Canal artériel
Le canal artériel, ou conduit artériel[1], est un vaisseau sanguin, fonctionnel uniquement chez le fœtus (et indispensable à sa survie), qui relie le tronc pulmonaire à l'aorte et permet au sang d'éviter la circulation pulmonaire. En effet, l'oxygénation du sang fœtal se fait via le placenta et non par les poumons.
Chez l'adulte, le canal artériel donne un reliquat embryologique non fonctionnel appelé ligament artériel.
Anatomie et physiologie
Ce canal artériel se situe entre l'artère pulmonaire et la crosse de l'aorte. Il permet au sang veineux de l'artère pulmonaire d'éviter partiellement les poumons, qui au stade fœtal n'ont pas encore de fonction d'échange gazeux.
Le sang retourne alors vers l'aorte et sera re-oxygéné par le placenta via les artères ombilicales, et retournera au fœtus par la veine ombilicale.
Malgré tout, environ 10 % du débit cardiaque passe par la circulation pulmonaire afin d'irriguer les poumons qui ont besoin de l'énergie nécessaire à leur développement. La circulation pulmonaire étant fortement vasoconstrictée par la sécrétion de substances vasoactives (endothéline), elle impose une forte résistance à l'écoulement du sang.
À la naissance, le système artériel pulmonaire se met en route : le sang est alors oxygéné par les poumons. Dès lors, le canal artériel se ferme et se transforme en ligament artériel, fixant entre elles l'artère pulmonaire et l'aorte.
En pathologie
La persistance du canal artériel (PCA) est une malformation cardiaque correspondant à une ouverture persistante de ce canal après la naissance. Elle est source de mortalité et de morbidité chez les nouveau-nés prématurés qui sont donc nés avec ce canal encore ouvert. Ces prématurés peuvent devoir bénéficier de séances de photothérapie, qui semblent cependant contribuer à la persistance de ce canal en empêchant sa fermeture. On utilise donc parfois des protections thoraciques durant les séances pour la prévention de la PCA dans ces cas. Cependant selon une revue de preuves faite par Cochrane, les preuves disponibles sont encore de très faible qualité et insuffisantes pour pouvoir évaluer l'innocuité ou l'efficacité de cette procédure. Les auteurs recommandent d'autres essais de protection thoracique, notamment dans les cas où ces nourrissons ne reçoivent pas d'inhibiteurs de la cyclo-oxygénase prophylactiques[2].
Certaines malformations cardiaques (dites « ducto-dépendantes » comme la transposition des gros vaisseaux) nécessitent que ce canal reste ouvert, ce qui peut être obtenu par quelques médicaments. Le canal artériel peut être également maintenu mécaniquement ouvert par la pose d'un stent[3], ce qui constitue une alternative aux shunts chirurgicaux, type anastomose de Blalock-Taussig[4].
Voir aussi
Références
- Anatomie et physiologie humaines, Elaine N. Marieb et Katja Hoehn, Editions Pearson, adaptation française de la 8e édition américaine, p. 1259
- Bhola K, Foster J & Osborn DA (2015) "Les protections thoraciques pour prévenir la persistance du canal artériel chez les nouveau-nés prématurés soumis à la photothérapie" | 2 Novembre
- Gibbs JL, Rothman MT, Rees MR, Parsons JM, Blackburn ME, Ruiz CE, Stenting of the arterial duct: a new approach to palliation for pulmonary atresia, Br Heart J, 1992;67:240–245
- Glatz AC, Petit CJ, Goldstein BH et al. Comparison between patent ductus arteriosus stent and modified Blalock-Taussig shunt as palliation for infants with ductal-dependent pulmonary blood flow: insights from the Congenital Catheterization Research Collaborative, Circulation, 2018;137:589–601
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