Bataille de Champigny

La bataille de Champigny également appelée bataille de la Marne[1] ou bataille de Villiers, du nom de la commune de Villiers-sur-Marne, sur le territoire de laquelle a eu lieu la bataille, marque la principale tentative de sortie des armées de la Défense Nationale, menée sous les murs de Paris assiégée lors de la guerre de 1870.

Pour la peinture panoramique représentant cette bataille, voir La Bataille de Champigny.

Bataille de Champigny
Champigny, prise du four à chaux (détail), par Alphonse de Neuville
Informations générales
Date
Lieu Champigny-sur-Marne, Bry-sur-Marne et Villiers-sur-Marne, France
Issue Victoire prussienne
Belligérants
Royaume de Prusse République française
Commandants
Albert de Saxe
Edouard von Fransecky
Auguste-Alexandre Ducrot
Forces en présence
Division du Würtemberg80 000 hommes
Pertes
3 529 morts et blessés9 477 morts et blessés

Guerre franco-prussienne de 1870

Batailles

Coordonnées 48° 49′ 02″ nord, 2° 30′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Val-de-Marne
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France

Contexte

Après la défaite de l'armée française à la première bataille du Bourget, et la nouvelle de la capitulation de Metz, le moral de la population parisienne décline.

Pour remédier à cette situation et redonner espoir aux habitants de la capitale, le général Louis Trochu, gouverneur de Paris, décide d'organiser une sortie générale afin d'effectuer une percée des lignes allemandes. Des attaques ont lieu de la Gare-aux-Bœufs, près de Choisy-le-Roi, à l'Haÿ, à Montmesly, au plateau d'Avron et des reconnaissances sont faites dans la plaine de Gennevilliers sur les hauteurs de Buzenval et de Boispréau avec une tentative principale en direction de Champigny : elle doit permettre à l'armée de Paris de desserrer l'étau prussien et de rejoindre l'Armée de la Loire, ce qui pourrait renverser le rapport de force.

L'attaque française


Le 30 novembre, le général Auguste-Alexandre Ducrot mène 80 000 hommes vers les villages de Champigny-sur-Marne et Bry-sur-Marne, à l'est de la Marne.

Ce secteur des lignes allemandes est tenu par la division du Würtemberg, de la 3e armée prussienne.

108e régiment saxons de fusiliers -- Bataille de Villiers
Bataille de Villiers, troupes et ambulance françaises sous un tir de grenades ; au fond à droite, fort de Nogent et fort de Rosny. Gravure allemande, Die Gartenlaube, 1871.

La veille, la Marne était sortie de son lit, faisant tourner au désastre une attaque française de reconnaissance, avec une perte de 1 300 hommes.

L'offensive principale avait donc été décidée pour le lendemain, appuyée par une série de diversions. L'artillerie française repousse donc les unités allemandes des villages de Bry-sur-Marne et Champigny-sur-Marne, permettant aux troupes de Ducrot de franchir la Marne sur des pontons prévus à cet effet. Ducrot établit une tête de pont sur le bord opposé de la rivière dans les deux villages et pousse vers Villiers.

Mais la division du Würtemberg est si bien retranchée, sur les hauteurs qui dominent Champigny-sur-Marne, entre Villiers-sur-Marne et Cœuilly, que l'artillerie française ne parvient pas à la déloger : l'attaque est stoppée. Ducrot appelle donc à la rescousse le IIIe corps du général d'Exéa, qui a franchi la Marne au nord de Bry-sur-Marne pour attaquer Villiers-sur-Marne par le nord. Mais le IIIe corps arrivant trop tard pour participer efficacement à l'offensive, Ducrot adopte une position défensive.

La contre-attaque allemande

L'offensive française parvient néanmoins à inquiéter le haut-commandement prussien. Albert de Saxe surtout, se discrédite auprès de Helmuth von Moltke, le chef d'état-major prussien. En effet, ce dernier lui reproche sa circonspection dans l'envoi de renforts à la division du Wurtemberg. Moltke charge alors Edouard von Fransecky de prendre le commandement des opérations, et de protéger la zone menacée avec son IIe corps. Cependant, Fransecky n'a pas été averti à temps de ces nouvelles dispositions : le 1er décembre, les deux armées concluent une trêve et enterrent leurs morts.
Le 2 décembre, les Allemands semblent faire face à une situation similaire à celle de la bataille du Bourget : Fransecky estimant qu'une contre-attaque n'est pas nécessaire puisque les lignes allemandes n'ont pas été brisées, alors que de son côté Albert de Saxe pousse à la contre-attaque. La rapide offensive de Fransecky lui donne rapidement le contrôle de Champigny mais, les Français étant alors regroupés, les deux armées se font face sans parvenir à se déborder. Cette situation inquiète suffisamment Moltke ; celui-ci prend d'importantes dispositions pour affronter les Français, dans l'hypothèse où ceux-ci renouvelleraient leurs attaques le lendemain et parviendraient à percer. Mais de son côté, Ducrot a déjà abandonné l'idée d'une contre-attaque. Ses troupes ont particulièrement souffert, notamment du froid (−14 °C, sans couvertures), et bien qu'averti de l'avance de l'Armée de la Loire sur Paris, celui-ci ordonne le retrait des troupes dans la capitale le 4 décembre.

Conséquences

Les deux armées ont payé un prix élevé lors de cette bataille. Les Français ont perdu environ 9 000 hommes tandis que les pertes allemandes s’élèvent à 3 000 morts. L'Armée de la Loire fut défaite à la bataille d'Orléans : Ducrot poussa alors Trochu et le ministre des affaires étrangères Jules Favre à entamer des pourparlers de paix avec la Prusse.

Articles connexes

Notes et références

  1. claude Troquet, La banlieue Est pendant le siège de Paris, C Troquet, , page 60 et suivante

Liens externes

Source

  • (en) Michael Eliot Howard, The Franco-Prussian War : the German invasion of France, 1870-1871, London, Routledge, , 2e éd., 512 p. (ISBN 978-1-138-13225-2 et 978-0-415-26671-0)
  • Portail du Second Empire
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du Royaume de Prusse
  • Portail de l’Armée française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.