Bernhard von Gudden
Johann Bernhard Aloys von Gudden, né le à Clèves et mort le à Berg, sur les bords du lac de Starnberg en Haute-Bavière est un neuropathologiste et psychiatre allemand. Il a été le médecin de Louis II de Bavière chez qui il a diagnostiqué une paranoïa et avec lequel il est mort dans des circonstances mystérieuses[1].
Naissance |
Clèves |
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Décès |
(à 62 ans) Berg |
Sépulture | Cimetière de l'Est (en) |
Nationalité | Prussienne |
Enfants | Rudolf Gudden (d), Max Gudden (d) et Hans Gudden (d) |
Formation | Université Martin-Luther de Halle-Wittemberg et université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn |
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Profession | Psychiatre, professeur d'université (d), anatomiste (d) et neurologue (en) |
Employeur | Université Louis-et-Maximilien de Munich et Université de Zurich |
Membre de | Bonner Burschenschaft Frankonia |
Résumé biographique
Il étudie à partir de 1843 à Bonn, d'abord la théologie pendant un semestre, puis la médecine. Il y devient membre de la Fridericia burschenschaft, mais la quitte le et fonde avec onze personnes partageant ses idées la Bonner Burschenschaft Frankonia, dont il devient le premier porte-parole. En 1848, il obtient son doctorat en médecine de l'université de Halle et commence à travailler comme interne à l'asile de Siegburg, sous l'autorité de Carl Wigand Maximilian Jacobi (en) (1775-1858)[2]. De 1851 à 1855, il collabore comme psychiatre avec Christian Roller (1802-1878) à l'asile d'aliénés d'Illenau de Baden. De 1855 à 1869, il est directeur du Unterfränkische Landes-Irrenanstalt, un établissement pour malades mentaux de Werneck. En 1869, il est nommé directeur de l'hôpital du Burghölzli et professeur de psychiatrie à l'université de Zurich. À la fin de sa carrière, il enseigne cette discipline à l'université de Munich[2].
Von Gudden pratique la méthode dite du « no-restraint » (suppression de toute restriction mécanique pour neutraliser l'agitation du malade mental). C'est ainsi qu'il se refuse à ligoter ses malades et qu'il leur accorde des sorties dès que possible[2]. À propos de la phrénologie, il dit : « je ne suis pas un partisan de doctrine localisatrice, mais je ne suis pas pour autant un adversaire de toute localisation [des fonctions cérébrales]. »
Il a notamment été le maître d'Emil Kraepelin et d'Auguste Forel[2].
Sa mort mystérieuse avec le roi Louis II de Bavière
Le , un peu après 18 h, Louis II demande à son psychiatre Gudden de l'accompagner pour une seconde promenade (la première ayant eu lieu dans l'après-midi). Comme ils ne sont toujours pas rentrés à 20 h, le personnel du roi au Château de Berg inquiet (il fait alors nuit noire et il y a une pluie torrentielle) envoie des hommes chercher le roi et son psychiatre. Ce n'est qu'à 22 h qu'un homme voit une étrange masse noire flotter dans le Lac de Starnberg : il s'agit de la veste et du gilet du roi. Trente minutes plus tard, on découvre le cadavre du roi flottant à vingt mètres de la berge avec, à ses côtés, le cadavre de von Gudden. La montre de Louis II s'est arrêtée à 18 h 54, celle de von Gudden à 20 h. Cependant, des témoignages lors de l'enquête affirment que von Gudden avait l'habitude d'oublier de remonter sa montre[3]. L'enquête a ensuite mis en évidence, qu'il y avait des traces de lutte aux abords du lac, (chapeau de von Gudden écrasé, traces de pas, parapluie abandonné…) et l'autopsie a montré que von Gudden portait des blessures à la nuque et était mort noyé, de l'eau ayant été retrouvée dans ses poumons.[réf. nécessaire]
Ce qu'Emil Kraepelin en disait
- « (...) Le trait essentiel de cette personnalité fut la recherche frénétique de faits absolument sûrs et certains. Le seul chemin vers la connaissance du labyrinthe psychiatrique lui semblait le découpage anatomique de plus en plus fin du cerveau. Il abhorrait l'observation clinique (...) »[réf. nécessaire]
- « (...) Comme je répondis affirmativement à la question de Wilhelm Maximilian Wundt, il se sentit obligé de me faire part de ses réserves quant à la réalisation de mon projet [devenir philosophe]. Il me fit remarquer que cette branche de la philosophie (psychologie expérimentale) n'avait aucune chance d'être prochainement reconnue par les autorités académiques, que je ne serais donc pas professeur de sitôt, et que je devrais très probablement remettre aux calendes grecques mon mariage. (...) Pendant l'automne 1883, j'allais donc trouver Von Gudden pour l'entretenir de mes problèmes. Il fut très résolument partisan de mon retour dans le giron de la psychiatrie »[réf. nécessaire]
Bibliographie
- Bernhard Von Gudden. Recherches expérimentales sur la croissance du crâne, trad. d'Auguste Forel, Delahaye, 1876
- Paul Rauchs- Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi, préf. Georges Lanteri Laura. L'Harmattan, 1997, (ISBN 2738466028)
- Sigbert Ganser (de): B. v. Gudden. In: Theodor Kirchhoff (de) (Hrsg.): Deutsche Irrenärzte. Einzelbilder ihres Lebens und Wirkens. Band 2. Springer, Berlin 1924, S. 47.
- Ernst Grünthal: Bernhard von Gudden. In: Kurt Kolle (de) (Hrsg.): Große Nervenärzte. Band 1: 21 Lebensbilder. 2. erweiterte Auflage. Thieme, Stuttgart 1970 (ISBN 3-13-363002-4), S. 128–134.
- Heinz Häfner: Ein König wird beseitigt. Ludwig II. von Bayern. C. H. Beck, München 2008 (ISBN 978-3-406-56888-6), (Die psychiatrische Entmachtung Ludwig II.).
- Hanns Hippius (de), Reinhard Steinberg (Hrsg.): Bernhard von Gudden. Springer, Heidelberg 2007 (ISBN 978-3-540-39720-5), (Mit 1 DVD).
- (de) Theodor Kirchhoff (de), « Gudden, Bernhard von », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 49, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 616-618
- Alfons Schweiggert (de), Der Mann, der mit Ludwig II. starb. Dr. Bernhard von Gudden, der Gutachter des bayerischen Königs, Husum Verlag, Husum 2014 (ISBN 978-3-89876-723-1).
- Klaus Vieli: Der Mann, der mit Ludwig II. starb (PDF; 4,5 MB) In: Neue Zürcher Zeitung vom 14. Juni 1986, S. 82–84.
- Matthias M. Weber: Gudden, Bernhard von. In: Werner E. Gerabek, Bernhard D. Haage, Gundolf Keil, Wolfgang Wegner (Hrsg.): Enzyklopädie Medizingeschichte. De Gruyter, Berlin/New York 2005 (ISBN 3-11-015714-4), S. 514 f.
Notes et références
- (en) his mysterious death - schwangau.de
- (en) « Notice biographique », sur Who Named It?
- (en) E. Shorter, A history of psychiatry, Chapter 3, p. 56-57
Source
- (en) Müller JL. « Johann Bernhard Aloys von Gudden, 1824-1886 » Am J Psychiatry 2002; 159:379. Texte disponible en ligne.
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