Bataille de Leipzig (1813)

La bataille de Leipzig (16)[1], à cette époque appelée bataille de Leipsick, aussi connue comme la « bataille des Nations », est une des plus importantes qui ait été livrées au cours des guerres napoléoniennes.

Pour les articles homonymes, voir Bataille de Leipzig.

« Bataille des Nations » redirige ici. Pour la compétition, voir Bataille des Nations (béhourd).

Bataille de Leipzig
Napoléon et Poniatowski à Leipzig par January Suchodolski.
Informations générales
Date 16
Lieu Environs de Leipzig (Saxe)
Issue Victoire stratégique de la Sixième Coalition, retraite française
Belligérants
Empire français
 Duché de Varsovie
Royaume d'Italie
Royaume de Naples
Royaume de Saxe (16-17 octobre)
Empire russe
 Empire d'Autriche
Royaume de Prusse
 Royaume de Suède
Royaume de Saxe (18 – 19 octobre)
Commandants
Napoléon Ier
Józef Antoni Poniatowski 
Frédéric-Auguste Ier de Saxe
Alexandre Ier
Barclay de Tolly
Levin August von Bennigsen
Matveï Platov
Karl Philipp de Schwarzenberg
Gebhard von Blücher
Charles Jean de Suède (Bernadotte)
Forces en présence
190 000 hommes
700 canons
330 000 hommes
1 500 canons
Pertes
70 000 morts ou blessés90 000 morts ou blessés

Sixième Coalition

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)


Campagne des Six-Jours :



Front italien :
Front des Pays-Bas :
Coordonnées 51° 15′ 00″ nord, 12° 38′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Géolocalisation sur la carte : Saxe

Après l'échec catastrophique de la campagne de Russie de 1812, elle oppose une Grande Armée en partie reconstituée aux forces de la Russie, mais aussi de la Prusse, de l'Autriche et de la Suède qui ont rejoint la Sixième Coalition contre Napoléon.

Vaincue, la Grande Armée doit de nouveau battre en retraite, mais réussit à traverser l'Allemagne et à regagner le territoire français.

De la retraite de Russie à l'affrontement de Leipzig

Conséquences du désastre de Russie

Après la retraite de Russie, la Sixième Coalition se renforce sans cesse : à la Grande-Bretagne et à la Russie, adversaire principal sur le continent, se joignent la Prusse, impatiente de prendre sa revanche après sa défaite d'Iéna, puis la Suède, gouvernée par l'ancien maréchal Bernadotte qui accepte de se retourner contre son ancienne patrie moyennant la promesse de la Norvège.

La Grande Armée est sortie exsangue du désastre de la campagne de Russie où elle a perdu 400 000 hommes et 200 000 chevaux. Devant l'avance de l'armée russe, elle abandonne le Grand-Duché de Varsovie, puis évacue Berlin en mars 1813, et recule jusqu'à l'Elbe, .

Rétablissement de la Grande Armée sur l'Elbe (avril-juin 1813)

En quelques mois, Napoléon reconstitue une force militaire qui atteint 226 000 hommes en avril 1813 puis 450 000 en août. Mais elle se compose en grande partie de jeunes recrues sans expérience : outre les vétérans perdus en Russie, Napoléon doit laisser beaucoup d'hommes en France, en Espagne et en Italie pour parer à la menace britannique. En face, les armées de la coalition sont en phase de reconstruction : la Russie a perdu près de 500 000 hommes dans la campagne de 1812 et l'armée prussienne, réduite à peu de chose après Iéna, est encore loin d'être pleinement opérationnelle[2].

Napoléon remporte dans un premier temps deux batailles sur les forces russo-prussiennes, à Lützen, le 2 mai, et à Bautzen, les 20 et 21 mai, mais la faiblesse de sa cavalerie l'empêche d'exploiter ces succès et il ne peut atteindre son objectif : faire sortir la Prusse de la guerre[3].

En juin, Napoléon doit accepter la médiation de l'Autriche et signer l'armistice de Pleiswitz. L'Autriche propose à la France une paix acceptable, contre l'évacuation de la Pologne, des Provinces illyriennes et des départements français situés à l'est du Rhin, ainsi que la dissolution de la Confédération du Rhin. Mais la diplomatie britannique pousse les coalisés à poursuivre la guerre. Napoléon refuse puis accepte, mais trop tard, les propositions de Metternich, l'Autriche selon le plan de ce dernier, à se joindre à la coalition.

Manœuvres militaires et diplomatiques (août-octobre 1813)

Les hostilités reprennent début août[4]. Posté sur tout le cours de l'Elbe défendu par de puissantes places fortes, Napoléon fait face à trois groupes d'armées commandés par le Suédois Bernadotte sur le cours inférieur de l'Elbe, le Prussien Blücher en haute Silésie et l'Autrichien Schwartzenberg en Bohême. Fidèle à sa stratégie, il veut les battre l'un après l'autre. Voulant déborder cette ligne, les coalisés, sous le commandement de Schwarzenberg, font une première tentative par la rive gauche de l'Elbe, à travers les monts de Bohême. La bataille de Dresde (26 – 27 août) est une victoire pour Napoléon, qui combat à un contre deux. Mais elle est suivie d'un échec à la bataille de Kulm (30 août) quand le corps du général Vandamme, qui devait couper la retraite à l'armée vaincue, est lui-même battu et contraint à la retraite.

Les alliés changent alors de stratégie. Désormais, ils évitent la confrontation directe avec Napoléon et préfèrent se retirer devant lui pour affronter ses maréchaux : les plans de Napoléon s'en trouvent contrariés ; il s'épuise en vains allers et retours pour provoquer une bataille qu'il aurait voulu conduire.

Une fois les Français suffisamment affaiblis, les alliés entreprennent de les prendre dans une large tenaille, un corps traversant l'Elbe au nord et un deuxième au sud-ouest retraversant les monts de Bohême, cette fois loin de Dresde. Ils remportent les victoires de Gross Beeren sur Oudinot, de Katzbach sur Macdonald et de Dennewitz sur Ney. Début octobre, les alliés resserrent leur tenaille : Blücher et Bernadotte franchissent l'Elbe au nord pour marcher sur Leipzig, Schwarzenberg fait de même au sud-ouest.

Le 8 octobre, par le traité de Ried conclu en secret avec l'Autriche, le royaume de Bavière met fin à son alliance avec Napoléon ; le 14 octobre, il déclare la guerre à la France ; son armée, forte de 36 000 hommes, se prépare à se joindre aux forces de la coalition.

L'alliance de la Saxe n'est guère plus solide. Le roi Frédéric-Auguste Ier de Saxe a conclu le 20 avril 1813 un accord secret avec l'Autriche qui promettait de lui rendre l'intégrité de ses États s'il se joint à l'alliance contre Napoléon. Cependant, réfugié à Ratisbonne en terre bavaroise, Frédéric-Auguste est toujours officiellement l'allié des Français[5].

Concentration des troupes françaises à Leipzig

La situation de Napoléon est critique. La population allemande devient hostile : la désobéissance et parfois les attaques de corps francs s'aggravent tandis que la cavalerie légère française, décimée par la campagne de Russie, débordée par les cosaques et autres cavaliers de la Coalition, n'arrive plus à assurer la sécurité du ravitaillement[6].

Menacé d'être débordé sur ses arrières, Napoléon cherche à provoquer le combat décisif contre les alliés qui, jusqu'ici, l'ont évité pour se concentrer sur ses maréchaux. Il dispose des meilleures troupes, dont la Garde impériale, et son aura personnelle continue d'intimider ses adversaires. Sa position centrale est très forte ; une victoire est encore possible, même à un contre deux[6].

Napoléon ordonne à ses troupes de se joindre à lui autour de Leipzig. Il en déploie une partie de Taucha à Stötteritz (où il place son poste de commandement), puis le reste en s'incurvant jusqu'à Lindenau. Les Prussiens viennent à sa rencontre depuis Wartenburg, les Suédois à leur suite, les Autrichiens et les Russes depuis Chemnitz et Zwickau. Au total les Français alignent environ 190 000 hommes dont une partie sont des alliés saxons, contre à peu près 330 000 pour les coalisés, chacun des camps ayant une importante artillerie.

Le 16 octobre

Situation le 16 octobre

La bataille commence le 16 octobre par une attaque de 78 000 soldats alliés depuis le sud et 54 000 autres depuis le nord. Cette confrontation n'est pas décisive et les assauts sont repoussés.

2e corps autrichien

Le 2e corps autrichien du général von Merveldt avance vers Connewitz par Gautzsch et essaie d'attaquer la position pour constater que la voie est bien défendue et ne permet pas aux Autrichiens de placer leur propre artillerie pour soutenir l'attaque. Repoussés, les Autrichiens se déplacent pour attaquer le village voisin de Dölitz (de), traversent deux ponts menant à un manoir et à un moulin. Deux compagnies du 24e régiment repoussent la petite garnison polonaise et prennent la position. Une prompte contre-attaque rejette les Autrichiens jusqu'à ce qu'une puissante batterie d'artillerie chasse à leur tour les Polonais de la position.

Combat de Markkleeberg

Le village de Markkleeberg est défendu par les maréchaux Poniatowski et Augereau. Le général Kleist approche par les rives de la Pleisse. Les Autrichiens réparent un pont et prennent un bâtiment scolaire et un manoir. Les Français chassent les Autrichiens hors de l'école et les repoussent sur l'autre rive de la rivière. La 14e division russe commence une série d'attaques de flanquement qui expulsent les Polonais de Markkleeberg. Poniatowski stoppe la retraite et parvient à arrêter l'avance des Russes. Il reprend Markkleeberg, mais est de nouveau chassé par deux bataillons prussiens. Les grenadiers autrichiens forment alors un front devant Markkleeberg et, par une attaque de flanc, chassent les Polonais et les Français du secteur.

Attaque de Wachau

Le 2e corps d'infanterie russe attaque Wachau avec l'appui de la 9e brigade prussienne. Les Russes avancent, ignorant que les Français les attendent. Ils sont surpris par une attaque sur leur flanc qui les malmène. Les Prussiens entrent dans Wachau et engagent un combat de rue. L'artillerie française de Drouot les chasse de la ville.

Combats de Liebertwolkwitz

Liebertwolkwitz est un grand village dont la position stratégique est défendue par le maréchal Macdonald et le général Lauriston avec environ 18 000 hommes. Le 4e corps autrichien les attaque avec 24 500 hommes soutenus par 4 550 hommes de la 10e brigade de Pirth et par 5 365 hommes de la 11e brigade de Ziethen. Après un dur combat, les Français sont chassés de Liebertwolkwitz, mais ils parviennent à contre-attaquer et à reprendre la ville. À ce moment, Napoléon ordonne au général Drouot de positionner une puissante batterie sur la colline de Gallows. Cent canons soufflent le 2e corps russe et forcent les bataillons prussiens qui les soutiennent à se mettre à couvert.

Comme l’avait souhaité Napoléon, une brèche est ouverte, dans laquelle s’engouffre le maréchal Murat avec 10 000 cavaliers français, italiens, et saxons. La charge est massive et menace la colline sur laquelle se trouvent les empereurs de la coalition, mais Murat a négligé de prévoir une réserve. Plusieurs petites formations de cavalerie russes (en particulier le régiment de cosaques de la Garde impériale qui célèbrera cette charge tous les ans sur ordre du Tsar), prussiennes et autrichiennes s’interposent et après d’âpres combats repoussent les assaillants jusqu’à leur propre artillerie. L’intervention des dragons de la Jeune Garde les sauve in extremis et reprend l’avantage en reconduisant les alliés hors de la ville. Liebertwolkwitz et Wachau sont repris, mais les alliés rejoignent les positions russes et autrichiennes. Ils ont démontré ce que leurs troupes d’élite, formées en carrés, étaient capables de faire face à la cavalerie française. Sur le front sud, bien que Napoléon ait gagné du terrain, il lui faut admettre qu’il ne pourra pas facilement venir à bout des rangs alliés.

Front nord

Toile de Vladimir Ivanovitch Mochkov (ru), 1815.

Le front nord s'ouvre avec l'attaque du corps russe du général Langeron[7], sur les villages de Gross-Wiederitzsch et de Klein-Wiederitzsch au centre des lignes françaises. Cette position est défendue par la division polonaise du général Dombrowski composée de quatre bataillons d'infanterie et de deux bataillons de cavalerie. Au premier signe de l'attaque, la division polonaise bondit. L'issue du combat est indécise, les deux camps se livrent à des attaques et contre-attaques successives. Rassemblant ses forces, le général Langeron, malgré de lourdes pertes, prend finalement les deux villages.

Bataille de Möckern

Les hussards brandebourgeois à la bataille de Möckern.

Le front nord est dominé par la bataille de Möckern. Blücher commande les corps de Langeron (russes) et de Yorck (prussiens) contre les maréchaux Ney et Marmont. L'affrontement, très dur, se déroule en quatre phases. Un petit château entouré de jardins et de murs peu élevés domine le village. Chaque position est transformée en forteresse. Les Français sont à couvert derrière les murs. L'ouest de la position est trop boisée et marécageuse pour une position d'artillerie. À l'est, une digue de 4 mètres protège les berges de l'Elster. Le maréchal Marmont y a abrité sa réserve d'infanterie pour contre-attaquer et soutenir rapidement chaque position.

Des attaques ont lieu toute la nuit. L'artillerie est en grande partie responsable des morts et des blessés : 9 000 chez les Alliés, 7 000 dans le camp français. Les Français perdent encore 2 000 hommes qui sont faits prisonniers.

Le 17 octobre

Le jour suivant les forces en présence reçoivent des renforts qui sont positionnés. Il n'y a que deux actions dans la journée : l'attaque par le général russe Sacken sur les Polonais de la division de Dombrowski au village de Gohlis (en). La division polonaise résiste héroïquement, faisant même l'admiration du général Sacken. Finalement, le nombre et la détermination des Russes font la différence. Les Polonais se retirent à Pfaffendorf (de). Blücher ordonne à la 22e division de hussards du général Lanskoi (russe), qui s'est illustrée la veille, d'attaquer le 3e corps de cavalerie du général Arrighi.

Les Français reçoivent le renfort de 14 000 hommes, tandis que le général Bennigsen et le prince Bernadotte augmentent considérablement les forces alliées en amenant 145 000 hommes. Bernadotte, prince royal de Suède, exerce le commandement de l'armée du Nord qui regroupe les forces suédoises, le corps prussien de Bülow et le corps russe de Wintzingerode. Cependant, une querelle oppose Bernadotte, qui souhaiterait marquer un temps de repos, et Bülow, qui réclame un assaut pour le lendemain matin. C'est l'avis des Prussiens qui l'emporte[8].

Le 18 octobre

Mockau, front nord

Situation le 18 octobre.

Le général Blücher et le prince Bernadotte sont disposés au nord, les généraux Barclay De Tolly, et Bennigsen ainsi que le prince de Hesse-Hombourg au sud, et le feld-maréchal autrichien Gyulay à l'ouest.

Le combat s'engage vers 6 h du matin. Vers 9 h, à Mockau, une brigade de cavalerie saxonne, commandée par le colonel Lindenau, change de camp et se rallie aux Russes ; ceux-ci, ne sachant que faire des transfuges, les gardent sous surveillance[8]. Plus tard dans la journée, une brigade de cavalerie wurtembergeoise, commandée par Karl von Normann-Ehrenfels, passe aussi aux Russes, tandis que le gros de l'armée saxonne continue le combat contre les Autrichiens[9].

Wachau, Lößnig, et Dölitz, front sud

Paul-Émile Boutigny, Bataille de Leipzig (1906).

La 9e brigade prussienne occupe le village abandonné de Wachau, tandis que les Autrichiens avec les Hongrois du général Bianchi repoussent les Français hors de Lößnig.

Les Autrichiens effectuent une manœuvre combinée : tandis que la cavalerie autrichienne attaque l'infanterie française pour permettre à l'infanterie autrichienne de se déployer sur Dölitz, une division de la Jeune Garde surgit et les chasse. À ce moment, trois bataillons de grenadiers autrichiens, avec l'appui de l'artillerie, leur contestent la possession du village.

De tous les côtés, les alliés lancent l'assaut. En un peu plus de neuf heures de combat, les deux camps subissent de grosses pertes, les troupes françaises empêchent la percée mais sont lentement repoussées vers Leipzig.

La défection des Saxons et la retraite

Vers 17 h, à Paunsdorf, la division saxonne, commandée par Gustav Xaver Reinhold von Ryssel (de), change de camp et retourne ses canons contre les Français. La « trahison » des Saxons sème la confusion dans le corps d'armée de Ney[10].

Le 6e corps Français défendit avec acharnement le village de Schönefeld contre le général russe Langeron, mais il finit par manquer de munitions. Le 3e corps vint le relever, vers les 3 heures. Langeron engagea alors deux nouvelles divisions. Schönefeld fut pris, perdu et repris plusieurs fois. Malgré leur héroïsme, les troupes du 3e corps ne purent tenir contre des adversaires trop nombreux. Le village, jonché de cadavres, resta finalement au pouvoir des Russes[11].

Le soir du 18 octobre, la bataille est perdue pour les Français : 320 000 soldats coalisés convergent autour de 170 000 Français pratiquement à court de munitions ; l'avant-garde de Blücher entre dans les faubourgs de Leipzig[6]. Napoléon décide de retirer la majorité de ses troupes pendant la nuit en leur faisant traverser la rivière Elster. Le même soir, il fait envoyer des dépêches aux garnisons françaises de Dresde, Torgau et Wittenberg pour leur ordonner de se rassembler en un seul corps, sous le commandement du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, de rejoindre les forces du maréchal Davout sur l'Oder et de se frayer un chemin vers l'ouest. Mais cet ordre trop tardif, à un moment où les transmissions de l'armée française sont inutilisables, ne sera jamais exécuté[12].

Le 19 octobre

Mort du prince Poniatowski le 19 octobre 1813
Horace Vernet, 1816
Collection privée, vente 2017[13]

Dans la journée du 19, les coalisés, désormais sous le commandement unique de Schwarzenberg, attaquent en 5 colonnes autour de Leipzig. La retraite française se poursuit jusque dans l'après-midi, au moment où l'unique pont est détruit prématurément par une escouade française du génie. Un tiers de l'armée française n'a pas eu le temps de traverser et n'a d'autre choix que de risquer la noyade en traversant à la nage ou de se rendre à l'ennemi. Les circonstances de cette retraite sont discutées. Napoléon avait ordonné de détruire une partie des ponts pour freiner l'avance de l'ennemi mais le dernier pont semble avoir fait l'objet d'instructions contradictoires[10].

Conséquences de la bataille de Leipzig

Retraite de Napoléon après la bataille, le 19 octobre. Gravure d’après Couché fils.

Le total des pertes est incertain. Prenant une évaluation de 140 000 au total, la coalition aurait perdu 90 000 hommes. Napoléon a perdu 60 000 soldats.

Parmi les disparus se trouve le maréchal Poniatowski, neveu du dernier roi de Pologne, Stanislas II — qui avait reçu la veille le bâton de maréchal — et les généraux Aubry, Camus de Richemont, Rochambeau et Couloumy.

La retraite de Napoléon lui permet de sauver son armée. Il doit encore affronter les Austro-Bavarois qui tentent de lui couper la route à la bataille de Hanau (30 – 31 octobre 1813) mais ils ne l'empêchent pas de se replier jusqu'au Rhin. Les Alliés, eux-mêmes épuisés, ne peuvent pas poursuivre les Français et cela les empêche de transformer cette bataille en victoire décisive. Cependant, Napoléon perd les pays qu'il contrôlait en Allemagne, précieux réservoir d'hommes et de chevaux, et abandonne dans les places fortes de Dantzig, Glogau, Stettin, Dresde, Hambourg, un peu plus de 100 000 hommes et deux maréchaux de grande valeur, Davout, sûrement son meilleur maréchal en activité, et Gouvion-Saint-Cyr, qui lui manqueront pour la campagne de 1814.

Le monument commémoratif allemand

Monument commémoratif à Leipzig

Un monument est érigé de 1898 à 1913 à Leipzig sur le lieu précis de la bataille pour la commémorer. Il est souvent considéré comme l'archétype du « style Kolossal » cher à l'Allemagne wilhelmienne. Sur la façade est inscrite la fameuse devise militaire germanique Gott mit Uns.

Notes et références

  1. Une première bataille de Leipzig, aussi connue comme « seconde bataille de Breitenfeld », a eu lieu le pendant la guerre de Trente Ans ; 'armée suédoise sous les ordres de Lennart Torstenson, l'emporte sur l'armée impériale dirigée par Ottavio Piccolomini.
  2. Laurent Henninger, « Décembre 1812-mars 1813 : Le temps de la reconstruction » dans Guerres & Histoire, no 13, juin 2013, p. 34 – 39.
  3. Antoine Reverchon, « Saxe - printemps 1813 : Deux victoires qui perdent la guerre » dans Guerres & Histoire, no 13, juin 2013, p. 40 – 43.
  4. Patrick Bouhet, « Juin-août 1813 : L'Empereur au piège de l'armistice » dans Guerres & Histoire, no 13, juin 2013, p. 44 – 46.
  5. Frédéric Naulet, Leipzig, Economica, 2014, p. 18 – 19.
  6. Benoist Bihan, « du 14 au 19 octobre : Leipzig, l'inévitable dénouement » dans Guerres & Histoire, no 13, juin 2013, p. 50 – 55.
  7. Ancien colonel français devenu général dans l'armée de Russie.
  8. Frédéric Naulet, Leipzig, Economica, 2014, p. 236.
  9. Frédéric Naulet, Leipzig, Economica, 2014, p. 238.
  10. Frédéric Naulet, Leipzig, Economica, 2014, p. 240 – 241.
  11. Émile Simond : Historique des nouveaux régiments créés par la loi du page 23
  12. Adolphe Thiers, Histoire du consulat et de l'empire, 1857, p. 270.
  13. Tableau de Vernet
Caricature de Napoléon en Casse-noisette ne pouvant briser Leipzig.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Adolphe Thiers, Histoire du consulat et de l'empire, 1857.
  • Alain Pigeard, Leipzig : la bataille des nations, 16-19 octobre 1813, Saint-Cloud, Napoléon 1er, , 82 p. (ISBN 978-2-916385-40-2).
  • Stéphane Calvet (préf. Jacques-Olivier Boudon), Leipzig, 1813 : la guerre des peuples, Paris, Vendémiaire, coll. « Le temps de la guerre », , 317 p. (ISBN 978-2-36358-066-5).
  • Frédéric Naulet, Leipzig (16-19 octobre 1813) : la fin du rêve de Napoléon et de l'Empire français, Paris, Economica, coll. « Collection Campagnes & stratégies / Grandes batailles », , 357 p. (ISBN 978-2-7178-6687-2).
  • Benoist Bihan, « Du 14 au 19 octobre : Leipzig, l'inévitable dénouement », Guerres & Histoire, no 13, juin 2013, p. 50-55.
  • Walter Bruyère-Ostells, « Les troupes allemandes de la Grande Armée à Leipzig (1813) : dépasser les lectures idéologiques d'une défection », dans Ariane Boltanski, Yann Lagadec et Franck Mercier (dir.), La bataille : du fait d'armes au combat idéologique, XIe – XIXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 288 p. (ISBN 978-2-7535-4029-3, présentation en ligne), p. 261-274.
  • Jubel-Kalender zur Erinnerung an die Völkerschlacht bei Leipzig vom 16. – 19. AD Oktober 1813. Mit Illustrationen nach Originalzeichnungen von August Beck (de), C. und E. Kirchhoff und Caspar Scheuren. Weber, Leipzig 1863. (Digitalisat).
  • Willy Andreas (de): Das Zeitalter Napoleons und die Erhebung der Völker. Heidelberg 1955.
  • Karl-Heinz Börner (de): Völkerschlacht bei Leipzig 1813. 1. Auflage, Verlag der Nation, Berlin 1988, (ISBN 3-373-00296-6).
  • Dieter Düding (de): Das deutsche Nationalfest von 1814. Matrix der deutschen Nationalfeste im 19. Jahrhundert. In: Düding, Friedemann und Münch (Hrsg.): Öffentliche Festkultur. Rowohlt, Reinbek 1988, (ISBN 3-499-55462-3).
  • Gerd Fesser: 1813. Die Völkerschlacht bei Leipzig. Bussert & Stadeler, Jena/Quedlinburg/Leipzig 2013, (ISBN 978-3-942115-15-5).
  • Jürgen Knaack (de): Wie die Völkerschlacht bei Leipzig 1813 zu ihrem Namen kam. In: Steffen Dietzsch, Ariane Ludwig (Hrsg.): Achim von Arnim und sein Kreis. De Gruyter, Berlin 2010, (ISBN 978-3-11-023308-7).
  • Andreas Platthaus (de): 1813 – Die Völkerschlacht und das Ende der Alten Welt. Rowohlt, Berlin 2013, (ISBN 978-3-87134-749-8).
  • Steffen Poser, Musée d'histoire de la ville de Leipzig (de) (Hrsg.): Die Völkerschlacht bei Leipzig. „In Schutt und Graus begraben“. Edition Leipzig 2013, (ISBN 978-3-361-00691-1).
  • Hans-Ulrich Thamer (de): Die Völkerschlacht bei Leipzig: Europas Kampf gegen Napoleon. C.H.Beck, München 2013, (ISBN 978-3-406-64610-2).
  • Martin Hofbauer (de), Martin Rink (de) (Hrsg.): Völkerschlacht bei Leipzig. Verläufe, Folgen, Bedeutungen 1813–1913–2013 (= Beiträge zur Militärgeschichte. Band 77). De Gruyter Oldenbourg, Berlin 2017, (ISBN 978-3-11-046244-9).
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