Bruno Walter
Bruno Walter, né Schlesinger le à Berlin et mort le à Beverly Hills (Californie), est un chef d'orchestre, compositeur et pianiste allemand. Il est naturalisé autrichien en 1911, français en 1938 et américain en 1946.
Pour les articles homonymes, voir Walter et Schlesinger.
Nom de naissance | Bruno Schlesinger |
---|---|
Naissance |
Berlin, Empire allemand |
Décès |
Beverly Hills, États-Unis |
Activité principale | chef d'orchestre |
Activités annexes | pianiste, compositeur |
Conjoint | Elsa Walter (1871-1945) |
Biographie
Les débuts
Il naît dans une modeste famille juive. Ses parents ne contrarient pas ses talents musicaux précoces. Il entre au Conservatoire Stern à Berlin à huit ans, et a pour professeurs Heinrich Ehrlich (de), Ludwig Bussler et Robert Radecke (en). Il fait des études musicales qui le destinent à une carrière de pianiste et, dès l'âge de neuf ans, obtient ses premiers succès publics. Sa vocation de chef d'orchestre se révèle à l'écoute du grand chef Hans von Bülow et, selon les critères de la formation classique d'alors, il devient répétiteur dans les théâtres lyriques, avec des débuts à Cologne en 1893.
La rencontre avec Gustav Mahler
En 1894, il est engagé à l'Opéra de Hambourg, dont Gustav Mahler est alors le directeur musical. L'amitié et la collaboration entre les deux hommes va durablement influencer la vie de Bruno Walter. Il sera l'un des meilleurs interprètes de la musique de Mahler et, tout au cours de sa longue carrière, se battra pour imposer cette musique.
Lorsque Mahler est nommé directeur de l'Opéra de Vienne, il ne le suit pas immédiatement et continue son travail à Breslau, Presbourg (1897-1898), Rīga (1893-1900), puis il est nommé à l'Opéra prussien de Berlin en 1900. En 1901, il rejoint finalement Mahler et travaille avec lui pour imposer le renouveau de l'institution musicale viennoise, où il pourra s'épanouir en tant que chef d'orchestre. En 1906, il suivra un bref traitement avec Sigmund Freud, qui lui conseillera de voyager, puis le verra dans des consultations basées sur la suggestion.
La maturité
De 1913 à 1922, il est directeur général de la musique à Munich. Grande époque pour sa carrière : son art et sa gloire s'affirment. Il est un ardent défenseur de la musique de son temps. Alors au sommet de son art, il effectue de nombreuses tournées à l'étranger. En 1922 et 1923, il est chef invité des orchestres symphoniques américains de New York, Detroit, Boston et Minneapolis.
Il dirige également en Angleterre, particulièrement à Covent Garden, avec comme prédilection le répertoire germanique. À Paris en 1928, il dirige des opéras de Mozart.
Berlin, Leipzig, Salzbourg
Depuis 1919, il est invité de l'Orchestre philharmonique de Berlin, une collaboration qui se poursuivra jusqu'en 1933. En 1925, lui est confiée la direction de l'Opéra municipal de Berlin et il participe aux débuts du Festival de Salzbourg. Il quitte Berlin pour prendre la suite de Wilhelm Furtwängler à la tête de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, mais la montée du national-socialisme l'oblige à quitter l'Allemagne pour l'Autriche en 1933. Il dirige alors à l'Opéra de Vienne et au festival de Salzbourg, en tant que chef associé de l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, à New York et Florence.
L'exil
Après l'Anschluss de 1938, il est accueilli d'abord en France. Aux États-Unis (1939), il est invité de l'Orchestre symphonique de la NBC, de l'Orchestre symphonique de Boston, de l'Orchestre symphonique de Chicago, de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles et de l'Orchestre philharmonique de New York, dont il devient, en 1947, pour la sonorité et la souplesse, le très influent conseiller musical, jusqu'en 1949. Il revient aussi en Europe diriger à Édimbourg, Londres, Munich, Paris, l'Orchestre philharmonique de Vienne et au festival de Salzbourg. Il dirige aussi au Metropolitan Opera de New York.
Pour ses enregistrements, la firme Columbia crée un orchestre, le Columbia Symphony Orchestra, constitué de musiciens appartenant à divers orchestres américains, dont notamment celui de Los Angeles.
Son art
Même aux moments les plus sombres de son existence, il se dévouera à la cause de la musique. Il est un remarquable interprète du répertoire allemand, avec Beethoven, Brahms, Wagner et Richard Strauss, et du répertoire autrichien, avec Mozart, Schubert, Bruckner ou encore Mahler, qu'il réussit à imposer par de fortes interprétations.
Œuvres
Bruno Walter a composé deux symphonies, Siegesfahrt pour voix, chœur et orchestre, un quatuor à cordes, un quintette avec piano, un trio avec piano, des lieder.
Écrits
- Les forces morales de la musique (Von den moralischen Kräften der Musik, Vienne, 1935)
- Gustav Mahler (Vienne, 1936, 2e éd. 1957)
- Thème et variations (Lausanne, 1952, traduction de Theme and Variations : An Autobiography)
- Von der Musik und vom Musizieren (Francfort-sur-le-Main, 1957)
- Briefe 1894-1962 (1970)
Créations
Discographie sélective
- Beethoven, les 9 symphonies, New York Philharmonic Orchestra ou Columbia Symphony Orchestra
- Brahms, les symphonies, Columbia Symphony Orchestra
- Mahler, 1re symphonie, Columbia Symphony Orchestra
- Mahler, 2e symphonie, New York Philharmonic Orchestra
- Mahler, 9e symphonie, Orchestre philharmonique de Vienne
- Mahler, 4e symphonie, 5e symphonie, New York Philharmonic Orchestra; 9e symphonie, Columbia Symphony Orchestra
- Mahler, Le Chant de la Terre, Orchestre philharmonique de Vienne, Kathleen Ferrier, Julius Patzak (1951)
- Mahler, Chants pour des enfants morts (Kindertotenlieder), Kathleen Ferrier, contralto, Orchestre philharmonique de Vienne (1949)
- Mozart, Les Noces de Figaro (enregistré au festival de Salzbourg en 1937)
- Mozart, Requiem, New York Philharmonic Orchestra
- Mozart, des symphonies, New York Philharmonic Orchestra ou Columbia Symphony Orchestra
- Mozart, Don Giovanni (enregistré au festival de Salzbourg en 1937)
- Mozart, La Flûte enchantée (enregistré au festival de Salzbourg en 1931)
- Schubert, 9e symphonie (dite « La Grande »), 5e symphonie, 8e symphonie (dite « l'Inachevée »), Columbia Symphony Orchestra
- Schumann, L'Amour et la vie d'une femme (Frauenliebe und -leben), op. 42, Les Amours du poète (Dichterliebe), op 48, Lotte Lehmann (soprano), Bruno Walter au piano
- Wagner, 1er acte de La Walkyrie, Orchestre philharmonique de Vienne, Lotte Lehmann (soprano), Lauritz Melchior (ténor), Emanuel List (basse), (enregistré à Vienne du 20 au )
Hommages
L'astéroïde (16590) Brunowalter est nommé en son honneur[1].
Notes et références
- (en) « (16590) Brunowalter », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_9321, lire en ligne), p. 838–838
Liens externes
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