Camille Chevillard
Alexandre Camille Chevillard, né à Montmartre le et mort à Chatou le , est un compositeur et chef d'orchestre français.

Nom de naissance | Alexandre Camille Chevillard |
---|---|
Naissance |
Montmartre, France |
Décès |
(à 63 ans) Chatou, France |
Activité principale | Compositeur, chef d'orchestre |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Georges Mathias |
Famille | Charles Lamoureux (beau-père) |
Distinctions honorifiques | Officier de la Légion d'honneur |
Biographie
Issu d'une famille musicienne - son père Alexandre (1811-1877) était un célèbre violoncelliste[1] - il apprend le piano et entre au Conservatoire de Paris, où il obtient un second prix dans la classe de Georges Mathias en 1880[2]. Charles Lamoureux, directeur des Concerts du même nom l'engage en 1887 comme chef de chant. Un an plus tard, Chevillard épouse à Paris Marguerite, la fille de Lamoureux[3], et c'est donc tout naturellement qu'il lui succède en 1897 à la tête de son association symphonique. C'est à la tête de celle-ci qu'il crée notamment Pelléas et Mélisande (1901) de Gabriel Fauré, les Nocturnes (1901-1902) et surtout La Mer (1905) de Claude Debussy ainsi que La Valse (1920)[4] de Maurice Ravel.
En 1903, il est lauréat du prix Chartier de l'Académie des beaux-arts pour ses compositions de musique de chambre[5].
Professeur d'ensemble instrumental au Conservatoire à partir de 1907[6], il devient également directeur musical de l'Opéra de Paris en 1914[7]. Il y crée en 1923 le ballet Cydalise et le Chèvre-pied de son ami Gabriel Pierné.
En 1910, il engage comme soliste des Concerts Lamoureux la mezzo-soprano Spéranza Calo-Séailles dont il sera le témoin à son mariage en 1913 avec l'ingénieur, chimiste et inventeur Jean Charles Séailles (1883-1967)[8].
Comme chef d'orchestre, il privilégiait la musique des romantiques allemands (Wagner, Liszt...) et russes[7], n'ayant que peu d'estime pour celle de ses contemporains français[9] (bien que dans les faits, il en ait dirigé beaucoup...).
Compositions
Son activité de compositeur se borne à quelques pièces de musique de chambre (une Sonate pour violon et piano, une pour violoncelle et piano, un Trio, deux Quatuors et un Quintette), pour piano seul (un Thème et Variations), et quelques œuvres symphoniques, par exemple le poème symphonique Le Chêne et le roseau ainsi qu'une Fantaisie symphonique pour orchestre[10].
Anecdote
Une anecdote le concernant est passée à la postérité : Lors de la première du Boléro, Maurice Ravel convie Chevillard. Très perfectionniste, le compositeur est toujours ponctuel. L'heure du concert approche, mais toujours pas de Chevillard en vue. Il attend cinq minutes, dix minutes, un quart d'heure, ce qui est inhabituel. Et il donne le départ. Chevillard, lui, vient les trois dernières minutes de la magistrale œuvre. A la fin, Ravel furieux va le voir. « Dites Chevillard, vous n'étiez pas à l'heure ! » et il lui répond « Je ne suis venu que pour la modulation, maître ! »[11].
Distinctions
- Officier d'Académie (1892)[12] puis officier d'instruction publique[13].
- Chevalier de la Légion d'Honneur (décret du ministre de l'Instruction publique du 22 janvier 1902). Parrain : Stephen Duteil d'Ozanne, directeur honoraire à la Grande chancellerie de la Légion d'Honneur.
- Officier de la Légion d'honneur (décret du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 2 août 1919). Parrain : Jacques Rouché, directeur de l'Opéra de Paris[14].
Discographie
- Camille Chevillard - Sonate op. 8, par Jean-Jacques Kantorow, violon, et Alexandre Kantorow, piano. Sonates françaises, CD NoMadMusic (2014).
Source
- Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Larousse.
Notes et références
- « Comœdia illustré : journal artistique bimensuel / [directeur-gérant : M. de Brunoff] », sur Gallica, (consulté le )
- « Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
- Les dates entre parenthèses sont celles des créations
- « Séance publique annuelle / Académie des beaux-arts », sur Gallica, (consulté le )
- « La Critique indépendante : théâtres, concerts, arts, littérature : organe de la défense des intérêts et des droits du public », sur Gallica, (consulté le )
- « La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes », sur Gallica, (consulté le )
- Collectif, Lap, le ciment-roi de l'art déco, catalogue de l'exposition éponyme à la Maison des Arts d'Antony du 17 septembre au 2 novembre 2014, Impr. Le Réveil de la Marne, juillet 2014, 20.p.
- Dictionnaire de la musique ([Nouvelle éd.]) / Larousse ; sous la direction de Marc Vignal, (lire en ligne), p. 190-191
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
- DVD, Maestro les classiques et leurs histoires, in Maurice Ravel : la couleur de la musique 4 documentaires sur le romantisme à l'époque moderne, Citel et Sound Venture International, 2009
- Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 721
- Figures contemporaines, tirées de l'album Mariani, neuvième volume, Paris, Librairie Henri Floury, (lire en ligne)
- « Cote LH/525/16 », base Léonore, ministère français de la Culture
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Portugal
- WorldCat
- Iconographie de Camille Chevillard sur Gallica
- Partitions libres de Camille Chevillard sur l'International Music Score Library Project
- Theme & Variations pour piano in Sol Op.5 par Alfred CORTOT
- Portail de la musique classique
- Portail de la France