Bagadatès

Bagadatès, Bagadatis, Bagadate, Bagarat ou Magadatès selon les sources, est un général du roi Tigrane II d'Arménie du Ier siècle av. J.-C., cité par Appien dans son Histoire romaine. Son appartenance à la dynastie des Bagratides est discutée.

Général de Tigrane II

Ce personnage est mentionné par Appien dans sa « Guerre syrienne » (§ 46), dans le cadre des conquêtes de Tigrane II d'Arménie sur les Séleucides : Bagadatès (Βαγαδάτης, ou, selon une forme corrompue, Magadatès, Μαγαδάτης, ou encore Bagarat[1], rendu arménien de l'iranien *bagadāta, « don de dieu »[2]) est stratège et commandant des troupes arméniennes en Syrie et est installé comme vice-roi[3] ayant juridiction sur la Syrie, la Phénicie et la Cilicie[4]. De 83 à 69 av. J.-C.[5], il y fait le lien, en l'absence du roi des rois arménien, entre celui-ci et les poleis, en voyant ses pouvoirs limités par ceux de ces dernières[3]. Il est par ailleurs « pose-couronne » (t'agadir[6]), détenant le droit exclusif de couronner le roi[7].

Ancêtre des Bagratides ?

L'appartenance de ce Bagadatès à la dynastie bagratide est discutée. Ainsi, si Cyrille Toumanoff note en 1963 que cette appartenance est généralement acceptée par les spécialistes[1], il écrit en 1988 qu'il « semble avoir été le premier membre connu de cette maison », ajoutant qu'« il n'est pas impossible » que le patronyme principal de la famille (Bagrat) ainsi que la légende de ses origines hébraïques soient liés au souvenir de cet ancêtre[5]. Robert H. Hewsen affirme quant à lui que Bagadatès est le premier membre connu de cette famille[7]. Par contre, Marie-Louise Chaumont et Giusto Traina estiment qu'« on a eu tort [d'en] faire l'ancêtre de la famille des Bagratides »[4].

Notes et références

  1. Toumanoff 1963, p. 320.
  2. Toumanoff 1963, p. 318.
  3. Manasserian 1996, p. 35.
  4. Chaumont et Traina 2007, p. 122.
  5. Toumanoff 1988, 1er §.
  6. Garsoïan 2004, p. 78.
  7. Hewsen 2001, p. 94.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Appien, Histoire romaine, « Guerre syrienne ».
  • Marie-Louise Chaumont et Giusto Traina, « Les Arméniens entre l'Iran et le monde gréco-romain (Ve siècle av. J.-C.-vers 300 ap. J.-C.) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 101-162.
  • (en) Robert H. Hewsen, Armenia: A historical Atlas, Chicago et Londres, The University of Chicago Press, (ISBN 0-226-33228-4).
  • Rouben Manasserian, « L'Arménie et le Proche-Orient hellénistique au temps de Tigrane le Grand », dans Raymond Haroutioun Kévorkian (dir.), Arménie, entre Orient et Occident, Paris, Bibliothèque nationale de France, (ISBN 978-2717719673), p. 32-37.
  • (en) Nina Garsoïan, « The Aršakuni Dynasty (A.D. 12-[180?]-428) », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times, vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (1re éd. 1997) (ISBN 978-1-4039-6421-2), p. 63-94.
  • (en) Cyrille Toumanoff, Studies in Christian Caucasian History, Georgetown, Georgetown University Press, , partie III, « The Orontids of Armenia », p. 277-354.
  • (en) Cyrille Toumanoff, « Bagratids », Encyclopædia Iranica, (lire en ligne).
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, .
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