Bondoukou

Bondoukou est une ville du nord-est de la Côte d'Ivoire, chef-lieu de la région administrative de Gontougo, proche du Ghana. Elle compterait plus de 78 000 habitants en 2013, en plein cœur du Pays Zanzan.

Bondoukou

Mosquée de Bondoukou
Administration
Pays Côte d'Ivoire
Région Région du Gontougo
Maire Kone Hiliassou
Démographie
Gentilé Bondoukois(e)
Population 78 258 hab.
Densité 2 724 hab./km2
Géographie
Coordonnées 8° 02′ 23″ nord, 2° 47′ 54″ ouest
Superficie 2 873 ha = 28,730 km2
Divers
Langue(s) parlée(s) français, malinké, agni, lobiri, koulango, abron
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
Bondoukou
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
Bondoukou

    La ville est connue pour ses nombreuses mosquées, d'où l'appellation de «la ville aux mille mosquées», et aussi pour sa forte diversité ethnique.

    Géographie

    Carte des environs de Bondoukou (1957).
    Relevé météorologique de Bondoukou
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
    Température minimale moyenne (°C) 18 20 21 22 21 20 20 20 20 20 19 18
    Température moyenne (°C) 26 28 28 28 27 26 25 25 25 26 26 25
    Température maximale moyenne (°C) 34 36 35 34 33 31 30 30 30 31 32 32
    Nombre de jours avec précipitations 0 0 2 2 1 3 3 3 3 2 0 0
    Source : GeographyIQ

    Administration

    Une loi de 1978[1] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

    Liste des maires successifs
    Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
    1980Fétigué KoulibalyPDCI-RDAAdministrateurélu
    1985Yaya OuattaraPDCI-RDAHomme politiqueélu
    1990Lamine OuattaraPDCI-RDAGestionnaireélu
    1995Félix Kouakou DapaPDCI-RDAFinancierélu
    2001Félix Kouakou DapaPDCI-RDAFinancierélu
    2013KONE HiliassouIndépendantinformaticienélu

    Histoire

    « Adjoumani et ses fils, roi de Bondoukou » (gravure Édouard Riou, 1892)

    Marcel Treich-Laplène y arrive en septembre 1888 mais a déjà quitté la ville lorsque Louis-Gustave Binger y entre le mardi [2].

    Binger consacre le chapitre XIII de son récit de voyage, Du Niger au golfe de Guinée à Bondoukou. Il en retrace d'abord l'histoire: « Bondoukou ou Bitougou est plus ancienne que Djenné : sa fondation est antérieure à 1043. D'après Ahmed Baba, qui la désigne sous le nom de Bitou, c'est en faisant le commerce du sel de Téghasa et de l'or de Bitou que Djenné s'est enrichie. Il suffit, du reste, de se promener dans Boudoukou pour acquérir la certitude qu'on est en présence d'une des plus vieilles cités soudaniennes : les cendres, détritus et ordures atteignent plusieurs mètres d'épaisseur... »[3]. Il décrit ensuite la ville, ses quartiers et ses habitations (p. 162) puis sa population qu'il évalue à « environ 2 500 à 3 000 habitants »[4].

    Binger étudie les ressources de la ville, en explique les spécialités alimentaires (p. 162-164) puis analyse longuement son marché, ses commerces (p. 165-168) et son industrie (p. 169). Il n'hésite pas à écrire: « Bondoukou peut sans contredit prendre le titre d'entrepôt d'articles d'Europe... »[5].

    Société

    Démographie

    Évolution démographique
    19201946Rec. 1975Rec. 1988:1998Est. 2010
    19 02133 05164 258
    Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes

    Éducation

    L'entrée principale du Lycée Moderne de Bondoukou

    Le département compte 244 écoles primaires dont six privées et dix établissements secondaires dont six privés[6].

    Enseignement primaire
    Public

    • École primaire publique

    Enseignement secondaire
    Lycée Public

    • Lycée moderne

    Lycée Privé

    • Lycée moderne et technique Dua Kobenan (1er et 2nd cycles)
    • Groupe scolaire Mampo (1er et 2nd cycles)
    • Collège moderne Nanan Adou Koffi (1er et 2nd cycles)

    Collège public

    • Collège moderne

    Collèges privés

    • Collège moderne Honoré-de-Balzac (autorisé pour le 1er cycle)
    • Groupe scolaire les Professionnels, (autorisé pour le 1er cycle)
    • Collège moderne Amani N’Guessan Michel (autorisé pour le 1er cycle)
    • Collège moderne Ouattara Mahama (Non autorisé)
    • Collège privé du Zanzan (Non autorisé)

    C'est à Elima, au sud du pays, que sera créée la première école officielle le avec pour instituteur Fritz-Émile Jean d'heur venu d'Algérie. Elle comptait alors 33 élèves africains qui seront les premiers lecteurs en langue française. Elle fonctionnera pendant 3 ans avant d'être transférée en 1890 à Assinie par Marcel Treich-Laplène, le nouveau résident de France. Le , il y avait 896 élèves en Côte d'Ivoire pour une population estimée un peu supérieure à 2 millions d'habitants. Bondoukou accueillera l'une des 18 écoles de village créées en 1903. Elle comportait 32 élèves encadrés par un instituteur.

    Langues

    Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le Dioula mais la langue vernaculaire de la région est le Koulango. Le français effectivement parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de dago[Note 1] qui se distingue du français standard par la prononciation. Une autre forme de français parlé est le Nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont écrits 2 magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Bondoukou accueillant de nombreux Ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées.

    Religion

    Surnommée la ville aux mille mosquées, Bondoukou est une ville à majorité musulmane comptant de nombreux édifices religieux dont la mosquée dite de Samory.

    Bondoukou est le siège d'un évêché catholique créé le .

    Économie

    Bondoukou possède un aérodrome (code AITA : BDK).

    Sport

    La ville compte un club de football, le Sacraboutou Sports de Bondoukou, qui évolue en MTN Ligue 2. C'est dans cette ville que se trouve le Stade Imam Ali Timité où joue le Satellite FC, club de football basé au Plateau, à Abidjan.

    Villes voisines

    Notes et références

    Notes

    1. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle de français de Moussa, dans l'ouest du pays, on parle de français de Dago

    Références

    1. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
    2. L-G. Binger, Du Niger au golfe de Guinée, vol. 2, Hachette, 1892, p. 160
    3. Binger, op. cit, p. 161
    4. Ibid, p. 162
    5. Ibidem, p. 164
    6. Dans les années 1980, à la suite d'une grève des enseignants du secondaire, commencée au lycée de Bondoukou et qui a gagné tout le pays, consécutive au « problème des baux administratifs » qui se traduisait concrètement par la suppression du « droit au logement » des professeurs, il a été rendu obligatoire, dans les écoles, de chanter l'hymne national, l'Abidjanaise, chaque matin et de citer la « pensée du jour » du président de la république de l'époque, Félix Houphouët-Boigny, ce dont s'acquittait le «  délégué de classe ». Parallèlement, il a été institué le « lever du drapeau » dans la cour des écoles chaque lundi matin et le « baisser du drapeau » chaque samedi midi. De surcroît, chaque école a été considérée comme une « sous-section » du PDCI-RDA, parti politique unique du pays à ce moment-là.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Karel Arnaut et Elizabeth Dell, Bedu is my lover : five stories about Bondoukou and masquerading, Green Centre for Non-Western Art at the Royal Pavilion, Art Gallery and Museums, Brighton, 1996, 32 p. (ISBN 0-948723-27-0)
    • (fr) Assa Koby, Étude géographique des marchés de la sous-préfecture de Bondoukou, Université d'Abidjan, Institut de Géographie tropicale, , no 5, 22 p.
    • (fr) Dominique Pierre Soulé de Lafont, Le Précambrien moyen et supérieur de Bondoukou : Côte d'Ivoire, Grande impr. africaine, Dakar, 1956, 174 p.
    • (fr) Louis Tauxier, Le noir de Bondoukou : Koulangos, Dyoulas, Abrons, etc., E. Leroux, Paris, 1921, 770 p.
    • (fr) Emmanuel Terray, Bondoukou avant la conquête coloniale : le témoignage des visiteurs britanniques, Colloque de Bondoukou 1974, 13 p.

    Liens externes

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