Observatoire spécial d'astrophysique

L'observatoire spécial d'astrophysique (en russe : Специальная Астрофизическая Обсерватория) est un observatoire astronomique qui appartient à l'Académie des sciences de Russie.
Basé dans les montagnes du Caucase près de la ville de Zelentchoukskaïa (république de Karatchaïévo-Tcherkessie), l'observatoire se compose d’un grand télescope optique le BTA-6 et d’un radiotélescope le RATAN-600.

Pour les articles homonymes, voir BTA et 6 (nombre).

Observatoire spécial d'astrophysique
BTA-6 vu de l'entrée principale.
Caractéristiques
Organisation
Code MPC
115
Type
Altitude
2070 m (BTA-6),
970 m (RATAN-600)
Climat
Site
Lieu
Près de Zelentchoukskaïa, Caucase
Adresse
Coordonnées
43° 38′ 49″ N, 41° 26′ 26″ E
Site web
Télescopes
Télescope BTA-6
Réflecteur de 6 m
Radiotélecope RATAN-600
895 antennes de 2x7,4 m
Géolocalisation sur la carte : Russie
Géolocalisation sur la carte : Caucase

Le télescope BTA-6

Le BTA-6 (Большой Телескоп Азимутальный, Bol'choï Teleskop Azimoutal'nyï ou Grand Télescope Altazimutal) fut pendant plusieurs années le plus grand télescope du monde à miroir rigide. Le BTA-6 possède un miroir primaire de 6 m de diamètre et est abrité dans une coupole de 48 m de diamètre à une altitude de 2070 m. Voyant sa première lumière fin 1975, il détint le record depuis sa mise en service jusqu'en 1993, quand il fut surpassé par le télescope Keck 1 à Hawaii. Les télescopes plus récents de taille comparable ou de plus grande taille ont ensuite utilisé des miroirs flexibles ou segmentés, aussi le BTA-6 demeure le plus grand télescope du monde à miroir rigide. Sa monture azimutale nécessite l'usage d'un dispositif de dérotation de champ pour conserver l'orientation du champ de vision.

Les premiers résultats furent décourageants à cause de l'optique médiocre. D'une part, le premier miroir en borosilicate s'est fissuré et a été remplacé en 1978. D'autre part, l'important volume de la coupole et les 42 tonnes du miroir rendent difficile le maintien du télescope à une température convenablement constante lors des sessions d'observation. Enfin la turbulence atmosphérique due à l'écoulement de l'air sur les sommets voisins du Caucase peut conduire à un médiocre seeing sur le site, et les observations ayant une résolution angulaire meilleure qu'une seconde d'arc sont rares.

Les problèmes initiaux rencontrés par le BTA-6 furent assez importants pour que James Oberg les inclue dans son livre de 1988 Uncovering Soviet Disasters, qui liste les réalisations pharaoniques, dispendieuses et mal préparées de l'Union Soviétique durant ses dernières années d'existence[1]. En dépit de ces difficultés, le BTA-6 demeure un instrument astronomique important et est toujours opérationnel, capable de fournir des images d'objets aussi faibles que la 26e magnitude.

Des observations supplémentaires sont faites avec deux télescopes Carl Zeiss de m et de 0,6 m voisins du BTA-6.

Le radiotélescope RATAN-600

Le RATAN-600 en 2013.

Le radiotélescope RATAN-600 (en russe : РАТАН-600 - РАдиоТелескоп Академии Наук, ou Radio Télescope de l'Académie des Sciences), est constitué d'antennes radio rectangulaires disposées sur un cercle de 576 m de diamètre et est également situé à l'observatoire à une altitude de 970 m. Chacune des 895 antennes de 2×7,4 m peut être orientée vers un récepteur central conique ou vers une des cinq antennes cylindriques. Chaque antenne est associée à une cabine d'instrumentation. L'effet global est celui d'une antenne partiellement orientable ayant le pouvoir de résolution d'une antenne circulaire de 600 m de diamètre (lorsque le récepteur central conique est utilisé), ce qui en fait le plus grand radiotélescope individuel du monde[2].

Le RATAN-600 est surtout piloté comme un télescope de transit, dans lequel la rotation de la Terre est utilisée pour balayer le foyer du télescope à travers l'objet observé. Les observations radio peuvent être faites dans la bande de fréquence allant de 610 MHz à 30 GHz, bien qu'elles le soient principalement dans la bande centimétrique, avec une résolution angulaire allant jusqu'à 2 secondes d'arc. L'observation du Soleil en fréquences radio et en particulier de la couronne solaire a été un des axes majeurs du programme scientifique du RATAN-600. Il a également contribué aux observations radio du projet SETI. Le RATAN-600 n'a pas été touché par les problèmes techniques du télescope voisin BTA-6, et a été généralement très sollicité depuis sa mise en service mi-1974[3].

Références

  1. (en) James E. Oberg, Uncovering Soviet Disasters: Exploring the Limits of Glasnost, Random House USA Inc., , 335 p. (ISBN 978-0394560953)
  2. (en) Parijskij, N & Korol'kov, D, « Experiment Cold: The first deep sky survey with the RATAN-600 radio telescope », Sov. Sci. Rev. E Astrophys. Space Phys., vol. Vol 5, , p39–179 (lire en ligne)
  3. (en) Ioannisiani BK, Neplokhov EM, Kopylov IM, Rylov VS, Snezhko LI., « The Zelenchuk 6M telescope (BTA) of the USSR Academy of Sciences », ASSL Vol. 92: IAU Colloq. 67, , p. 3–10 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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