Cœruleum

Le cœruleum ou céruléum est un pigment utilisé en peinture artistique et en décoration, donnant une nuance de bleu ciel. Il est aussi connu sous les noms de bleu céruléen ou de bleu céleste.

Stannate de cobalt
Identification
Synonymes

C.I. Pigment Blue 35

No CAS 1345-19-3
No CE 215-719-7
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule CoO3SnSnO3Co
Masse molaire[1] 225,641 ± 0,008 g/mol
Co 26,12 %, O 21,27 %, Sn 52,61 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Pigment Bleu Céruléum PB35.

L'apothicaire suisse Albrecht Höpfner[2] prépare ce stannate de cobalt (SnO3Co) en 1805[3], avant que Thénard ne produise son bleu de cobalt[4]. Il est un peu diffusé en Allemagne par la suite. Le marchand de couleurs Rowney, de Londres, le commercialise en aquarelle et en peinture à l'huile à partir de 1860 sous le nom de cœruleum, habituellement orthographié aujourd’hui céruléum. Il est répertorié au Colour Index sous le numéro PB35.

Au Moyen Âge, le terme cœruleum désigne les pigments bleu ciel dans des manuscrits en latin consacrés à la couleur. C'est encore ainsi qu'il apparaît dans le dictionnaire au XVIIe siècle[5]. Au XIXe siècle, le terme peut désigner aussi l'arseniate basique de cuivre (PRV).

Caractéristiques

Il s’agit d’un bleu très opaque, tendant légèrement sur le vert.

Il a connu beaucoup de succès auprès des artistes à cause de sa propriété de conserver, selon Guignet, sa couleur bleue même à la lueur des bougies[6], ce qui en fait, selon le terme ancien, un bleu lumière. Cependant, à la lumière artificielle, le pigment verdit considérablement et perd de sa saturation. Cette propriété n'est pas garantie quand la teinte est obtenue avec d'autres pigments (PRV).

Il acquit une réputation d'impermanence dans les années 1890, sans décourager des artistes comme Paul Signac[7]. Béguin le considère comme « très solide[8] », tout comme Langlais[9] et Pracontal[10].

Dans les nuanciers de couleurs à peindre, le pigment PB35 est de plus en plus remplacé par le PB36 (oxyde de chrome et cobalt), moins cher et plus turquoise.

Annexes

Bibliographie

  • Philip Ball (trad. Jacques Bonnet), Histoire vivante des couleurs : 5 000 ans de peinture racontée par les pigments Bright Earth: The Invention of Colour »], Paris, Hazan, , p. 233-234.
  • Jean Petit, Jacques Roire et Henri Valot, Encyclopédie de la peinture : formuler, fabriquer, appliquer, t. 1, Puteaux, EREC, , p. 377-378.
  • Paul Schützenberger, Traité des matières colorantes : comprenant leurs applications à la teinture et à l'impression et des notices sur les fibres textiles, les épaississants et les mordants, t. 1, Paris, Masson, (lire en ligne), p. 387.

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Berne, 1759-1813 (de) « Höpfner, Joh. Georg Albrecht », sur deutsche-biographie.de.
  3. (en) « Spotlight on cerulean blue » (consulté le ).
  4. Johann Carl Leuchs et Eugène Péclet, Traité complet des propriétés, de la préparation et de l'emploi des matières tinctoriales et des couleurs, Paris, (lire en ligne), p. 174.
  5. Philibert Monet, Invantaire des deus langues françoise et latine, (lire en ligne).
  6. Charles-Ernest Guignet, Encyclopédie chimique, t. 10, Paris, Dunod, (lire en ligne), p. 91.
  7. Ball 2010.
  8. André Béguin, Dictionnaire technique de la peinture, (1re éd. 1990), p. 150 « Céruleum »
  9. Xavier de Langlais, La technique de la peinture à l'huile, Flammarion, (1re éd. 1959), p. 302.
  10. Patrice de Pracontal, Lumiere, matiere et pigment : Principes et techniques des procédés picturaux, Gourcuff-Gradenigo, , p. 358.
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