Bulgare

Le bulgare (autonyme : български, /ˈbɤɫɡɐrski/) est une langue de la famille des langues indo-européennes appartenant au groupe des langues slaves et plus particulièrement aux langues slaves méridionales, l'un de ses trois sous-groupes. Elle forme un continuum linguistique avec les autres membres de ce sous-groupe dont les principaux sont le serbo-croate, le slovène, et le vieux-slave.

Cet article concerne la langue bulgare moderne, une langue slave. Pour les autres significations, voir Bulgare (homonymie).

Bulgare
български
Pays Bulgarie, Macédoine du Nord, Serbie, Grèce thrace Ukraine (Boudjak), Roumanie
Région Balkans
Nombre de locuteurs 7 895 240[1]
Typologie SVO, flexionnelle, accusative, accentuelle, à accent d'intensité
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Bulgarie
 Union européenne
Codes de langue
IETF bg
ISO 639-1 bg
ISO 639-2 bul
ISO 639-3 bul
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 53-AAA-hb
Glottolog bulg1262
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Член 1

Bсички хора се раждат свободни и равни по достойнство и права. Tе са надарени с разум и съвест и следва да се отнасят помежду си в дух на братство.

La langue bulgare est la langue officielle de la Bulgarie, où elle est principalement parlée, et constitue l'une des vingt-quatre langues officielles de l'Union européenne. Des communautés bulgarophones existent également dans les pays voisins de la Bulgarie, tels que l'Ukraine, la Moldavie, la Macédoine du Nord, la Roumanie, et la Turquie, mais aussi dans la périphérie ouest de la Serbie, ainsi que de plus petites communautés dans de nombreux autres pays du monde, pour un total de 8 à 10 millions de locuteurs.

Il s'agit d'une langue utilisant l'alphabet cyrillique et dont l'ancêtre est le vieux-slave, aussi appelé vieux bulgare.

Usage

Bulgarie

En fonction des sources, le nombre de locuteurs du bulgare est estimé de 8[1] à 10 millions[2].

Pays limitrophes

Le macédonien est souvent considéré par les Bulgares comme un simple dialecte bulgare. En Turquie, la situation du bulgare reste confuse: il semble très parlé en Thrace, à Istanbul et dans le nord-ouest de l'Anatolie. Il s'agit de fait des régions où les réfugiés bulgares turciques et musulmans, fuyant par vagues successives les politiques ségrégationistes et assimilationistes bulgares, s'installèrent. Certaines organisations bulgares vont jusqu'à évoquer 2 000 000 de locuteurs, tandis que les autorités turques évoquent plutôt quelques milliers de locuteurs, puisque les bilingues et binationaux turco-bulgares ne sont pas recensés comme "locuteurs bulgares".

En Roumanie, dans la région de la Dobroudja, le bulgare est assez répandu.

Diaspora

Aux États-Unis, avec le vieillissement et la mort des anciennes générations, et l'intégration des descendants, le bulgare est de moins en moins parlé, mais il retrouve de la vigueur avec de nouveaux migrants, situation identique au Canada et en Australie.[3]

Écriture

Disposition du nouveau clavier bulgare.
Disposition du nouveau clavier phonétique bulgare.

Alphabet

Écriture cursive de l'alphabet bulgare.

Le bulgare s'écrit avec l'alphabet cyrillique avec quelques différences par rapport au russe[4]. Il ne comporte en effet que 30 lettres et certaines prononciations sont différentes.[5]

Le voyelles se nomment comme elles se prononcent, et les consonnes se nomment en y accolant -ъ, de la façon suivante : а, бъ, въ, гъ, дъ, etc. Le nom de la lettre й est и кратко bref »[6]), celui de la lettre ъ est ер голям grand »), et celui de ь est ер малък petit »)[7].

Alphabet cyrillique
Capitale А Б В Г Д Е Ж З И Й
Minuscule а б в г д е ж з и й
Prononciation [a] [b] [v] [g] [d] [ɛ] [ʒ] [z] [i] [j]
Pronon. Simplifiée a be ve gue de é je ze i i kratko
Capitale К Л М Н О П Р С Т У
Minuscule к л м н о п р с т у
Prononciation [k] [l] [m] [n] [o] [p] [r] [s] [t] [u]
Pronon. Simplifiée ke le me ne o pe re se te ou
Capitale Ф Х Ц Ч Ш Щ Ъ Ь Ю Я
Minuscule ф х ц ч ш щ ъ ь ю я
Prononciation [f] [x] [t͡s] [t͡ʃ] [ʃ] [ʃt] [ɤ] [j] [ju] [ja]
Pronon. Simplifiée fe he

(comme un chat en colère)

tse tche che chte e / you ya

Translittération

Translittérations de l'alphabet bulgare en alphabet latin
Alphabet
bulgare
Ancienne[N 1] Nouvelle[N 2],[8] Alphabet
bulgare
Ancienne[N 1] Nouvelle[N 2],[8]
а a a п p p
б b b р r r
в v v с s s
г g g т t t
д d d у u u
е e e ф f f
ж ž zh х h h
з z z ц c ts
и i i ч č ch
й j y ш š sh
к k k щ št sht
л l l ъ ă a
м m m ь j y
н n n ю ju yu
о o o я ja ya

Au moins deux translittérations du bulgare existent en alphabet latin :

  • la « bâlgarski »,
  • la transcription officielle, fréquente (panneaux routiers, etc.)[9].

Prononciation

Voyelles

Voyelles du bulgare.

Un phénomène nommé « réduction vocalique » se produit sur les voyelles en fonction que les syllabes dans lesquelles elles se trouvent sont accentuées ou inaccentuées. Ce phénomène varie en manière et en intensité en fonction des régions[10]. Les exemples suivants concernant la région de Sofia :

  • La lettre о se prononce [o] lorsque accentuée et [y] (voir parfois un mélange entre [o] et [y]) lorsque non accentuée[10] ;
    • Exemple : няколко plusieurs ») se prononce [nyakolko]
  • La lettre a se prononce [a] lorsque accentuée et [ъ][Quoi ?] lorsque non accentuée[10] ;
    • Exemple : пощата la poste ») se prononce [pochtata]
  • La lettre я se prononce [я] lorsque accentuée et [йъ] lorsque non accentuée[10].
    • Exemple : ютия fer à repasser ») se prononce йутѝйъ

En revanche, les voyelles и, у et е ne sont réduites d'aucune façon lorsqu'elles sont inaccentuées[10].

Consonnes

La plupart des consonnes fonctionnent par paires et répondent à un phénomène dénommé « voisement ». Lorsque certaines consonnes sont prononcées ensemble, la première adapte son voisement sur la seconde. Ainsi, une consonne sonore se trouvant juste avant une consonne sourde devient sourde (изпускам laisser échapper ») se prononce испу́скам) et une consonne sourde se trouvant juste avant une consonne sonore devient sonore (отбирам trier, sélectionner ») se prononce одби́рам)[11]. De plus, les consonnes sonores apparaissant en fin de mot se prononcent sourdes : град ville ») par exemple se prononce гра́т[11].

Consonnes sonores бдгзжджв
Consonnes sourdes птксшчф

En bulgare, la plupart des consonnes sont dures. Les consonnes molles ne sont possibles qu'avant les voyelles о, у, а et ъ. La lettre ь ne peut se trouver que dans la séquence ьо, elle signifie que la consonne précédente est molle et ne se trouve qu'en position finale[réf. nécessaire]. La lettre ю remplace elle une consonne molle suivie de la lettre у. Deux « er » ne pouvant se suivre directement, le ъ et le a sont écrits я après une consonne molle[12].

Accentuation

Le bulgare a un accent tonique mobile, c'est-à-dire qu'un mot nouveau doit être appris avec son accentuation[13]. Il arrive également que la place de l'accent change en fonction de la forme que revêt le mot, par exemple singulier ou pluriel, mais le phénomène reste très exceptionnel[10],[14].

La syllabe accentuée est prononcée comme elle est écrite, mais l'énonciation des syllabes non accentuées est en revanche souvent moins marquée. L'orthographe ne fournissant pas cette information, la connaissance de la façon d'accentuer un mot est obligatoire pour le prononcer correctement[13]. Certains éléments linguistiques, nommés « clitiques », ne comportent pas d'accent et obéissent à des règles particulaires, et en particulier ils ne peuvent se trouver en début de phrase[10]. Par exemple, le verbe съм être ») doit se trouver collé à un nom ou à un adjectif, avant si possible, et la particule се doit être collée au verbe, avant si possible[15].

Grammaire

Le bulgare est un cas particulier dans les langues slaves, de par sa position centrale dans l'union linguistique balkanique. Premièrement, on note la présence d'un article défini postposé, comme en macédonien, en roumain (langue romane) et en albanais (langue indo-européenne du groupe thraco-illirien). Ensuite, le système casuel a disparu du bulgare à l'exception du vocatif et du système pronominal. Ce dernier, comme le roumain, le grec moderne et l'albanais, connaît une confusion du datif et du génitif, comme d'ailleurs les féminins du latin une fois mélangées les formes rosa et rosam (rosae et rosae étant déjà mélangées avant). Pour ce qui est du système verbal, le bulgare a conservé le système originel gardant les formes de l'aoriste du vieux slave.[réf. nécessaire]

Articles

Le bulgare ne possède pas de marqueur pour la forme indéfinie. L'article défini se trouve lui accolé à la fin du nom et s'accorde en genre[16].

Articles définis[16]
Masculin (dur) Masculin (mou)FémininNeutrePluriel
-ът/-а -ят/-я-та-то-те

L'article masculin, bien qu'il se prononce toujours [-ът], est noté -ят après les noms se terminant en -тел et -ар, c'est l'article mou. Les noms qui se terminent par perdent le avant de recevoir également la terminaison -ят[16]. La forme longue (-ът) s'articule au nom masculin quand il est sujet : Лъвът яде Le lion mange »), la forme courte (-а) dans les autres cas : Отивам в хотела Je vais à l'hôtel »), de même pour l'article mou : Лекарят ми има трима сина Mon médecin a trois fils »), Пътувах с влака J'ai voyagé en train »).

Forme indéfinie студентлекарприятелтрамвай
Forme définie студент-ътлекар-ятприятел-яттрамва-ят

De nombreux noms masculins monosyllabiques ont un pluriel indéfini en -ове/-еве (ex : син ; синове, un fils, des fils) et par conséquent un pluriel défini en -овете/-евете.

Noms

En bulgare, les noms appartiennent au genre féminin, masculin ou neutre. La quasi-totalité des noms féminins ont pour terminaison le son [a], qui peut s'écrire а ou я, et les noms masculins une consonne, y compris la plupart des noms personnels. Les noms de profession ou de rôles sont généralement masculins, et réfèrent aux hommes spécifiquement ou à la catégorie en général. Il faut ajouter la terminaison -ка pour obtenir la forme féminine, celle-ci n'étant pas utilisée lorsque la volonté est de mettre en avant la profession plutôt que le genre de la personne[17],[18],[19]. Les noms neutres ont une terminaison en ou en [19].

Le pluriel est formé grâce à la terminaison  : elle remplace la terminaison en -a des noms féminins et est accolée aux noms masculins[17]. Il arrive très exceptionnellement que la forme pluriel change la place de l'accent : госпожа́ madame ») devient par exemple госпо́жи au pluriel[14].

Le vocatif intervient lorsqu'on s'adresse à une personne ou à un objet directement : les terminaisons -o ou -e sont apposées aux noms féminins et la terminaison -e ou aux noms masculins : à la forme vocative, госпожа devient госпожо, et господин devient господине[17],[18].

Pronoms personnels

Comme les terminaisons du verbe déterminent le sujet, les pronoms personnels sont optionnels : ils sont utilisées lorsque le sujet est introduit pour la première fois et lorsque l'on souhaite souligner l'identité du sujet[14],[20]. Comme dans la plupart des langues européennes, la forme au singulier ти, ti tu ») est utilisée lorsqu'on s'adresse à un ami, à un enfant, à Dieu, ou aux animaux, et le forme pluriel вие, vie vous ») est utilisée pour s'adresser ou à un groupe de personnes, ou à toute personne à qui on souhaite s'adresser avec courtoisie comme une personne âgée ou un supérieur. Le pronom neutre то, to, peut désigner, en plus des noms neutres, certains êtres humains comme un enfant дете), une fille (момиче) ou un garçon (момче)[20]. Les pronoms personnels singuliers s'accordent en genre, et il existe un unique pronom personnel pluriel[19].

Pronoms personnels[14],[20]
PersonneSingulierPluriel
1re аз / azние / nie
2e ти / tiвие / vie
3eMasculin той / toyте / te
Féminin тя / tya
Neutre то / to

Pronoms interrogatifs

Les pronoms interrogatifs viennent toujours avant le verbe[21],[22].

Questions fermées

Les questions fermées, sans pronom interrogatif, disposent de la particule ли, li, qui doit être placée après le verbe sans changer l'ordre des mots, à moins que celui-ci soit съм être »)[21],[22] :

Вие пътувате днес. Vous voyagez aujourd'hui. »)
Вие пътувате ли днес? Voyagez-vous aujourd'hui ? »)
Вие сте студент. Vous êtes étudiant. »)
Вие студент ли сте? Êtes-vous étudiant ?) »

La particule ли, li ne porte pas l'accent mais induit une forte intonation haute sur le mot qui la précède. L'intonation redescend en fin d'interrogation[22].

Verbes

Le bulgare n'ayant pas d'infinitif, les verbes sont indiqués dans les dictionnaires par la première personne du singulier de l'indicatif présent.[23]

Présent

Terminaisons du présent pour le premier groupe
PersonneSingulierPluriel
1re -ем
2e -еш-ете
3e -ат
Terminaisons du présent pour le deuxième groupe
PersonneSingulierPluriel
1re -им
2e -иш-ите
3e -ат
Terminaisons du présent pour le troisième groupe[14]
PersonneSingulierPluriel
1re -ам-аме
2e -аш-ате
3e -ат

Adjectifs

Les adjectifs s'accordent en genre (neutre, féminin ou masculin) et en nombre avec le nom. Ils portent eux-mêmes le marqueur de la forme définie à la place du nom (новата къща, « la nouvelle maison »), et dans le cas d'un nom masculin à la forme définie, il porte aussi le marqueur afin de différencier le sujet de l'objet. La présence du nom n'est pas obligatoire (малките, « les petits »[16],[24].

Dans leur forme indéfinie, la plupart des adjectifs terminent par une consonne, à l'exception de quelques-uns qui se terminent par (български, девети, etc.), et prennent tous un и s'il ne l'ont pas déjà à la forme définie (новият, « le nouveau »)[24].

Terminaisons des adjectifs[16]
MasculinFémininNeutrePluriel
/

Comparatifs et superlatifs

Le comparatif se forme en accolant le préfixe по- à l'adjectif ou à l'adverbe et le superlatif en y accolant le préfixe най-. Le tiret entre le préfixe et l'adverbe ou l'adjectif est obligatoire et ces deux particules sont accentuées[25].

Той по-голям ли е, или по-малък? Est-il plus vieux ou plus jeune ? »)
Сестра ми е най-малката. Ma sœur est la plus jeune. »)

Le particule de comparaison, le que en français, s'exprime par la préposition от, et par la conjonction отколкото lorsque la comparaison se fait avec un verbe[26].

Тя е най-малката от всички. Elle est la plus jeune de tous. »)
Той е по-умен, отколкото изглежда. Il est plus intelligent qu'il en a l'air. »)

Un superlatif peut également être utilisé dans le but d'amplifier la signification d'un adjectif[26] :

В това училище учениците учат най-различни неща. Dans cette école, les élèves apprennent toutes sortes de choses. »)

Conjonctions

La conjonction « et » s'exprime de deux façons en bulgare : au moyen de и si les deux choses opposés sont considérées comme équivalentes, ou au moyen de а pour marquer un contraste[15].

Prépositions

Les prépositions sont fortement idiomatiques. La plupart ont une signification de base mais possèdent également de nombreuses définitions périphériques[21]. Dans leur forme basique, от signifie « de, depuis » et за signifie « pour »[21],[15].

Vocabulaire

Emprunts

Le vocabulaire du bulgare est essentiellement d'origine slave. Il comporte néanmoins de nombreux emprunts lexicaux au français, à l'allemand et au turc (Les mots d'origine proto-bulgare sont très rares).[réf. nécessaire]

Histoire

Dès le VIe siècle, le vieux-slave est parlé dans la presqu'île des Balkans, où il subit l'influence des Thraces et des Grecs. Les fondateurs de l'état bulgare, les Proto-Bulgares (nom distinguant les anciens Bulgares des Bulgares actuels) étaient des guerriers turcophones: le vieux-slave, qu'ils adoptèrent et dont ils firent la langue de communication de leur empire (qui allait de l'actuelle Albanie à l'actuelle Ukraine incluses), subit également leur influence. Au IXe siècle le vieux-slave, désormais aussi appelé le vieux-bulgare, s'écrivit en glagolitique, avant d'adopter, lors de la christianisation, l'écriture cyrillique, initialement développée spécifiquement pour lui. Au XIIe siècle la Mésie vit s'installer des groupes d'Alains (iranophones), de Pétchénègues puis de Polovtses (turcophones) auxquels succéderont à partir du XVe siècle des Turcs oghouzes (ottomans) et des Turcs tatars: ces minorités, elles aussi, ont influencé la langue bulgare actuelle.[réf. nécessaire]

Euthyme de Tarnovo, saint de l'église bulgare et grand réformateur de la langue, fit adopter des règles orthographiques et chercha à unifier les dialectes bulgares par des règles non pas écrites mais orales, qui seront transmises par ses disciples[27].

Enfin au XXIe siècle, c'est l'influence de l'anglais qui se fait sentir sur la langue bulgare, avec l'adoption de nombreux néologismes technologiques.[28]

Carte des dialectes bulgares.
Carte des dialectes bulgares parlés en Bulgarie et dans les pays voisins.

Dialectes

Variantes régionales

Une fois constitué, le bulgare évolua en trois dialectes : le danubien, mésien ou septentrional, parlé au nord du Grand Balkan, en Valachie, en Dobroudja et dans le Boudjak ; l'occidental, au sud de Sofia, de Vidin et à l'ouest des massifs de Rila et du Rhodope ; et le rupien, rhodopien, roumélien ou méridional, parlé au sud du Grand Balkan et à l'est du massif de Rila. En outre un quatrième parler, le macédonien, parlé en République de Macédoine et dans l'oblast bulgare de Blagoevgrad (ou « Macédoine du Pirin ») peut être considéré, selon les sources, soit comme un dialecte du bulgare, soit comme une langue proche mais différente.[réf. nécessaire]

Cas du macédonien

Le macédonien est fermement considéré en Bulgarie comme un parler bulgare, bien que revendiqué comme une langue à part entière par la République de Macédoine. Cela a parfois provoqué des problèmes entre les deux pays lors de l'écriture de documents officiels communs. Les commerciaux des deux côtés et la plupart des citoyens ont de plus en plus tendance à passer outre ce différend ; néanmoins, le débat reste vif dans les médias, notamment en République de Macédoine, où les plus nationalistes utilisent cette thématique pour dénoncer un « impérialisme bulgare ». On retrouve le même type de controverses entre la Serbie et le Monténégro, ou entre la Roumanie et la Moldavie : la construction d'une identité locale légitime la souveraineté des nouveaux États issus de la désagrégation de l'URSS ou de la Yougoslavie. Mais elle donne aussi lieu à des dérives : ainsi, des auteurs macédoniens s'appuient sur des documents qui prouveraient un lien de filiation entre le macédonien actuel (langue slave) et la langue macédonienne antique (langue thrace hellénisée). Des deux côtés de la frontière, il y a inter-compréhension, et un Bulgare comprendra parfaitement un Macédonien. Les seules différences se retrouvent dans les accents, et dans des variantes dialectales au niveau du vocabulaire.[réf. nécessaire]

Notes et références

Notes

  1. Translittération internationale ancienne, utilisée par l'ONU avant 2013.
  2. Translittération officielle bulgare anglicisée, depuis 1995 ; également utilisée par l'ONU depuis 2013.

Références

  1. Ethnologue.com.
  2. Alexander et Mladenova 2010, vol. 1, p. xvii.
  3. La Documentation française, « Regards sur l’émigration en provenance de Bulgarie, par Stéphan Altasserre », sur www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le )
  4. Alexander et Mladenova 2010, vol. 1, p. 3.
  5. Mouvement Européen, « Les 3 alphabets de l'Union européenne », sur Mouvement Européen, (consulté le )
  6. Vassileva 1995, p. 39.
  7. Alexander et Mladenova 2010, vol. 1, p. 6.
  8. UNGEGN Working Group on Romanization Systems 2013.
  9. Republic of Bulgaria, Ministry of Foreign Affairs.
  10. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 14.
  11. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 15.
  12. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 5.
  13. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 13.
  14. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 19.
  15. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 21.
  16. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 33.
  17. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 18.
  18. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 23.
  19. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 32.
  20. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 24.
  21. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 20.
  22. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 25.
  23. (en) Björn Rothstein et Rolf Thieroff, Mood in the Languages of Europe, John Benjamins Publishing, (ISBN 978-90-272-8763-2, lire en ligne)
  24. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 315.
  25. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 198.
  26. Alexander et Mladenova 2000, vol. 1, p. 199.
  27. Vrinat-Nikolov 2006, vol. 1, p. 37.
  28. « The Bulgarian Language in the Digital Age — Executive Summary — META Multilingual Europe Technology Alliance », sur www.meta-net.eu (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Grammaire et manuels

  • (en) Ronelle Alexander et Olga M. Mladenova, Intensive Bulgarian : A textbook and reference grammar, vol. 1, University of Wisconsin Press, , 394 p., 8.5 x 1.2 x 11 inches (ISBN 0-299-16744-5 et 978-0299167448, présentation en ligne). 
  • (en) Ronelle Alexander et Olga M. Mladenova, Intensive Bulgarian : A textbook and reference grammar, vol. 2, University of Wisconsin Press, , 395 p., 8.5 x 1 x 11 inches (ISBN 0-299-16754-2 et 978-0299167547, présentation en ligne)
  • Margarita Vassileva, Parlons bulgare : Langue et culture, Paris, L'Harmattan, , 304 p. (ISBN 2-7384-3833-4). 

Histoire

  • Jack Feuillet, La langue bulgare au début du XIXe siècle, Paris, Institut d'études slaves, , 575 p. (ISBN 978-2-7204-0470-2, présentation en ligne)
  • Marie Vrinat-Nikolov, Miroir de l'altérité, la traduction : Deux exemples emblématiques de la constitution et de l'affirmation d'une langue-culture par la traduction en Europe : la Bulgarie et la France du IXe siècle au début du XXe siècle, Grenoble, ELLUG, Université Stendhal, , 198 p. (ISBN 2-84310-087-9, présentation en ligne). 

Dialectes

  • (bg) Yordan Ivanov, Български диалектен атлас, vol. 1, Sofia, Българска Академия на науките (Académie bulgare des sciences), (présentation en ligne)
  • (bg) Ivan Kochev, Български диалектен атлас, Sofia, Институт за български език (Institut pour la langue bulgare), (présentation en ligne)
  • Evangelia Adamou, « La personne en našta. Approche comparative avec le bulgare litteraire et le macédonien », La Linguistique, Presses Universitaires de France, vol. 40, no 2, , p. 103-123 (ISBN 9782130547907, DOI 10.3917/ling.402.0103, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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