Brigades des martyrs d'Al-Aqsa

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa (arabe : كتائب شهداء الاقصى, Brigades des chouhada[pas clair] d'Al-Aqsa) sont l'une des milices armées de la faction al-Fatah, faction de l'OLP, du leader palestinien Yasser Arafat. Cette organisation est l'une des plus actives au cours de la seconde intifada.

Pour les articles homonymes, voir Al-Aqsa.

Brigades des martyrs d'Al-Aqsa

Idéologie Socialisme
Nationalisme palestinien
Socialisme démocratique
Sécularisme
Progressisme
Antisionisme
Positionnement politique Centre gauche à Gauche
Objectifs Indépendance de la Palestine
Statut Actif
Fondation
Date de formation 2000
Pays d'origine Palestine
Fondé par Fatah
Actions
Mode opératoire attentat à la bombe, attentat-suicide, fusillade, assassinat
Zone d'opération Israël
Palestine
Période d'activité 2000-aujourd'hui
Organisation
Chefs principaux Maslama Thabet, Naser Badawi, Khaled Abou Chaouich
Branche politique Fatah
Groupe relié Tanzim
Répression
Considéré comme terroriste par Canada
États-Unis
Union européenne
Conflit israélo-palestinien

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[1], des États-Unis[2] et de l'Union européenne[3], ainsi que par l'État d'Israël.

Son nom vient du concept islamique de martyr ainsi que du nom de la mosquée Al-Aqsa, lieu saint dans la religion musulmane. Les premiers membres des Brigades venaient des rangs des Tanzim, une milice du Fatah. À la suite de la mort de Yasser Arafat, le , le mouvement fait savoir qu'il signera désormais ses actions du nom de Brigades de Yasser Arafat le chahid.

Au départ, le groupe n'avait comme objectifs que les seules forces de défense israéliennes ainsi que les colons des Territoires occupés. Le but était de mener une guerilla. Cependant, au début de l'année 2000, la situation empire et les attaques touchent des civils dans les villes israéliennes. En mars 2002, après un attentat-suicide des Brigades, celles-ci furent inscrites sur la liste américaine des organisations terroristes bien qu'elles n'aient commis aucun crime sur le territoire américain.

À cette époque, de nombreuses sources palestiniennes montrent que le groupe n'était pas dirigé par Arafat, ni le Fatah, bien que plusieurs membres des Brigades fassent aussi partie du Fatah, le mouvement politique d'Arafat. Néanmoins, Maslama Thabet, l'un des leaders du groupe, s'exprimant dans le quotidien USA Today, affirma que "nous recevons nos instructions du Fatah. Notre chef est Yasser Arafat lui-même". En [Quand ?] Mahmoud Abbas, alors Premier ministre de l'Autorité palestinienne, annonça officiellement que les Brigades faisaient partie du Fatah. Israël précisa que ni le Fatah, ni l'Autorité palestinienne n'avaient fait d'effort pour stopper les attentats du mouvement.

Le , le Fatah décida de demander aux chefs des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa de siéger au conseil du parti, reconnaissant ainsi ouvertement leur appartenance au mouvement. Israël publia des documents trouvés dans les dossiers d'Arafat et prouvant que celui-ci avait tacitement approuvé les attentats perpétrés par les Brigades.

En octobre 2005, quand l'Iran le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé dans un discours officiel que "l'imam a dit que le régime d'occupation de Tel-Aviv devait disparaître de la journal de l'époque", Les brigades ont publié un communiqué de presse annonçant "leur identification totale avec les propos du président iranien et leur soutien à ces positions sincères et honnêtes" [4]

Relations avec Yasser Arafat et le Fatah

Les relations entretenues par les Brigades avec Arafat restent encore aujourd'hui ambiguës en raison des informations discordantes provenant de différents leaders du groupe. Si Maslama Thabet affirmait recevoir ses ordres du Fatah, Naser Badawi, quant à lui, déclarait au New York Times quelques jours plus tard que, si "nous respectons notre chef", la décision "de conduire les attaques reste du ressort des Brigades". Badded ajouta que, sur ce point, Arafat n'avait jamais cherché à dissuader les Brigades de mener des attentats suicides, contrairement à ce qu'avait affirmé le chef de l'Autorité palestinienne.

En novembre 2003, des journalistes de la BBC dévoilèrent un versement d'un montant de 50 000 USD aux Brigades. Les investigations, en plus des documents trouvés par les forces de défense israéliennes, permirent à l'état hébreu de conclure que le mouvement avait depuis toujours été soutenu financièrement par Arafat. En juin 2004, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Ahmed Qoreï, déclara ouvertement : "Nous avons clairement annoncé que les Brigades d'Al-Aqsa faisaient partie du Fatah[5]. Nous sommes liés et le Fatah assume entièrement la responsabilité des actes de ce groupe." [6]

Israël a arrêté, en avril 2002, l'un des leaders du groupe, Marwan Barghouti et l'a inculpé, en août, de multiples meurtres, complicités de meurtres et appartenance à une organisation terroriste. En plus de ses missions clandestines, Barghouti était aussi Secrétaire général du Fatah dans les Territoires occupés.

Attentats-suicides féminins

Le , l'agence Reuters parle d'une unité féminine responsable d'attentats suicides et faisant partie des Brigades d'Al-Aqsa dans la bande de Gaza.

Entre 2000 et 2006, l'unité a procédé à sept attentats à la bombe, causant la mort de 37 personnes et en blessant 200 autres. Les femmes s'identifient elles-mêmes comme des membres du Fatah ; elles manifestent avec des fusils-mitrailleurs et ont le visage presque entièrement dissimulé (à l'exception des yeux) derrière un keffieh blanc et noir ou entièrement noir.

Activités

Cette organisation est responsable de plus d'une douzaine d'attentats suicides contre Israël et de nombreux tirs contre les véhicules israéliens dans les territoires occupés. Pour une liste complète de ces actions, il est possible de consulter la Liste des attentats-suicides des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.

Parmi la liste des attentats figurent :

Le , les Brigades revendiquent la responsabilité de l'attaque meurtrière de Gush Etzion Junction, qui avait tué trois Israéliens et blessé trois autres.

En mars 2004, un adolescent palestinien, nommé Hussam Abdo, fut interpellé par les forces de défense israéliennes à un poste de contrôle alors qu'il était porteur d'une ceinture d'explosifs. À la suite de cette arrestation, une "cellule d'adolescents", membres des Brigades, fut démantelée à Naplouse[7].

Le de la même année, un jeune homme de 15 ans fut arrêté par les forces de sécurités israéliennes[8]

Les Brigades, comme de nombreux groupes paramilitaires, est connu pour ses affiches de publicité placardées sur de nombreux murs dans les territoires palestiniens.

Les Brigades ont attaqué des Israéliens comme des Palestiniens. En novembre et décembre 2003, elles furent responsables de l'assassinat du frère du maire de Naplouse, Ghassan Shakaa[9]. En février 2004, Shakaa démissionna de son poste pour protester contre l'absence de réaction de l'Autorité palestinienne contre les actions des milices armées[10]. Au cours des trois premiers mois de 2004, les Brigades furent rendues responsables de plusieurs attaques contre des journalistes dans les Territoires occupés et la Bande de Gaza. Ces attaques font suite à celle contre les bureaux de la télévision arabe Al-Arabiya[11] à Ramallah, le , par des hommes masqués se réclamant des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa

Le , les journalistes palestiniens à Gaza appelèrent à une grève en signe de protestation contre les violences exercées à leur encontre.

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa ont pris une part importante dans les émeutes qui ont eu lieu dans la bande de Gaza en juillet 2004. Au cours de ces attaques, plusieurs policiers palestiniens furent enlevés et des commissariats ainsi que des immeubles officiels attaqués par des hommes en armes[12]

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa ont mené plusieurs attaques conjointement avec le groupe islamique Hamas. Ces attaques furent le plus souvent commises dans la Bande de Gaza.

Les Brigades ont aussi mené des actions conjointes avec d'autres groupes, tels que le Jihad islamique palestinien ou le Hezbollah [réf. nécessaire] dans les Territoires occupés.

Les tirs de roquettes Qassam depuis la Bande de Gaza, effectués par le Hamas et les Brigades, provoquent de nombreuses protestations en raison des fréquents raids israéliens qu'ils entraînent. Le , un jeune arabe de 15 ans fut abattu par des miliciens après que lui et sa famille se soient opposés à de tels tirs à proximité de leur maison. Cinq autres personnes furent blessées dans cet incident[13],[14]

Le , les bureaux de l'Union européenne à Gaza furent pris d'assaut pendant 30 minutes par une quinzaine de membres des Brigades, demandant des excuses au Danemark et à la Norvège après l'affaire des caricatures[15]

Le "web-reporter" Aaron Klein obtient régulièrement des interviews de certains chefs des brigades.

Le , Khaled Abou Chaouich, un important responsable des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, a été arrêté en Cisjordanie à Ramallah alors qu'il circulait au volant de sa voiture, non loin du quartier général du président palestinien Mahmoud Abbas par une unité spéciale de l'armée israélienne. Les membres d'une unité spéciale de l'armée israélienne déguisés en civils palestiniens l'ont forcé à sortir de son véhicule et l'ont emmené. Il était recherché par Israël depuis de nombreuses années.

Le , Zakaria Zubeidi, considéré comme chef de la milice à Jénine et dans le nord de la Cisjordanie, a accepté de déposer les armes et cesser le combat armé contre Israël. Cet accord intervient dans le cadre plus large d’amnisties par Israël, qui voit de plus en plus en le Fatah un rempart contre la montée en puissance du Hamas[16].

Hakim Benladghem

En , un légionnaire français d'origine algérienne, qui préparait une attaque contre la police en Belgique, se réclame des Brigades Al-Qods et des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa[17].

Liste d'activistes des Brigades d'Al-Aqsa

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « al-Aqsa Martyrs' Brigades » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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