Baidu Baike

Baidu Baike (chinois simplifié : 百度百科 ; pinyin : Bǎidù bǎikē) est une encyclopédie en ligne chinoise, lancée en , commerciale et hébergée par le moteur de recherche Baidu.


Logo de Baidu Baike.

Adresse baike.baidu.com
Commercial  Oui
Type de site Encyclopédie en ligne
Langue Chinoise
Inscription Gratuite
Nombre d'inscrits 6 900 000 (novembre 2019)
Siège social Beijing
Chine
Propriétaire Baidu
Créé par Robin Li
Lancement 2006
État actuel En activité

En , elle comptait plus de 16 millions d'articles et près de 7 millions de contributeurs. Très populaire en Chine, avec plus de 130 millions de visiteurs par jour, elle est l'un des deux plus important wiki chinois — avec Baike.com. Le site fait cependant face à des critiques, autour d'accusations de plagiat et d'auto-censure principalement.

Histoire

Un évènement pour les 5 ans de l'encyclopédie, en 2011.

Baidu Baike est fondée par Robin Li en , à la suite de la décision du gouvernement chinois de censurer Wikipédia en 2005[1],[2]. Environ 20 jours après son lancement, elle comptait approximativement 300 000 utilisateurs enregistrés et 100 000 articles, dépassant ainsi le nombre d'entrées de Wikipédia en chinois de l'époque[3].

Lors d'une recherche effectuée sur Baidu, si un article correspondant sur Baidu Baike existe, il sera automatiquement placé dans les premiers résultats — ce qui a valu un dépôt de plainte de la part de Baike.com à l'encontre de la société en , qui estimait cette situation comme relevant d'un abus de position dominante[4],[5].

En , elle comptait plus de 16 millions d'articles et plus de 6,9 millions de contributeurs[1], et en , elle attirait environ 130 millions de visiteurs quotidiens[6].

Fonctionnement

Baidu Baike se base sur un système similaire à celui de Baike.com, c'est-à-dire que les contributeurs gagnent des points au fur et à mesure de leurs modifications qui enrichissent l'encyclopédie et peuvent dépenser ces points afin d'acquérir des produits commercialisés par l'entreprise, tels que des livres, des appareils ménagers ou des ordinateurs[7]. En outre, la communauté de Baidu Baike est organisée en trois groupes : le premier consiste en approximativement 340 contributeurs qui sont directement dirigés par Baidu ; le deuxième est constitué d'étudiants, et le dernier groupe est composé d'à peu près 2 500 membres, parmi lesquels des experts et de professeurs universitaires[1]. Les internautes qui souhaitent modifier les pages doivent au préalable avoir créé un compte en renseignant leur nom réel, et les versions modifiées ne deviennent visibles publiquement qu'après que leur contenu a été vérifié et approuvé manuellement par un administrateur du site[8].

Critiques

Violation de la propriété intellectuelle

Les articles de Baidu Baike sont soumis à des droits d'auteur qui empêchent la réutilisation du contenu. Toutefois, Florence Devouard, alors présidente de la Wikimedia Foundation, déclare publiquement en 2007 que Baidu Baike utilise du contenu provenant de Wikipédia sans en respecter les conditions de réutilisation[8]. Elle explique également que cette violation « pourrait être la plus grande violation du droit d'auteur que nous avons » et que le site chinois « ne respecte pas du tout la licence ». En conséquent, la fondation Wikimédia demande publiquement à la filiale de Baidu de créditer les auteurs des articles copiés, sans pour autant engager de procédure judiciaire. Pan Haidong (en), fondateur de Baike.com, remarque également des violations du droit d'auteur[8].

Censure des articles

Afin de respecter la juridiction mise en place par le gouvernement chinois, Baidu Baike censure certains articles et contenus de l'encyclopédie afin de correspondre aux lois chinoises sur la régulation d'Internet (en)[9],[10]. Cette censure a entraîné plusieurs critiques[10],[11],[12].

En matière de politique éditoriale, Baidu Baike définit différentes règles à respecter concernant les articles. Sont bannis les contenus ayant l'une des sept caractéristiques suivantes : « violents, pornographiques ou « non civilisés »[C 1], publicitaires, réactionnaires, agressifs, contraires à l'éthique, ou vandales ». L'encyclopédie fournit des précisions pour chacune de ces catégories. Par exemple, sont explicitement considérées comme « pornographiques » les descriptions détaillées d'organes sexuels ou de psychologie sexuelle, comme « réactionnaires » les critiques contre les institutions[C 2] ou les responsables politiques[C 3], ainsi que la propagande pour les organisations sectaires[C 4]. Sont considérés comme « contraires à l'éthique » les propos donnant une vision négative ou « décadente » de la vie[C 5], de même que ceux incitant au suicide, à la haine contre les groupes vulnérables, à l'inceste, à l'adultère ou à l'amour entre un professeur et un élève.[réf. nécessaire]

Notes et références

Expressions en chinois

  1. 不文明
  2. 恶意评价国家现行制度
  3. 攻击政府机构与政府官员
  4. 宣传迷信活动和邪教组织
  5. 宣扬颓废、消极的人生观

Références

  1. (en) Jane Zhang, « How Baidu built an encyclopedia with 16 times more Chinese entries than Wikipedia », sur South China Morning Post, (consulté le )
  2. Shariza Baranyanka, « Baidu, l'anti-Google : comment Robin Li a créé un monopole chinois », sur Numerama, (consulté le )
  3. (es) « Baidu desafía a la Wikipedia en China con su nueva enciclopedia 'on line' », sur El Mundo, (consulté le )
  4. (zh) « 互动百科诉百度 “垄断” », sur Internet Archive, (consulté le )
  5. (en) Yang Yang, « China's "Wikipedia" Submits Complaint about Baidu », sur The Economic Observer, (consulté le )
  6. (en) Wei Sheng, « Bytedance quickens search engine push with rebranded wiki », sur TechNode, (consulté le )
  7. Geneviève Fournier, « Baidu Baike, plus performant que Wikipedia ? », sur Siècle Digital, (consulté le )
  8. (en) Dan Nystedt, « Baidu May Be Worst Wikipedia Copyright Violator », sur PC World, (consulté le )
  9. (en) Catalin Cimpanu, « China's cybersecurity law update lets state agencies 'pen-test' local companies », sur ZDNet, (consulté le )
  10. (en) Eva Woo, « Baidu's Censored Answer to Wikipedia », Bloomberg, (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Jason Q. Ng, « Who’s the Boss? The difficulties of identifying censorship in an environment with distributed oversight », sur The Citizen Lab, (consulté le )
  12. (en) Han-Teng Liao, « How do Baidu Baike and Chinese Wikipedia filter contribution? a case study of network gatekeeping. », WikiSym '13: Proceedings of the 9th International Symposium on Open Collaboration, (ISBN 978-1-4503-1852-5, DOI 10.1145/2491055.2491082, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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