Bataille de Mardia
La bataille de Mardia, également connue sous le nom de bataille du Campus Mardiensis[1] ou bataille du Campus Ardiensis, est une bataille qui s'est déroulée en Thrace probablement à proximité de la ville actuelle de Harmanli en Bulgarie[2], à la fin de l'année 316 ou au début de 317 entre les forces des empereurs romains Constantin Ier et Licinius.
Date | fin 316 ou début 317 |
---|---|
Lieu | Harmanli |
Issue | victoire de Constantin Ier |
Constantin Ier | Licinius, Valerius Valens |
inconnues | inconnues |
inconnues | inconnues |
Contexte
La guerre civile ouverte entre Licinius et Constantin éclate en 316 lorsque ce dernier envahi les provinces balkaniques de Licinius. Après sa défaite écrasante à la bataille de Cibalae le 8 octobre 316[n. 1], Licinius s'enfuit à Sirmium puis plus au sud vers Adrianople où il rassemble une seconde armée, sous le commandement d'un officier nommé Valerius Valens qu'il éleve au rang d'Auguste. Simultanément, il tente de négocier avec Constantin, mais ce dernier, insulté par l'élévation de Valens et confiant depuis sa récente victoire, refuse l'offre de paix[3],[4].
Bataille
Entre-temps, Constantin se déplace à travers les Balkans et établit sa base à Philippes ou à Philippopolis[9],[n. 2]. Il mène ensuite l'essentiel de son armée contre les positions de Licinius à Harmanli[n. 3]. Dans la féroce bataille qui s'ensuit, les deux parties s'infligent de lourdes pertes jusqu'à ce que l'obscurité vienne interrompre la lutte indécise. Selon certaines sources, Constantin décide alors de régler la question en envoyant une force attaquer Licinus par l'arrière, forçant ce dernier à battre en retraite. Cependant, les troupes bien disciplinées de Licinius gardent leurs rangs et se retirant en bon ordre. Les deux camps subissent de lourdes pertes alors que Constantin met ses forces à contribution, espérant écraser l'ennemi[12]. Pendant la nuit, Licinius réussit à empêcher son armée de se désintégrer et bat en retraite au nord-ouest vers Béroé/Augusta Traiana[4]. Constantin remporte une fois de plus la victoire, mais pas de manière décisive[3].
Conséquences
Constantin, pensant que Licinius fuyait à Byzance afin de se retirer sur sa base asiatique, se dirige dans cette direction, plaçant involontairement Licinius entre lui et ses lignes de communication avec l'Occident ; son agressivité se retournant contre lui cette fois. Cependant, les deux belligérants ont des raisons de s'entendre puisque Licinius se trouve toujours dans une situation précaire. Il envoie donc un certain Mestrianus pour négocier avec Constantin[13]. Mais Constantin retarde les discussions jusqu'à être assuré que l'issue de la guerre soit incertain. La nouvelle d'un raid soudain de l'ennemi qui capture ses bagages et l'entourage royal de Constantin semble être le point critique le conduisant finalement à négocier[14].
Selon la paix finalisée à Serdika le [n. 4],[15], Licinius reconnait Constantin comme son supérieur[13], lui céde tous les territoires européens sauf la Thrace et dépose et exécute Valens. Constantin se nomme lui-même et Licinius consul tandis que ses deux fils Crispus et Constantin II ainsi que le fils de Licinius sont nommés César[3]. La paix dure environ sept ans avant la reprise des hostilités en 324 à la bataille d'Andrinople.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Mardia » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le consensus historiographique le plus récent donne la nouvelle datation de la bataille de Cibalae en 316[3],[4],[5],[6] (voir aussi A.S. Christensen, L. Baerentzen, Lactantius the Historian, Museum Tusculanum Press, 1980, p.23), mais certains historiens la datent en 314[7],[8].
- Voir C. Odahl pour l'interprétation de "Philippos" comme "Philippes"[4]. D'autre part, Lieu et Montserrat, l'interprète comme "Philippopolis"[10].
- Un autre endroit possible pour le lieu de la bataille est situé à quelques kilomètres à l'ouest-sud-ouest d'Andrinople, dans le bassin de la rivière Ardas (ancienne Harpessos), un affluent du fleuve Maritsa[4],[11].
- La date est choisie délibérément par Constantin parce que c'était l'anniversaire de l'élévation de son père Constance Chlore au rang de César[15].
Références
- Anon. Valesianus, 17 : "Quibus frustra remissis, iterum reparato bello, in campo Mardiense ab utroque concurritur et post dubium ac diuturnum proelium Licini partibus inclinatis profuit noctis auxilium."
- Lenski 2006, p. 74
- Potter 2004, p. 378.
- Odahl 2004, p. 164.
- Treadgold 1997, p. 34.
- Cameron et Hall 1999, p. 41.
- MacMullen 1987, p. 67.
- Jones 1948, p. 127.
- Anonymous Valesianus, p. 17.
- Lieu et Montserrat 1996, p. 46.
- Talbert 2000, p. map 51, G1.
- Gibbon 1932, p. ch. XIV., p. 373.
- Odahl 2004, p. 165.
- Lieu et Montserrat 1996, p. 57-58.
- Lenski 2006, p. 74.
Bibliographie
Sources anciennes
- (la) Anonymus Valesianus, « Origo Constantini Imperatoris », sur The Latin Library (consulté le ) .
- (en) Eusebius (trad. Averil Cameron, Stuart George Hall), Life of Constantine, Oxford University Press, , 414 p. (ISBN 978-0-19-814917-0). .
Monographies
- (fr) Jean-Michel Carrié et Aline Rousselle, L'Empire romain en mutation : Des Sévères à Constantin (192-337), Points, coll. « Histoire », , 839 p. (ISBN 978-2-02-025819-7).
- (en) Edward Gibbon, The History Of The Decline And Fall Of The Roman Empire, The Modern Library, . .
- (en) Arnold Hugh Martin Jones, Constantine and the Conversion of Europe, The English University Press, . .
- (en) Samuel Lieu et Dominic Montserrat, From Constantine to Julian : Pagan and Byzantine Views : a Source History, Routledge, , 308 p. (ISBN 978-0-415-09335-4, lire en ligne). .
- (en) Noel Emmanuel Lenski, The Cambridge Companion to the Age of Constantine, Cambridge University Press, , 469 p. (ISBN 978-0-521-52157-4, lire en ligne). .
- (en) Charles M. Odahl, Constantine and the Christian Empire, Routledge, coll. « Roman Imperial Biographies », , 424 p. (ISBN 978-0-415-17485-5). .
- (en) Ramsay MacMullen, Constantine, Routledge, , 290 p. (ISBN 978-1-138-01537-1). .
- (en) David S. Potter, The Roman Empire at Bay AD 180–395, Routledge, coll. « The Routledge History of the Ancient World », , 784 p. (ISBN 978-0-415-10057-1, lire en ligne). .
- (en) Richard J.A. Talbert, Barrington Atlas of the Greek and Roman World, , 43 p. (ISBN 978-0-691-03169-9). .
- (en) Warren T. Treadgold, A history of the Byzantine State and Society, Stanford University Press, , 1044 p. (ISBN 978-0-8047-2421-0). .
Voir aussi
- Tétrarchie
- Civil wars of the Tetrarchy (en)
- Portail de la Rome antique
- Portail de l’histoire militaire