Bataille de Málaga (1937)
La bataille de Málaga est le nom donné à la bataille finale d'une campagne commencée dans les premiers jours de l'année 1937, durant la guerre d'Espagne. Elle opposa les forces nationalistes, secondées par les forces volontaires italiennes du Corpo Truppe Volontarie, aux troupes républicaines. Les opérations se déroulèrent entre le et le , dans la ville andalouse de Málaga. La ville et sa population souffrirent considérablement des opérations, qui se soldèrent par une totale victoire nationaliste.
Date | du au |
---|---|
Lieu | Malaga, Andalousie (Espagne) |
Issue | Victoire nationaliste décisive |
République espagnole • CNT/FAI • UGT | Camp nationaliste • Phalangistes • Requetés carlistes Royaume d'Italie (CTV) |
José Villalba Rubio (es) Manuel Hernández Arteaga (es) | Gonzalo Queipo de Llano Francisco Borbón y de la Torre (es), duc de Séville Antonio Muñoz Jiménez (es) Agustín Muñoz Grandes Mario Roatta |
Armée du Sud
| Armée du Sud
Corpo Truppe Voluntarie
Flotte nationaliste
|
• entre 5 000 et 7 000 morts • 4 000 fusillés | • espagnoles : très faibles • italiennes : 74 morts, 221 blessés, 2 disparus |
Contexte
Conditions stratégiques
Après leur échec devant Madrid, les nationalistes cherchaient à reprendre l'initiative. Leurs positions sur la mer Méditerranée étaient difficiles, car ils ne tenaient que le port d'Algésiras. Or ils recevaient peu à peu l'appui des Italiens du Corpo Truppe Volontarie, débarqué à Cadix, non loin de Málaga. Le , la campagne pour la conquête de Málaga fut lancée. Pour cela, les franquistes s'étaient organisées en deux colonnes : l'armée du Sud, menée par Gonzalo Queipo de Llano, arrivait par l'ouest, tandis que l'armée d'Antonio Muñoz Jiménez (es) arrivait par le nord-est. Les deux armées ne rencontrèrent qu'une faible résistance, sans que les républicains ne comprennent l'objectif de cette campagne.
Forces en présence
Les troupes nationalistes étaient composées d'environ 15 000 hommes, recrutés parmi les forces militaires régulières, les requetés carlistes et les volontaires italiens. Elles étaient coordonnées par Queipo de Llano. Les chemises noires italiens, dirigés par Mario Roatta, formaient neuf bataillons mécanisés d'environ 5 000 soldats, équipés de chars légers et de voitures blindées. Au large de Málaga, dans la mer d'Alboran, les navires franquistes Canarias, Baleares et Velasco se mirent en position afin de bombarder la ville.
Les républicains comptaient environ 40 000 miliciens andalous de la CNT. Bien que plus nombreux et courageux, les miliciens n'étaient absolument pas préparés. De plus, ils manquaient cruellement d'équipement et d'armes qu'ils puissent opposer aux armes modernes de l'armée espagnole et des volontaires italiens.
Combats
L'armée du Sud commença l'assaut sur Málaga par l'ouest, à Ronda, le 3 février. Les chemises noires furent lancées depuis le nord dans la nuit du 4 février, et par un assaut terriblement violent brisèrent les lignes républicaines. Les nationalistes continuèrent alors leur route vers la ville, atteignant les hauteurs qui l'entouraient dans la journée du 6 février. Craignant l'encerclement, le commandant républicain, le colonel Villalba (es), ordonna l'évacuation de Málaga. Le 8 février, Queipo de Llano et l'armée du Sud y entrèrent victorieusement.
Conséquences
Les républicains qui ne purent pas s'échapper furent soit tués soit emprisonnés. Les nationalistes poursuivirent les fuyards sur la route d'Almería, des hommes, des femmes et des enfants furent bombardés par l'aviation et les bateaux militaires. C'était la route de la mort : 200 km coincés entre la montagne et la mer, sous les bombes . Mussolini vit, dans ce succès, la preuve de l'efficacité de son armée et la justesse de son engagement dans les opérations de la guerre civile espagnole.
La défaite poussa les communistes à abandonner le général Asensio Torrado (es), sous-secrétaire à la Guerre et chargé de la région à Valence. Francisco Largo Caballero le remplaça par un homme sans expérience militaire, Carlos de Baráibar.
Les plans de capture de Valence furent cependant abandonnés, les nationalistes voulant redonner l'assaut sur Madrid : ce fut la bataille de Guadalajara.
Bibliographie
- Antony Beevor (trad. Jean-François Sené), La Guerre d'Espagne, Paris, Le Livre de poche, coll. « Littérature & Documents », , 893 p. (ISBN 2-253-12092-8 et 978-2-253-12092-6).
- Hugh Thomas (trad. de l'anglais par Jacques Brousse, Lucien Hess et Christian Bounay), La guerre d'Espagne juillet 1936-mars 1939, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 2003 2009), 1026 p. (ISBN 978-2-221-08559-2 et 978-2-221-04844-3).
- (en) Franz Borkenau, El Reñidero español : relato de un testigo de los conflictos sociales y políticos de la guerra civil española, Barcelone, Ibérica de Ediciones y Publicaciones, coll. « Libros de Ruedo Ibérico », , 240 p. (ISBN 978-84-85361-01-4).
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Málaga (1937) » (voir la liste des auteurs).