Blohm & Voss BV 144

Le Blohm & Voss BV 144 est un prototype d'avion de transport bimoteur. Si l'Allemagne avait gagné la Seconde Guerre mondiale, il aurait pu être le modèle standard mondial des moyens-courriers[1].

Blohm & Voss BV 144

Rôle avion de transport régional
Constructeur Blohm & Voss assigné à Société anonyme des ateliers d’aviation Louis Breguet
Premier vol 1946
Production 1
Dimensions
Longueur 21,80 m
Envergure 26,90 m
Hauteur 4,75 m
Masse et capacité d'emport
Max. à vide 7,9 t
Max. au décollage 13 t
Passagers 15
Motorisation
Moteurs 2 BMW 801 MA radiaux à 18 cylindres sur 2 rangs
Puissance unitaire 1 600 kW
Performances
Vitesse maximale 470 km/h
Autonomie 1 550 km

Conception

En 1940, alors que le Troisième Reich était victorieux sur tous les fronts et que la fin de la guerre paraissait proche, la compagnie aérienne nationale allemande Lufthansa prit contact avec le constructeur aéronautique Blohm & Voss pour concevoir un bimoteur commercial qui devait être disponible dès la fin des hostilités. La société Blohm & Voss fut très intéressée, mais elle ne pouvait lancer une étude d'avion civil sans l'autorisation du Ministère de l'Aviation du Reich (Reichluftfahtministerium ou RLM)[2].

Pour demeurer compétitif lorsque la guerre se terminerait, Blomh & Voss décida que l'avion devait être de technologie avancée. Sa caractéristique la plus inhabituelle était son aile haute à incidence variable, pivotant sur un longeron tubulaire[1], spécialité du constructeur[2]. Blohm und Voss testa le concept sur le bombardier-torpilleur BV 140 et les résultats montrèrent qu'il était viable. Cette formule permet au fuselage de demeurer horizontal au décollage et à l'atterrissage tout en se contentant d'un train d'atterrissage court et rétractable, avec un confort inégalé pour les quinze passagers[1]. L'avion était très « bas sur pattes », avec un train d'atterrissage tricycle dont la jambe avant (se rétractant dans le nez de l'appareil) était très courte. Le ventre de l'appareil se situait à seulement 75 centimètres du sol[2], ce qui facilitait grandement l'embarquement des passagers et du fret.

Le Dr. Ing. Richard Vogt, chef du bureau d'études de Blohm & Voss, prit contact avec le général Ernst Udet, qui était alors le responsable de la production aéronautique du RLM, pour lui présenter le projet. Udet fut très intéressé par l'idée de l'incidence variable, mais objecta qu'il risquait la cour martiale s'il détournait, en ce moment de la guerre, des ingénieurs et techniciens allemands pour un projet civil. Un compromis fut donc adopté[2]. La société française Breguet à Bayonne fut chargée de construire les deux prototypes[1]. À cette époque, cette société était en effet le seul constructeur aéronautique français qui ne participait pas à l'effort de guerre allemand. Un peu plus tard, la seule alternative pour les constructeurs français devint de participer à l'effort de guerre allemand, ou de cesser toute activité[2].

Le V1 vole en août 1944, mais les Allemands battent en retraite peu après. L'appareil est repeint aux couleurs françaises, avec croix de Lorraine sur la dérive. Les Français abandonnent finalement le projet, malgré sa conception avancée.

Références

  1. (en) Tony Wood et Bill Gunston, Hitler's Luftwaffe : a pictorial history and technical encyclopedia of Hitler's air power in World War II, Londres, Salamander Books Ltd., , 247 p. (ISBN 978-0-861-01005-9 et 978-0-517-22477-9)
  2. Jean Lacroze, « Blohm & Voss 144, un coucou allemand dans un nid français », Le Fana de l'Aviation, no 322, , p. 20-28.

Bibliographie

  • (en) Tony Wood et Bill Gunston, Hitler's Luftwaffe : a pictorial history and technical encyclopedia of Hitler's air power in World War II, Londres, Salamander Books Ltd., , 247 p. (ISBN 978-0-861-01005-9 et 978-0-517-22477-9)
  • (en) Claudio Lamas de Farias et Daniel Uhr, Luftwaffe Confidential - Fundamentals of Modern Aeronautical Design, Eqip Werbung & Verlag GmbH, (ISBN 978-3-9808838-4-9), p. 47
  • Jean Lacroze, « Blohm & Voss 144, un coucou allemand dans un nid français », Le Fana de l'Aviation, no 322, , p. 20-28.
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