Bataille d'Avdiïvka (2017)

Le 21 juillet 2014, pendant la guerre du Donbass, les forces ukrainiennes ont repris Avdiïvka aux séparatistes pro-russes[17]^,[18].

Avdiïvka est située à seulement 6 kilomètres au nord de Donetsk. Entre Donetsk et Avdiïvka s'étend la autoroute M04 qui fait le tour de Donetsk par son côté nord et fait partie de la Route européenne 50. Dans la région, l'autoroute M04 a un Échangeur autoroutier, nommé "Yasynuvatska rozvyazka". En outre, située entre Avdiïvka et Donetsk se trouve une mine, "Butivka-Donetska".

Jusqu'en mars 2016, la « zone industrielle » (située dans la partie orientale d'Avdiivka) était une zone tampon entre les territoires contrôlés par la République populaire de Donetsk et l'armée ukrainienne[19]. En mars 2016, l'armée ukrainienne a installé ses fortifications dans la « zone industrielle »[19]. Cela signifiait que les séparatistes pro-russes n'avaient plus le contrôle total de l'autoroute qui unissait leurs villes contrôlées de Donetsk et Horlivka et qu'il devenait plus difficile pour eux de tirer sur Avdiivka avec des armes non interdites par l'accord Minsk II[19]. Depuis mars 2016, les combats pour la « zone industrielle » d'Avdiivka se sont considérablement intensifiés[19]^,[20].

Dans les jours qui ont précédé les bombardements du 29 janvier, la mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine a documenté une série de violations de l'accord de Minsk II par des séparatistes et des troupes ukrainiennes qui ont placé des systèmes d'armes et des troupes dans des endroits interdits[21].

On ne sait pas qui a lancé les violents combats près de la zone de la "zone industrielle" (située dans la partie orientale d'Avdiivka) le 29 janvier 2017, les deux parties s'accusant mutuellement d'avoir déclenché la bataille[22]^,[19]. Selon The New York Times l'objectif militaire était une position militaire à la périphérie d'Avdiivka appelée Almaz-2 (en anglais : Diamond-2), qui avait été sous contrôle séparatiste[23]. Interrogé par The Guardian, un soldat ukrainien a affirmé que son armée avait provoqué une réaction agressive des séparatistes en s'emparant d'un petit tronçon de route[24]. Les bombardements séparatistes ont commencé le 29 janvier 2017[25] et ont laissé plus de 17 000 habitants de la ville sans eau, électricité ni chauffage. Avec des conditions hivernales régionales féroces, cela a conduit le gouvernement ukrainien à déclarer un état d'urgence en vue d'une évacuation au moins partielle de la ville[26]^,[27]. UNICEF a mis en garde contre une catastrophe humanitaire dans la ville en raison d'un manque d'électricité et d'eau[28].

L'Ukraine a signalé que les forces ukrainiennes avaient subi des pertes lors des attaques des forces pro-russes contre des positions ukrainiennes dans la zone de la zone industrielle d'Avdiivka dans la nuit du 29 janvier[29]. Au moins un soldat ukrainien a été tué, deux autres sont morts des suites de blessures et un militaire ukrainien a été blessé le matin du 29 janvier[30]. Les forces pro-russes ont franchi les lignes ukrainiennes à Avdiivka à deux reprises, mais leurs assauts ont été repoussés[31]. Deux civils ont été blessés par des bombardements à Avdiivka[32]. Un militant pro-russe a été capturé par les forces ukrainiennes[32]^,[33]. Plusieurs attaques des forces pro-russes contre des positions ukrainiennes ont commencé dans la région d'Avdiivka vers 5 heures du matin, mais ont été repoussées par l'armée ukrainienne. Les combats entre les belligérants se sont poursuivis le 30 janvier[32]^,[34]^,[35]. Deux militaires ukrainiens ont été tués et cinq autres blessés le matin du 30 janvier[36].

Le porte-parole de l'Administration présidentielle sur les questions liées à la ATO, Oleksandr Motuzyanyk, a rapporté à midi que trois militaires ukrainiens avaient été tués et vingt-quatre blessés et blessés dans le Donbass le 30 janvier[37]^,[38]. Deux des décès sont survenus à Avdiivka, un à Opytne[37]. De violents combats se sont poursuivis à cette date dans et autour du bastion ukrainien d'Avdiivka, où un appel à un cessez-le-feu local a été largement ignoré par les parties belligérantes[39]^,[40]. Le porte-parole de l'ATO, Oleksandr Motuzyanyk, a exprimé ses "inquiétudes" concernant le flanc droit des défenses ukrainiennes autour d'Avdiivka, qui a été pris d'assaut par des chars pro-russes. Motuzyanyk a décrit l'action comme la principale offensive de chars dans la région depuis la chute de l'aéroport de Donetsk aux mains des rebelles en janvier 2015. Les chars, rassemblés au Spartak, ont chargé à travers la ligne de démarcation du complexe minier de Butivka et Pisky[41]. L'évacuation des résidents civils d'Avdiivka était prévue le 1er février en raison du manque de services essentiels dans la ville après les bombardements pro-russes incessants depuis le 29 janvier[42]. L'hôpital local a déjà été évacué dans l'après-midi[43]. Près d'une centaine de roquettes d'artillerie BM-21 "Grad" ont atterri à Avdiivka tout au long de la journée[44]. Pavlo Zhebrivskyi, chef de l'administration civile de l'Oblast de Donetsk, a déclaré l'état d'urgence dans la ville déchirée par la guerre[45].

Les troupes et les chars pro-russes ont lancé deux attaques contre des positions ukrainiennes à Avdiivka dans la matinée du 1er février 2017, soutenues par de l'artillerie de 122 millimètres et 152 millimètres et des lance-roquettes multiples B-21 "Grad"[46]. A 14h00, deux militaires ukrainiens ont été tués et deux autres blessés[47]. Une civile a été tuée par des bombardements dans la matinée[48], trois civils ont été blessés[49]. Soixante-dix-sept personnes, pour la plupart des enfants, ont été évacuées d'Avdiivka dans la matinée[50].

Le 2 février, deux soldats ukrainiens sont tués à Avdiivka alors qu'ils repoussent l'un des nombreux assauts des forces pro-russes[51]. Au matin du 2 février, au moins 145 civils[52] et à 17 heures, 183 résidents civils, dont 107 enfants, avaient été évacués d'Avdiivka[53]. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que l'Ukraine avait aggravé la situation pour qu'elle passe pour une victime et que le gouvernement ukrainien pensait que cela faciliterait l'obtention de financements étrangers[54]. Il pensait également que la reprise des combats avait été déclenchée par l'Ukraine pour détourner l'attention et "les tentatives de Kyiv de lutter contre l'opposition chez elle"[54]. Le même jour, le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a appelé la Russie « à user de son influence considérable sur les séparatistes pour mettre fin à la violence »[25].

Le matin du 4 février, un calme relatif s'est installé dans la région d'Avdiivka après l'établissement d'un cessez-le-feu[55].

L'Ukraine a déclaré que ses troupes avaient amélioré leurs positions ("aux approches de Donetsk") lorsqu'elles ont contre-attaqué pendant la bataille[3], prenant spécifiquement pied près du Spartak et avançant sur la route Donetsk-Horlivka près de Tsarskoïe Selo[56].

Le 5 février, les combats ont continué à se calmer[57]. L'armée ukrainienne a déclaré qu'aucun soldat n'avait été tué au cours des dernières 24 heures pour la première fois depuis le début de la bataille, bien que deux soldats aient été blessés[57]. Pendant la journée, l'électricité a été rétablie et le chauffage est revenu à Avdiivka[58].

Pendant la bataille, les soldats ukrainiens ont reçu des SMS envoyés par des numéros inconnus qui disaient : « Vous n'êtes que de la viande pour vos commandants », « Votre corps sera retrouvé lorsque la neige fondra » et « Vous êtes comme la Allemands à Stalingrad[59]."

Début février 2017, les médias ukrainiens ont déclaré que pendant les combats, deux hauts commandants séparatistes avaient été tués et un blessé[6]^,[5].

• Seconde bataille de l'aéroport de Donetsk
• Bataille d'Avdiïvka (2022)

• Tom Burridge, Eastern Ukraine conflict: A new, bloody chapter, BBC News, 2 février 2017

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