Brigitte Friang
Brigitte Friang née le dans le 16e arrondissement de Paris et morte le à Apt[1], est une résistante, journaliste et écrivaine française.
Naissance | |
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Nom officiel |
Elizabeth Friang |
Pseudonyme |
Brigitte |
Nationalité | |
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Lycée Molière ( - |
Activité |
journaliste, correspondant de guerre |
Conflit | |
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Biographie
Issue d'un milieu aisé, elle a 19 ans sous l'Occupation lorsqu'elle entre au Bureau des opérations aériennes (BOA), un réseau militaire d’action lié au BCRA de Londres, chargée d’organiser des parachutages d'armes dans la région Ouest. Son réseau de résistance organise aussi les évasions et les infiltrations aériennes[2].
En 1944, à la suite de l'arrestation de Pierre Brossolette, l'agent secret britannique du Special Operations Executive (SOE) Forest Yeo-Thomas a été parachuté solo en urgence à Paris pour préparer son évasion de la prison de Rennes en uniforme allemand avec l'aide de Brigitte Friang. Les deux seront capturés dans les jours suivants à la suite du démantèlement de nombreux réseaux parisiens consécutifs à l'affaire dite « de la rue de la Pompe » (siège de la Délégation générale) et aux aveux de Pierre Manuel[3].
Arrêtée par la Gestapo, grièvement blessée (une balle dans le ventre)[2], torturée, elle est déportée à Ravensbrück, jusqu'à l'évacuation du camp par les Allemands, dans des conditions effroyables[2]. À son retour de déportation, elle participe, à partir de 1946, à la création du Rassemblement du peuple français (RPF) dont l’objectif est de ramener Charles de Gaulle au pouvoir qu’il vient de céder. Elle intègre la petite équipe, autour d'André Malraux, qui va préparer le discours fondateur de Strasbourg en 1947 et les élections législatives de 1951.
Après l'échec du RPF, elle part en Indochine. Elle est employée civile à la communication du Haut-Commissariat et du corps expéditionnaire en Extrême-Orient. Travaillant notamment à la revue institutionnelle Indochine Sud-Est Asiatique créée par le Service français d'information (SFI), elle effectue plusieurs reportages sur les commandos de parachutistes en opération (elle obtient son brevet de saut militaire), et se rend notamment dans le camp retranché de Diên Biên Phu dans l'attente d'une bataille décisive avec les forces du Việt Minh, mais ne peut assister à la phase finale du fait qu'elle est une femme. Elle raconte son expérience dans Les Fleurs du ciel (1955). Par la suite, elle entre à l'ORTF comme journaliste et effectue des reportages en zone de guerre. Elle couvre l’expédition de Suez, la guerre des Six Jours et la guerre du Viêt Nam. Elle est licenciée de l'ORTF durant l'été 1968 pour avoir pris position en faveur d'une autonomie du journalisme dans le service public. Ses relations privilégiées en raison de la Résistance n'empêchent pas cette exclusion.
Elle est aussi l'auteur de Regarde-toi qui meurs, récit de son engagement dans la Résistance, de son arrestation puis de sa déportation en Allemagne et la marche de la mort à laquelle elle survit en avril-, Regarde-toi qui meurs est un témoignage du parcours d'une femme d'action qui décrit avec lucidité les comportements d'une majorité de Français, tant en France occupée qu'en Allemagne. L'évocation de son retour en France et des tracasseries bureaucratiques qu'on lui fait subir expriment bien l'indifférence de la France d'alors au sort des déportés, qu'ils soient politiques ou raciaux. Gaulliste de cœur, se disant volontiers "de droite", Brigitte Friang offre un dense témoignage sur l'engagement des femmes dans la Résistance et dans le journalisme de guerre[4].
Elle complète ce témoignage par un second tome, centré sur son expérience de reporter de guerre. Après son exclusion de l'ORTF, elle peine à retrouver un emploi dans le journalisme. Elle écrit des ouvrages, notamment à propos d'André Malraux pour lequel elle exprime une admiration critique. Elle témoigne également de ses engagements dans la Résistance[5].
Brigitte Friang meurt le à 87 ans à Apt.
Publications
Elle a publié entre autres :
- Les Fleurs du ciel, Robert Laffont, Paris, 1955.
- La Mousson de la liberté. Viêt Nam, du colonialisme au stalinisme, Plon, Paris, 1976.
- Un autre Malraux, Plon, Paris, 1977.
- Regarde-toi qui meurs, Collection "vécu", Robert Laffont, 1970, France Loisirs, Paris, 1978 (2 vol.), ou Éditions J'ai lu L'Aventure aujourd'hui N°A286 et A287
- Petit tour autour de Malraux, Félin, Paris, 2008.
- Marche autant que tu pourras, éditions du Sextant, Paris, 2004.
Distinctions
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Grand officier de l'ordre national du Mérite
- Médaille de la Résistance française, avec rosette
- Croix de guerre 1939-1945
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs ([6])
Hommages
- Brigitte Friang apparaît comme un personnage dans le Livre IV ('Quiang') - mis pendant la bataille Dien Bien Phu, 1954 - dans la série 'In the shadow of the Fallen' (TOCYP).
- Un challenge de cybersécurité fait par la DGSE et par l'école d'ingénieur ESIEE Paris porte le nom et le prénom de Brigitte Friang en son honneur[7]
Références
- Annonce sur LeFigaro.fr
- Jean Planchais, « Souvenirs d'une Résistance estompée », Le Monde,
-
- (en) Mark Seaman, The Bravest of the Brave, Michael O'Mara Books, 1999.
- Ruellan, Denis, Reportères de guerre. Goût et coûts., Paris, Presse des Mines,
- Témoignage de Brigitte Friang sur le site Memoresist
- Décret du 11 juillet 2008 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- « Source challenge », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
Liens externes
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