Bombardements de Barcelone
Les bombardements de Barcelone de mars 1938 sont une série de raids aériens menés par les nationalistes du au pendant la guerre d'Espagne. Environ 1 300 civils furent tués et au moins 2 000 autres blessés.
Date | - |
---|---|
Lieu | Barcelone (Espagne) |
Issue | Barcelone sévèrement endommagée |
République espagnole | Espagne nationaliste Italie |
Andrés García Calle | inconnus |
Défense anti-aérienne | Chasseurs Heinkel He 51 Bombardiers Savoia-Marchetti SM.79 et Savoia-Marchetti SM.81 |
1 000 à 1 300 civils tués | aucune |
Contexte historique
En , les nationalistes avaient lancé une offensive en Aragon, après la bataille de Teruel et lorsque l'Allemagne occupe l'Autriche. Le , le gouvernement français de Léon Blum décide de rouvrir sa frontière avec l'Espagne[1] et le matériel russe commence à transiter à Barcelone[2]. Mussolini décide de mener une campagne de bombardements aériens contre Barcelone afin d'« affaiblir le moral des Rouges[3]. » Le dictateur italien pensait comme le général Giulio Douhet qu'une guerre pouvait être gagnée en utilisant l'arme aérienne à des fins de terreur[4].
Les bombardements
Entre le et le , Barcelone fut bombardée par les avions italiens de la Aviazione Legionaria[5]. Les bombardiers décollèrent de Majorque sous les couleurs espagnoles[6]. Le premier raid a lieu à 10 heures du matin le par les Heinkel He 51 allemands. Après l'attaque allemande, 17 raids furent conduits contre la ville par des bombardiers italiens Savoia-Marchetti SM.79 et Savoia-Marchetti SM.81 dans des intervalles de 3 heures chacun jusqu'au à 3 heures du matin[4]. Barcelone disposait de faibles défenses anti-aériennes républicaines et pas de couverture aérienne ; l'armée de l'air républicaine n'envoya pas de chasseurs à Barcelone avant l'après-midi du [3].
La vague répétée d'attaques aériennes menée par les Italiens rendait les alertes au bombardement de la ville inutiles, car il n'était pas clair si les sirènes annonçaient le début ou la fin d'une attaque[6]. Au total, les bombardiers italiens larguèrent 44 tonnes de bombes sur Barcelone et environ 1 000 à 1 300 civils périrent.
Conséquences
Les démocraties occidentales ont condamné les raids. Le secrétaire américain à la Défense, Cordell Hull, déclarant : « Aucune théorie de la guerre ne peut justifier un tel comportement... Je pense que je parle au nom du peuple américain tout entier[7] ! » Le , Franco demande la fin des bombardements, craignant des complications à l'étranger[4]. De son côté, Mussolini se réjouit : « Cela va remonter notre cote en Allemagne où l'on aime la guerre totale et impitoyable[3]. »
Annexes
Notes et références
- Thomas 2006, p. 783.
- Jackson 1967, p. 408.
- Beevor 2008, p. 593-594.
- Thomas 2006, p. 785.
- (en) Helen Graham, The Spanish Civil War : a very short introduction, Oxford New York, Oxford University Press, coll. « Very short introductions » (no 123), , 175 p. (ISBN 978-0-192-80377-1, lire en ligne), p. 163.
- Preston 2006, p. 283.
- (en) Foreign News: Barcelona Horrors, TIME, 28 mars 1938
Bibliographie
- Antony Beevor (trad. Jean-François Sené), La Guerre d'Espagne, Paris, Le Livre de poche, coll. « Littérature & Documents », , 893 p. (ISBN 2-253-12092-8 et 978-2-253-12092-6)
- (en) Gabriel Jackson, The Spanish Republic and the Civil War, 1931–1939, Princeton, Princeton University Press, , 578 p. (ISBN 978-0-691-00757-1, présentation en ligne), p. 408.
- (en) Paul Preston, The Spanish Civil War : Reaction, Revolution & Revenge, Londres, Harper Perennial, , 381 p. (ISBN 978-0-00-723207-9).
- (en) Hugh Thomas, The Spanish Civil War, Londres, Penguin Books, .
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