Beta Eridani

Beta Eridani (β Eri / β Eridani, Bêta de l'Éridan), également appelée par son nom traditionnel Cursa, est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation de l'Éridan. Elle est située à l'extrémité nord-est de l'Éridan, près de la limite avec la constellation voisine d'Orion et non loin de la brillante Rigel. La nébuleuse par réflexion de la Tête de Sorcière (IC 2118) est également localisée à 2° de Cursa.

β Eridani
Cursa
β Eridani est l'étoile relativement brillante située dans la partie supérieure de l'image (vers le nord). L'étoile la plus brillante, à gauche un peu en bas, est Rigel. Entre les deux étoiles, la nébuleuse par réflexion IC 2118.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 07m 50,99s[1]
Déclinaison −05° 05 11,21[1]
Constellation Éridan
Magnitude apparente +2,79[2]

Localisation dans la constellation : Éridan

Caractéristiques
Type spectral A3III var[3]
Indice U-B +0,10[4]
Indice B-V +0,13[2],[4]
Indice R-I +0,08[4]
Astrométrie
Vitesse radiale −6,00 ± 0,80 km/s[5]
Mouvement propre μα = −82,82 mas/a[1]
μδ = −75,39 mas/a[1]
Parallaxe 36,50 ± 0,42 mas[1]
Distance 89±2 a.l. (27,3 pc)
Magnitude absolue +0,59[6]
Caractéristiques physiques
Masse 2,0 M[7]
Rayon 2,4 R[7]
Gravité de surface (log g) 3,58[8]
Luminosité 25 L[7]
Température 8 104 K[8]
Métallicité −0,4 [Fe/H][9]
Rotation 196 km/s[3]

Autres désignations

Cursa, Dhalim[10], β Eri, 67 Eri (Flamsteed), HR 1666, HD 33111, BD-05°1162, HIP 23875, GJ 9175, SAO 131794, FK5 188, CCDM J05079 -0506A, GC 6274, NSV 1841[11]

Cette étoile géante blanche est d'une magnitude apparente de +2,79[2]. Elle est distante d'environ 89 a.l. (27,3 pc) de la Terre[1] et elle se rapproche du système solaire avec une vitesse radiale de −6 km/s[5].

Noms

Beta Eridani est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte le nom traditionnel de Cursa[4],[12], dérivant de Kursī l-Jawzā’(i) l-Muqqadam et signifiant « le Trône Antérieur d'Elgeuze »[13]. Cursa est le nom d'un groupe d'étoiles qui comprend également λ Eridani, ψ Eridani et τ Orionis[10]. Si l'on en croit un catalogue d'étoiles édité par la NASA, Al Kursiyy al Jauzah était le titre de trois étoiles : β Eri est Cursa, ψ Eridani Al Kursiyy al Jauzah I, et λ Eridani Al Kursiyy al Jauzah II (excluant τ Orionis)[14]. Il s'agit de l'un des deux noms traditionnels de Beta Eridani, l'autre étant Dhalim[10]. Le nom Cursa a été approuvé et officialisé par l'Union astronomique internationale le [15].

En astronomie chinoise, β Eridani est appelée « la troisième étoile du Puits de Jade » (玉井三 Yù Jǐng sān)[16]. Elle fait partie de l'astérisme 玉井 (Yù Jǐng), « le Puits de Jade », qui comprend en plus de β Eridani, λ Eridani, ψ Eridani et τ Orionis[17]. Dans les textes plus anciens, le nom Yu Jing était également écrit Yuh Tsing[10].

Propriétés

Beta Eridani est une étoile blanche de type spectral A3III[3], avec une classe de luminosité III (lire « trois ») indiquant qu'il s'agit d'une étoile géante qui a consommé l'hydrogène de son cœur et qui a donc quitté la séquence principale. Sa température de surface est de 8 104 K[8], ce qui lui donne sa couleur blanche typique des étoiles de type A, et elle est 25 fois plus lumineuse que le Soleil[7]. Son rayon vaut 2,4 fois celui du Soleil et elle est deux fois plus massive que le Soleil[7]. Elle tourne rapidement sur elle-même, avec une vitesse de rotation projetée de 196 km/s[3] ; cette valeur peut être comparée aux 2 km/s du Soleil à l'équateur[18]. L'étoile est connue pour varier légèrement en luminosité, sa magnitude apparente variant entre les magnitudes 2,72 et 2,80[19]. Une éruption particulièrement importante de l'étoile a eu lieu en 1985[12],[20].

La position et le mouvement propre de l'étoile suggèrent qu'elle est membre du courant d'étoiles de la Grande Ourse, une association d'étoiles qui partagent une origine et un mouvement communs à travers l'espace. Cependant, ses propriétés photométriques indiquent qu'elle serait en fait une intruse[8]. Beta Eridani possède un compagnon optique, une étoile d'une magnitude apparente de 10,90 localisée à une distance angulaire de 120 secondes d'arc et à un angle de position de 148°[21]. Elle porte la désignation CCDM J05079 -0506B[22]. Les mesures de parallaxe effectuées par le satellite Gaia indiquent qu'il s'agit d'un objet bien plus lointain[23] et qui n'est donc pas lié physiquement à Beta Eridani.

Notes et références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, 2237, 0, (Bibcode 2002yCat.2237....0D, lire en ligne)
  3. (en) F. Royer et al., « Rotational velocities of A-type stars in the northern hemisphere. II. Measurement of v sin i », Astronomy & Astrophysics, vol. 393, no 3, , p. 897–911 (DOI 10.1051/0004-6361:20020943, Bibcode 2002A&A...393..897R, arXiv astro-ph/0205255)
  4. (en) Bright Star Catalogue, « HR 1666 », sur Alcyone. Voir aussi sur VizieR.
  5. (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11, , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. (en) M. L. Malagnini et C. Morossi, « Accurate absolute luminosities, effective temperatures, radii, masses and surface gravities for a selected sample of field stars », Astronomy & Astrophysics Supplement Series, vol. 85, no 3, , p. 1015–1019 (Bibcode 1990A&AS...85.1015M)
  8. (en) Jeremy R. King et al., « Stellar Kinematic Groups. II. A Reexamination of the Membership, Activity, and Age of the Ursa Major Group », The Astronomical Journal, vol. 125, no 4, , p. 1980–2017 (DOI 10.1086/368241, Bibcode 2003AJ....125.1980K)
  9. (en) I. Kamp, M. Hempel et H. Holweger, « Do dusty A stars exhibit accretion signatures in their photospheres? », Astronomy & Astrophysics, vol. 388, no 3, , p. 978–984 (DOI 10.1051/0004-6361:20020493, Bibcode 2002A&A...388..978K, arXiv astro-ph/0204449)
  10. (en) R. H. Allen, Star Names : Their Lore and Meaning, New York, Dover Publications Inc, (réimpr. 1963) (1re éd. 1899) (ISBN 0-486-21079-0, lire en ligne), p. 218
  11. (en) * bet Eri -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  12. (en) James B. Kaler, « Cursa », sur Stars
  13. « Étymologie des noms arabes d'étoiles », sur selefa.asso.fr, Société d’Études Lexicographiques et Étymologiques Françaises & Arabes (consulté le ), p. 8
  14. (en) Jack W. Rhoads, « Technical Memorandum 33-507-A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars », Jet Propulsion Laboratory, California Institute of Technology, (consulté le )
  15. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  16. (zh) « 香港太空館 - 研究資源 - 亮星中英對照表 »
  17. (zh) 中國星座神話, écrit par 陳久金. Édité par 台灣書房出版有限公司, 2005, (ISBN 978-986-7332-25-7).
  18. (en) Albrecht Unsöld et B. Baschek (trad. de l'allemand), The new cosmos : an introduction to astronomy and astrophysics, Berlin/New York, Springer, , 557 p. (ISBN 3-540-67877-8, Bibcode 2001ncia.book.....U, lire en ligne), p. 167
  19. (en) « NSV 1841 », sur New Catalogue of Suspected Variable Stars, the improved version, Moscou, Russie, Sternberg Astronomical Institute (consulté le ).
  20. (en) B. H. Brunner, « A Flare of Beta-Eridani », Sky and Telescope, vol. 69, no 6, , p. 484 (Bibcode 1985S&T....69R.484B)
  21. (en) B. D. Mason et al., « The Washington Visual Double Star Catalog (Mason+ 2001-2011) », VizieR On-line Data Catalog: B/wds. Originellement publié dans : 2001AJ....122.3466M, vol. 1, (Bibcode 2011yCat....102026M)
  22. (en) UCAC2 29956022 -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  23. (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2: Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616, (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365)

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