Artère pulmonaire
Les artères pulmonaires sont des artères qui transportent le sang désoxygéné du cœur aux deux poumons. Le tronc pulmonaire (anciennement artère pulmonaire) naît du ventricule droit du cœur et se divise en deux artères pulmonaires gauche et droite, chacune se ramifiant dans le poumon correspondant.
Origine | |
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Branches |
Artères pulmonaires droite et gauche |
Structures vascularisées | |
Veine associée |
Nom latin |
arteria pulmonalis |
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MeSH |
D011651 |
TA98 |
A12.2.01.101, A12.2.01.201 |
TA2 |
4077, 4091 |
FMA |
66326 |
Anatomie
Le tronc pulmonaire est une artère située dans le thorax. Il mesure 5 cm de longueur et 30 mm de diamètre, pour une épaisseur de paroi de 1,5 mm.
Trajet
Le tronc pulmonaire nait de son orifice dans le ventricule droit du cœur en avant de l'aorte ascendante. Il se dirige vers le haut, la gauche et l'arrière en décrivant la moitié d'un tour de spire contre la face antérieure puis la face latérale gauche de l'aorte. Il se divise sous l'arc aortique en deux artères terminales, les artères pulmonaires droite et gauche.
Rapports
Avec l'aorte ascendante, le tronc pulmonaire est contenu dans une gaine séreuse du péricarde. Sous cette gaine, le tronc pulmonaire est en rapport avec une artère du cône artériel en avant ainsi qu'avec des branches du plexus cardiaque (plexus nerveux) et des vaisseaux lymphatiques cardiaques à gauche et en arrière.
À gauche et à droite, par l'intermédiaire de la séreuse, l'origine du tronc pulmonaire est en rapport avec les artères coronaires et les auricules respectifs.
Plus haut et toujours séparé par la séreuse, le tronc pulmonaire présente d'autres rapports. En arrière, il est en rapport avec la face antérieure de l'atrium gauche (anciennement oreillette gauche), puis les nœuds lymphatiques trachéobronchiques inférieurs. À gauche, il est en rapport avec la plèvre et le poumon gauches. En avant, il est en rapport avec le thymus ou son reliquat.
La bifurcation du tronc pulmonaire s'effectue légèrement à gauche de la bifurcation trachéale selon un angle ouvert vers le haut et la droite. Elle est située en avant de la bronche principale gauche et en dessous, en avant et à gauche de l'arc aortique, auquel elle est reliée par le ligament artériel.
Branches
Les artères pulmonaires droite et gauche sont les branches terminales du tronc pulmonaire. L'artère pulmonaire droite est la plus large et la plus volumineuse des deux. Chacune d'entre elles se dirige vers le hile du poumon correspondant, contourne son axe bronchique médialement et se termine dans son lobe inférieur. Chacune donne plusieurs branches qui se ramifient de la même manière que les bronches.
Artère pulmonaire droite
L'artère pulmonaire droite mesure 5 cm de longueur et a initialement un trajet horizontal vers la droite. Elle croise en avant la portion ascendante de l'aorte puis la veine cave supérieure. Elle est en rapport en arrière avec la bifurcation trachéale et la bronche principale droite, qu'elle croise au niveau de la naissance de la bronche lobaire supérieure droite. Elle croise au-dessus l'arc aortique puis l'arc de la veine azygos. Enfin, elle est en rapport en dessous avec l'atrium droit.
Au niveau du hile pulmonaire, son trajet est légèrement descendant vers l'avant. Elle croise la bronche intermédiaire en arrière et passe au-dessus de la bronche lobaire moyenne. Elle s'incurve ensuite encore vers le bas et continue le long de la face antérolatérale de la bronche lobaire inférieure. Elle croise successivement la face antérolatérale de la bronche segmentaire supérieure du lobe inférieur, les faces postérolatérales des bronches segmentaires basales antérieure et latérale. Elle termine alors sa course le long de la face postérieure de la bronche segmentaire basale postérieure.
Dans le poumon, l'artère pulmonaire donne plusieurs branches collatérales successives, dont le nombre et la disposition varient d'un individu à l'autre. La branche apico-postérieure nait au niveau du croisement avec la bronche principale, suivie un peu plus bas de la branche antérieure. Les branches médiale et latérale naissent à la même hauteur que la branche précédente. La branche supérieure nait approximativement au même niveau, puis les branches médiale, antérieure et latérale naissent successivement.
Artère pulmonaire gauche
L'artère pulmonaire gauche mesure environ 3 cm de longueur et a initialement un trajet oblique en haut et en arrière vers la gauche. Elle est en rapport avec la bronche principale gauche en arrière qu'elle croise avant l'origine de la bronche lobaire supérieure gauche. Elle est également en rapport avec l'atrium gauche puis la bronche lobaire supérieure gauche en dessous, et avec une partie de l'arc aortique au-dessus.
Au niveau du hile pulmonaire, son trajet est orienté vers le haut et l'arrière. Elle passe en arrière de la bronche lobaire supérieure puis rejoint la face antérolatérale de la bronche lobaire inférieure. Elle croise successivement la face antérolatérale de la bronche segmentaire supérieure du lobe inférieur, les faces postérolatérales des bronches segmentaires basales antérieure et latérale. Elle termine enfin sa course le long de la face postérieure de la bronche segmentaire basale postérieure.
Dans le poumon, l'artère pulmonaire gauche donne plusieurs branches collatérales successives, dont le nombre et la disposition varient d'un individu à l'autre. La branche antérieure nait en avant du croisement avec la bronche lobaire supérieure. La branche apico-postérieure nait en dessous de ce même croisement. La branche supérieure du lobe inférieur puis la branche lingulaire naissent plus bas. Les branches antéromédiale et latérale naissent ensuite successivement.
Physiologie
L'artère pulmonaire contient du sang peu oxygéné et riche en gaz carbonique, contrairement au réseau artériel classique. La pression de l'artère pulmonaire est bien inférieure à celle dans l'aorte, pour un débit identique.
Chez le fœtus la majorité du flux sanguin de l'artère pulmonaire est dévié par le canal artériel vers l'aorte. La connexion du canal artériel avec l'aorte se fait après le départ des artères destinées au cerveau du fœtus. À la naissance, ce canal se ferme assurant le schéma circulatoire habituel et devient le ligament artériel.
(voir aussi circulation fœtale)
Exploration
Les atères pulmonaires peuvent être visualisées avec plusieurs techniques. Elles peuvent également être cathéterisées. La mesure de la pression peut être effectuée par échographie ou par cathétérisme.
Visualisation des artères pulmonaires
- La silhouette de l'artère pulmonaire peut être visualisée sur une radiographie pulmonaire de face. Elle correspond au deuxième arc (arc pulmonaire) du bord gauche du cœur. L'apport de cet examen reste cependant faible dans ce but.
- L'échographie cardiaque permet de visualiser le départ du tronc de l'artère pulmonaire mais guère plus.
- L'échographie cardiaque par voie trans-œsophagienne permet de visualiser le tronc de l'artère pulmonaire et sa bifurcation.
- L'angiographie, par injection directe d'un produit de contraste dans l'artère pulmonaire au cours d'un cathétérisme droit, permet de bien visualiser l'ensemble de l'arbre artériel. Cet examen nécessite cependant un abord complexe de l'artère (cf ci-dessus le cathétérisme) au cours d'une hospitalisation. Elle n'est plus très utilisée actuellement.
- Le scanner thoracique, permet de bien visualiser les artères pulmonaires de gros et de moyen calibre après une simple injection d'un produit de contraste par voie intra veineuse périphérique. En règle générale, l'acquisition se fait en une seule passe (scanner spiralé) et non en plusieurs coupes.
- L'imagerie par résonance magnétique, bien que fournissant des images correctes des artères, n'est guère utilisée dans ce but.
- La scintigraphie pulmonaire de perfusion ne permet pas de voir directement les artères pulmonaires, mais les conséquences de leurs obstructions en montrant une répartition non homogène du traceur radioactif témoignant d'obstructions de la vascularisation pulmonaire.
Cathétérisme
On monte un cathéter - appelé cathéter de Swan-Ganz - directement dans cette dernière (ponction d'une grosse veine, par exemple de la veine fémorale sous anesthésie locale, puis montée de ce cathéter par la veine cave inférieure, l'oreillette droite, le ventricule droit et l'artère pulmonaire) sous contrôle radiographique. Le cathéter est connecté à un capteur de pression permettant de visualiser en temps réel l'évolution de la pression selon le cycle cardiaque. Cet examen est le plus fiable mais nécessite une hospitalisation et des conditions d'asepsie chirurgicale. Il permet de mesurer la pression, mais également de mesurer le contenu en oxygène du sang prélevé en différents endroits. La mesure du débit cardiaque peut être également faite dans le même temps (méthode de thermodilution).
Maladies des artères pulmonaires
L'embolie pulmonaire est une obstruction de ces artères par un caillot ou une bulle de gaz qui ne se dissout pas dans le sang (décompression des plongeurs). Les artères ne sont généralement pas les responsables de l'accident, mais subissent les effets de la maladie thromboembolique. Les examens permettant d'explorer l'embolie sont essentiellement :
- la scintigraphie de ventilation-perfusion qui permet sur un poumon sain de voir une différence entre la ventilation normale du poumon et une vascularisation perturbée par le caillot. Cet examen est le plus sensible à détecter une différence entre ventilation et perfusion ce qui fait le diagnostic ;
- l'angioscanner (couplage artériographie/scanner) se réalise plus volontiers sur un poumon déjà malade, et permet de voir directement l'absence de prise de contraste ou amputation par la partie embolisée de l'arbre vasculaire pulmonaire.
Certaines cardiopathies congénitales peuvent concerner ces artères :
- une absence ou atrésie de l'artère pulmonaire ;
- un rétrécissement ou sténose de l'artère pulmonaire (voir la Tétralogie de Fallot) ;
- une malposition, exemple : la transposition des gros vaisseaux…
La pression de l'artère pulmonaire peut être trop élevée. Il s'agit dans ce cas d'une hypertension artérielle pulmonaire ou HTAP qui est une maladie totalement différente de l'hypertension artérielle commune. Elle peut être soit primitive (c'est-à-dire sans cause) soit secondaire (médicaments notamment les amphétaminiques utilisés comme coupe-faim, insuffisance respiratoire chronique, embolie pulmonaire importante ou à répétition…).