Boulevard de Sébastopol
Le boulevard de Sébastopol, anciennement boulevard du Centre, est un boulevard parisien qui sépare les 1er et 2e, d'une part, des 3e et 4e arrondissements d'autre part.
1er, 2e, 3e, 4e arrts Boulevard de Sébastopol
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Situation | ||
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Arrondissements | 1er 2e 3e 4e | |
Début | 12, avenue Victoria | |
Fin | 9, boulevard Saint-Denis | |
Morphologie | ||
Longueur | 1 332 m | |
Largeur | 30 m | |
Historique | ||
Création | 1854 (DUP) | |
Dénomination | 1855 | |
Ancien nom | Boulevard du Centre | |
Géocodification | ||
Ville de Paris | 8525 | |
DGI | 8894 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
Situation et accès
Long de 1 332 mètres et large de 30, il part de la place du Châtelet et se poursuit au nord par le boulevard de Strasbourg. C'est d'abord une voie de grande circulation pourvue de trois voies automobiles et un couloir de bus. Bien qu'il comporte quelques restaurants et de nombreuses boutiques, le boulevard de Sébastopol n'est pas réellement un lieu de loisir, contrairement au Marais et aux Halles entre lesquels il s'interpose.
En son extrémité sud, on peut apercevoir la coupole du tribunal de commerce de Paris qui se situe sur l’île de la Cité.
Ce site est desservi par les stations de métro Châtelet, Étienne Marcel, Réaumur - Sébastopol, Strasbourg - Saint-Denis, Château d’Eau et Gare de l’Est.
C'est la seule voie parisienne à passer par quatre arrondissements (à l'exception du Boulevard Périphérique et de la voie Georges Pompidou).
Origine du nom
Le nom de cette voie perpétue le souvenir du siège de Sébastopol, durant la guerre de Crimée.
Historique
Percement
Le boulevard de Sébastopol est l'une des voies les plus importantes percées par Haussmann lors des travaux de transformation de Paris. Il constitue un élément important du nouveau grand axe nord-sud qui traverse le centre de Paris et constitue l'axe d'accès à la gare de l'Est.
Le percement de cette voie est déclaré d'utilité publique en 1854 en même temps que celui de la rue de Turbigo et du prolongement de la rue Réaumur[1]. Tout d'abord nommé « boulevard du Centre », il est renommé « boulevard de Sébastopol » quelques jours après la victoire remportée le , par les troupes de Napoléon III[2].
Le boulevard est inauguré en 1858. Dans cette partie le boulevard nouveau a absorbé, englobé ou supprimé :
- la rue des Arts
- la ruelle des Arts
- la rue Aubry-le-Boucher, en partie
- la rue d'Avignon
- la cour Batave
- le passage et l'impasse Beaufort
- la rue Blondel, en partie
- l'ancienne rue du Bourg-l'Abbé et la poterne du Bourg l'Abbé
- le passage du Cheval Rouge
- la ruelle du Commerce
- la rue du Crucifix-Saint-Jacques-la-Boucherie, également appelée « rue du Petit Crucifix » ou « rue du Crucifix »
- la rue des Écrivains, également supprimée par la rue de Rivoli
- une partie de la rue des Égouts-du-Ponceau
- l'impasse des Étuves
- une partie de la rue Guérin-Boisseau
- la rue du Grand-Hurleur et la rue du Petit-Hurleur
- le Passage Grande-Rue
- la rue Greneta, en partie
- la rue Guérin-Boisseau, en partie
- la rue de la Laiterie
- la rue de La Reynie, en partie
- la rue des Lombards, en partie
- le passage de la Longue-Allée et une partie de la rue de la Longue-Allée (entre la rue Blondel et la section de la rue du Ponceau supprimée)
- la rue des Mécaniques
- la rue des Métiers, enclos de la Trinité
- la rue aux Ours, partiellement éventrée lors de la création du nouveau carrefour
- une partie de la rue du Ponceau qui avait été ouverte sur le passage du Grand Égout
- la rue Rambuteau, en partie
- le passage ou cour Saint-Chaumont
- la rue de la Savonnerie
- le passage Saint-Denis qui correspondait avec l'impasse Basfour
- l'impasse Saint-François
- la rue Saint-Magloire
- la rue Sainte-Apolline, en partie[3]
- la rue Salle-au-Comte également appelée « rue de la Salle-au-Comte », jadis « rue au Comte-de-Dammartin », qui devait son nom à l'hôtel de Dammartin, où habita et fut tué au XVe siècle le grand chancelier de Marie. Cette rue allait à peu près de la rue Rambuteau à la rue aux Ours
- le passage Saucède
- l'enclos de la Trinité, comprenant le cimetière et l'hôpital de la Trinité, le passage Greneta, la Grande-Rue, les rues des Métiers (précédemment rue Saint-Louis), des Mécaniques et de la Laiterie et la rue ou cour du Commerce[4]
- la rue Trognon
- la rue des Trois-Maures
- la rue de la Veille-Monnaie
- le passage et l'impasse de Venise
Pendant quelques années, le boulevard de Sébastopol se poursuit sur la rive gauche jusqu’à l’avenue de l’Observatoire (actuel RER Port-Royal) ; cette section recevra en 1867 le nom de boulevard Saint-Michel.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Le boulevard de Sébastopol est cité dans la chanson Viens Fifine chantée par Jean Gabin[7].
- Le boulevard Sébastopol a inspiré la chanson Mon Sébasto, composée par Jean-Roger Caussimon et Léo Ferré, en 1957.
- No 17 : Éden-Concert, ancienne salle de spectacle parisienne.
- No 19 : emplacement, d' à , des bureaux du journal Le Franc-Tireur.
- No 71 : Pierre Ucciani (artiste peintre), y eut ses ateliers de bijoutier-joaillier-orfèvre, de 1879 à 1902[8].
- No 99 : Emplacement, en 1878, de la goguette des Joyeux Amis
- Nos 101-103 : ancien immeuble Félix Potin, actuellement occupé par un magasin de l'enseigne Monoprix. En , lors de travaux effectués dans les caves du magasin Réaumur-Sébastopol, on découvre 8 fosses communes comprenant en tout plus de 200 squelettes. Ces ossements proviendraient du cimetière de la Trinité[9],[10],[11].
- Arrière de l'église Saint-Leu-Saint-Gilles.
- Le boulevard de Sébastopol est cité dans l'appel de l'abbé Pierre le : « Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard de Sébastopol ».
- En , une manifestation de nuit y réunit plusieurs centaines de féministes, qui souhaitent dénoncer le fait que les femmes violées sont traitées en coupable, « soupçonnées d'avoir été imprudentes ou provocantes au motif qu'elles ont parlé à des inconnus ou sont sorties tard le soir, seules, sans protecteur » note l'historienne Séverine Liatard[12].
- Plaque au no 3 en hommage à Jean Rousseau et Claude Vié.
- Plaque au no 20 en hommage aux résistants Jean Rocher et Georges Prévot.
- Plaque au no 48 en hommage aux résistants du « groupe de Sébastopol ».
- Affiche de 1884.
Collecteur du boulevard de Sébastopol au début du XXe siècle. Le boulevard de Sébastopol, près de la place du Châtelet.
Référence
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 29 septembre 1854 », p. 286.
- Ibid., p. 285 [lire en ligne].
- Marquis Félix de Rochegude (Marie Joseph Edouard Félix de Robert d'Aquéria, marquis de Rochegude), Promenades dans toutes les rues de Paris par arrondissements, Librairie Hachette et Cie, Paris, 1910.
- Cadastre de l'îlot de la Trinité sur les AD de Paris.
- « A Paris, les "coronapistes" seront pérennisées, "une première étape" salue l'association Paris en Selle », sur France Bleu, (consulté le )
- « https://twitter.com/david_belliard/status/1313863597651615744 », sur Twitter (consulté le )
- Paroles de Viens Fifine.
- « Pierre Ucciani, bijoutier-joaillier-orfèvre, 71, bd de Sébastopol, Paris (culture.gouv.) », 1er mai 1879 au 18 octobre 1902
- « Les surprises des sous-sols du boulevard Sébastopol à Paris : archéologie du cimetière de la Trinité sur le site de l'INRAP », www.inrap.fr.
- Diaporama : un cimetière du Moyen Âge sous le Monoprix de Réaumur-Sébastopol, france3-regions.francetvinfo.fr.
- « Plus de 200 squelettes retrouvés sous un supermarché à Paris », www.lexpress.fr, 28 février 2015.
- Séverine Liatard, « Comment le viol est devenu un crime », L'Histoire n°470, avril 2020, p. 12-18.