Bataille de Smolensk (1812)
La bataille de Smolensk entre les 175 000 soldats de Napoléon et les 130 000 soldats du prince Bagration a lieu le et . Seuls 50 000 et 60 000 hommes des deux camps respectifs sont réellement engagés.
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Date | - |
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Lieu | Smolensk |
Issue | Victoire française |
Empire français | Empire russe |
Napoléon Ier | Pierre de Bagration |
175 000 hommes | 130 000 hommes |
700 morts 3 100 à 3 200 blessés | 4 700 morts 7 000 à 8 000 blessés 2 000 prisonniers 200 canons et mortiers |
Batailles
- Sainte-Croix-en-Plaine
- Metz
- Besançon
- Saint-Avold
- 1re Saint-Dizier
- Brienne
- La Rothière
Coordonnées 54° 47′ nord, 32° 03′ est
Contexte
Depuis presque le début de la campagne de Russie, Napoléon et sa Grande Armée sont engagés dans des combats et s’épuisent à poursuivre les Russes. Lors des affrontements, ces derniers engagent une brève défense avant de se retirer.
Afin d’obliger l’ennemi à se confronter à lui, Napoléon conçoit la manœuvre de Smolensk pour essayer de balayer les troupes russes et les défaire une bonne fois pour toutes. Le , les forces françaises, sous le commandement de Murat, Davout et Ney, traversent le fleuve Dniepr à Rassna, sur des ponts construits pendant la nuit. Le plan consiste à se précipiter vers la ville de Smolensk, à la prendre sans combat et à marcher vers le nord, sur les principales forces russes placées sous le commandement du général Barclay de Tolly. C’est ce qui aurait dû se produire si des ordres contradictoires et un problème de communication n’avaient pas conduit le général russe Bagration à désobéir. Alors que les ordres sont de marcher à l’ouest, il se rend au sud à Smolensk. Quand les forces françaises arrivent sur la ville, le , celle-ci est fortement défendue par les Russes, la garnison ayant été considérablement renforcée par l’arrivée de Barclay et le gros de l’armée.
En 1812, Smolensk est une ville de 12 600 habitants, qui n’a pas vraiment de valeur stratégique, si ce n’est d’être sur le chemin de la Grande Armée. Elle est défendue par des bastions et d’épaisses murailles de pierres, et occupe les deux rives du fleuve Dniepr, ce qui complique son encerclement. La meilleure manière d’attaquer la ville est de traverser le Dniepr plus loin à l’est, pour la prendre à revers, forçant les Russes à la reddition, et faisant ainsi l’économie d’un siège long et coûteux en vies. Mais, Napoléon pense que les Russes vont sortir pour empêcher la destruction de la ville qui abrite une icône sainte. Comme cela ne se produit pas, il décide de prendre la ville par la force.
Prélude
Le , après en avoir chassé deux régiments de cosaques, Grouchy entre à Liady avec la cavalerie de Nansouty. Pendant ce temps, Murat et Ney sont à Krasnoï.
Le , la Garde impériale, le 1er et le 4e corps, arrive à Liady, tandis que le 3e corps repousse la division de Neverovski (ru), forte de 6 000 hommes, 1 200 chevaux et 10 canons, qui bat en retraite vers Smolensk. Les Russes qui perdent 2 000 hommes (dont 800 prisonniers), 8 canons et leurs caissons, sont poursuivis jusqu'à Korytnia où Napoléon établit son quartier général. Ney est à Lubna.
La bataille
La bataille commence le par un premier test sur deux des faubourgs. Les Russes ne réagissent pas comme prévu face à cette provocation, et restent dans la ville. Napoléon commande l’assaut général avec trois corps de la Grande Armée, soutenus par 200 pièces d’artillerie. Cela réussit pendant un certain temps, mais quand les Français atteignent les murs de ville, ils n’ont aucun moyen pour les franchir. Ils essayent vainement de s’élever sur les épaules des uns et des autres, exposés au feu de l’artillerie russe. Au soir du , ils n’ont fait aucun progrès.
Vers 14 h le , voyant que les Russes ne sont pas décidés à sortir, l’Empereur ordonne à Poniatowski de faire mouvement pour couper les communications entre la ville et la rive droite du fleuve, tandis qu’une division du général Bruyères s’empare du plateau devant les faubourgs de Sloboda-Raczenka. 60 pièces d’artillerie y sont installées. Leurs tirs de mitraille obligent les Russes de la rive droite à évacuer leurs positions. Davout attaque ensuite les faubourgs qui tombent vers 17 h. De son côté, Ney attaque les positions ennemies situées devant la ville. Des tirs d’artillerie chassent les occupants des tours. Par la rive droite, la ville reçoit le renfort de deux divisions et deux régiments d’infanterie de la garde.
L’intense bombardement d’artillerie provoque de nombreux incendies, et la majeure partie de la ville brûle à la tombée de la nuit. Deux compagnies de mineurs s’attaquent aux remparts. Dans la nuit, sacrifiant une petite garnison, Barclay abandonne la ville par la rive droite. Le général Korff commandant l’arrière-garde met le feu à différents endroits de la ville et brûle le dernier pont derrière lui.
Conclusion
Vers l’aube du , des brèches sont ouvertes dans les murs. La Grande Armée pénètre dans la ville, sans grande résistance. En quelques heures, le gros des troupes l’investit. Barclay maintient des forces de l’autre côté du fleuve empêchant une traversée avant la nuit du .
La ville de Smolensk est presque totalement détruite. Les Russes comptent 4 700 morts, dont 5 généraux, 7 à 8 000 blessés, et 2 000 prisonniers, 200 pièces de canons et mortiers de gros calibre. Côté français, les pertes sont de 700 morts, dont le général Grabowski, 3 100 à 3 200 blessés, dont les généraux Grandeau et d'Alton[1].
Techniquement, la bataille de Smolensk est une victoire pour Napoléon. Il a pris la ville, et n’a pas subi autant de pertes que ses ennemis. Cependant, la façon dont la bataille a été conduite va avoir de grandes conséquences. En raison d’une chaîne d’approvisionnement défaillante, les Français manquent de nourriture. Smolensk eût été une source utile d’approvisionnement si elle avait été prise intacte.
Notes et références
- Smolensk, le 21 août 1812. Treizième bulletin de la Grande Armée.
Sources
- Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de 1792 à 1815 Par Société de militaires et de gens de lettres, Charles Théodore Beauvais de Préau, Jacques Philippe Voiart, Ambroise Tardieu - 1820
- Napoléon, recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins, discours sur les matières civiles et politiques... Kermoyan - 1857
- Histoire philosophique de la révolution de France - Desodoards - 1817
- Vie politique et militaire de Napoléon - Par Antoine Henri de Jomini - 1827
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