Bernard Boesch

Bernard Boesch vit les premières années de son enfance dans le XIV^e arrondissement de Paris. Au retour de son père mobilisé en 1918, la famille retourne à Neuilly-sur-Seine pour s’installer dans un lumineux appartement, rue de l'Amiral-de-Joinville. Bernard Boesch fait ses études classiques au collège Sainte-Croix ou son père enseigne les mathématiques[2]. C’est pendant les vacances en Picardie que le jeune artiste réalise ses premières aquarelles[3].

En 1929, Bernard Boesch suit des cours de dessin chez Charles Walch[4]. En 1931, bachelier à dix-sept ans, il commence des études d’architecture mais sa santé est alors fragilisée par une pleurésie trop tardivement soignée. C’est pour éviter le climat vif des vacances le long de la Manche que la famille passe les mois d’été à Pornichet. C'est ainsi qu'en 1935, Bernard Boesch rencontre Nancy Froger qui deviendra son épouse[3].

En 1932, âgé de dix-huit ans, Bernard Boesch est chargé de la rubrique artistique dans le journal Holahe. Il rencontre dès lors de nombreux artistes d’avant-garde ainsi que Raoul Dufy et Henri Matisse. Jouissant de l'attention et des conseils de Raoul Dufy, les premières œuvres de l'artiste restent profondément marquées par le fauvisme. L'année suivante, Bernard Boesch expose au Salon des Artistes Français puis entre 1934 et 1937 au Salon des Tuileries, au Salon des indépendants et au Salon d’automne[5].

En 1936, il épouse Nancy Froger à Courbevoie et est nommé professeur de dessin à Bourg-en-Bresse. Sa grave faiblesse pulmonaire l’oblige à revenir sur la côte, notamment à Saint-Tropez puis au Pouliguen qu'il peint à de multiples reprises. En 1937, il est diplômé d'architecture[3].

Pendant la guerre, les Boesch quittent le Pouliguen devant l'occupant, et se réfugient aux environs de Tours (Nancy Boesch étant tourangelle d'origine). Bernard Boesch fait alors la rencontre de Jacques Duthoo qu'il initie à la peinture. Jacques Duthoo devient dans les années suivantes un peintre abstrait recherché par les collectionneurs[3].

À Tours, Bernard Boesch est architecte de la défense passive de la ville. Sa rencontre avec Raymond Rouleau et Jean-Jacques Delbo l'amène à participer à la création de la compagnie d'art dramatique "Le rideau de Tours"[6], une section de l'Association Jeune Touraine. Il en est le décorateur, costumier puis metteur en scène et compose certaines musiques. Il réalise à cette date un portrait de l'actrice Noëlle Norman lorsque celle-ci vient jouer à leur côté en 1942 la pièce La Mégère apprivoisée. Cette aventure théâtrale trouve une fin prématurée lorsque les autorités occupantes soupçonnent la compagnie de financer la Résistance. Cette période voit également l'émergence d'une inspiration surréaliste dans sa peinture[3].

À la Libération, Bernard Boesch et son épouse gagnent Paris. L'artiste expose alors à la galerie Daunou, présentant trente-six peintures. En 1945, il participe à l'exposition Interalliés à travers la réalisation de son affiche et le prêt de deux toiles[7]. Dès 1948, Bernard Boesch est répertorié au Benezit[3].

Vers 1947, le jeune architecte acquiert la villa « les Tamarins » au Pouliguen[8], et se dévoue à la conception et à la réalisation d’un grand nombre de projets de reconstruction à Saint-Nazaire et de ses environs gravement endommagés pendant la guerre. Cette activité dure plus de trente ans[9], Bernard Boesch prenant sa retraite en 1983.

C'est alors que l'artiste cesse les expositions de son œuvre, n'ayant plus ni le temps ni le goût pour l'exposition de celle-ci. Par ailleurs, Bernard Boesch développe un attachement viscéral envers chacune de ses peintures, allant jusqu'à racheter certaines de ses œuvres vendues. Son couple ne parvenant pas à concevoir un enfant, ses œuvres font l'objet de toute son attention. Ce n'est qu'à la fin de sa vie que l'artiste, délesté de ces considérations, renoue avec l'exposition de sa peinture[3]. Néanmoins, en 1968, il participe à une exposition au retour d'un voyage en Italie, chose qu'il n'avait pas faite depuis vingt ans et qu'il ne concrétisera pas avant longtemps[3].

Dans les années 1950, Bernard Boesch et Mini Drouet, sa jeune voisine, partagent leur amour des mots en écrivant conjointement poèmes et chansons[7]. En 1955, des extraits d'un film Pathé News centré sur Minou Drouet a pour cadre la villa pouliguennaise de Bernard Boesch.

Durant les années 1970, Bernard Boesch fait la rencontre de Bernard Buffet avec qui il se lie d'amitié. Une inspiration géométrique et incisive, étroitement liée à son métier d'architecte, côtoie pendant un temps une production picturale plus onirique tant dans la palette que dans la touche[3].

À partir de 1992 apparaît simultanément une production plus minimaliste à la suite de la peinture du tableau Matin Bleu. Cette œuvre, conservée au Musée Bernard Boesch, et représentant un bord de mer quasiment abstrait illustre la constante recherche artistique de son auteur[3].

Deux grandes expositions rétrospectives sont organisées à la chapelle Sainte-Anne de La Baule-Escoublac en 1994 puis en 2000[3]. C'est au cours de cette dernière exposition que Bernard Boesch émet son intention de léguer son œuvre et ses biens à la Ville de la Baule-Escoublac. Cela, dans le but de créer un musée et une résidence d'artistes portant son nom.

Ainsi, à leur mort, les époux Boesch lèguent leur villa « Les Tamarins » et une seconde maison située sur la Pointe de Penchâteau à la ville de La Baule-Escoublac. Ce legs s'inscrit dans une volonté de favoriser la création artistique contemporaine. Selon les souhaits du couple, le Musée Bernard Boesch organise ainsi des expositions d'art moderne et contemporain et dispose d'une résidence pour jeunes artistes. Bernard Boesch lègue également une somme considérable, fruit de son travail d'architecte, pour permettre les travaux nécessaires à la conception d'un musée moderne. La maison de Bernard Boesch, rénovée avec le soutien de la fondation Patrimoine, propose une exposition annuelle de ses œuvres[9].

• (en) « Boesch, Bernard - Painter », notice du Dictionnaire Bénézit, lire en ligne, (ISBN 9780199899913).

• Ressource relative aux beaux-arts :
  • (en) Bénézit

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