint-Jean-du-Gard, que se trouve le Musée du Désert, créé dans la maison de Rolland, le héros avec Jean Cavalier de l'épopée camisarde.
- René Puaux, La Française, « Nos grandes Françaises », sur Gallica, (consulté le )
- Puaux 1933.
- Duret 2021, p. 22.
- Sherington 1990.
- (en-US) « About », sur Kambala (consulté le )
Bibliographie
- Nelly Duret, Augustine Soubeiran : une cévenole et philanthrope féministe en Australie, Editions Amplelos, coll. « Résister », , 183 p. (ISBN 978-2-35618-175-6)
- (en) Peter Brown et Jaqueline Dwyer, « The French-Australian League of Help: Restoring the Record », The French Australian Review, no 56, (lire en ligne, consulté le )
- (en) G. E. Sherington, « Soubeiran, Augustine (1858–1933) », dans Australian Dictionary of Biography, vol. 12, Australian National University, (lire en ligne)
- René Puaux, « Une grande Française : Mademoiselle Augustine Soubeiran », Le Temps, no 26394, , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
- Portail du Gard
- Portail du protestantisme
- Portail de l’éducation
- Portail des femmes et du féminisme
- Portail de la Première Guerre mondiale
- Portail de l’Australie