Baudouin Ier de Jérusalem

Baudouin de Boulogne, né en 1065, est le troisième fils d'Eustache II, comte de Boulogne, et d'Ide de Lorraine. Il participe à la première croisade de 1096, à la suite de laquelle il devient comte d'Édesse de 1098 à 1100, puis premier roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin Ier de 1100 à sa mort le .

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Baudouin Ier de Jérusalem

Baudouin Ier (tableau de Merry-Joseph Blondel dans une des salles des Croisades du château de Versailles).
Titre
Roi de Jérusalem

(17 ans, 3 mois et 8 jours)
Couronnement en la basilique de la Nativité de Bethléem
Prédécesseur Godefroy de Bouillon
(avoué du Saint-Sépulcre)
Successeur Baudouin II de Jérusalem
Comte d'Édesse
Prédécesseur Thoros d'Édesse
Successeur Baudouin II de Jérusalem
Biographie
Dynastie Maison de Flandre
Nom de naissance Baudouin Ier de Boulogne
Date de naissance v. 1058/1065
Date de décès
Lieu de décès El-Arich
Père Eustache II de Boulogne
Mère Ide de Boulogne
Fratrie Eustache III
Godefroy
Conjoint

Avant la croisade

Baudouin de Boulogne a deux frères aînés : Eustache III, comte de Boulogne, destiné à recueillir l'héritage paternel, et Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, destiné à recueillir l'héritage maternel (son oncle Godefroy III le Bossu, n'ayant pas d'enfants, l'a nommé comme son héritier). De fait, Baudouin est destiné à suivre une carrière ecclésiastique, voire épiscopale, afin de soutenir les politiques de ses deux frères. Mais pour des raisons mal connues, il abandonne cette voie pour celle des armes. Quand Godefroy met le siège devant Stenay pour conquérir les domaines de son oncle, lui et son frère Eustache organisent les renforts afin de l'aider.

Ayant quitté définitivement les ordres, il épouse Godehilde († 1097), fille du seigneur anglo-normand Raoul II de Tosny. Il semble que Godefroy de Bouillon l'a alors considéré comme son héritier, comme le laisse supposer la présence de Baudouin et l'absence d'Eustache à de nombreux actes de Godefroy.

Mais, au moment de partir en croisade, Baudouin, compte tenu des difficultés que son frère a eues pour rentrer en possession des biens de son oncle (le siège de Stenay vu plus haut) préfère prendre part à la première croisade et tenter sa chance en Orient.

Comte d'Édesse

Il accompagne ses deux frères dans la croisade, jusqu'à l'arrivée de celle-ci devant Antioche en octobre 1097. C'est à ce moment que Thoros, seigneur d'Édesse, demande de l'aide aux croisés pour faire face aux attaques turques. Baudouin de Boulogne répond à l'appel de Thoros et s'impose peu à peu à Édesse, menaçant de repartir auprès des croisés et obligeant Thoros à l'adopter comme successeur. Thoros trouve peu après () la mort au cours d'une émeute, peut-être avec la complicité de Baudouin, qui devient alors comte d'Édesse.

Godehilde de Tosny étant morte en 1097, il épousa Arda, une Arménienne, ce qui le fait mieux accepter par la population arménienne ; d'autant qu'il repousse efficacement les Turcs, agrandissant ses domaines jusqu'aux rives de l'Euphrate. Il songe à s'étendre vers le Dyarbekir lorsqu'il apprend la mort de son frère Godefroy. Il part alors recueillir la succession de Jérusalem, confiant le comté d'Édesse à son cousin Baudouin du Bourg.

Il délivra Adıyaman (Semsûr en kurde), contre dix mille besants d'or à Balduk l'ancien émir local. Celui-ci voulut tromper Baudouin lors de la prise de Saruj. Baudoin le fit arrêter et décapiter.

Roi de Jérusalem

Ruines d'Ayla (Aqaba).

Le jeune royaume de Jérusalem ne possède alors qu'un seul port, Jaffa, les autres ports de Palestine étant tenus par les Fatimides d'Égypte. C'est un grave problème pour une colonie qui ne peut communiquer avec le reste de la chrétienté que par la mer. La première tâche de Baudouin est donc de s'assurer le contrôle du littoral et il prend successivement les ports d'Arsouf, Césarée (1101), Saint-Jean-d'Acre (1104), Beyrouth et Sidon (1110). Il s'empare également d'Ayla (1116) sur la mer Rouge. En même temps, il doit faire face à plusieurs contre-attaques fatimides et abbassides.

Répudiation d'Arda, enluminure de 1337.

En 1113, Baudouin répudie son épouse Arda en la jetant dans un couvent pour épouser Adélaïde de Savone, veuve du comte Roger Ier de Sicile. Ce mariage lui apporte une dot considérable pour remplir le trésor, et l'appui précieux de la flotte sicilienne. Néanmoins, le divorce d'avec sa première femme n'est jamais proclamé par l'Église, ce qui le rend coupable de bigamie. Il consent à se séparer d'Adélaïde sous la pression du Saint-Siège, mais uniquement après avoir dépensé sa dot. Il meurt peu après, en évitant par cette dernière séparation de mourir excommunié.

Dans l'église du Saint-Sépulcre, on voyait autrefois les tombeaux de Godefroy de Bouillon et de Baudouin Ier de Jérusalem[1], mais après l'incendie de 1808 de la basilique, ils sont détruits par l'architecte pour aménager plusieurs chapelles. Selon une tradition, ces tombeaux étaient placés sous la Pierre de l'Onction. Une autre tradition les plaçait sous les deux bancs attenant à la chapelle d'Adam sous le calvaire[2],[3].

Ascendance

Références

  1. « Plan du Saint Sepulchre de nôtre seig. Jesus-Christ situé en la terre sainte sur le Mont calvaire dans la cité de Jerusalem », sur Gallica, (consulté le ).
  2. Alexis-Guillaume-Charles-Prosper baron de Hody, Description des tombeaux de Godefroid de Bouillon et des rois latins de Jérusalem, jadis existant dans l'église du Saint-Sépulcre ou de la Résurrection, H. Goemaere, .
  3. Vincent Meylan, « L'énigme des tombeaux des Rois des Croisades », Point de Vue, , p. 64.

Bibliographie

  • (en) Alan V. Murray, The crusader Kingdom of Jérusalem: A Dynastic History, 1099-1125, Oxford, Prosopographica et genealogica, coll. « Occasional Publications / 4 », , 280 p. [détail de l’édition] (ISBN 1-900934-03-5).
  • René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7).
  • (it) Sergio Ferdinandi, La Contea franca di Edessa. Fondazione e profilo storico del primo principato crociato nel Levante (1098-1150), Pontificia Università Antonianum, Roma 2017, 934 p. (ISBN 978-88-7257-103-3).

Articles connexes

Liens externes

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