Avranchin
On appelle Avranchin le pays normand centré autour de sa ville principale qui est Avranches dans le sud-ouest du département de la Manche. Il est tourné vers la baie du mont Saint-Michel. Le gentilé des habitants de l'Avranchin est Avranchinais.
Pour l’article homonyme, voir Avranchin (race ovine).
Pays | |
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Zone |
zone de défense et de sécurité Ouest (d) |
Division territoriale française | |
Région | |
Département | |
Coordonnées |
48° 41′ 24″ N, 1° 21′ 36″ O |
Statut |
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Géographie
L'Avranchin se situe dans la partie normande du Massif armoricain au sud du Cotentin dans le département de la Manche en Normandie occidentale ou Basse Normandie. Sa côte appartient à la baie du mont Saint-Michel. Le secteur côtier avranchinois était compris entre deux rivières : le Thar, au nord, et le Couesnon, au sud-ouest, cependant le cours du Couesnon ayant été dévié vers l'est à partir du XVIIIe siècle (canalisation), sa limite se trouve à l'heure actuelle à 4 km à l'ouest de ce fleuve. Vers l'est, l'Avranchin se prolonge jusqu'au cours de l'Égrenne, sous-affluent de la Mayenne. La limite sud correspond aujourd'hui, tout comme la limite sud-ouest, à la frontière entre les départements de la Manche (Normandie) et d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). Le Mortainais est une ancienne partie de l'Avranchin, dont le nom n'est pas attesté avant le XIXe siècle. Sur le rocher du mont saint-Michel est construite l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
Histoire
L'Avranchin correspond sans doute aux limites territoriales du peuple gaulois armoricain des Abrincates, qui établissent leur oppidum sur le site de ce qui sera Avranches[1],[2],[3]. Jules César ne le mentionne cependant pas dans sa liste des peuples armoricains, contrairement aux Unelli du Cotentin. Lors de la partition de la Gaule lyonnaise sous Constantin Ier, il est rattaché à la Lyonnaise seconde qui correspond à peu près aux limites de la Normandie actuelle et dont la capitale est Rotomagus (Rouen). C'est sur ce cadre administratif romain que vont s'ériger les diocèses dépendant de la province ecclésiastique de Rouen et dont fait partie l'Avranchin.
Le diocèse d'Avranches va perdurer jusqu'à la fin de la Révolution française. À cette époque, il est supprimé et l'Avranchin est rattaché au diocèse de Coutances, tandis que le Mortainais, qui en faisait partie, est rattaché à celui de Sées. La Révolution fait en effet correspondre les diocèses aux départements nouvellement créés.
Sur le plan politique, il dépendra, après la chute de l'empire romain, de la Neustrie. Ensuite, lors du traité de Compiègne de 867, l'Avranchin est cédé au roi Salaün de Bretagne, avec le Cotentin et les Îles de la Manche (Îles anglo-normandes), par le roi des Francs Charles le Chauve avant d'être réuni partiellement en 933 par Guillaume Longue-Epée au duché de Normandie, puis en 966 par Richard Ier de Normandie et intégralement en 1009 par Richard II de Normandie.
En 1204, dans le cadre de la conquête des possessions continentales des Plantagenêt, le roi de France Philippe Auguste s'empare définitivement du duché de Normandie, dont l'Avranchin.
Notes et références
- Georges Bernage, « Saint-Lois, Coutançais, Avranchin », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll. « La France Médiévale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8), p. 50.
- Daniel Levalet, « De la cité des Abrincates au diocèse d'Avranches. Contribution à l'étude du peuplement de la Normandie. 1) L'environnement archéologique », Annales de Normandie, vol. 29, no 1, 1979 (lire en ligne [archive]).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 22.
Voir aussi
Bibliographie
- Livres
- Émile Pigeon, Annales civiles, militaires et généalogiques du pays d'Avranches ou de toute la Basse-Normandie, Caen, 1856
- P. Coulmin, L'Espace vécu des agriculteurs de l'Avranchin et du Mortainais, La Société et la terre, 1976, multigraphié
- Articles
- M. le Commandant Pigeon, « Mémoire sur la topographie et la géologie de l'ancien Avranchin », Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, éd. Tostain, Avranches, 1888, p. 249-262 (lire sur Gallica.bnf.fr)
- J. Pougheol et Michel Delalonde, « Trésors d'art religieux de l'Avranchin », Art de Basse-Normandie, numéro spécial, 1966
- Maxime Fauchon, « Les droits de péage, pontage ou pontonnage dans l'Avranchin », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, n° 250, et n° 252,
- Michel Delalonde, « Avranches et l'Avranchin », La Manche au passé et au présent, éd. Manche-Tourisme, 1984
- Romain Provost de la Fardinière, « Mélanges sur le sud de l’Avranchin au XIIe siècle : À propos du fief de Verdun à Saint-Martin-des-Champs et à Saint-Quentin-sur-le-Homme (Xe-XIIe siècles), À propos du fief de Tessues à Juilley (XIIe-XIIIe siècles), À propos du fief d’Ardenne en Ducey et des origines de l’abbaye de Montmorel (XIIe siècle)», Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, recueil d'études offert en hommage à Emmanuel Poulle, tome 87, 2010, fasc. 425, 2010, pages 585 à 615 :
- Romain Provost de la Fardinière, La grande charte de confirmation des biens de l’abbaye de Savigny dans l’évêché d’Avranches par l’évêque Richard (), Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t.89, , p.111-136
- Romain Provost de la Fardinière, Voirie médiévale et occupation du sol dans la région de Poilley (Manche), Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t.89, déc. 2012, p.399-434
- Romain Provost de la Fardinière, Les pêcheries sur la Sélune sous l’Ancien Régime, Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t.89, sept. 2012, p.293-307
- Romain Provost de la Fardinière, Épidémies en Avranchin sous Louis XIV : la grande dysenterie de l’été 1676, Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t.95, , p.1-41
Liens externes
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