Boris Taslitzky

Boris Taslitzky, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un peintre français dont l'œuvre s'inscrit dans le courant du réalisme socialiste.

Boris Taslitzky
Portrait de Boris Taslitzky par Amrita Sher-Gil (1930), National Gallery of Modern Art, New Delhi
Naissance
Décès
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Biographie

Plaque 5 rue Racine (6e arrondissement de Paris), où il vit de 1954 à 2005.

Boris Taslitzky naît de parents juifs russes émigrés après l'échec de la révolution de 1905. Son père, ingénieur, meurt dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale, comme engagé volontaire[2]. Le jeune Boris devient pupille de la Nation. Il commence à peindre à l’âge de quinze ans et fréquente les académies de Montparnasse, visite le Louvre et copie les grands maîtres, notamment Rubens, Delacroix, Géricault ou Courbet [3], puis entre en 1928 à l'École des beaux-arts de Paris. En 1933, il adhère à l'AEAR, Association des écrivains et artistes révolutionnaires, dont il devient secrétaire général de la section des Peintres et Sculpteurs, et en 1935 au Parti communiste français[4].

En 1936, lors de la présentation de Quatorze Juillet, pièce de Romain Rolland, il participe à l'exposition qui réunit notamment Picasso, Léger, Matisse, Braque, Jean Lurçat, Laurens et Pignon dans le hall du théâtre de l'Alhambra. Il participe activement aux débats de la Maison de la Culture qui préfigurent la politique culturelle du Front populaire[5]. Il réalise en 1937 des dessins d'illustration pour le journal communiste Ce soir d'Aragon et Jean-Richard Bloch. Il est en 1938 secrétaire général des Peintres et Sculpteurs de la Maison de la Culture de Paris[6].

Mobilisé à Meaux, Boris Taslitzky est fait prisonnier en juin 1940, s'évade en août et s'engage dans la Résistance au sein du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France. Arrêté en novembre 1941, condamné à deux ans de prison pour des « dessins de propagande communiste »[2], il est transféré dans les prisons de Riom et de Mauzac, puis au centre de Saint-Sulpice-la-Pointe, et le déporté à Buchenwald où il parvient à faire quelque deux cents dessins qui témoignent de la vie des camps. « Si je vais en enfer, j’y ferai des croquis. D’ailleurs, j’ai l’expérience, j’y suis déjà allé et j’y ai dessiné !… », dira-t-il plus tard. Sa mère meurt à Auschwitz[7],[8],[9].

Après-guerre, en 1946, Aragon fait éditer une centaine de ses dessins de Buchenwald[4]. Boris Taslitzky expose en 1946 ses œuvres inspirées par la Résistance et la déportation. Il reçoit la même année le Prix Blumenthal de la peinture et est secrétaire général de l'Union des arts plastiques, suite de l'AEAR. Il est alors, avec André Fougeron, Jean Vénitien et Jean Amblard, l'un des défenseurs du réalisme socialiste en France. Il dénonce aussi par ses œuvres le colonialisme[2].

De 1971 à 1980, Boris Taslitzky enseigne le dessin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs[2]. Décoré déjà de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille militaire, il reçoit en 1997 les insignes de chevalier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance et de la déportation.

Son parcours est marqué par les bouleversements de l’histoire du XXe siècle. À la fois témoin et acteur de cette histoire, il se voulait conscient de sa responsabilité d’homme et d’artiste[10].

Distinctions

Exposition rétrospective

En 2022, le musée La Piscine à Roubaix organise une exposition rétrospective de son œuvre, du au  : « Boris Taslitzky (1911-2005) : l'art en prise avec son temps »[2],[11].

Ouvrages

  • Boris Taslitzky, Tu parles... chronique, Paris Les Éditeurs français réunis, 1959 ; rééd. Paris, L'Harmattan, 2004, 220 p. (ISBN 2-7475-7089-4)
  • Taslitsky et Guillevic, L'Âge mûr (sept sonnets de Guillevic datant de 1954, 29 dessins de Taslitzky dont un portrait de Guillevic), Paris, Éditions Cercle d'Art, 1955 (n. p.).
  • Boris Taslitzky, Tambour battant, (1 dessin de Taslitzky) Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1962 ; rééd. Paris, L'Harmattan, 2004, 138 p. (ISBN 2-7475-7147-5)
  • Boris Taslitzky, Dessins faits à Buchenwald, textes de Christophe Cognet, Lionel Richard, Annette Wieviorka, Aragon, Julien Cain, Jorge Semprún, Maurice Kriegel-Valrimont, etc., Paris, Éditions Biro, 2009, 251 p. (ISBN 978-2-351-19054-8)

Musées

Élèves

Références

  1. « ark:/36937/s005b015dcc6b67c », sous le nom BORIS (consulté le )
  2. Harry Bellet, « Boris Taslitzky, peintre des bouleversements du XXe siècle, une exposition à voir à Roubaix », Le Monde, (lire en ligne )
  3. « Miroirs - Boris Taslisky », sur mosaique,levillage.org (archive du lien).
  4. Jean Maitron, « TASLITZKY Boris », sur maitron.fr (consulté le ).
  5. « Taslitzky, Boris », sur imec-archives.com (archive du lien).
  6. Harry Bellet, « Boris Taslitzky », Le Monde, (lire en ligne)
  7. « Boris Taslitzky », sur Encyclopædia Universalis
  8. « Boris Taslitzky », sur Evene / Le Figaro
  9. « Dessins de Boris Taslitzky (1911-2005) », sur asso-buchenwald-dora.com.
  10. Marie-José Sirach, « Quand Boris Taslitzky dessinait l'indicible », L'Humanité, (lire en ligne).
  11. Boris Taslitzky (1911-2005), l'art en prise avec son temps, La Piscine, Roubaix.
  12. Le petit camp à Buchenwald
  13. Centre Pompidou
  14. Commémoration de la Commune au cimetière du Père Lachaise en 1935
  15. Emeutes à Oran, Algérie
  16. Le four électrique dans une usine de locomotive
  17. Le Délégué
  18. (en) Les Grèves de juin 1936
  19. (en) Un soir sur les escalators du métro de Paris

Annexes

Bibliographie

 : sources utilisées pour la rédaction de cet article

Filmographie

  • L'Atelier de Boris (2004), film documentaire réalisé par Christophe Cognet, Corto-Pacific, 96 min, 24 Images

Liens externes

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