Callot Sœurs

Callot Sœurs est le nom d'une maison de haute couture française ouverte en 1895, 24 rue Taitbout à Paris dans le 9e arrondissement par les quatre sœurs Callot : Marie Callot-Gerber, Marthe Callot-Bertrand, Regina Callot-Tennyson-Chantrell et Joséphine Callot-Crimont.

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Robe des sœurs Callot, 1915–1920.

Historique

La société est fondée en 1895[1].

La sœur aînée, Marie Callot (épouse Gerber), a été formée à la couture par sa mère, dentellière. Les sœurs connaissent le succès grâce à leurs travaux sur l'amélioration de blouses et lingeries avec de la dentelle et des rubans. Cette reconnaissance les poussent à améliorer d'autres vêtements et, en 1914, la société déménage dans de plus grands locaux situés au 9-11 de l'avenue Matignon. Marie, la sœur aînée, est chargée de la conception, ayant précédemment travaillé pour Raudnitz et Cie, des couturiers parisiens.

La couturière Madeleine Vionnet a été apprentie chez Callot à son retour à Paris, et ce jusqu'en 1906. C'est là qu'elle affine sa technique dans la couture. « Sans les sœurs Callot j'aurais fait des Ford, avec elles j'ai fait des Rolls-Royce[2] », dira Madeleine Vionnet plus tard.

Les vêtements des Sœurs Callot ont été connus notamment pour leurs détails exotiques[3], l'utilisation des moires et des lamés[4], ainsi que de la dentelle et des passementeries[3]. La maison de couture a été parmi les premiers designers à utiliser l'or et l'argent lamés pour faire des robes. Au cours des années 1920, elle était une des maisons de mode les plus en vogue[2], reconnue pour ses robes du soir[n 1], mais également pour ses objets de décoration d'intérieur qui prennent de l'importance, jusqu'à supplanter la création de robes[5]. À partir de 1920 seule Marie Gerber s'occupe de la maison de couture[3].

Robe en laine et soie, brodée de fil métallique, 1924.

En 1926 le designer américain Elizabeth Hawes, alors qu'elle travaillait à Paris, portait régulièrement les vêtements des sœurs Callot. Elle insistait sur le fait que les gens devraient porter ce qu'ils aimaient personnellement, et non ce qui était considéré comme à la mode. Malgré les acheteuses américaines qui trouvaient que les robes des Sœurs Callot étaient démodées, Elizabeth Hawes les portaient toujours avec plaisir[6]. Marie Callot-Gerber meurt en 1927[7].

En 1928 Pierre Gerber, fils de Marie Callot-Gerber, reprend l'affaire comme directeur et modéliste, mais est frappée lourdement par la crise de 1929[1]. En 1937 la maison des sœurs Callot est rachetée par Marie-Louise Calvet, de la maison Calvet[7]. La maison Callot ferme ses portes définitivement en 1953[8].

En 1988 les droits de la maison de couture Callot sont rachetés par la famille Lummen, connue pour avoir relancé la maison de couture Vionnet en 1995.

Parfums (1920-1931)[9]

1920

  • Bel Oiseau Bleu

1923

  • Chichi Callot

1924

  • Ambré
  • Chypre
  • La Fille du Roi de Chine
  • Mariage d’Amour

1925

  • 100
  • 101
  • 103
  • 105
  • 107
  • 108
  • 109
  • Jasmin
  • Le Dieu du Jour
  • Le Louis d’Or
  • Pensées Roses
  • Sourire de Cocea
  • T.S.F.

1931

  • Qu'en Dira T'On

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Dans un article du 3 octobre 1909 intitulé The Rue de la Paix Made the World of Fashion Marvel by Its Showing of Russian and Barbaric Costumes, le New York Times décrit la hiérarchie des couturiers en fonction de la journée : « […] the only answer possible is that it all depends on what is wanted, whether it is a etreet gown, or an afternoon gown, or an evening gown. And even then there is no absolute line of demarcation. Only in a general way one might arrange it in this manner : Drecoll and Bechoff-David for street, Beer and Redfern for afternoon and dressy theatre gowns ; Worth and Callot for evening gowns. » ([…] la seule réponse possible est que tout dépend de ce qui est voulu, que ce soit une robe de rue, ou une robe d'après-midi, ou une robe de soirée. Et même alors, il n'y a pas de ligne de démarcation absolue. D'une manière générale on peut organiser de cette manière : Drécoll et Bechoff-David pour la rue, Beer et Redfern pour l'après midi et les robes de théâtre ; Worth et Callot pour les robes de soirée.)

Références

  1. Emmanuèle Peyret, « Les Callot, de filles en aiguille », sur Libération, (consulté le ).
  2. Yann Kerlau, Les secrets de la mode, Paris, Éditions Perrin, , 438 p. (ISBN 978-2-262-03923-3, présentation en ligne), p. 58.
  3. Sophie Grossiord, « Orientalisme et chinoiseries : quelques motifs du répertoire ornemental », dans Olivier Saillard et Anne Zazzo, Paris Haute Couture, Paris, Skira, , p. 127
    « L'attrait de l'Extrême-Orient, omniprésent dans les arts décoratifs des années 1920, s'exprime avec éclat dans la haute couture à travers le répertoire ornemental […] [le décor du modèle de robe visible dans l'ouvrage] témoigne du penchant des sœurs Callot pour l'orientalisme, et plus particulièrement les chinoiseries. »
  4. Lydie Chantrell, Les moires 1895-1920 : Mesdames Callot sœurs, Paris, Presses du Palais-Royal, 1978.
  5. (en) « Callot Introduces Cathedral Gowns and Decollete Effects », The New York Times, (lire en ligne [PDF]).
  6. Elizabeth Hawes, Fashion Is Spinach, Random House, , Chapter 6.
  7. Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), p. 170.
  8. Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), p. 435.
  9. cleopatrasboudoir.blogspot.com
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