Basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro

La basilique Notre-Dame-de-la-Paix, située à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d'Ivoire⁣⁣, ⁣ est l'une des plus grandes églises catholiques du monde et le plus haut édifice chrétien du monde[1]. Elle est construite par la volonté du premier président du pays, Félix Houphouët-Boigny, en 1983. Son apparence rappelle celle de la basilique Saint-Pierre à Rome. Le recteur de la basilique est Franck Allatin.

Pour les articles homonymes, voir Basilique Notre-Dame, Notre-Dame-de-la-Paix et Notre-Dame.

Basilique
Notre-Dame-de-la-Paix
Présentation
Nom local Basilique Notre-Dame-de-la-Paix
Culte Catholique romain
Type Basilique
Rattachement Saint-Siège
Début de la construction 1986
Fin des travaux 1989
Architecte Pierre Fakhoury
Géographie
Pays Côte d'Ivoire
Ville Yamoussoukro
Coordonnées 6° 48′ 40″ nord, 5° 17′ 49″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire

Le Livre Guinness des records l'a reconnue en 1989 comme l'édifice religieux chrétien le plus large au monde (150 m de largeur contre 115 m pour la basilique Saint-Pierre)[2].

Histoire

La basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro est bâtie sur les plans de l'architecte Pierre Fakhoury[3], choisi par le président Félix Houphouët-Boigny, le , à l'issue d'un concours organisé entre 1984 et 1986.

La basilique est réalisée par 24 entreprises de Côte d'Ivoire et étrangères entre 1986 et 1989. C'est la société Eiffel Construction Métallique qui a réalisé le dôme, le plus grand jamais construit. Le chantier était placé sous le contrôle d'Antoine Cesareo, directeur des grands travaux de la République de Côte d'Ivoire.

Elle est construite à Yamoussoukro, capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire[3].

Le pape Jean-Paul II a consacré la basilique le . Comme condition, il posa la pierre angulaire d'un hôpital à construire près de la basilique[4]. Cet hôpital, dénommé Saint-Joseph de Moscati, dont la construction fut lancée le , a été inauguré en janvier 2014[5].

La gestion de la pastorale à la basilique est assurée par les Pères de la Société de l'Apostolat Catholique, couramment appelés Pères Pallottins.

Le coût total des travaux est estimé à 40 milliards de francs CFA (122 millions d'euros, soit 6 % du budget annuel du pays), ce qui n'a pas manqué de susciter des polémiques. Le président Houphouët-Boigny y a répondu en précisant que l'édifice avait été financé sur sa fortune personnelle[6].

Construction

La première pierre de l'édifice a été posée le et bénie par le pape Jean-Paul II.

La basilique est bâtie sur une surface de cent trente hectares, avec un volume de terrassements de 800 000 m3. Les fondations sont constituées de 156 pieux forés à la bentonite de 1,10 m de diamètre et de trente mètres de profondeur moyenne.

L'esplanade elliptique, en forme de bras ouverts et accueillants, couvre une superficie de 30 000 m2, entourés de 128 colonnes de 21 m de hauteur et 2,20 m de diamètre. Le grand axe fait 275 m contre 60 m pour le petit axe, plancher au niveau 23,90 m. Le plancher est en béton précontraint de 8 800 m2 et de 56 m de portée au niveau 32,90. Le fronton est de m au niveau 34,60. Les sols reluisants de la basilique sont en marbre importé d'Italie, d'Espagne et du Portugal, à raison de 700 000 m2. La sous-face est en staff.

La partie centrale de la basilique culmine à 58 m de hauteur avec cent mètres de diamètre, elle est surmontée d'un dôme de 90 m de diamètre, de soixante mètres de hauteur et d'une lanterne de quarante mètres de hauteur. Le poids total est estimé à 98 000 tonnes pour une hauteur de 158 m.

La basilique peut contenir dix-huit mille personnes dont sept mille assises.

C'est la Société Eiffel à Maizières-les-Metz qui a calculé et dessiné avec l'aide du Bureau d'étude Schaff cette structure tridimensionnelle innovante, formée de sphères pleines avec oreilles soudées en étoiles et de barres en tubes avec chapes dudgeonnées.

Dans la coupole, il a été créé 3 400 m de passerelle en tôle pliée en forme de caniveau ainsi que des escaliers parcourant les passages dans les barres tridi.

Le second niveau et la coupole sont supportés par une triple colonnade de quarante-huit colonnes doriques identiques à celles de l'esplanade, et de douze imposantes colonnes ioniques représentant les douze apôtres, de 30,880 m de hauteur pour trois mètres de diamètre. L'ensemble de ces colonnes est traité en béton architectonique, fait de gravier et de sable local lavés et mélangés. Certaines de ces colonnes intègrent des ascenseurs et des escaliers pour accéder au 1er niveau, d’autres sont équipées d'un système ingénieux de drainage des eaux de pluie. En effet, les eaux de pluie sont recueillies puis acheminées dans des conduits placés à l'intérieur des piliers et déversés dans les lacs par des canalisations souterraines.

Ce sont au total 4 500 ouvriers dont 1 500 Africains qui ont œuvré à la réalisation de ce bâtiment.

Description

Accueil


Le portail du domaine passé, le visiteur est accueilli par des jardins symétriques de style français, inspirés des jardins de Versailles.

Deux statues dorées de la Vierge, placées de part et d'autre d'une allée d'un kilomètre tout en marbre.

On accède à ces espaces par des allées perpendiculaires, ornées de milliers d'arbustes et de fleurs. Pour mieux les apprécier, il est possible de sortir par l'une des vingt-quatre portes qui font communiquer le déambulatoire des apôtres et les larges terrasses qui entourent le tambour.

De ces terrasses, il est possible de visiter des salles d'exposition. L'une d'elles présente la crèche de Bethléem, réalisée en bois par M. Basile, un sculpteur ivoirien. La deuxième salle expose un ensemble de photos, propriété de l'architecte.

Sur l'une des rangées situées non loin de l'autel, on peut voir le siège sur lequel le Président Félix Houphouët-Boigny s'asseyait pour assister à la messe.

Les dossiers des sièges de couleur rouge en bois iroko, outre leur aspect décoratif, vus d'en haut, constituent avec les milliers de petites croix qui ornent les murs au-dessus des vitraux, un ensemble acoustique qui tempère la réverbération. De plus, les sièges diffusent un système de climatisation.

Deux ascenseurs sont intégrés aux colonnes majeures de la basilique. Les autres colonnes, de moindre dimension, abritent des canaux de drainage des eaux de pluie, acheminées vers les lacs artificiels par des conduits souterrains.

La basilique peut accueillir des dizaines de milliers de fidèles sur son parvis et sous les gigantesques colonnes sculptées de son péristyle.

Le dôme

Il fait de l'édifice « la basilique la plus haute au monde ». Il est constitué d'une structure de 7 000 barres d'acier galvanisé (et donc n'a pas de coupole interne).

Le revêtement extérieur est constitué de panneaux de 5 centimètres d'épaisseur, composé d'une tôle externe en aluminium, laquée au four, d'une mousse PVC à cellules fermées et d'une tôle d'aluminium naturel 7/10. L'intérieur, de couleur bleu ciel, est en staff peint de 135 000 m2, posé en spirale, cachant un escalier qui sert de passage pour le personnel de maintenance.

Les vitraux

La basilique de Yamoussoukro possède la plus grande surface de vitraux au monde[7].

Les travaux ont été réalisés en dix-huit mois, à Nanterre, en France, par l'atelier France Vitrail International.

Il s'agit de 8 400 m2[8], dont 1 250 m2 de verrière zénithale, les 12 baies du tambour et les 24 baies entourant le sanctuaire. Les vitraux sont l'œuvre d'une équipe de soixante-dix personnes environ, dirigée par Éric Bonte célèbre maître verrier de la région parisienne et Didier Alliou, célèbre maître verrier Manceau. Ces vitraux ont été réalisés selon la technique traditionnelle : verres antiques, antiques plaqués, sertis au plomb, avec un travail de peinture avec grisailles, émaux, cuits au four… Ils comptent plus de 2 millions de morceaux de verre antique[9].

Neuf thèmes y sont traités, répartis sur les trois principaux niveaux :

- Au sommet de la coupole, un vitrail de 40 m de diamètre, symbolise la paix. Au centre figure une colombe aux ailes déployées, d'où émanent des rayons de lumière.

- Au niveau du tambour douze baies représentent chacune un apôtre.

- Autour du sanctuaire, vingt-quatre baies traitent des sept autres thèmes dont Pâques, les Rameaux. La baie en haut de l'entrée principale est ornée d'un vitrail représentant la Vierge Marie, bras ouverts, quand la porte elle-même, présente des palmiers.

Dans le respect de la tradition des bâtisseurs de cathédrale[réf. nécessaire], les mécènes et intervenants apparaissent sur l'un des vitraux[10], celui de l'entrée à Jérusalem : Houphouët-Boigny, ainsi que les représentants des Grands Travaux et des entreprises de construction de la basilique parmi les pèlerins. Sur le côté, l'architecte Pierre Fakhoury, les maîtres verriers… le nom de tous les membres de l'équipe sont inscrits dans les feuilles de palmiers…

Une équipe de quatorze nationalités a œuvré pour la réalisation de ces vitraux, illustrant ainsi le vocable de la basilique : Notre-Dame de la Paix.

Colonnade

Le péristyle est composé de 128 colonnes doriques hautes de 21 mètres, et le parvis de 84 colonnes doriques hautes de 26 mètres et d'un diamètre de 2,80 mètres. La basilique est soutenue par 48 colonnes doriques hautes de 21 mètres et d'un diamètre de 2,40 mètres, et 12 colonnes ioniques hautes de 31 mètres et d'un diamètre de 3,60 mètres. Parmi ces colonnes ioniques, 4 intègrent un ascenseur, et 6 des escaliers. Le déambulatoire (où se trouvent les vitraux des apôtres) est composé de 24 paires de colonnes corinthiennes hautes de 12 mètres et de 1 mètre de diamètre[11].

Notes et références

  1. Youenn Gourlay, « Yamoussoukro, capitale endormie de la Côte d’Ivoire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) J. Gordon Melton, Martin Baumann, Religions of the World : A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, Londres, ABC-CLIO, , p. 307.
  3. Guide, « Côte d’Ivoire : 6 choses à savoir sur la Basilique Notre Dame de la Paix », sur Destination Afrique, (consulté le )
  4. Dédicace de la basilique Notre-Dame-de-la-Paix
  5. Côte d'Ivoire : L'hôpital catholique Saint Joseph de Moscati livré vendredi, Koaci
  6. Article d'Isabelle Rannou, dans GEO, no 132, février 1990, p. 102.
  7. (en) Richard L. Hoover, « The luminous basilica », Stained glass quarterly of the stained glass association of america, hiver 1989, p. 281-288 (ISSN 0038-9161)
  8. « 1990-2015: les 25 ans de la basilique de Yamoussoukro », sur RFI, (consulté le )
  9. A.F. de Jouvencel, « Matière VITRAIL », Revue technique Hôtel Restaurant, avril 1992, p. 92-93 (ISSN 0035-4228)
  10. (en) Richard N. Ostling & James Wilde, « The Basilica in the Bush », Time international, juillet 1989, p. 60-61 (ISSN 0040-781X)
  11. « ILa basilique notre dame de la paix de Yamoussoukro constitue en effet un - PDF Free Download », sur docplayer.fr (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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