Bangor (Morbihan)
Bangor [bɑ̃gɔʁ] est une commune française, située sur l'île de Belle-Île-en-Mer, dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Pour les articles homonymes, voir Bangor.
Bangor | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Lorient |
Intercommunalité | Communauté de communes de Belle-Île-en-Mer |
Maire Mandat |
Annaïck Huchet 2020-2026 |
Code postal | 56360 |
Code commune | 56009 |
Démographie | |
Gentilé | Bangorins |
Population municipale |
1 012 hab. (2019 ) |
Densité | 40 hab./km2 |
Population agglomération |
5 158 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 18′ 57″ nord, 3° 11′ 14″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 58 m |
Superficie | 25,54 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Quiberon |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | bangor.fr |
Géographie
Situation
Bangor est une des quatre communes de Belle-Île-en-Mer, dont le territoire s'étend sur la côte sud-ouest exposée aux vents dominants, tandis que le bourg chef-lieu est situé presque au centre géographique de l'île. Bangor possède les sites les plus sauvages de Belle-Île.
Communes limitrophes
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1930 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après. La température moyenne annuelle évolue de 12,3 °C pour 1981-2010[8] à 12,4 °C pour 1991-2020[9].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 6 | 5,5 | 6,9 | 8 | 10,9 | 13,3 | 15,1 | 15,3 | 13,9 | 12 | 8,9 | 6,7 | 10,2 |
Température moyenne (°C) | 7,9 | 7,5 | 9,1 | 10,7 | 13,6 | 16,2 | 18,1 | 18,3 | 16,8 | 14,2 | 10,9 | 8,6 | 12,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,7 | 9,5 | 11,4 | 13,4 | 16,4 | 19,1 | 21,1 | 21,4 | 19,7 | 16,3 | 12,9 | 10,6 | 15,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−10 20.01.1963 |
−8,4 03.02.1956 |
−4,8 07.03.1971 |
−1,6 12.04.1986 |
3 07.05.1997 |
5,4 01.06.1962 |
8,2 23.07.1954 |
7,4 31.08.1986 |
6,6 27.09.1943 |
2 30.10.1997 |
−3,4 20.11.1985 |
−6,2 26.12.1962 |
−10 1963 |
Record de chaleur (°C) date du record |
14,5 13.01.1993 |
16,2 25.02.19 |
21,5 28.03.12 |
25 24.04.1984 |
28,2 25.05.12 |
34,8 28.06.1976 |
33,8 11.07.1949 |
33,4 04.08.03 |
30,8 06.09.21 |
24,8 01.10.1997 |
19,2 05.11.1971 |
16,1 30.12.15 |
34,8 1976 |
Précipitations (mm) | 82 | 60,9 | 54,3 | 50,4 | 52,2 | 32,4 | 38,3 | 33,5 | 56,3 | 77,7 | 78,4 | 85 | 701,4 |
Urbanisme
Typologie
Bangor est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[10],[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[16],[17].
En 2020, 61,9 % des logements de Bangor étaient, selon l'INSEE, des résidences secondaires[18].
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,0 % | 26 |
Aéroports | 1,0 % | 26 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 15,4 % | 396 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 28,3 % | 726 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 28,6 % | 733 |
Pelouses et pâturages naturels | 2,1 % | 53 |
Landes et broussailles | 22,2 % | 571 |
Mers et océans | 1,3 % | 34 |
Source : Corine Land Cover[19] |
Toponymie
Bangor, selon Léon Fleuriot et Hervé Abalain, serait formé du radical Ban signifiant « supérieur, suprême » et Gor « troupe ». Il est usuellement donné le sens de « monastère » à Bangor[Note 5],[20].
La commune tire son nom de celui d'une abbaye de Bangor d'Irlande ou du Pays de Galles d'où sont venus les premiers moines installés sur l'île au VIIe siècle pour y fonder un prieuré[réf. nécessaire].
Histoire
Préhistoire
La commune était bien occupée dès la préhistoire comme en témoigne un menhir : la Pierre Sainte Anne.
Moyen Âge
Le prieuré de Bangor a été pendant dix siècles le chef-lieu de l'île. Il a été fondé par des moines bénédictins venus coloniser et repeupler l'île à partir du VIIe siècle ; on ne sait pas s'il s'agit de l'abbaye de Bangor en Irlande d'où l'on sait que des moines comme saint Colomban sont venus évangéliser l'Armorique, ou du Monastère de Bangor-Fawr, fondé au Pays de Galles vers 545 sur le détroit de Menai.
La colonisation a consisté à diviser l'Île en quatre paroisses dont Bangor occupe le milieu, et chaque paroisse en petits domaines concédés aux familles résiduelles de l'île ou aux colons que les moines font venir de Bretagne.
Au IXe siècle, l'île est dévastée par les Vikings, et le prieuré est placé sous la protection séculaire des comtes de Cornouaille (en Bretagne armoricaine). En 1029, le comte de Cornouaille Alain Canhiart confie l’île à l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé qu’il vient de fonder. Celle-ci relevant directement du pape, Belle-Île bénéficie d'une immunité qui ne la fait relever ni de l’évêché de Vannes, ni du duché de Bretagne. L'administration de l’île est déléguée à un prévôt de l'abbaye qui dispose du pouvoir temporel (droit de basse, moyenne et haute justice qui s’exerce tantôt à Belle-Île tantôt à Quimperlé), puis uniquement à Quimperlé à partir de 1408.
Un autre comte de Cornouaille confie l'île aux Bénédictins de Redon qui parviennent à en prendre possession après de longues contestations de l'abbé de Quimperlé. Le prieuré reste au même endroit que celui de leurs prédécesseurs (à l'emplacement actuel du camping municipal de Bangor) et ils construisent à Palais un fort qui deviendra par la suite la capitale de l'île à la place de Bangor.
Belle-Île reste sous le gouvernement des moines jusqu'au XVIe siècle, époque où les attaques incessantes des pirates les obligent à résigner leur seigneurie dans les mains du roi, ou plutôt à la régente Catherine de Médicis qui inféode l'île aux Gondi, alors titulaires du duché de Retz. Mais les terres restent sous le régime de maimorte jusqu'à l'afféagement de la fin du XVIIIe siècle.
Situé à Bangor, sur la côte ouest de Belle-Île, le phare de Goulphar entre en service en 1836.
Le sémaphore du Talut est mis en service en 1862[21].
L'aérodrome de Belle-Île situé sur le territoire communal a été inauguré en 1954.
Politique et administration
Administration municipale
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25]. En 2019, la commune comptait 1 012 habitants[Note 6], en augmentation de 5,75 % par rapport à 2013 (Morbihan : +2,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). |
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
- Le grand phare : situé sur la commune de Bangor, c'est l'un des plus puissants phares des côtes françaises. Construit de 1826 à 1833, il est mis en service en 1835, c'est une construction en granit de 47 m qui culmine à 84 m au-dessus du niveau de la mer. Son faisceau lumineux passe à la cadence de 3 et 7 secondes. Grâce au système optique actuel, il est visible à 28 milles.
- Un menhir : la Pierre Sainte Anne.
- les aiguilles de Port-Coton.
- la station radar de Port-Coton.
Bangor dans les beaux-arts
Des peintres ont représenté des paysages de la commune. Parmi les plus connus :
- Henry Moret : Goulpher (pour Goulphar), 1895 ou 1896, Paris, musée d'Orsay ;
- Claude Monet.
- Claude Monet : Grotte de Port-Domois (1886),
Personnalités liées à la commune
- Le peintre australien John Peter Russell, arrivé à Belle-Île-en-Mer en 1883. Il séjournera d'abord dans un gîte loué à Envag avant de faire construire un manoir, surnommé le « château de l'Anglais » à Goulphar.
- Le peintre Claude Monet séjourna au village de Kervilahouen.
- Le critique d'art Anatole Jakovsky achète en 1949 une maison de vacances au n°3 rue Clérain de Bangor, où il séjournera jusqu’à sa mort en 1983.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- « Architecture de Bangor », base Mérimée, ministère français de la Culture
- Bangor sur le site de l'Institut géographique national
- Bangor sur le site de l'Insee
- Bangor en cartes postales anciennes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Cette érymologie reprend celle de Léon Fleuriot suivi par Hervé Abalain (Les noms de lieux bretons. Universels Gisserot. 2000.), ainsi que celle, en anglais, de A.D. Mills - Dictionary of British Place-names. Oxford University Press. 1991, 2003.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Fiche du Poste 56009001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Station météorologique de Vannes-Séné - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Vannes-Séné - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- Martin Vaugoude, « Limiter les résidences secondaires : le sujet qui divise la Bretagne. », sur https://www.letelegramme.fr, (consulté le ).
- « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
- Hervé Abalain : Les noms de lieux bretons - Universels Gisserot. 2000 - Page 55.
- Office de tourisme de Belle-Île-en-Mer, Les Sémaphores de Belle-Ile, consulté le 13 septembre 2014.
- « Municipales à Bangor. Annaïck Huchet, élue maire de Bangor », Ouest-France, 29 mars 2014.
- « Bangor. Annaïck Huchet réélue pour un deuxième mandat », sur Maville.com, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Aero-club Belle-Ile Charles Robin.
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