Belkacem Ouazzane
Belkacem Ouazzane, né en 1924 à Figuig, est un militant marocain opposant du roi Hassan II et ancien membre des Forces Auxiliaires. Il est enlevé en 1973 à Figuig et son corps retrouvé seulement en 2015 dans le cimetière d’Agdz.
Biographie
Belkacem Ouazzane est en 1924 à Figuig[1], ancien membre des Forces Auxiliaires et mort à une date inconnue, est l'une des victimes de disparition forcées pendant les années de plomb au Maroc. Il est enlevé le 17 avril 1973 près de Figuig[2], et accusé de faire partie du « complot du 3 mars » mené par le Tanzim dont Ouazzane semble avoir été un des responsables du réseau subversif urbain.
Il a été transféré au centre de détention secret de l'aéroport de Casablanca-Anfa dit Corbis puis au centre de Derb Moulay Chérif dans la même ville et enfin à la prison centrale de Kénitra en juin 1973.
Le 30 août 1973, le Tribunal militaire permanent des Forces armées royales de Kénitra le déclare innocent[3]. Il est cependant kidnappé de la prison le jour même.
La Fédération internationale pour les droits humains affirme en 2000 qu'il est tout d'abord incarcéré avec son frère Hamou, dans une caserne militaire à Témara[4]. Tandis qu'Hamou est transféré dans un autre centre à Sidi Bennour et sera découvert en 1979, accomplissant des travaux forcés dans une ferme isolée, et relâché[5]. Cependant, Belkacem disparaît sans aucune trace.
Sa disparition est officiellement reconnue en 1998, dans le cadre d'une Commission de vérité et de réconciliation, au cours de laquelle témoigne son fils Abdelrahim[6]. Le mystère qui plane encore sur son sort est cependant considéré par certains militants comme un obstacle pour l'évolution politique du pays[7].
Sa sépulture est identifiée en 2015 ; elle se trouvait près de l'ancienne prison d'Agdz[8],[9].
En février 2015, le CNDH remet à sa famille un rapport d'expertise[10], établissant son identité grâce à une comparaison de son ADN avec celui de ses proches[11]. Toutefois, sa famille, épaulée par l'Association de Parents et Amis disparus au Maroc, exige une contre-expertise faite par un laboratoire étranger[12]. En effet, elle s'interroge sur le délai entre le prélèvement d'ADN fait le 27 mai 2006 et la remise du rapport[13].
Notes et références
- « Le CNDH remet à la famille de feu Belkacem Ouazzane le rapport de l'expertise génétique sur les restes du défunt », sur lematin.ma, (consulté le )
- « Maroc : dans les prisons secrètes de Hassan II – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Auditions publiques,acte II », sur Maghress (consulté le )
- Mission internationale d’enquête : Les disparitions forcées au Maroc : répondre aux exigences de vérité et de justice, novembre 2000, no 298
- Amnesty International, « Maroc. Les "disparus" : Le mur du silence doit tomber » [PDF]
- « Le Maroc exorcise ses années de plomb, mais le règne de l'impunité prévaut », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Omar Mounir, Nécrologie d'un siècle perdu: essai sur le Maroc, Marsam Editions, (ISBN 978-9981-149-47-2, lire en ligne)
- « Belkacem Ouazzane, 40 ans après sa disparition, sa sépulture est identifiée », Médias24,
- « Maroc La tombe de l’opposant Belkacem Ouazzane aurait été retrouvée », sur L'Orient Le Jour,
- « Le corps d'un détenu politique remis à sa famille 42 ans après sa disparition », sur Telquel.ma (consulté le )
- « Mise en œuvre des recommandations de l’IER : le Conseil remet le rapport de l’expertise génétique à la famille de feu Belkacem Ouazzane | Conseil National des Droits de l'Homme », sur www.cndh.org.ma (consulté le )
- « Affaire Belkacem Ouazzan : la famille exige une contre-expertise », sur MAGHREB ACTUALITÉS, (consulté le )
- « Belkacem Ouazzane : Vers une contre-expertise du rapport d’investigation ? », sur Zamane, (consulté le )
Liens externes
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