Hawaï

Hawaï ou Hawaii (/a.waj/[2] ; en hawaïen : Hawai‘i, prononcé /ha.ˈvaj.ʔi/[3] ; en anglais : Hawaii, prononcé /hə.ˈwaɪ.(j)i/[4]) est un État des États-Unis. Constitué d'un archipel de 137 îles[5], il s'agit du seul État américain situé en dehors du continent nord-américain, puisqu'il est situé en Océanie, et de l'un des deux États américains non contigus, avec l'Alaska. Les huit principales îles sont Niihau, Kauai, Molokai, Lanai, Kahoolawe, Maui, l'île d'Hawaï et Oahu, où se trouve la capitale Honolulu. L'archipel fait partie de la Polynésie et se situe dans le centre de l'océan Pacifique nord, à 3 718 km au sud de la péninsule d'Alaska, à 3 792 km à l'ouest-sud-ouest de Punta Gorda, sur la côte californienne, et à 5 713 km à l'est de l'île de Hokkaidō au Japon. En outre, il est le 50e et dernier État à avoir été admis dans l'Union, le . La variété de ses paysages, marqués notamment par un volcanisme très actif (Hualālai, Kīlauea, Mauna Kea, Mauna Loa), un climat tropical humide et un patrimoine naturel endémique, en font une destination prisée aussi bien des touristes que des scientifiques[6]. De plus, on peut observer les animaux de la mer, en bateau ou lors de plongée sous-marine.

Pour les articles homonymes, voir Hawaï (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Huawei.

Hawaï
(en) Hawaii
(haw) Hawai‘i

Sceau d'Hawaï.

Drapeau d'Hawaï.

Carte des États-Unis avec l'État de Hawaï en rouge.

Surnom
The Aloha State
En français : « l'État d'Aloha ».

Devise
(haw) Ua mau ke ea o ka aina i ka pono
« La vie du pays se perpétue dans la vertu ».
Administration
Pays États-Unis
Capitale Honolulu
Adhésion à l’Union  (50e État)
Gouverneur David Ige (D)
Sénateurs Brian Schatz (D)
Mazie Hirono (D)
ISO 3166-2 US-HI
Fuseau horaire UTC−10:00
Démographie
Gentilé Hawaïen (en anglais : Hawaiian)
Population 1 415 872 hab. (2019[1])
Densité 50 hab./km2
Rang 40e
Ville la plus peuplée Honolulu
Géographie
Altitude 925 m
Min. 0 m
Max. 4 207 m (Mauna Kea)
Superficie 28 337 km2
Rang 43e
– Terre 16 649 km2
– Eau (%) 11 672 km2 (41,2 %)
Coordonnées 16° 55' N à 23° N
154° 40' W à 162° W
Divers
Langues officielles Anglais et hawaïen
Liens
Site web ehawaii.gov

    Symboles d'Hawaï

    Le drapeau d'Hawaï.
    Symboles vivants
    Arbre Noyer des Moluques
    Fleur Hibiscus
    Mammifères Phoque moine hawaïen
    Baleine à bosse
    Oiseau Bernache néné
    Poisson Baliste écharpe
    Reptile Gekko
    Symboles non vivants
    Chanson Hawai’i Pono’i
    Danse Hula
    Gemme Antipatharia
    Slogan « The Islands of Aloha »
     les Îles d'Aloha »)
    Sol Hilo
    Sports Surf (individuel)
    Va'a (sport) (d'équipe)
    Pièce de 25 cents de l'État

    La pièce d'Hawaï émise en 2008.

    L'archipel était habité par des peuples polynésiens depuis plusieurs siècles à l'arrivée de l'explorateur britannique James Cook en 1778, qui le baptise Îles Sandwich. Les îles sont unifiées en un royaume vers 1810 par Kamehameha Ier, qui fonde une dynastie qui perdure jusqu'en 1893. Lui succèdent une éphémère république d'Hawaï (1894-1898) et le territoire d'Hawaï, créé lors de l'annexion de l'archipel par les États-Unis. En , l'île d'Oahu est le théâtre de l'attaque de Pearl Harbor. Le territoire est dissous en 1959 lorsque Hawaï devient le 50e État américain. Il compte un peu plus de 1 410 000 habitants en 2020, principalement dans l'aire urbaine de Honolulu. La population est composée de nombreux groupes ethniques, principalement d'origine asiatique (Philippins, Japonais). Les autochtones hawaïens comptent aujourd'hui pour 22 % de la population[7].

    Situé au cœur de l'océan Pacifique, Hawaï mêle de nombreuses influences culturelles, entre les apports nord-américains et asiatiques, et sa propre culture ancestrale. Proche des cultures polynésiennes et maories, elle demeure très active, notamment autour de traditions musicales. La musique hawaïenne, essentiellement jouée à la guitare hawaïenne et au ukulélé, fut popularisée dans le monde par Sol Hoopii et, plus tard, par le chanteur Iz. Le mode de vie hawaïen se diffuse également avec la pratique du surf et de la spiritualité locale, le Hoʻoponopono. Ses deux grands parcs nationaux (Parc national des volcans d'Hawaï, Parc national de Haleakalā) et ses nombreuses plages en font une destination touristique majeure[8]. De tradition démocrate, Hawaii est le lieu de naissance du 44e président des États-Unis, Barack Obama.

    Histoire

    Toponymie

    Le nom Hawaii provient du mot hawaïen Owhyhee (lexicalisé en anglais). Les Espagnols sont les premiers Européens à visiter les îles. Le capitaine James Cook vole les cartes et se rend sur les îles en 1778 et les nomme les « îles Sandwich » (en l'honneur du comte de Sandwich). Ce nom a duré jusqu'à ce que le roi Kamehameha Ier, artisan de leur unité, fonde le royaume d'Hawaï en 1810.

    En Français, on rencontre indifféremment les orthographes Hawaii et Hawaï, la deuxième forme étant plus répandue comme dans le titre de série télévisée Hawaï police d'État. Le titre du roman de James A. Michener est, lui, orthographié Hawaii. De même pour l'adjectif hawaïen ou hawaiien (cette dernière forme étant nettement moins répandue). En hawaïen, un coup de glotte (okina), représenté par l'apostrophe inversée (‘), sépare les deux i.

    Premiers habitants

    Les îles hawaïennes furent habitées initialement par des Polynésiens (probablement des voyageurs des îles Marquises) il y a environ 1 500 ou 2 000 ans. Malgré des contacts sporadiques avec les autres Polynésiens, cette société a vécu dans un important et long isolement. Pendant la majeure partie de leur histoire, les îles d'Hawaï furent gouvernées indépendamment par des monarques locaux, les ali‘i.

    Arrivée de James Cook au royaume d'Hawaï

    Le premier contact avec les Européens dont on a gardé la trace date de 1778 avec James Cook lors de son troisième voyage, qui les baptisa îles Sandwich en l'honneur du 4e comte de Sandwich. Il est toutefois possible que ce ne fût pas le premier Européen ; en effet, durant tout le XVIe siècle des navigateurs espagnols, néerlandais et portugais sillonnent le Pacifique et les îles d'Hawaï. Certains pensent que les îles furent découvertes en 1527 par des Espagnols envoyés par Cortés sous le commandement d'Alvaro de Saavedra[9], puis explorées par Juan Gaetano en 1555, puis en 1567 par le navigateur espagnol Álvaro de Mendaña qui précisera la position des îles[10]. Enfin, des hommes du navire néerlandais Liefde désertent en 1599 dans des îles du Pacifique dont on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'Hawaii. Les 28 et , l'expédition française de La Pérouse fait escale à Mauwee (Maui), une île que James Cook avait négligée lors de son passage.

    Kamehameha

    Armoiries du royaume d'Hawaï, adoptées en 1845 sous le règne de Kamehameha III.

    Après une période de conflit qui débute en 1795, le souverain de l'île d'Hawaï, Kamehameha Ier, unifie en 1810 pour la première fois sous son sceptre tous les royaumes insulaires de l'archipel. Ce royaume unifié se développe et est internationalement reconnu, notamment grâce à la bienveillante protection britannique (d'où son drapeau actuel).

    En 1849, le contre-amiral Louis Legoarant de Tromelin dirige l'invasion française d'Honolulu.

    Ce royaume excite l’appétit des États-Unis qui signent un traité de réciprocité en 1875 avec l'archipel, ainsi que des puissances européennes dont trois en particulier : la Russie, la Grande-Bretagne et la France. Cette dernière ne s'y implante durablement qu'à partir de 1837 lorsque le capitaine Abel Aubert Du Petit-Thouars (1793-1864) nomme un agent consulaire dans la capitale. Les intérêts français aux îles Sandwich sont variés : politiques et stratégiques d'abord, dans la mesure où ces îles apparaissent très tôt comme la « clé du Pacifique nord » ; religieux aussi, puisque c'est une société missionnaire française, la congrégation de Picpus, qui y introduit le catholicisme ; économiques enfin, les deux ports de Lahaina et surtout d'Honolulu se trouvant pendant une vingtaine d'années, de 1845 à 1865, au centre de la pêche baleinière française.

    En 1881, une première tentative d’annexion d'Hawaï par les États-Unis échoue. Le secrétaire d’État James Gillepsie Blaine n’en voit pas l’utilité puisque les États-Unis contrôlent le territoire, de fait : « Bien que beaucoup plus éloigné de la côte californienne que Cuba ne l’est de la péninsule de Floride, Hawaï occupe dans la mer occidentale la même position que Cuba dans l’Atlantique. Il est la clé de la souveraineté maritime des États du Pacifique, comme Cuba est la clé du commerce du golfe. Les États-Unis ne désirent pas plus la possession matérielle d'Hawaï que celle de Cuba mais en aucun cas ils ne peuvent permettre dans l’autorité territoriale de l’un ou de l’autre un changement susceptible de les couper du système américain, auquel ils appartiennent indispensablement[11]. »

    Constitution de 1887 et la République d'Hawaï

    Mais c’est finalement l'influence prépondérante des Américains, principalement le fruitier Dole Food Company (planteurs, commerçants), appuyée par le débarquement d'une compagnie de fusiliers-marins[12], qui conduit in fine à la déposition de la dernière reine par un coup d'État en 1893 et à l'instauration d'un Gouvernement provisoire. Ce coup d'État est fomenté par un groupe de planteurs et de missionnaires étrangers, en majorité américains, soutenu par l'USS Boston[13]. Le , un comité de sécurité autoproclamé dirigé par Sandford B. Dole décrète la fin de la monarchie hawaïenne[13] et à la proclamation d'une République d'Hawaï, véritable république bananière. La reine Lili'uokalani quitte aussitôt Hawaï[13]. La « République d'Hawaï » finit par être annexée au territoire américain le avec le statut de Territoire d'Hawaï.

    L'archipel est notamment impliqué dans la Seconde Guerre mondiale lors de l'attaque de la base navale de Pearl Harbor par l'aviation japonaise le .

    Le pouvoir des planteurs prend fin en raison du droit de vote accordé aux nombreux immigrés qui dès le XIXe siècle ont radicalement transformé la démographie de l'archipel.

    Le , Hawaï devient le 50e et dernier territoire de l'Union à avoir accédé au statut d'État des États-Unis : cette transformation étant due notamment à l'action des organisations syndicales (132 773 voix pour, 7 971 contre lors du référendum du ).

    Annexion d'Hawaï (1898-1959)

     : annexion d'Hawaï.

    Hawaï présente la caractéristique rare de n'avoir jamais été rattachée à son actuelle puissance souveraine (les États-Unis) par un acte de droit international. La cession de l'archipel a en effet été le fait d'un gouvernement provisoire que les États-Unis ne reconnaissaient pas, le président Grover Cleveland ayant explicitement déclaré cette entité illégitime. Par peur des résultats, on ne procéda pas à un référendum auprès de la population hawaïenne. La résolution Newland, qui érige Hawaï en territoire organisé des États-Unis, votée par le Congrès américain n'est donc, en termes juridiques, qu'un acte unilatéral. Par l'Apology Resolution du , le Congrès américain souligne ainsi ce point en reconnaissant que le peuple hawaïen n'avait jamais renoncé à sa souveraineté au profit des États-Unis.

    Quand bien même le gouvernement hawaïen aurait été considéré comme légitime, le droit international prévoit qu'il aurait fallu un traité, dans la mesure où une loi votée dans un pays ne peut s'appliquer à un autre pays, traité qui n'a jamais été conclu. Le statut du territoire d'Hawaï est donc, au regard du droit international pur, non valide. Cette irrégularité dans l'annexion d'Hawaï nourrit aujourd'hui encore un mouvement indépendantiste chez une partie de la population autochtone, ainsi que des querelles récurrentes quant à la propriété des terres ancestrales hawaïennes[14],[15],[16]. Ainsi, la loi publique 103-05 « présente solennellement, au nom du peuple et du gouvernement des États-Unis, ses excuses aux populations indigènes hawaïennes » pour le « renversement illégal du royaume d'Hawaï, le 17 janvier 1893, avec la participation d'agents et de citoyens américains, et la spoliation des indigènes hawaïens de leurs droits à l'autodétermination » et « exprime son engagement [celui des États-Unis] à assumer les conséquences du renversement du royaume d'Hawaï, afin de créer les conditions favorables à la réconciliation entre les États-Unis et le peuple indigène hawaïen »[13].

    Lors de la campagne des présidentielles américaines de 2008, certains opposants à Barack Obama ont tenté d'utiliser ce fait pour affirmer qu'Hawaï n'étant pas de droit un État américain et Barack Obama y étant né, ce dernier n'était donc pas né sur le territoire des États-Unis, et qu'en conséquence, il ne pouvait pas en être élu président en vertu de l'Article II de la Constitution des États-Unis[17]. Ce qui a été démenti par son acte de naissance, il est né 2 ans après l'adhésion.

    Dans la mesure où Hawaï a été constitué en État fédéré en 1959, sa séparation des États-Unis est aujourd'hui presque impossible, même au titre de la nullité en droit de son rattachement, car elle constituerait un cas de sécession[18].

    Géographie

    Carte de l'archipel d'Hawaï.

    D'une superficie totale de 28 337 km2, Hawaï est peuplé de 1 427 538 habitants (2017). La capitale et plus grande ville de l'État est Honolulu, située sur l'île d'Oahu. Hawaï est bordé par l'océan Pacifique nord.

    Les 19 îles et atolls qui composent l'archipel se répartissent en deux groupes principaux :

    Parmi les 50 États américains, Hawaï est :

    • l'État le plus méridional (le seul situé sous les tropiques, à la latitude du Mexique central) ;
    • le seul des États-Unis à ne pas faire partie du continent américain ;
    • le seul État entièrement composé d'îles ;
    • l'un des deux seuls des États-Unis, avec l'Alaska, à n'être limitrophe d'aucun des 48 autres membres de l'Union.

    Géographie physique

    Climat

    Hawaï a un climat tropical typique, bien que les températures soient moins extrêmes grâce aux alizés qui soufflent de l'est. En été, les températures maximales pendant la journée sont d'environ 31 °C, et les températures minimales sont d'environ 24 °C. En hiver, les températures maximales sont d'environ 28 °C, et les températures minimales ne descendent pas souvent plus bas que 18 °C.

    Hawaï n'a généralement que deux saisons : la saison sèche (avec moins de pluie) entre mai et septembre, et la saison humide (plus de pluie) entre octobre et avril. Il neige parfois en hiver aux sommets de Mauna Kea et Mauna Loa, les deux volcans les plus hauts à Hawaï. Le Mont Waialeale, sur l'île de Kauai, avec 11 684 mm par an, a la deuxième plus grande hauteur de précipitations annuelle du monde.

    Relevé météorologique de Honolulu (21°20'N/157°55W, 2 mètres)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 18,7 18,6 19,6 20,4 21,3 22,3 23,1 23,4 23,1 22,4 21,3 19,4 21,1
    Température moyenne (°C) 22,7 22,8 23,6 24,3 25,3 26,3 26,9 27,4 27,2 26,4 25,1 23,4 25,1
    Température maximale moyenne (°C) 26,8 26,9 30,6 28,2 29,3 30,3 30,8 31,5 31,4 30,5 28,9 27,3 29,1
    Précipitations (mm) 90,2 56,1 55,9 39,1 28,7 12,7 15 11,2 19,8 57,9 76,2 96,5 559,2
    Source : World Climate[19]

    Volcanisme

    La géographie d'Hawaï est très variée du fait de ses grands volcans. Avec Tahiti, les îles Marshall et Tuamotu, Hawaï est l’un des points chauds les plus étudiés par les géologues. Une instabilité de couche limite située à la base du manteau terrestre engendre un panache thermique (formé de matière solide comme le reste du manteau) qui en arrivant à proximité de la surface subit une décompression adiabatique qui produit du magma par fusion partielle ; comme les plaques de la croûte terrestre sont en mouvement, une série de volcans voient le jour puis s’éteignent au fur et à mesure que la plaque pacifique passe au-dessus du point chaud. Cela explique la forme de l'archipel hawaïen, en chapelet d’îles et de guyots. Les volcans d’Hawaï sont de type « volcans-boucliers ».

    Les principaux volcans de l'archipel sont :

    L'activité volcanique s'accompagne aussi d'une activité sismique ; des séismes ont par exemple eu lieu en 1975, 2006 et 2018 ; ils sont parfois à l'origine de tsunamis.

    Écologie et biodiversité

    L'iiwi rouge est l'un des rares guêpiers de Hawaï qui survit encore à Hawaï, beaucoup d'autres espèces ayant disparu après l'arrivée des premiers Européens.

    Le patrimoine naturel hawaïen est d'une grande richesse, tant sur terre qu'en mer. Hawaï est cité comme un point chaud de biodiversité au sein d'un ensemble biogéographique qui inclut la plus grande partie de la Polynésie et de la Micronésie. Initialement la faune terrestre de l'archipel était dominée par les oiseaux. On ne trouve en effet que deux mammifères natifs sur ces îles, à savoir le phoque moine d'Hawaï (Monachus schauinslandi) et l'ʻōpeʻapeʻa (Aeorestes semotus), une espèce de chauve-souris parfois considérée comme une sous-espèce. On retrouve par contre 338 espèces d'oiseaux dont 130 sont migratrices ou occasionnelles et 53 furent introduites par l'homme. Sans oublier 64 espèces endémiques dont la moitié ont disparu avec l'arrivée des premiers Européens. En effet les espèces insulaires sont très vulnérables en raison de la pression anthropique, de l'insularisation écologique des milieux naturels relictuels et de l'introduction de nombreuses espèces devenues invasives ou susceptibles de le devenir[20]. Les chats, les chiens, les rats et les mangoustes constituent des prédateurs particulièrement dévastateurs dans les milieux insulaires fragiles.

    Le rare Hibiscus kokio est l'une des sept espèces d'hibiscus endémiques à Hawaï et également le symbole floral de l'archipel.

    Hawaï est le seul État américain à avoir une forêt tropicale humide. La flore hawaïenne est également très riche. On retrouve environ 1 400 espèces de plantes vasculaires dont 90 % sont endémiques. Une mise à jour 2016 de la liste rouge de l'UICN a confirmé un risque croissant d'extinction pour les espèces natives. Depuis le début du XXe siècle, 79 espèces de plantes ont disparu à Hawaï, principalement victimes de la déforestation[21]. Sans oublier la pression causée par la présence d'herbivores importés comme les chèvres, les cochons et les cerfs qui causent des ravages en consommant des espèces natives. En , c'est après avoir visionné le film de Jean-Michel Cousteau (Voyage to Kure) que le président George W. Bush fait classer les îles du Nord-Ouest d'Hawaï comme monument national. Ces îles constitueront alors la plus grande zone marine protégée du monde à l'abri de la pêche commerciale. D'une superficie de plus de 350 000 km2, ce nouveau monument national s'étire sur près de 2 300 km, comprend une dizaine d'îles inhabitées ainsi qu'une centaine d'atolls et abrite également de nombreuses espèces en danger.

    Depuis quelques années, HawaÏ subit les impacts du changement climatique avec une prolifération des phénomènes naturels extrêmes. Le programme Hawaï durable vise ainsi à formuler des objectifs et des actions pour atteindre 100 % d'énergie propre et renouvelable d'ici 2045, ainsi que des actions pour protéger les bassins versants. Ce programme est également significatif dans la lutte contre les espèces invasives afin de protéger et préserver l'écosystème unique de l'archipel. Le les États-Unis ont créé la plus vaste et longue aire marine protégée au large des îles du Nord-Ouest d’Hawaï. Le « Monument national marin des îles du Nord-Ouest d'Hawaï » recouvre environ 36 millions d’hectares marins, incluant 1,16 million d’hectares de récifs coralliens abritant plus de 7 000 espèces marines (endémiques à 25 % environ). 1 400 phoques hawaïens, les derniers de cette espèce menacée de disparition, ainsi qu'environ 90 % des tortues vertes d'Hawaï (également espèce menacée). Présence du palmier de Hawaï également endémique et en voie de disparition. Les embarcations non autorisées, l'extraction de matériaux marins, le déversement de déchets, et même la pêche commerciale devraient y disparaître en cinq ans, ainsi que les activités commerciales et touristiques, selon la Maison-Blanche[22].

    La bernache néné est l'oiseau officiel de l'État d'Hawaï.

    À la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Hawaï fait partie des premières zones terrestres habitées et éloignées du Japon potentiellement touchées par les retombées aériennes radioactives de l'accident de . Les autorités américaines et la presse[23] se sont rapidement montrées rassurantes, invitant la population à ne pas se précipiter vers les stocks de pilules d'iode[24], certains spécialistes suggérant de rester néanmoins vigilant[24]. Des radionucléides ont été détectés dans le lait par le réseau national RadNet de l'EPA ; du césium 134 (24 picocuries par litre) et du césium 137 (19 picocuries par litre), ainsi que l'iode 131 (18 picocuries par litre) dans du lait local échantillonné le . À cette date, la radioactivité était très inférieure aux seuils d'action de l'EPA[25]. Une bioaccumulation par les champignons ou coquillages filtreurs (huitres, moules, coques...) est localement possible dans les mois ou années à venir. En , le projet FLEXPART du NILU (Norwegian Institute for Air Research) a cessé de produire ses modélisations[26] du trajet du nuage dans l'hémisphère nord en raison d'un manque d'accès aux sources d'émissions[27].

    Le National Park Service gère neuf sites à Hawaï[28] :

    Subdivisions administratives

    Comtés

    L'État d'Hawaï est divisé en comtés[29].

    Agglomérations

    Le Bureau de la gestion et du budget a défini deux aires métropolitaines et deux aires micropolitaines dans l'État d'Hawaï[30].

    Aires métropolitaines
    Zone urbaine Population (2010) Population (2013) Variation (2010-2013) Rang national (2013)
    Urban Honolulu, HI 953 207 983 429 3,2 % 54
    Kahului-Wailuku-Lahaina, HI 154 924 160 292 3,5 % 255
    Aires micropolitaines
    Zone urbaine Population (2010) Population (2013) Variation (2010-2013) Rang national (2013)
    Hilo, HI 185 079 190 821 3,1 % 2
    Kapaa, HI 67 091 69 512 3,6 % 101

    En 2010, tous les Hawaïens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 81,5 % dans une aire métropolitaine et 18,5 % dans une aire micropolitaine.

    Municipalités

    Honolulu, capitale d'Hawaï.

    L'État d'Hawaï compte une municipalité[31].

    Municipalité d'Hawaï
    Rang Municipalité Comté Population (2010) Population (2013) Variation (2010-2013)
    1 Honolulu Honolulu 337 256 347 884 3,2 %

    Principales villes

    Démographie

    Population

    Densités de population en 2010 (en mille carré).
    Historique des recensements
    Ann. Pop.    
    1900154 001
    1910191 874 +24,59%
    1920255 881 +33,36%
    1930368 300 +43,93%
    1940422 770 +14,79%
    1950499 794 +18,22%
    1960632 772 +26,61%
    1970769 913 +21,67%
    1980964 691 +25,3%
    19901 108 229 +14,88%
    20001 211 537 +9,32%
    20101 360 301 +12,28%
    Est. 20191 415 872 +4,09%
    Évolution démographique
    1900 1910 1920 1930 1940 1950
    154 001191 874255 881368 300422 770499 794
    1960 1970 1980 1990 2000 2010
    632 772769 913964 6911 108 2291 211 5371 360 301

    Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population d'Hawaï à 1 415 872 habitants au , soit une hausse de 4,09 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 1 360 301 habitants[33]. Depuis 2010, l'État connaît la 15e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.

    Avec 1 360 301 habitants en 2010, Hawaï était le 40e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,44 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé entre les îles d'Oahu et de Molokai[34].

    Avec 81,78 hab./km2 en 2010, Hawaï était le 13e État le plus dense des États-Unis.

    Le taux d'urbains était de 91,9 % et celui de ruraux de 8,1 %. L'État comptait le 5e plus fort taux d'urbains du pays après la Californie (95,0 %), le New Jersey (94,7 %), le Nevada (94,2 %) et le Massachusetts (92,0 %).

    En 2010, le taux de natalité s'élevait à 14,0 [35] (13,6  en 2012[36]) et le taux de mortalité à 7,1 [37] (7,4  en 2012[38]). L'indice de fécondité était de 2,15 enfants par femme[35] (2,10 en 2012[36]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,2 [37] (5,0  en 2012[38]). La population était composée de 22,33 % de personnes de moins de 18 ans, 9,58 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,59 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,15 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,35 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 38,6 ans[39].

    Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 43 753) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 26 544) avec un excédent des naissances (61 617) sur les décès (35 073), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 17 517) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 621) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 6 104)[40].

    Selon des estimations de 2013, 79,6 % des Hawaïens étaient nés dans un État fédéré, dont 54,2 % dans l'État d'Hawaï et 25,4 % dans un autre État (10,3 % dans l'Ouest, 6,5 % dans le Sud, 4,9 % dans le Midwest, 3,8 % dans le Nord-Est), 2,8 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 17,6 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (79,2 % en Asie, 9,3 % en Océanie, 4,5 % en Europe, 4,1 % en Amérique latine, 2,1 % en Amérique du Nord, 0,8 % en Afrique). Parmi ces derniers, 56,7 % étaient naturalisés américain et 43,3 % étaient étrangers[41],[42].

    Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 35 000 immigrés illégaux, soit 2,4 % de la population[43].

    Composition ethno-raciale et origines ancestrales

    Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 38,60 % d'Asiatiques (14,52 % de Philippins, 13,64 % de Japonais, 3,97 % de Chinois, 1,78 % de Coréens, 0,72 % de Viêts), 24,74 % de Blancs, 23,57 % de Métis, 9,96 % d'Océaniens (5,91 % d'Hawaïens, 1,34 % de Samoans), 1,57 % de Noirs, 0,31 % d'Amérindiens et 1,25 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.

    Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux « races » (15,22 %), principalement asiatique et océanienne (5,33 %), blanche et asiatique (4,89 %), blanche et océanienne (2,79 %) et blanche et amérindienne (0,58 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,35 %).

    Les non-hispaniques représentaient 91,12 % de la population avec 37,73 % d'Asiatiques, 22,74 % de Blancs, 19,41 % de Métis, 9,43 % d'Océaniens, 1,46 % de Noirs, 0,21 % d'Amérindiens et 0,14 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 8,88 % de la population, principalement des personnes originaires de Porto Rico (3,24 %), du Mexique (2,60 %) et d'Espagne (0,75 %)[39].

    En 2010, l'État d'Hawaï avait les plus fortes proportions d'Asiatiques et d'Océaniens des États-Unis. A contrario, l'État avait les plus faibles proportions de Blancs et de Blancs non hispaniques ainsi que la 8e plus faible proportion d'Amérindiens et la 10e plus faible proportion de Noirs des États-Unis.

    L'État comptait également le 2e plus grand nombre d'Océaniens (135 422) après la Californie (144 386) et le 6e plus grand nombre d'Asiatiques des États-Unis.

    L'État regroupait à lui seul 25,1 % des Océaniens résidant aux États-Unis.

    À l'instar du Texas (45,33 %), du Nouveau-Mexique (40,49 %) et de la Californie (40,15 %), Hawaï est un État aux minorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population, mais à la différence des trois autres, les Blancs non hispaniques n'ont jamais été majoritaires dans l'État.

    Historique récent de la composition ethno-raciale d'Hawaï (en %)[44],[45]
    1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
    Asiatiques (et Océaniens jusqu'en 1990) 73,33 72,86 65,29 57,68 60,46 61,83 41,59 38,60
    ———Non hispaniques 40,79 37,73
    Blancs 24,52 22,97 31,96 38,79 33,04 33,35 24,28 24,74
    ———Non hispaniques 31,07 31,37 22,87 22,74
    Océaniens 9,37 9,96
    ———Non hispaniques 8,95 9,43
    Noirs 0,06 0,53 0,78 0,99 1,80 2,45 1,82 1,57
    ———Non hispaniques 2,34 1,72 1,46
    Autres 2,09 3,64 1,97 2,54 4,70 2,37 22,94 25,13
    ———Non hispaniques 18,43 19,76
    Hispaniques (toutes races confondues) 7,39 7,34 7,24 8,88

    En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 90,2 %, dont 37,0 % d'Asiatiques, 23,0 % de Blancs, 19,1 % de Métis, 9,0 % d'Océaniens et 2,0 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 9,8 %[46].

    En 2000, les Hawaïens s'identifiaient principalement comme étant d'origine japonaise (24,5 %), philippine (22,8 %), hawaïenne (19,8 %), chinoise (14,0 %), allemande (5,8 %), irlandaise (4,4 %), anglaise (4,3 %), portugaise (4,0 %) et coréenne (3,4 %)[47].

    L'État avait la 3e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise.

    L'État abrite la 36e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 7 280 Juifs en 2013 (1 500 en 1971), soit 0,5 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations d'Honolulu (5 200) et Kahului-Wailuku-Lahaina (1 500)[48].

    En 2010, les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Philippins (37,6 %), Japonais (35,3 %), Chinois (10,5 %) et Coréens (4,6 %)[49].

    L'État avait les plus fortes proportions de Philippins (14,52 %), de Japonais (13,64 %), de Chinois (4,04 %) et de Coréens (1,78 %), la 2e plus forte proportion de Thaïs (0,15 %), la 4e plus forte proportion de Viêts (0,72 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de Laotiens (0,14 %).

    L'État comptait également les 2e plus grands nombres de Philippins (197 497) et de Japonais (185 502).

    L'État regroupait 24,3 % des Japonais et 7,7 % des Philippins résidant aux États-Unis.

    Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Hawaïens (59,3 %), Samoans (13,5 %), Marshallais (4,7 %) et Tongiens (3,6 %)[50].

    Les Hispaniques étaient principalement originaires de Porto Rico (36,5 %), du Mexique (29,3 %) et d'Espagne (8,5 %)[51]. Composée à 46,9 % de Métis, 22,6 % de Blancs, 9,8 % d'Asiatiques, 6,0 % d'Océaniens, 1,3 % de Noirs, 1,1 % d'Amérindiens et 12,5 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 32,2 % des Amérindiens, 17,7 % des Métis, 8,1 % des Blancs, 7,1 % des Noirs, 5,3 % des Océaniens, 2,2 % des Asiatiques et 88,9 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.

    L'État avait la 3e plus forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,75 %) et la 7e plus forte proportion de personnes originaires de Porto Rico (3,24 %).

    Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (64,6 %), principalement asiatique et océanienne (22,6 %), blanche et asiatique (20,7 %) et blanche et océanienne (11,8 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (35,4 %)[52].

    Religions

    L'église catholique St. Augustine situé à Waikiki.
    Composition religieuse en % en 2014[53]
    Religion Hawaï États-Unis
    Protestantisme évangélique 25 25,4
    Catholicisme 20 20,8
    Non affiliés 20 15,8
    Protestantisme traditionnel 11 14,7
    Bouddhisme 8 0,7
    Agnosticisme 5 4,0
    Mormons 3 1,6
    Églises afro-américaines 2 6,5
    Athéisme 2 3,1
    Autres 4 7,4

    Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 30 % des habitants d'Hawaï se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 26 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 44 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[54].

    Langues

    Langue parlée à la maison par la population âgée de plus de 5 ans[55],[56],[57],[58]
    Langue 1980 1990 2000 2010 2016
    Anglais 74,21 % 75,18 % 74,98 % 76,04 % 76,09 %
    Japonais 9,04 % 6,78 % 4,58 % 3,70 % 3,13 %
    Tagalog 7,51 % 5,39 % 5,17 % 4,24 % 2,79 %
    Ilocano 2,56 % 3,77 % 3,81 % 4,26 %
    Chinois 2,26 % 2,48 % 2,31 % 2,22 % 2,18 %
    Coréen 1,04 % 1,43 % 1,46 % 1,39 % 1,30 %
    Espagnol 1,34 % 1,34 % 1,66 % 1,88 % 1,87 %
    Vietnamien 0,31 % 0,45 % 0,66 % 0,68 % 0,67 %
    Samoan 4,30 % 0,92 % 0,93 % 0,90 % 0,86 %
    Hawaïen 0,86 % 1,58 % 1,41 % 1,50 %
    Chuuk 2,61 % 2,90 % 3,75 % 4,78 %
    Autres

    D'après l'article XV de la Constitution de l'État d'Hawaï, les deux langues officielles depuis 1978 sont l'anglais et l'hawaïen. Il est donc un des deux États sur 50 ayant plus d'une langue officielle (en 2014 l'Alaska a officialisé ses vingt langues amérindiennes en plus de l'anglais)[59]. Bien que l'hawaïen soit menacé d'extinction, il est enseigné et des mesures de protection sont en place[60]. L'hawaïen, appelé ‘Ōlelo Hawai‘i (langue d'Hawaï), est la langue autochtone, une langue polynésienne de la famille austronésienne étroitement reliée au marquisien, proche du tahitien et du maori[61]. Au recensement de 1970, quelque 17 000 insulaires avaient indiqué que l'hawaïen était encore la langue parlée au foyer lorsqu'ils étaient enfants. En 1990, ils étaient moins de 1 000. Aujourd’hui, seules les personnes âgées de plus de 60 ans et les habitants de l’île Niihau (230 personnes) parlent encore l'hawaïen. L'île de Niihau est une propriété privée dont les propriétaires n'admettent que les habitants de l'île, les anciens résidents et les descendants des ancêtres hawaïens ; les insulaires y parlent une variante dialectale de l’hawaïen.

    D'après le recensement des États-Unis de 2000, 73,4 % des Hawaïens de plus de 5 ans parlent l'anglais comme langue maternelle[62]. Ce sont, dans l'ordre, l'île d'Oahu, puis celle d'Hawaï, suivies des îles Molokai, Lanai, Kahoolawe et Maui, qui sont les plus anglicisées. Les îles situées au nord-ouest (Niihau, Kauai) comptent moins (ou pas) d'anglophones. L'île d'Oahu est celle qui compte aussi le plus grand nombre de langues immigrantes, notamment le chinois et le japonais.

    Les autres langues sont, outre les langues polynésiennes (7,9 %), le filipino (5,7 %), le japonais (4,9 %), le chinois (2,9 %), l'espagnol (1,6 %) et le coréen (1,6 %). Les Hawaïens qui utilisent encore ces langues immigrantes sont ceux de la première et de la deuxième génération ; ceux de la troisième génération ont généralement abandonné la langue de leurs ancêtres. Selon le contexte, les Kamaaina (ceux de n'importe quelle origine qui sont nés et élevés à Hawaï) parlent soit un anglais qui ressemble à celui des autres citoyens américains, soit le Hawaiian Pidgin, créole basé sur l'anglais et comportant des emprunts à l'hawaïen comme aux nombreuses langues parlées par des vagues successives d'immigrants.

    L'anglais et l'hawaïen sont les deux langues officielles de l'État depuis 1978.

    Présence militaire

    La base navale de Pearl Harbor, près de Honolulu occupe le quart du territoire de l'île d'Oahu. Il s'agit de la plus importante base militaire américaine[63],[64].

    Politique

    Équilibre partisans à Hawaï en 2019
    Gouvernement d'Hawaï Législature d'État Congrès fédéral
    Gouverneur Lieutenant-gouverneur Procureur général Chambre des représentants Sénat Chambre des représentants Sénat
    David Ige (D) Josh Green (D) Clare E. Connors (D) D : 46, R : 5 D : 24, R :1 D : 2 D : 2

    Élections présidentielles

    Hawaï est un État de tradition démocrate. Il participe aux élections présidentielles depuis 1960 mais seuls Richard Nixon en 1972 et Ronald Reagan en 1984 ont emporté l'État pour le compte des républicains. Lors de l’élection présidentielle de 2004, le candidat démocrate John Kerry l'emporte avec 54,01 % des voix contre 45,26 % au président sortant et candidat républicain George W. Bush.

    Lors de l'élection de 2016, le républicain Donald Trump n'obtient que 30 % des voix à Hawaï face à son adversaire démocrate, Hillary Clinton, obtient 62,2 % des voix[65].

    Représentation fédérale

    Au niveau fédéral, les deux sénateurs de l'Union sont les démocrates Brian Schatz et Mazie Hirono et à la Chambre des représentants l'État est représenté par deux élus démocrates Tulsi Gabbard et Colleen Hanabusa.

    Politique locale

    David Ige, gouverneur depuis 2014.

    Gouverneur

    Au niveau local, le gouverneur de l'État est le démocrate David Ige depuis le .

    Le capitole de l'État d'Hawaï.

    Législature

    Pour la législature 2016-2018, la Chambre des représentants comprend 51 sièges dont 46 élus démocrates et 5 élus républicains et le Sénat, 25 membres, tous démocrates.

    Vie politique

    Au niveau fédéral, Hawaii devient le , le premier État américain à contester en justice le nouveau décret migratoire du président Donald Trump, qui interdit l’entrée des États-Unis aux ressortissants de six pays majoritairement musulmans[66].

    Économie

    Le tourisme représente un des principaux revenus de l’archipel avec 10 milliards de dollars en termes de revenu de tourisme à chaque année[63],[64].

    L'agriculture occupe aussi une place importante. En effet Hawaï est le premier producteur mondial d'ananas et de papaye[63],[64]. Hawaï est aussi le deuxième producteur mondial de sucre de canne[63],[64].

    Il faut aussi noter la présence d'autres cultures comme celle du café (seul état américain à en cultiver) et de l'élevage sur le territoire[63],[64].

    Culture

    Panorama depuis Lanikai Beach sur l'île d'Oahu.

    La culture d'Hawaï est réputée pour la danse traditionnelle polynésienne nommée hula. Ce type de danse permet aux Hawaïens de partager et de préserver leur culture. Il est possible de voir ce type de danse un peu partout sur les îles. D'ailleurs, plusieurs hôtels proposent des forfaits souper-spectacle[67]. Un certain nombre de peintres sont originaires de l'archipel, à l'instar de Mabel Alvarez, George Miyasaki (en) ou John Chin Young (en), tandis que d'autres s'y sont installés : Jules Tavernier, Jean Charlot et Kosta Kulundzic, par exemple.

    Musique

    La musique hawaïenne a une influence indiscutable dans la musique moderne. Elle utilise dès les années 1930 les premières guitares électriques, telles que la frying pan guitar, par exemple. Le musicien Sol Hoopii, par ailleurs est l'un des guitaristes qui aura le plus influencé des artistes tels qu'Elvis Presley, Mark Knopfler ou encore David Gilmour.

    La musique hawaiienne est considérée comme l'une des musiques américaines les plus importantes qui aura été la racine de toutes les autres, qu'il s'agisse du blues, du rock ou de la country [68].

    Spiritualité

    Hoʻoponopono est un procédé psycho-spirituel de réconciliation et de pardon mutuel des anciens Hawaïens : une voie de résolution des conflits et d'absolution, mais aussi une philosophie et un art de vivre. Traditionnellement Hoʻoponopono était fait par un(e) Kahuna lapaʻau (prêtre(sse) guérisseur(se)) et la plupart du temps avec des groupes familiaux pour guérir les maladies physiques et mentales. Les versions modernes sont conçues de façon que chacun puisse le faire seul, individuellement.

    Surf

    Le surf est une pratique traditionnelle d'Hawaï qui a connu un renouveau populaire à partir du milieu du XXe siècle. Ce sport s'est depuis répandu de par le monde, mais reste très pratiqué dans l'archipel.

    À Peahi, île de Maui, dans le nord l'île, se produit en cas de forte houle la déferlante de Jaws (littéralement « les mâchoires » en anglais mais également le titre original du film Les Dents de la mer). Cette vague géante, une des plus grosses du globe, atteint parfois 25 mètres de haut. Elle a été popularisée par Laird Hamilton, Dave Kalama (en), Darrick Doerner (en), Gerry López et Basile Commarieu entre autres.

    En , Laird Hamilton surfa la vague la plus haute jamais surfée (à l'époque), de 26 mètres de haut, déferlant à une vitesse impressionnante et formant un mur d'eau gigantesque, pour ensuite se transformer en tourbillon de mousse et d'écume géant. Jack Johnson, aujourd'hui connu pour ses chansons, est originaire de l'île d'Oahu et a commencé sa carrière dans le monde du surf. Il a été plusieurs fois récompensé pour ses films comme Thicker Than Water ou A Brokedawn Melody.

    Gastronomie

    Le loco moco est un plat typique d'Hawaï.

    De nombreuses influences culturelles font partie de la cuisine hawaïenne : coréenne, portugaise, chinoise, japonaise, philippine. Par contre, une gastronomie locale est présente dans l'État. Ainsi on retrouve par exemple le loco moco, le déjeuner local dans les mœurs alimentaires de l'État. Enfin on retrouve des particularités locales comme le jambon épicé appelé commercialement Spam[69].

    Télévision et cinéma

    Hawaï est connue pour être le lieu de tournage des séries Hawaï police d'État et son remake Hawaii 5-0, mais aussi Magnum et LOST.

    Le nom du premier monarque du royaume unifié d’Hawaï, Kamehameha Ier, inspira notamment l'auteur de Dragon Ball.

    Le film Battleship fut tourné sur la côte d'une des îles hawaïennes.

    L'action du film The Descendants, avec George Clooney, se déroule à Hawaï.

    Le film Pearl Harbor retrace l'attaque japonaise du 7 décembre 1941 du port militaire de l'île d'Oahu.

    Des segments du film Kong: Skull Island ont été tournés à Kulaoa Ranch. Il en va de même pour les scènes extérieures de Jurassic Park.

    L'archipel d'Hawaï a également inspiré la région d'Alola (dont le nom dérive du mot aloha) où se déroulent les jeux vidéo Pokémon Soleil et Lune et Pokémon Ultra-Soleil et Ultra-Lune.

    Littérature

    Anthropologie

    • Lilikalā Kameʻeleihiwa (en) (ou Lilikalā L. Dorton), universitaire, historienne, cinéaste

    Sport

    En 1977, la Team Hawaii, une équipe professionnelle de soccer au sein de la North American Soccer League joue sur l'île. Toutefois, du fait des coûts importants et de la distance avec le continent l'équipe s'arrête au bout d'une saison[70].

    Notes et références

    1. (en) « U.S. Census Bureau QuickFacts: Hawaii; United States », sur census.gov (consulté le ).
    2. Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    3. Prononciation en hawaïen retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    4. Prononciation en anglais américain retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    5. (en) « Hawai'i Facts & Figures » [PDF], sur hawaii.gov.
    6. Christian Huetz de Lemps, Le Paradis de l'Amérique, Hawaï, de James Cook à Barack Obama, Paris, Vendémiaire, , 432 p. (ISBN 978-2-36358-274-4).
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    8. (en-US) « Hawaii Black Sand Beaches », sur ArrestedWorld, (consulté le )
    9. Voir p. 19 in The gifts of civilization : germs and genocide in Hawaii, Oswald A. Bushnell, University of Hawaii Press, 1993
    10. (en) William Drake Westervelt, Hawaiian Historical Legends, Forgotten Books, , p. 57-59.
    11. Jacques Amalric, « Comment les Etats-Unis sont devenus la première puissance asiatique », sur Le Monde diplomatique, .
    12. (en) William Russ, The Hawaiian Revolution (1893-94), Selinsgrove Pa. London, Susquehanna University Press Associated University Presses, , 372 p. (ISBN 978-0-945636-43-4 et 978-0-9456-3653-3, OCLC 24846595), p. 350.
    13. Zev Borow, « Haole go home ! Petite geste du mouvement sécessionniste hawaïen », in Des nouvelles de McSweeney's, éditions Gallimard/Folio, 2008, p. 127-154.
    14. Francis A. Boyle, « The restoration of the Independant nation of Hawaii under international law », in St Thomas Law Review 7 (1994-1995), ppes 727-738
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    17. Théories sur la citoyenneté de Barack Obama.
    18. Armand Hage, « L'américanisation forcée d'Hawaii », dans Armand Hage et Jean-Yves Fabron, Mondes océaniens, études en l'honneur de Paul Deckker, Paris, L'harmattan, , 283-292 p. (ISBN 9782296113039).
    19. (en) World Climate, « Honolulu HI, USA Pacific Islands:Climate, Global Warming, and Daylight Charts and Data » (consulté le ).
    20. « Quatre grands singes sur six sont à un pas de l’extinction, selon la Liste rouge de l’UICN », sur iucn.org, .
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    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    • Ananas, film sur la colonisation par les fruitiers.
    • James A. Michener qui a écrit une histoire romancée de l'archipel.
    • Témoignages polynésiens anciens sur Hawaï : Samuel Kamakau, John Papa I'i (1959), David Malo (1903)
    • Littérature hawaïenne (en)
    • Livres sur Hawaï (en)
    • Tourisme à Hawaï (en)

    Liens externes

    • Portail d’Hawaï
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