Siège de Négrepont (1470)

Le siège de Négrepont se déroule en et oppose les troupes et les flottes de la république de Venise et celle de l'empire ottoman.

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Siège de Négrepont (1470)
Informations générales
Date
Lieu Négrepont
Issue Victoire ottomane
capture de l'Eubée
Belligérants
République de VeniseEmpire ottoman
Commandants
Nicolò Canale (amiral)
Paolo Erizzo (commandant la garnison)
Sultan Mehmed II

Guerre vénéto-ottomane (1463-1479)

Coordonnées 38° 28′ 00″ nord, 23° 16′ 00″ est

Au cours de la première guerre vénéto-ottomane, les Ottomans, dirigés par le sultan Mehmed II le conquérant, assiègent Négrepont (Chalcis), qui abrite alors environ 4000 âmes. Les Vénitiens tentent de briser le siège, mais échouent. Négrepont devient une partie de l'Empire ottoman et une base navale. Deux galères hospitalières, commandées par Giovanni de Cardona, un chevalier espagnol, bailli de Majorque, coopèrent avec la flotte vénitienne. Le chef de la force vénitienne, qui vient au secours de Négrepont, est Nicolò Canal, connu en tant qu'« homme de lettres plutôt que combattant, un savant plus prêt à lire des livres que diriger les affaires de la mer. »[1]. Sa flotte compte 53 galères et 18 navires plus petits, soit un cinquième de la taille de la flotte ottomane. Il arrive après trois semaines de siège, perd patience et se retire à Samothrace, réclamant plus d'aide, mais il n'obtient qu'une indulgence papale. Canal aurait pu briser le siège s'il avait attaqué le pont flottant des Turcs. Le vent et la marée étaient en sa faveur et les Vénitiens naviguaient à 15 nœuds en sa direction, quand Canal perdit son sang-froid et se retira. Avec sa flotte, alors considérée comme mutinée, il retourne à Venise. Négrepont se rendit le lendemain,  ; les Turcs massacrèrent la plus grande partie de la population (notamment les enfants en bas âge, tous les mâles de plus de huit ans et les femmes de plus de quinze ans, les survivants étant réduits en esclavage)[2]. Le siège aura duré 28 jours : les forces ottomanes y auraient perdu 77 000 hommes[3]. La nouvelle de la prise de la ville et de l'extermination qui s'ensuivit fut relayée par la presse, qui existait depuis peu, et se diffusa rapidement dans une grande partie de l'Europe, donnant lieu, surtout en Italie, à une ample littérature de déploration (récits, complaintes etc.)[4].

Le commandant de la garnison, Paolo Erizzo, s'était rendu contre la promesse que sa tête serait épargnée, mais Mehmed II, selon le témoignage le plus sûr, l'égorgea de ses propres mains[5] ; une tradition moins autorisée mais plus répandue veut qu'il l'ait fait scier en deux à la taille entre deux planches, prétendant ainsi respecter la parole donnée. Canal, quant à lui, fut jugé à son retour dans la Sérénissime, condamné à une amende, dépouillé de son rang et exilé à Portogruaro.

Négrepont resta sous occupation turque durant plus de 350 ans[6].

Références

  1. Le livre Guiness des erreurs navales - p. 137
  2. Voir, entre autres témoignages : Giacomo Rizzardo, La presa di Negroponte fatta dai Turchi ai Veneziani nel MCCCCLXX, éd. par E.A. Cicogna. Venezia, 1844, p. 22 ; Jacopo della Castellana, Perdita di Negroponte, dans Appendice all'Archivio Storico Romano, IX (1853), p. 439
  3. « Histoire de Negroponte »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  4. Luigi Fincati, "La perdita di Negroponte (luglio 1470)", dans Archivio Veneto, 22 (1886), p. 267-307 ; Margaret Meserve, "News from Negroponte : politics, popular opinion, and information exchange in the first decade of the Italian press", dans Renaissance Quarterly, 59/2, Summer 2006, p. 440-480
  5. Giacomo Rizzardo, op. cit., p. 23 : "... colle sue propie mani il Signor Turcho lo scannò, e lavossi le mani e 'l volto del suo sangue"
  6. (en) An Encyclopedia of Battles: Accounts of Over 1,560 Battles from 1479 B.C. to the present : David Eggenberger - page 299 - 1985 (ISBN 978-0-486-24913-1)

Source

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