Canal de Pellafol

Le canal de Pellafol est un ancien canal d'irrigation qui amenait l'eau de la Souloise à la plaine de Pellafol (Isère, France). Son tracé par endroits vertigineux en fait une des curiosités du défilé de la Souloise.

Canal de Pellafol
Géographie
Pays France
Coordonnées 44° 44′ 12″ N, 5° 53′ 40″ E
Début la Souloise à Saint-Disdier (Hautes-Alpes)
Fin le plateau de Pellafol (Isère)
Traverse le défilé de la Souloise
Caractéristiques
Longueur 10 km
Altitudes Début : m
Fin : m
Maximale : 1 015 m
Minimale : 1 000 m
Gabarit (non navigable)
Hauteur des chutes d'écluses Moyenne : ? m
Maximale : 0 m
Histoire
Année début travaux 1876
Année d'ouverture 1880

Histoire

C'est aux environs de 1865 que naquit le projet d'aller chercher l'eau de la Souloise jusqu'en Dévoluy pour arroser le plateau de Pellafol, riche terrain cultivable mais insuffisamment arrosé. En 1869, une association syndicale du canal fut constituée. La construction, commencée en 1876, fut particulièrement difficile ; on fit appel à une importante main d'œuvre locale et étrangère. Le canal put être mis en eau en 1880, mais rapidement il apparut que le débit était insuffisant, et l'entretien difficile. Dès 1890, l'utilisation du canal fut arrêtée. En 1910, il fut officiellement abandonné.

Tracé

Le canal avait son origine à la sortie nord de Saint-Disdier (Hautes-Alpes), à l'altitude de 1015 mètres. De là il suivait la rive gauche de la Souloise, passait le défilé des Gillardes, contournait le vallon de la Posterle, et arrivait à la cote 1000 au rocher des Ayes, au nord-ouest de la plaine de Pellafol, après avoir longé tout le flanc ouest de la plaine, dont l'altitude moyenne est de 950 mètres.

La longueur du canal avoisinait les 10 kilomètres, et l'ensemble du système d'irrigation déployé totalisait 59 kilomètres.

Aspect technique

L'amorce du canal sur la Souloise se faisait par un simple muret barrant la rivière, permettant d'orienter l'eau vers le canal, dont l'entrée était muni d'une martelière. De là il suivait la rive gauche de la Souloise, gagnant rapidement en dénivelé du fait de la forte pente de la rivière. Dans le défilé de la Souloise, sur 2 kilomètres, il devait traverser une succession de pierriers en pente raide et de parois rocheuses verticales. Pour les petits pierriers, le canal était formé d'une conduite enterrée de section elliptique ; pour les pierriers plus importants, il était en tunnel, taillé dans la roche à quelques mètres de la surface, d'une section permettant le passage d'hommes. Dans les falaises, le canal était taillé en creux dans la roche, sur une profondeur d'un mètre, d'une hauteur permettant le passage d'un homme, et bordé côté précipice par un muret de pierres assemblées à mi-hauteur, de manière à ménager l'écoulement des eaux. Après le défilé, sur un terrain plus meuble et moins accidenté, le canal était simplement creusé sur la pente, bordé par un modeste remblai, et couvert sur quelques passages en éboulis.

État actuel

À l'inverse de la plupart des canaux de moyenne montagne qui disparurent rapidement, sa position à l'écart de toute circulation humaine ou animale fait que la partie la plus importante du canal a été préservée.

Bien qu'abandonnée, la prise d'eau sur la Souloise est encore visible en contrebas de la route à la sortie nord de Saint-Disdier. Les premiers hectomètres du parcours ont disparu à la suite de l'établissement d'un nouveau tracé de la route sur la rive gauche de la Souloise. La traversée des deux falaises est intacte, ainsi que le tunnel du grand pierrier qui les relie. Par contre la traversée du pierrier suivant a été emportée par l'érosion, et l'extrémité nord du conduit reste spectaculairement suspendue au-dessus du vide. Sur le kilomètre suivant on trouve encore une alternance de tracés à l'air libre et de conduits couverts pour éviter les éboulis. Plus loin le canal, de forme classique, est facilement repérable sur le terrain bien que par endroits disparu.

La traversée des falaises du défilé est visible depuis la route départementale 537 qui suit le fond de la vallée. Un sentier de découverte partant des sources Gillardes permet de suivre la partie aval du canal —la moins spectaculaire— jusqu'à Pellafol.

Voir aussi

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