Beuzeville-la-Bastille
Beuzeville-la-Bastille est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 143 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Beuzeville (homonymie).
Beuzeville-la-Bastille | |
L'église Saint-Vincent. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Baie du Cotentin |
Maire Mandat |
Carles Dupont 2020-2026 |
Code postal | 50360 |
Code commune | 50052 |
Démographie | |
Gentilé | Beuzevillais |
Population municipale |
143 hab. (2019 ) |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 21′ 25″ nord, 1° 22′ 15″ ouest |
Altitude | Min. 2 m Max. 37 m |
Superficie | 4,34 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Carentan |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Marie du Mont », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, mise en service en 1997[9] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 913,5 mm pour la période 1981-2010[11].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 36 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Beuzeville-la-Bastille est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[16],[17],[18].
La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (68,2 %), terres arables (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (11 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Bosonisvillam en 1106 et 1135[23].
Le toponyme Beuzeville est issu de l'anthroponyme germanique Boso[23],[24],[25] et de l'ancien français vile dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
Sous la Révolution, la commune a eu pour premier nom Beuzeville sur Douve en 1793, puis figure au bulletin des lois sous le nom Beuzeville-la-Bastille en 1801[26].
Elle tire son nom actuel de la tour carrée de la Bastille, ouvrage fortifié construit par Charles le Mauvais.
Histoire
Beuzeville était jadis une place forte, contrôlant le passage sur la rivière de la Douve, qu'elle surplombe, et d'une puissante seigneurie « péagère » nécessitant l'acquittement de droits de péage[28].
Sur le territoire on trouve de nombreux ouvrages du Moyen Âge, outre ceux décrits, il y aurait eu également deux autres tours, dont l'une située au lieu-dit les Terrasses à l'est de la tour de la Bastille. On y voyait les restes d'une enceinte[29].
La seigneurie est au XIe siècle la possession de Guillaume de Mortain, qui en prébende une partie au profit de l'église de Mortain[30]. En 1400, elle est entre les mains d'un seigneur du nom de Carbonnel. Par son mariage avec Jeanne de Carbonnel, Jean d'Orglandes[31] et seigneur de Plain-Marais. Elle passa ensuite dans les familles Simon de Plain-Marais[32], de Gourmont[33], de Thieuville, de Thiboutot, de Juigné et de Beauffort.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[35].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[38].
En 2019, la commune comptait 143 habitants[Note 8], en diminution de 12,27 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Beuzeville-la-Bastille a compté jusqu'à 379 habitants en 1821.
Lieux et monuments
- Église Saint-Vincent, d'origine gothique (XIIe, XVe – XIXe siècle), avec sa voûte de nef lambrissée. Juché sur un éperon, elle semble surveiller le marais[40]. Six tableaux de chemin de croix ornent les murs de l'église. La première patronne est la Trinité qui figure en statue classée à titre d'objet[41], tout comme une Vierge à l'Enfant[42].
- Château de Plain-Marais (XIVe, XVe – XVIIe siècle), inscrit au titre des monuments historiques depuis le [43]. Le château possède des tourelles du XIVe siècle, et il est entouré de douves.
- Le Câtelet, motte féodale.
- La Bastille XIVe siècle, tour carrée ruinée[44]. Fortifiée par Jean de Vienne en 1376, elle défendait le passage sur l'Ouve.
- Port sur la Douve.
- Ferme-manoir du Gros Palmier (Grosparmy) ; il fut, aux XIIIe et XIVe siècles, un château médiéval. Au XVe siècle, il devint une prison.
L’église Saint-Vincent. La nef de l'église Saint-Vincent. Le chœur de l’église Saint-Vincent. Le château de Plain-Marais et sa plate-forme bastionnée.
Personnalités liées à la commune
- Nicolas de Nise, chanoine de Rouen, mort cordelier à Valognes en 1509, natif de la commune.
- Chateaubriand, a séjourné au château de Plain-Marais, ou il a écrit une partie de ses Mémoires d'outre-tombe.
- Pierre Levesque (1960-), entraîneur et driver de chevaux de courses, dont l'écurie de trotteurs est établie au haras de Bellevent à Beuzeville.
- Olivier Le Clerc de Juigné (1776-1831), homme politique français du XIXe siècle.
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Beuzeville-la-Bastille et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Marie du Mont - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Beuzeville-la-Bastille et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 927.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 67.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Avenir Beuzevillais pour la Culture et la Détente (ABCD) - Beuzeville la Bastille », sur sainte-mere-eglise.info, Office de tourisme communautaire de Sainte-Mère-Église (consulté le ).
- Benoît Canu, « Les marais du Cotentin - Usages et pouvoirs d'un espace », Vieilles maisons françaises (vmf), patrimoine en mouvement, no 232, , p. 28-29 (ISSN 0049-6316).
- Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1824 - première partie, p 306.
- Mémoires - Par Société nationale académique de Cherbourg, p 30.
- Vivant en 1463.
- Il portait de sinople à trois lionceaux d'argent.
- Il portait d'argent au croissant au chef de gueules, chargé de trois roses d'or.
- « Jean d'Aigneaux devient maire honoraire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Beuzeville-la-Bastille (50360) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- http://www.herve-mariton.fr/elus-signataires/
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 95.
- « Groupe sculpté : La Trinité », notice no PM50000081, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Statue : Vierge à l'Enfant », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Château de Plain-Marais », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Édifice fortifié dit la Bastille », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Bibliographie
- Géraud de Féral, Un Village normand à travers les siècles: recherches historiques sur Beuzeville-la-Bastille, Coutances : O.C.E.P., 1974, 263 p.
- Géraud de Féral, Notice sur le château de Plain-Marais à Beuzeville-la-Bastille, Manche, dans les Vieilles maisons françaises, n° 34, 1967 & en tiré à part, Paris : chez André Silvaire, 1967, 16 p.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique de Beuzeville-la-Bastille sur le site de l'Insee
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