Ayutthaya
Ayutthaya (nom complet : Phra Nakhon Si Ayutthaya, thaï พระนครศรีอยุธยา) est la capitale de la province d'Ayutthaya en Thaïlande. Fondée en 1350 ou 1351 par le roi U-Thong (Ramathibodi Ier), elle devint la capitale du royaume d'Ayutthaya, ou Siam. Au XVIIe siècle vers 1600, elle comptait quelque 150 000 habitants et, au XVIIIe siècle vers 1700, elle figurait parmi les plus grandes cités du monde, avec près d'un million d'habitants. Détruite en 1767 par l'armée birmane, elle perd son rôle au profit de la nouvelle capitale, Bangkok, et est aujourd'hui principalement connue pour les ruines de ses temples dans un parc historique classé au patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco[1],[2].
Ville historique d’Ayutthaya *
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Ruines d'Ayutthaya en premier et second plan. | |
Coordonnées | 14° 20′ 52″ nord, 100° 33′ 38″ est |
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Pays | Thaïlande |
Type | Culturel |
Critères | (iii) |
Numéro d’identification |
576 |
Zone géographique | Asie et Pacifique ** |
Année d’inscription | 1991 (15e session) |
Étymologie
Le nom d'Ayutthaya vient de celui de la ville du Ayodhya, en Inde. Cette ville est en effet celle de Rāma, héros du Rāmāyana. Ce nom signifie « qui ne peut être conquis » en sanskrit.
Géographie
Située au confluent de la Chao Phraya et de la Pa Sak, la vieille ville d'Ayutthaya se trouvait dans un méandre du fleuve, recoupé par un canal pour en faire une île verdoyante de forme ovale mesurant 4 km d'ouest en est et 2,5 km du nord au sud.
Cette ville était entrecoupée d'un quadrillage dense et assez régulier de canaux (khlongs) et les étrangers la surnommaient parfois "la Venise de l'Est". On s'y déplaçait beaucoup plus en barque qu'à pied car les rues étaient souvent étroites et peu commodes. Il y avait aussi de nombreux ponts.
Ayutthaya était doté d'un simple rempart de terre dans un premier temps, puis, à partir de 1549 et du roi Chakkraphat, de remparts de briques[3] percés de vingt-trois portes et fortifiés de seize bastions en brique[4]. Ces remparts de briques étaient pour l'essentiel ruinés à l'époque du roi Phra Narai.
À peine 1/6ème de l'île était peuplée : surtout au sud-est, le long du fleuve où arrimaient les navires ; les 5/6ème étaient constitués du palais royal, de résidences princières ou nobles et de temples (wats) dotés de vastes jardins.
Les siamois y habitaient des maisons de bambou, de bois et de palme ; les étrangers y construisaient des maisons de briques selon leurs usages mais fort peu adaptées au climat.
La capitale Ayutthaya était aussi constitué de nombreux faubourgs autour de l'île principale :
- au nord et à l'ouest, des villages siamois ;
- à l'est et surtout au sud, les camps chinois, pegouans, cochinchinois, malais, macassars (des Célèbes), portugais (dès 1516), japonais (avant 1593, avec par exemple Yamada Nagamasa) ainsi que quelques espagnols, hollandais (dès 1608) avec un comptoir, britanniques (dès 1612) et aussi quelques français (dès 1662) (en particulier arrivée de Lambert de la Motte, Pallu et de missionnaires au séminaire de Saint-Joseph dans le quartier Cochinchinois)[5],[6] ...
Histoire
Ayutthaya a été pendant un peu plus de 400 ans une prospère cité-état et un puissant royaume vivant de ses riches campagnes de rizières et des eaux poissonneuses de la Chao Phraya ; richesses agricoles accrues aux XVIIe et XVIIIe siècles par le commerce maritime international.
Pillée par les armées birmanes du roi Bayinnaung en 1569, la ville fut détruite par celles de l'un de ses successeurs Hsinbyushin en 1767[7], date à laquelle le général Taksin, devenu roi de Thaïlande, se replia à 80 km au sud, en aval de la Chao Phraya, pour y fonder la nouvelle capitale, Bangkok.
Ses ruines ont été constituées en Parc historique d'Ayutthaya. La ville nouvelle fut reconstruite quelques kilomètres plus loin vers l'est et avait 53 290 habitants en 2012.
Sites culturels
Musées
- Centre d'étude historique d'Ayutthaya
- Musée National de Chao Sam Phraya: Ce musée a été spécialement créé pour présenter les objets trouvés à Wat Racha Burana et à Wat Maha That.
Anciens temples des XIVe et XVIIe siècles
La partie historique d'Ayutthaya est en partie constituée des ruines de ses anciens temples (ou wats). Ces ruines représentent une quinzaine de sites, dont un Bouddha couché. Tandis qu'à l'époque de leur construction les temples et sculptures étaient entièrement recouverts de plâtre blanc, celui-ci s'est dégradé au fil du temps et ne recouvre plus qu'une infime proportion des constructions. La brique sous-jacente, de couleur rouge, est aujourd'hui à nu.
Principaux temples :
Nom | Image | Année de construction | Sponsor(s) | Notes |
---|---|---|---|---|
Wat Phutthaisawan | Avant la fondation d'Ayutthaya | Roi Ramathibodi I | ||
Wat Thammikarat | Avant la fondation d'Ayutthaya | Roi de Lavo | ||
Wat Phanan Choeng | 1324 | |||
Wat Phra Si Sanphet | 1350 | Roi Ramathibodi I | ||
Wat Phra Ram | 1369 | Roi Ramesuan | ||
Wat Mahathat | 1374 | Roi Borommaracha I | ||
Wat Ratchaburana | 1424 | Roi Borommarachathirat II | ||
Wat Lokaya Sutharam | 1452 | Roi Intharacha | ||
Wat Chai Watthanaram | 1630 | Roi Prasat Thong | Un des plus célèbres temples d'Ayutthaya | |
Wat Na Phra Men | ||||
Wat Suwan Dararam | ||||
Wihan Phra Mongkhon Bophit | Seul temple d'époque encore en état et actif de nos jours. | |||
Autres sites culturels
- Église Saint-Joseph d'Ayutthaya, première église catholique en Thaïlande fondée en 1662
- Baan Hollanda, village hollandais construit au XVIIe siècle, actuellement en reconstruction dans le but de devenir un musée et un centre d'informations sur la ville.
- Statue de Bouddha, Ayutthaya
- Curiosité, la tête de Bouddha dans les racines d'un arbre
- Le Bouddha couché du Wat Lokaya Sutharam en 1965
- Le Bouddha couché du Wat Yai Chai Mongkon
- Boudha couché
- Wat Yanasen
Notes et références
- Unesco, « Ville historique d'Ayutthaya », sur unesco.org (consulté le )
- (en) Ministry of Culture (Thailand), « Historic city of Ayutthaya », sur 164.115.22.96 (consulté le )
- Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte, , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6), Du Siam à la Thaïlande : De la crise franco-siamoise de 1688 au traumatisme des guerres contre la Birmanie page 59
- Jean Boisselier, Encyclopaedia Universalis, « AYUTHIA », sur universalis.fr (consulté en )
- Michel Jacq-Hergoualc'h, Le Siam, Société d'édition Les Belles Lettres, coll. « Guide Belles Lettres des civilisations », , 256 p. (ISBN 978-2-251-41023-4), L'Espace siamois : la capitale pages 33, 34 et 35
- Xavier Galland, Histoire de la Thaïlande, vol. 1095, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 1998), 128 p. (ISBN 978-2-13-048669-5), Chapitre IV : AYUTTHAYA pages 40 à 73
- (en) Amy Tikkanen, Encyclopædia Britannica, « Ayutthaya », sur britannica.com (consulté le )
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