Ferdinand Marcos Jr.
Ferdinand Marcos Jr., dit Bongbong Marcos (BBM), né à Manille le , est un homme politique philippin, membre du Parti fédéral des Philippines (PFP). Il est président de la République depuis le 30 juin 2022.
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Ferdinand Marcos Jr. | ||
Bongbong Marcos en 2022. | ||
Fonctions | ||
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Président des Philippines | ||
En fonction depuis le (2 mois et 5 jours) |
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Élection | 9 mai 2022 | |
Vice-président | Sara Duterte | |
Prédécesseur | Rodrigo Duterte | |
Sénateur philippin | ||
– (6 ans) |
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Élection | 10 mai 2010 | |
Réélection | 13 mai 2013 | |
Législature | 15e et 16e | |
Groupe politique | NP | |
Membre de la Chambre des représentants de Philippines | ||
– (3 ans) |
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Élection | 14 mai 2007 | |
Circonscription | 2e d'Ilocos Norte | |
Législature | 14e | |
Groupe politique | NP | |
Prédécesseur | Imee Marcos | |
Successeur | Imelda Marcos | |
– (3 ans) |
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Élection | 11 mai 1992 | |
Circonscription | 2e d'Ilocos Norte | |
Législature | 9e | |
Groupe politique | KBL | |
Prédécesseur | Mariano Nalupta Jr. | |
Successeur | Simeon Valdez | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Ferdinand Romualdez Marcos Jr. | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Manille (Philippines) | |
Parti politique | Parti nationaliste (2009-2021) Kilusang Bagong Lipunan (1980-2009) |
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Père | Ferdinand Marcos | |
Mère | Imelda Romualdez | |
Résidence | Palais de Malacañan | |
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Présidents des Philippines | ||
Fils du dictateur Ferdinand Marcos et d’Imelda Marcos, il est vice-gouverneur d'Ilocos Norte de 1980 à 1983 et gouverneur d'Ilocos Norte de 1983 à 1986 puis de 1998 à 2007, ainsi que membre de la Chambre des représentants de 1992 à 1995 puis de 2007 à 2010 et sénateur de 2010 à 2016.
À la suite de la révolution philippine de 1986, il s'exile à Hawaï avec sa famille, où son père, Ferdinand Sr., meurt.
Lors de l’élection à la vice-présidence des Philippines de 2016, il perd d’extrême justesse face à Leni Robredo.
Ferdinand Marcos Jr. a été très critiqué pour ses manipulations historiques et son révisionnisme dans le but de blanchir l'image et la réputation de sa famille. Son association a également été accusée d'avoir occulté les violations des droits de l'homme et les pillages qui ont eu lieu pendant la présidence de son père. Il a également été condamné pour fraude fiscale.
Biographie
Naissance et famille
Ferdinand Romualdez Marcos Jr., surnommé Bongbong, est né à Manille le 13 septembre 1957, de Ferdinand Edralin Marcos Sr. et Imelda Romualdez. Son père était représentant du deuxième arrondissement d'Ilocos Norte à sa naissance. Deux ans plus tard, il devient sénateur.
Jeunesses et études
En 1970, Ferdinand Marcos Jr. est envoyé en Angleterre, où il étudie à la Worth School, une institution bénédictine du West Sussex réservée aux garçons. En 1972, son père déclare la loi martiale dans toutes les Philippines[1]. En 1978, il est étudiant à l'université d'Oxford, où il reçoit non pas un diplôme mais un « certificat spécial »[2].
Il est nommé par son père de 1980 à 1986 vice-gouverneur puis gouverneur de la province d’Ilocos Norte. Il siégea aussi, pour un salaire considérable, à la tête de l’opérateur de satellites du pays, Philcomsat[3].
En 1986, il conseille à son père de bombarder les camps policiers et militaires soutenant la révolution, ce que ce dernier refuse[2].
La révolution, qui a conduit à la chute du régime, contraint la famille Marcos à fuir les Philippines. En 1986, à Hawaï, où elle a été accueillie par les États-Unis, Ferdinand Marcos Jr. informe leur banquier suisse qu’un intermédiaire avait été désigné afin d’effectuer des opérations en leur nom. Le banquier a ensuite dénoncé la machination, ce qui a conduit au blocage des comptes suisses et à la restitution aux Philippines de plusieurs centaines de millions de dollars d’argent détourné pendant la dictature[3].
Après la mort de son père en 1989, la présidente Corazon Aquino autorise le retour des autres membres de la famille Marcos aux Philippines pour faire face à diverses accusations. Bongbong Marcos est l'un des premiers à revenir aux Philippines. Il fait son retour en 1991 et il est rapidement sollicité pour des fonctions politiques, commençant par le fief traditionnel de la famille à Ilocos Norte.
La famille Marcos reste puissante aux Philippines, exerçant essentiellement son influence dans le nord du pays, où elle possède de grandes propriétés[4]. Après le retour de la famille aux Philippines, sa mère fut deux fois élue députée et sa sœur a également exercé d’importantes responsabilités politiques, étant successivement députée, gouverneure et sénatrice.
Campagne vice-présidentielle de 2016
Le 5 octobre 2015, Ferdinand Marcos Jr. annonce via son site web sa candidature à la vice-présidence des Philippines aux élections générales de 2016. Il se présente en candidat indépendant. Avant son annonce, il avait décliné une invitation du candidat à la présidence, le vice-président Jejomar Binay, pour devenir son colistier. Le 15 octobre 2015, la candidate à la présidentielle Miriam Defensor Santiago confirme que Marcos sera son colistier[5].
Ferdinand Marcos se classe deuxième dans la course à la vice-présidence, très disputée, perdant face à la représentante de Camarines Sur Leni Robredo, qui l'emporte par 263 473 voix, l'une des marges les plus serrées depuis la victoire de Fernando Lopez (en) à l'élection à la vice-présidence de 1965. Il dépose une plainte pour fraude mais elle est rejetée en 2021[2].
Élection présidentielle de 2022
Ferdinand Marcos Jr. lance officiellement sa campagne en vue de l'élection présidentielle philippine de 2022 le 5 octobre 2021. Le 16 novembre, il annonce que sa colistière sera Sara Duterte, fille du président Rodrigo Duterte et maire de Davao[6].
Durant la campagne, Ferdinand Marcos Jr. ne donne pas d'interviews aux grands médias du pays et ne participe à aucun débat avec les autres candidats. Le Monde estime qu'« il a surfé sur une vague de nostalgie qui repose sur une vision largement édulcorée du règne de son père ». Il profite aussi de l'affaiblissement du régime démocratique opéré par le président sortant Rodrigo Duterte[2].
Les réseaux sociaux ont été inondés d'informations mensongères concernant l'origine de fortune de la famille ou les progrès économiques réalisés sous le régime de Ferdinand Marcos père. Au contraire, ses adversaires ont été les cibles de dizaines d'affirmations fausses ou trompeuses, notamment des photos et des vidéos truquées visant à dépeindre Leni Robredo comme étant stupide ou communiste[7],[3].
Président des Philippines
Le 9 mai 2022, Ferdinand Marcos Jr. est élu président des Philippines face à Leni Robredo. Son investiture a eu lieu le 30 juin. Cette victoire marque le retour du clan Marcos au pouvoir, 36 ans après le départ de son père[2]. En outre, sa victoire constitue un indéniable triomphe : il a été élu avec 58,7 % des voix et peut compter sur le soutien d’une majorité à la Chambre des représentants et au Sénat et des institutions très malléables des Philippines[8].
Vie privée
Bongbong est marié à Louise Cacho Araneta, dite Liza, membre de l'éminente famille Araneta, avec qui il a trois fils : Ferdinand Alexander III, dit Sandro (né en 1994), Joseph Simon (né en 1995) et William Vincent, dit Vince (né en 1997).
Notes et références
- (en) By Amita O. Legaspi, GMA News, « Where was Bongbong Marcos when martial law was declared in 1972? », sur GMA News Online (consulté le )
- Brice Pedroletti, « Aux Philippines, le retour de la famille Marcos, trente-six ans après la chute de la dictature », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Aux Philippines, le camp Marcos porté par les « fake news » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Aux Philippines, le clan Marcos en marche vers le pouvoir », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
- (en) Aries Joseph Hegina, « Miriam Santiago confirms Bongbong Marcos is her vice president », sur INQUIRER.net, (consulté le )
- (en) Neil Arwin Mercado, « It’s official: Bongbong Marcos, Sara Duterte running in tandem in 2022 elections », sur inquirer.net, (consulté le )
- « Philippines: le fils du dictateur Marcos, grand gagnant de la désinformation », sur L'Obs,
- « Ferdinand Marcos Jr, dit « Bongbong », investi président des Philippines », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressource relative à l'audiovisuel :
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