BNP Paribas Fortis
BNP Paribas Fortis est la banque belge du groupe BNP Paribas, principalement active sur le marché des particuliers et des entreprises en Belgique, un des quatre marchés domestiques du groupe.
BNP Paribas Fortis | |
Création | 1999 : création de Fortis Banque |
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Dates clés | 2009 : rachat par BNP Paribas |
Personnages clés | Herman Daems, président du conseil d'administration Maxime Jadot, CEO, président du comité de direction et du comité exécutif[1] |
Forme juridique | Filiale |
Slogan | La banque d'un monde qui change |
Siège social | Montagne du Parc 3, B-1000 Bruxelles Belgique |
Actionnaires | BNP Paribas (99,93 %) |
Activité | Banque |
Société mère | BNP Paribas |
Filiales | BGL |
Effectif | 34 000 dont 19 000 en Belgique |
BCE | 0403199702 |
TVA européenne | BE0403199702 |
Site web | http://www.bnpparibasfortis.com/ |
Fonds propres | 71 millions d'€ |
Chiffre d'affaires | 8 053 millions d’€ +2,1 % |
Résultat net | 1 932 millions d'€ 6,1 % |
Société précédente | Fortis |
Code banque (BIC) | GEBABEBB |
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Les activités de banque de détail sont proposées via les réseaux de Retail & Private Banking (RPB) et de Corporate & Public Banking (CPBB). RPB sert une clientèle variée de particuliers et d'entrepreneurs (indépendants, professions libérales, petites entreprises). C'est aussi un acteur majeur de la banque privée sur le marché belge. CPBB offre aux entreprises, organismes publics et autorités locales belges une gamme complète de services financiers, au niveau local et international.
Corporate & Investment Banking (CIB) offre aux clients belges (entreprises, institutionnels), en Belgique et à l'étranger, l'ensemble des produits CIB du groupe BNP Paribas.
Ancien bras bancaire belge du groupe Fortis, la société a été acquise par BNP Paribas à la suite de la déconfiture de Fortis en 2008.
Historique
Développements depuis l'origine
BNP Paribas Fortis trouve son origine dans des banques belges autrefois regroupées et fusionnées au sein du groupe Fortis.
Ses origines remontent à 1822 lorsque Guillaume Ier des Pays-Bas créa la Société Générale des Pays-Bas pour Favoriser l’Industrie Nationale.
Parmi les banques qui se sont regroupées et ont fusionné pour devenir aujourd'hui BNP Paribas Fortis, on trouve notamment[2]:
En 1822, le roi Guillaume Ier des Pays-Bas crée à Bruxelles la Société Générale des Pays-Bas pour Favoriser l’Industrie Nationale, ancêtre de la Société Générale de Belgique et de la Générale de Banque[3]. En 1865, c'est la naissance de la Caisse générale d'épargne et de retraite (CGER), qui fusionnera avec la Générale de Banque dans les années 1990[4]. En 1919, la Société Nationale de Crédit à l’Industrie (SNCI) est créée. Elle sera acquise par la CGER en 1995[5]. En 1999 : création de Fortis Banque, formée par fusion de la Générale de Banque et de la CGER en Belgique, et de trois banques aux Pays-Bas (Generale Bank, VSD Bank et Mees Pierson)[6].
C'est à la suite de l'acquisition de la Générale de Banque en 1998 que Fortis regroupe ses diverses acquisitions bancaire pour former Fortis Banque en 1999. Elle inclut, à cette époque et jusqu'au démantèlement de Fortis, Fortis Bank Nederland[7].
Crise financière de 2008
En 2008, Fortis était une des groupes financiers qui devaient être pris en charge par l’État luxembourgeois, néerlandais et belge, afin de stabiliser l’économie luxembourgeoise. Ce groupe était une des institutions les plus importantes non seulement de la Benelux mais de l’Europe, du l’urgence de le sauver[8]. La BGL-Fortis faisait partie de ce groupe au Luxembourg et y est adhéré en 2000, par l’offre public de l’ensemble des actions. De plus la BGL représente la troisième banque du Luxembourg qui exerce une grande influence sur l’économie locale du pays. Avant la crise de 2008, les actifs totaux de cette banque s’élevaient à 800 milliards d’Euro[9]. Pourtant dû à la crise bancaire, Fortis perd complétement son équilibre, dû d’abord au rapprochement avec l’ABN Amro en 2007. Ce rapprochement a mené le groupe Fortis a une augmentions de son capital. Pourtant il y a eu des forts doutes envers ces instituions dans le sens qu’ils seraient plus capables de payer leur dette et ainsi les investisseurs ont perdu leur confiance envers leur durabilité. Ainsi les différentes autorités du groupe ont vite décidé qu’il fallait intervenir afin de stopper ce bouleversement entre septembre et décembre de l’année 2008. En septembre 2008, l’État luxembourgeois a investi en forme d’un prêt 2,5 milliard d’Euro dans Fortis[10]. Aux Pays-Bas, l’État néerlandais a repris les opérations de l’institut. L’État belge a cependant décidé de vendre ¾ à BNP Paribas et l’autre ¼ reste attaché au gouvernement belge. La BGL quant à elle, détient encore un tiers au Luxembourg et le reste est aussi gardé par BNP Paribas. Ainsi, BNP Paribas a repris la majorité des parties de Fortis, afin de sauver et de stabiliser les différents pays, dont le Luxembourg, de la crise financière. Le Luxembourg et l’État belge sont ainsi devenu actionnaire de cette banque. Donc, les structures et les activités de la banque et d’assurance de Fortis est géré en Belgique et au Luxembourg[10]. De plus, la banque française a aussi dû intervenir dans la participation de sauvetage et a de ce fait investi environ 11 milliards d’euros[9]. Avec un contrôle de 66%, la BNP Paribas est devenue l’actionnaire majoritaire de la banque BGL en 2009. Même si la participation du gouvernement luxembourgeois a légèrement réduit, il reste un actionnaire assez actif avec 34% du capital[9]. Une intervention des trois pays étaient nécessaires, sachant qu’ils géraient ensemble ce groupe, mais aussi parce que l’actionnariat de ces banques se trouvaient éparpillé dans les pays en question.
Depuis 2008
En 2013, l'appellation commerciale « BNP Paribas Fortis » devient la dénomination sociale de la banque au [11]. Au mois de novembre de la même année, BNP Paribas rachète les 25 % encore détenus par l'État belge dans BNP Paribas Fortis pour 3,25 milliards d'euros[12], réalisant ainsi une plus-value de 900 millions d'euros par rapport à son investissement initial en pleine crise bancaire. En 2013 l’État belge conserve sa participation de 10,3 % dans BNP Paribas[13]. En 2017 l’État belge conserve une participation de 7,74% dans BNP Paribas.[14]
En décembre 2020, Bpost annonce la vente de sa participation de 50 % dans Bpost Banque à BNP Paribas Fortis pour entre 100 et 120 millions d'euros[15],[16]
Politique éthique et rôle dans le parrainage des énergies fossiles
Les opinions divergent sur les actions que BNP Paribas mène dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises. Plusieurs agences de notation extra-financières et ONG indépendantes et professionnelles reconnaissent les progrès et les efforts du groupe dans ce domaine, tandis que d'autres ONG l'accusent de financer des activités nuisibles.
Critiques d'ONG
Selon le réseau d'ONG Fair Finance Guide International (scan des banques), BNP Paribas obtient des résultats médiocres par rapport aux banques examinées en matière de politique éthique[17]. Les critères pris en compte sont le respect des droits de l'homme, les investissements dans l'industrie de l'armement, la réduction des gaz à effet de serre, la conservation de la nature et la transparence.
Un rapport Dirty Profits de 2012 montre que de toutes les banques, la banque a investi le plus dans les entreprises controversées sélectionnées par Dirty Profits, et a donc profité le plus des violations des droits de l'homme et des dommages environnementaux[18].
Une enquête publiée en 2016 a révélé que BNP Paribas est un investisseur majeur dans l'industrie de l'armement et a été mentionné dans le "Hall of Shame" du rapport "Don't Bank on the Bomb"[19]. La banque investit dans des sociétés qui produisent des armes nucléaires.
Le document de 2016 « Des banques zéro fossile pour lutter contre la bulle du carbone» de la Coalition Climat Belge et de Fairfin accuse BNP Paribas d'investir près de 30 milliards dans des sources d'énergie polluantes comme le gaz, le pétrole et le charbon[20].
BNP Paribas était sponsor officiel de la conférence de Paris sur le climat en 2015 (qui visait à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique). Cependant, certaines organisations à but non lucratif parlent de blanchiment écologique parce que la banque elle-même investit des millions d'euros dans l'industrie des combustibles fossiles.[20]
Screening éthique de BNP Paribas
En décembre 2019, BNP Paribas arrive en tête du classement Refinitiv des entreprises responsables de l’indice français SBF120[21], avec un score de 93,6 sur 100. Ce classement se base sur 400 critères différents répartis sur dix thèmes[22], à savoir les droits de l'homme, la communauté, les actionnaires, l'utilisation des ressources, les émissions polluantes, l'innovation, la responsabilité produit, la stratégie RSE, les ressources humaines et le management. Plusieurs agences de notation extra-financières professionnelles indépendantes reconnaissent par ailleurs les progrès et les efforts de BNP Paribas en matière de responsabilité d’entreprise, et notamment le Carbon Disclosure Project (A- en 2018[23]), le FTSE Russell (4,6/5 en 2018), l’ISS-Oekom (C en 2018), le MSCI (A en 2018) ou Vigeo Eiris, qui, avec un score de 70/100 en 2018 situait BNP Paribas à la première place parmi les banques européennes. Il convient toutefois de noter que les classements susmentionnés n'incluent souvent que les grandes banques dans leur classement. Selon Scan des banques, les petites banques en particulier obtiennent un bon score éthique[24].
Engagements et politiques sectorielles
BNP Paribas a signé les ‘Principles for Responsible Banking’[25] et le ‘Collective Commitment to Climate Action’[26] en 2019 pour contribuer à orienter les flux financiers vers une trajectoire bas carbone. Les banques signataires s’engagent à développer des outils permettant l’alignement des portefeuilles de crédit avec les objectifs de l’Accord de Paris en se focalisant prioritairement sur les secteurs très émetteurs de gaz à effet de serre.
Afin de contribuer à l’objectif de limiter le réchauffement climatique en deçà de 2 °C, BNP Paribas a défini de nombreux engagements en faveur de la transition énergétique et de la stabilité du climat[27]. Cependant, selon Scan des banques, la banque continue d'investir dans des sociétés qui extraient du charbon, du pétrole et du gaz, et la banque n'a pas l'intention d'arrêter ces investissements. Par exemple, les entreprises générant jusqu’à 30% de leur production d’électricité par la combustion de charbon peuvent obtenir un emprunt auprès de BNP Paribas. Une entreprise minière peut puiser jusqu’à 50% de ses bénéfices dans les mines de charbon. Entre 2016 et 2018, donc depuis l’accord sur le climat à Paris, BNP Paribas a investi plus de 44 milliards d’euros dans les énergies fossiles. Une investigation du Fair Finance Guide France a révélé que BNP Paribas investit quatre fois plus dans les carburants fossiles que dans l’énergie renouvelable. D’autre part, BNP Paribas fait un pas en avant en publiant les émissions des entreprises qu’elle finance – à la suite d'une modification dans la législation française[28],[29].
BNP Paribas Fortis se conforme aux différentes politiques sectorielles[30] déterminées par le Groupe BNP Paribas et limitant les investissements dans les secteurs de l’huile de palme, de la défense, de l’énergie nucléaire, de la pâte à papier, des centrales à charbon, de l’industrie minière, de l’agriculture, du pétrole et du gaz non conventionnels et du tabac.
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Le Luxembourg face à la crise économique de 2008 » (voir la liste des auteurs sur la page de discussion de l'article).
- Un troisième mandat pour Max Jadot à la tête de BNP Paribas Fortis >.
- « BNP Paribas Fortis | TimeLine », sur mp.bnpparibasfortis.com (consulté le )
- René Brion et Jean-Louis Moreau, La Société Générale de Belgique, 1822-1997, Mercatorfonds,
- Selon le site de L’a.s.b.l. Association pour la valorisation des archives d’entreprises.
- « SNCI: LIPPENS ACCUSE-T-IL LE GOUVERNEMENT DE PARTIALITE? LIENS ENTRE BACOB ET MINISTRES CHRETIENS », sur Le Soir (consulté le )
- Erik Buyst en Kristof Lowijck, De la CGER à Fortis, Roularta Books,
- ce tableau donne un aperçu des fusions et acquisitions ayant mené à Fortis en 1999, avec toutefois quelques imprécisions, puisqu'il place la fusion SNCI-CGER en 1991, ce qui est inexact comme l'indique cet article
- « Le scandale Fortis, une histoire belge », sur La Revue, (consulté le )
- « La place financière luxembourgeoise et la crise financière internationale », dans Études économiques de l'OCDE : Luxembourg, OECD, (ISBN 978-92-64-07734-8, lire en ligne), p. 109–138
- « L'histoire de la banque | BGL BNP Paribas », sur www.bgl.lu (consulté le )
- Décisions de l’Assemblée Générale Extraordinaire de Fortis Banque S.A., .
- (en) « BNP Paribas to buy Belgian Fortis stake for 3.25 billion euro », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- (en) BNP Paribas to buy Belgian Fortis stake for 3.25 billion euro, Reuters, .
- Zone Bourse, « BNP Paribas : l'Etat belge revient à 7,7% des parts. | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
- « BNP Paribas Fortis devient actionnaire à 100% de Bpost Banque », sur RTBF,
- Romain Gueugneau, « BNP Paribas se renforce en Belgique », sur Les Échos,
- « Bankwijzer over BNP Paribas » (consulté le )
- (en) « Dirty Profits - Report on Companies and Financial Institutions Benefiting from Violations of Human Rights », Facing Finance,
- « Hall of Shame », Don't Bank on the Bomb (consulté le )
- Frank Vanaerschot, Des banques zéro fossile pour lutter contre la bulle du carbone, la Coalition Climat belge et de Fairfin (lire en ligne)
- Next Finance, « News - Refinitiv lance le classement des « Bons élèves ESG du SBF120 » », sur Next Finance (consulté le )
- « Environmental, Social and Governance (ESG) Scores from Refinitiv »
- « Rapport financier annuel 2018 »
- (nl) « Ethische kloof tussen kleine en grote banken groeit »,
- (en-GB) « Principles for Responsible Banking – United Nations Environment – Finance Initiative » (consulté le )
- (en-GB) « Collective Commitment to Climate Action – United Nations Environment – Finance Initiative » (consulté le )
- « Les engagements de BNP Paribas pour l'environnement »
- (nl) « Het beleid van BNP Paribas », sur Eerlijke Geldwijzer
- « La politique d'investissement de BNP Paribas », sur Scan des banques
- « Strikte richtlijnen voor de investerings- en financieringsactiviteiten van de bank », sur www.bnpparibasfortis.com (consulté le )
Bibliographie
- René Brion, Jean-Louis Moreau, D’AG à Fortis, 175 ans d’assurance en Belgique, Anvers, Fonds Mercator, 1999.
- Voyez aussi la bibliographie historique sur le site de BNP Paribas : La Société Générale de Belgique, 1822-1997 – La Générale de Banque 1822-1997 – La Générale de Banque 1822-1997. Un défi permanent – La Société Générale de Belgique 1822-1997. Le pouvoir d’un groupe à travers l’histoire.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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