Camp Didier
Le camp Didier, d'abord nommé camp Valin, était le maquis du 4e secteur de l'Armée secrète[1] du département du Rhône.
Date | 1943-1944 |
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Lieu | Côtière de l'Ain |
Issue | Libération de la région |
Forces françaises de l'intérieur | Reich allemand Milice française |
800 maquisards (été 1944) |
Batailles
Coordonnées 45° 53′ 11″ nord, 4° 56′ 27″ estLe camp était basé à proximité du « bois du Noyer »[1] — son quartier général était situé à la ferme de Grange Blanche — entre Mionnay, Tramoyes et Montluel, dans l'Ain. Après sa création par Marcel Julien[2] fin 1942, il a été particulièrement actif de 1943 jusqu'à la libération de la France, en 1944[3] en particulier lors de la bataille de Meximieux.
Nom du maquis
Le camp fut ainsi nommé, en hommage à Albert Chambonnet[Note 1], compagnon de la Libération, chef régional des Forces françaises de l'intérieur pour la région R1 et arrêté le par la Gestapo et exécuté le place Bellecour à l'emplacement actuel du Veilleur de pierre ; en effet Didier était son nom de résistant. À l'origine, le camp s'est appelé Camp Vallin (en référence à Jean-Louis Curvat)[4].
Histoire du maquis
En 1943, des stocks d'armes et de munitions sont constitués[3] et sont cachés en particulier au fort de Sermenaz[3],[Note 2], situé sur le territoire actuel de Neyron. L'année 1943 voit un afflux massif de nouveaux maquisards, principalement du[3] à la mise en place du service du travail obligatoire par l'occupant allemand.
Dès le printemps 1944, le camp compte 150 soldats[3] basé à la forêt du Noyer près de Mionnay ; mais dès l'été, le camp aurait compté 800 soldats[3] équipés de 13 fusils-mitrailleurs, 2 mitrailleuses, 220 mitraillettes et 1 000 grenades[5].
En , le débarquement de Provence et la remontée des troupes alliées vers le nord ont pour effet d'accélérer le rythme des actions menées par le camp[5]. En particulier, l'attaque de la ligne Lyon - Bourg-en-Bresse ou encore celle de Ambérieu-en-Bugey - Bourg-en-Bresse[5]. Le point d'orgue des combats sera fin août, la participation à la bataille de Meximieux, durant laquelle le camp Didier prendra une part active en prenant d'assaut le camp de La Valbonne et en combattant à Chalamont ou encore à Pérouges[6]. En fait, en coordination avec les maquis de l'Ain et du Haut-Jura sous la direction d'Henri Romans-Petit, le camp Didier tiendra la « ligne stratégique » entre La Valbonne et Meximieux, en attendant l'arrivée du corps américain du colonel Murphy[5].
Liste de combattants
- Paul Jean Gouailhardou, dit Jacques (1911 - 1944), chef militaire du camp jusqu'à son arrestation. Fusillé à Villeneuve le .
- Marcel Julien (1898 - 1944), arrêté et fusillé à Faramans ; créateur du camp Didier.
- Michel Daumas (1915 - 1944)[2].
- Louis Grapinet (1898 - 1944)[2].
- Georges Mollaret (1923 - 1944)[2].
- Étienne Porterie (1893 - 1944), sous-lieutenant FFI du camp Didier. Mort en déportation à Unterstedt[2].
- René Rivière (1921 - 1944)[2].
- Jean-Louis Curvat dit Vallin (1903 - 1977), capitaine du maquis à la suite de Gouailhardou[7].
- Marcel Ruby (1924 - 2011)[8].
- Maxime Sommeron dit Max, ancien maire de Neyron[9] ;
- Pierre Las (décédé en 2012)[10],[11].
- Alfred Sabatier, dit Sève (1907 - 1945) [12], sous-lieutenant FFI du camp Didier. Mort en déportation à Siegburg.
- Stéphane Tadla, dit Joseph (1922 - 1971).
- Armand Gili (1909 - 1944), combattant du Maquis FTP de l’Azergues puis capitaine au camp Didier[13], arrêté lors d'une opération de ravitaillement du maquis avec Firmin Tribouillier et Auguste Venet, exécuté sommairement à Saint-Marcel le [14],[15].
- Firmin Tribouillier (1901 - 1944), adjudant au camp Didier, exécuté sommairement à Saint-Marcel le [16],[15].
- Auguste Venet (1912 - 1944), sergent au camp Didier, exécuté parmi dix-neuf prisonniers du Fort Montluc le à Villeneuve[17].
Hommages
Plusieurs stèles, lieux et monuments rendent hommage au Camp Didier :
- la stèle de la ferme de Grange Blanche (45° 53′ 36″ N, 4° 58′ 37″ E) qui constituait un des lieux du maquis en périphérie de la forêt du Noyer, a été inaugurée en [10] ;
- en également, le nouveau rond-point de la mairie de Tramoyes (45° 52′ 28″ N, 4° 57′ 52″ E) est baptisé « Camp-Didier-1944 »[18] ;
- la stèle du Poussey (45° 54′ 49″ N, 4° 56′ 30″ E) est située entre Saint-André-de-Corcy et Mionnay à l'endroit même où plusieurs maquisards du camp furent tués au cours d'un combat le . Une cérémonie s'y déroule annuellement le premier samedi de septembre[19],[20] ;
- un monument en hommage à Élie Mermet (enterré au cimetière Saint-Martin à Miribel) et Pierre Nore (45° 53′ 46″ N, 4° 58′ 09″ E) à l'endroit où ils furent fusillés, route de Tramoyes, le [19] ;
- un monument en hommage à Armand Bochetti et Jean-Louis Berger (45° 51′ 08″ N, 5° 03′ 00″ E) à l'endroit où ils furent fusillés, montée Saint-Barthélemy à Montluel, le [21] ;
- une stèle en hommage à Firmin Tribouillier, Armand Gili et Auguste Venet (45° 57′ 43″ N, 5° 00′ 12″ E) à l'endroit où ils furent arrêtés, le , à Saint-Marcel[16].
- Stèle de la ferme de Grange Blanche.
- Rond-point du Camp Didier à Tramoyes.
- Stèle du Poussey.
- Croix à Élie Mermet et Pierre Nore.
- Monument à Armand Bochetti et Jean-Louis Berger à Montluel.
- Hommage à Jean-Louis Curvat à Caluire-et-Cuire.
- Rue du capitaine Julien à Rillieux-la-Pape.
- Stèle de Saint-Marcel.
Notes et références
Notes
- Albert Chambonnet est inhumé au Val d'Enfer dans l'Ain, département dans lequel la base aérienne 278 Ambérieu-en-Bugey porte son nom.
- Sermenaz était à l'origine, une annexe du fort de Vancia appartenant à la 2e ceinture de Lyon, relative au système Séré de Rivières. Coordonnées du fort de Vancia :45° 48′ 44″ N, 4° 55′ 14″ E.
Références
- Jacques Die, « Tramoyes - Inauguration de la stèle du Camp Didier », Voix de l'Ain, (lire en ligne).
- Basse 1976, p. 188.
- Basse 1976, p. 185.
- Laurence Raveror, « Montluel - Hommage aux résistants du Camp Didier », Voix de l'Ain, (lire en ligne).
- Basse 1976, p. 186.
- « bataille de Meximieux », sur maquisdelain.org, Maquis de l'Ain et du Haut-Jura (consulté le ).
- Thivoyon 2008, p. 23.
- « Décès de Marcel Ruby », sur partiradical.net, Parti radical valoisien, .
- « Bataillon Berthier », Secteur Fortifié du Dauphiné (consulté le ) : « La 3e compagnie, commandée par le Lieutenant Sommeron (Max) déjà constituée par le maquis de Tramoyes. »
- « Inauguration de la stèle à la mémoire du Camp Didier », sur leprogres.fr, : « la stèle en mémoire du Camp Didier à l'entrée de la ferme « Grange Blanche » haut lieu de la résistance ».
- « Cérémonie du Camp Didier : en souvenir de Pierre Las, ancien résistant », sur leprogres.fr, .
- « Alfred Sabatier, parcours d'un Médaillé de la Résistance Française »
- « Cérémonie du Poussey 2019 », Mairie de Mionnay, (consulté le )
- Date du décès de Firmin Tribouillier et Armand Gili, nuit du 7 au 8 juin 1944 « Saint-Marcel, Lieu-dit Bois-Renard, 7 et 8 juin 1944 : homicides volontaires », archives.rhone.fr (consulté le )
- Jean-Paul Reymond, « Venet Auguste, Pierre », Le maitron, dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, (consulté le )
- « Inauguration du rond-point du village », sur leprogres.fr, : « La municipalité l’a nommé rond-point Camp-Didier-1944 ».
- « Mionnay : commémoration du Poussey », sur leprogres.fr, : « Comme chaque année le premier samedi de septembre, c’est la commémoration du Poussey en hommage aux résistants tombés face à l’ennemi, lors de l’embuscade préparée par les combattants du camp Didier ».
- « La mémoire des maquisards tombés au combat a été honorée par la commune », sur leprogres.fr, : « rendre hommage aux maquisards tombés pour la France le 27 août 1944 ».
- « Cérémonie émouvante en souvenir des résistants du « camp Didier » », sur leprogres.fr, : « la stèle de la montée Saint-Barthélemy à Montluel, où sont tombés Armand Bochetti et Jean-Louis Berger ».
Voir aussi
Bibliographie
- Frédéric Deprun, « La 11.Pz-Div. au combat (2) - La bataille de La Valbonne/Meximieux (31 août-2 septembre 1944) », 39-45, no 303, , p. 10-33
- Martin Basse et Jo Basse, Histoire de Caluire-et-Cuire, Lyon, Fot, , 281 p.
- Bernard Thivoyon, Patrimoine de Caluire-et-Cuire : Caluire-et-Cuire et ses rues, t. III, Lyon, Association pour la Promotion de l’Histoire de Caluire-et-Cuire, , 63 p.
- Raymond Mollard, Les derniers jours du camp Didier : tels que je les ai vécus, Visages de l'Ain (présentation en ligne)
- Laurent Tronche, Commémoration du Camp Didier : le sacrifice de Pierre Nore et Elie Mermet, in revue n°38 de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Plaine de l'Ain (Shapa), 2018, p. 47-48.
- Benoît Prieur, « Louis Blanc, le dernier combattant du Camp Didier », Le Journal de la Côtière, no 1178, , p. 10 (ISSN 1265-5422, OCLC 472956812, BNF 34526782)
- Benoît Prieur, « Camp Didier : du 4ème secteur de la région R1 à la bataille de Meximieux », Le Journal de la Côtière, no 1192, , p. 12 (ISSN 1265-5422, OCLC 472956812, BNF 34526782)
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Articles connexes
Liens externes
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