Cantillac
Cantillac est une ancienne commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Cantillac | |||||
Cantillac : les hameaux des Bourgougnoux et de Saint-Michel. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Dordogne | ||||
Arrondissement | Nontron | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Dronne et Belle | ||||
Statut | Commune déléguée | ||||
Maire délégué Mandat |
Mme Dominique Fuhry 2020-2026 |
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Code postal | 24530 | ||||
Code commune | 24079 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Cantillacois | ||||
Population | 189 hab. (2016 ) | ||||
Densité | 23 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 23′ 48″ nord, 0° 38′ 36″ est | ||||
Altitude | Min. 124 m Max. 233 m |
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Superficie | 8,12 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Brantôme en Périgord | ||||
Historique | |||||
Date de fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Brantôme en Périgord | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Au , elle est intégrée à la commune nouvelle (élargie) de Brantôme en Périgord en tant que commune déléguée.
Géographie
Généralités
Localisée dans le Périgord, au nord-ouest du département de la Dordogne, la commune de Cantillac s'étend sur 8,12 km2. Elle est arrosée par le Pré Pinson (également appelé le Belaygue) qui prend sa source sur le territoire communal au Mont Saint-Jean. Le Pré Pinson est un petit affluent du Boulou et un sous-affluent de la Dronne.
À l'ouest et au nord, la commune est limitrophe du parc naturel régional Périgord-Limousin.
L'altitude minimale, 124 mètres, se situe à l'extrême sud-est, là où le Libourny, affluent de la Dronne, quitte la commune pour servir de limite entre celles de Champagnac-de-Belair et Brantôme. Le point culminant avec 233 mètres se trouve au nord de la commune. Sur le plan géologique, le sol se compose principalement de calcaires du Crétacé, et au nord, de sables, d'argiles ou de graviers du Pléistocène[1].
Composé seulement d'une quinzaine de bâtiments dont l'église et la mairie, le village de Cantillac, implanté à l'écart des routes principales, est situé, en distances orthodromiques, quatre kilomètres au nord de Brantôme et quinze kilomètres au sud de Nontron. La commune comporte néanmoins trois importantes voies d'accès : à l'ouest la route départementale 939 (axe La Rochelle - Périgueux) et à l'est les routes départementales 82 et 675 (axe Brantôme - Nontron).
Communes limitrophes
En 2018, année précédant son intégration à la commune nouvelle de Brantôme en Périgord, Cantillac était limitrophe de quatre autres communes.
Urbanisme
Villages, hameaux et lieux-dits
Outre le petit bourg de Cantillac proprement dit, le territoire se compose de quelques villages, hameaux ou lieux-dits[2] :
- le Bas Puy
- le Bouchet
- les Bourgougnoux
- les Bouriaux
- la Gaillardie
- Grand Lac
- Maison Neuve
- Margnac
- Mont Saint-Jean
- la Plagne
- Puybertro
- Puycervier
- Puyfauchard
- Saint-Michel.
Toponymie
La première mention écrite connue du lieu apparaît au XIIIe siècle sous la forme Qentilhacum, puis Cantilhacum au siècle suivant[3]. Au XIIIe siècle, Cantillac était l'une des vingt-sept paroisses dépendant de l'archiprêtré de Condat dont le siège se situait à Champagnac[4].
Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Quentillac[5].
L'origine du nom de Cantillac remonterait à un personnage gallo-roman Quintilius auquel est apposé le suffixe -acum[6], ce qui correspondrait au « domaine de Quintilius ».
Histoire
Le lieu est mentionné au XIIIe siècle[3] mais son église romane date du siècle précédent[8].
Au , la commune fusionne avec six autres communes pour former la commune nouvelle (élargie) de Brantôme en Périgord[9]. À cette date, les sept communes fondatrices deviennent communes déléguées.
Mars 1944
En 1944, la commune de Cantillac devint le théâtre de scènes sanglantes, qui pendant la période du 26 mars au 2 avril se renouvelèrent un peu partout en Dordogne. Le 27 mars, à six heures du matin, une colonne allemande, la division Brehmer[10], composée de 3 000 soldats et de nombreux engins blindés arrivait à Cantillac. En une demi-heure, la commune était encerclée, toutes les routes barrées et un poste de commandement était installé[10].
Puis ce furent des scènes de pillages et de barbarie, les occupants obligeant les habitants dont ils pillaient les maisons, à leur servir boissons et repas. Le village est entièrement occupé et le Commandant déclare alors qu’il a à sa disposition 3 000 soldats pour faire la chasse aux terroristes.
Vers neuf heures et demie, des nuages de fumée et des rougeoiements d’incendie apprennent que les Allemands viennent de mettre le feu aux bois de la partie nord de la commune, dans l’espoir d'en chasser les réfractaires et les maquisards qui, peut-être, s’y cachent et ainsi les obliger à quitter leur refuge[10]. Vers 14 heures, le maire, Telfond, est menacé d’être fusillé. Il sera obligé d’assister à l’incendie du mont Saint-Jean où les nazis viennent de trouver, dans une ferme abandonnée un petit groupe de maquisards, ainsi que la casquette et les papiers ayant appartenu au général allemand tué la veille, sur la route de Brantôme. Cette découverte ne fit qu’aggraver la situation.
Vers 17 heures, le maire fut conduit sur la place de la Mairie pour voir le conseiller municipal Farges, les mains au dos et prêt à être fusillé. Monsieur Telfond fera acte de bravoure en demandant au commandant de le fusiller à la place du conseiller Farges et d’arrêter les atrocités. Les Allemands stoppent alors devant l’église et veulent y entrer. Vingt-deux jeunes gens du maquis, insuffisamment armés pour opposer une résistance à une telle troupe, et qui n’avaient pu quitter la commune avant son encerclement, s’étaient réfugiés dans l'église[10]. Refuge précaire et illusoire, comme l'ont montré les exemples d’Oradour-sur-Glane et de quelques autres communes de France.
Le conseiller Farges chez qui se trouve normalement la clé répond que celle-ci se trouve en possession du curé de La Gonterie-Boulouneix[10]. Les soldats veulent alors enfoncer la porte, malgré les dénégations et les protestations indignées, et les affirmations que l’église est vide. L’officier, apercevant alors une échelle appuyée contre un mur qui mène au clocher, envoie l'un de ses hommes pour vérifier. L’allemand monte à l’échelle, s’aventure, malgré les conseils du maire, sur la voûte fragile de plâtras et, n’ayant rien trouvé (les maquisards sont dans la nef[10] et non pas dans la voûte), redescend en disant à son officier qu’ils se sont trompés.
L’officier rassemble alors ses hommes et la colonne se dispose à quitter Cantillac[10]. Mais, tandis que ces scènes se déroulaient au chef-lieu de la commune, le feu continuait à brûler bois et villages et, partout dans les hameaux, les mêmes scènes de pillage et de mauvais traitements continuaient. À Puyfauchard, la colonne rencontre trois jeunes maquisards qui se sacrifient, résistant les armes à la main[10], pour permettre à leurs frères d’armes de se défiler dans les bois et d'échapper à l’encerclement de l’ennemi. Après une courte lutte, ils sont massacrés, et leurs corps laissés sur place.
Tous les gens du village, parqués dans un pré, à genoux, sont frappés et martyrisés et l’officier qui commande les oblige à crier « camarade », chaque fois qu’il passe devant eux. L’un d’eux, François Lafaye, âgé et marchant trop lentement au gré de ses bourreaux[10], reçoit deux décharges de mitraillette et, bien que blessé et perdant son sang en abondance, est obligé, comme ses malheureux compagnons de rester à genoux et de crier lui aussi « camarade » à chaque passage du commandant allemand. Il ne pourra recevoir les soins que nécessite son état que le surlendemain. Le docteur Perruchot retirera de ses jambes vingt balles ou éclats.
Au village du Boucher, une ferme est incendiée à l’aide de paille que le plus proche voisin est obligé d’apporter, après quoi, il est massacré et son corps jeté dans un bâtiment en flammes. Vers six heures enfin, les Allemands quittent Cantillac, laissant derrière eux comme partout où ils sont passés, un sillage de ruines, de sang, de larmes, et de deuils.
Ce n’est que le lendemain, au petit jour, que l’on peut enfin organiser des battues, compter les morts et panser les blessés, et que le maire peut identifier les morts et leur rendre un hommage. Cinq français sont tombés sur le territoire de la commune[10]. Tous n’étaient pas originaires de Cantillac et quelques-uns n’étaient que des hôtes de passage.
Pour ces faits, la commune a été décorée de la croix de guerre 1939-1945 le , distinction également attribuée à dix-huit autres communes de la Dordogne[11].
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
Dès 1790, la commune est rattachée du canton de Champagnac-de-Belair — appelé dans un premier temps canton de Champagnac, puis de Champagnac-de-Bel-Air — qui dépend du district de Nontron jusqu'en 1795, date de suppression des districts. En 1801, le canton dépend de l'arrondissement de Nontron[12].
Dans le cadre de la réforme de 2014 définie par le décret du 21 février 2014, ce canton disparaît aux élections départementales de mars 2015[13]. La commune est alors rattachée au canton de Brantôme, renommé canton de Brantôme en Périgord en 2020.
Intercommunalité
Fin 1996, Cantillac intègre dès sa création la communauté de communes du Pays de Champagnac-en-Périgord. Celle-ci est dissoute au 31 décembre 2013 et remplacée au 1er janvier 2014 par la communauté de communes Dronne et Belle.
Administration municipale
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2011, onze conseillers municipaux ont été élus en 2014[14],[15]. Ceux-ci sont membres d'office du conseil municipal de la commune nouvelle de Brantôme en Périgord, jusqu'au renouvellement des conseils municipaux français de 2020.
Liste des maires puis maires délégués
Population et société
Démographie
Les habitants de Cantillac se nomment les Cantillacois[18].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2016, la commune comptait 189 habitants[Note 3], en diminution de 2,58 % par rapport à 2010 (Dordogne : −0,88 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Enseignement
En 2012, Cantillac est organisée en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) avec les communes de Champagnac-de-Belair et Condat-sur-Trincou au niveau des classes de maternelle et de primaire. Les classes sont assurées en totalité à Champagnac-de-Belair.
Économie
Les données économiques de Cantillac sont incluses dans celles de la commune nouvelle de Brantôme en Périgord.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- D'architecture romane, la modeste église Notre-Dame-de-la-Nativité, contigüe au vieux cimetière, remonte au XIIe siècle. Son porche a été partiellement modifié au XVIIe siècle. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1970[8].
- La gentilhommière de Saint-Michel est une demeure récente bâtie sur des bases plus anciennes ; elle conserve une gargouille — qui est un remploi d'une colonne dont l'origine pourrait être gallo-romaine — et une cheminée du XVe siècle[22].
- La chartreuse de Puyservier (ou Puycervier) semble dater de 1674, date figurant sur son portail latéral, alors que la porte d'une grange indique 1639[23].
L'église. Le porche de l'église. La coupole et le cul-de-four de l'abside.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Décédé en mai 1946.
- Décédé en 1949.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références
- Patrick Ranoux, préface de René Pijassou, Atlas de la Dordogne-Périgord, Ouvrage publié à compte d'auteur, Speed impression, 1996, (ISBN 978-2-9501476-1-5), p. 19.
- « Cantillac » sur Géoportail (consulté le 11 novembre 2018).
- A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 2e édition, p. 143, Librairie Guénégaud, 1re édition en 1963, (ISBN 2-85023-076-6)
- Vicomte Alexis de Gourgues, Dictionnaire topographique du département de la Dordogne comprenant les noms de lieu anciens et modernes (A-K), article « Champagnac-de-Belair », 1873, sur guyenne.fr, consulté le 13 décembre 2018.
- « Quentillac » sur Géoportail (consulté le 12 décembre 2018)..
- Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, p. 81, éditions Fanlac, 2000, (ISBN 2-86577-215-2)
- Le nom occitan des communes du Périgord - Cantilhac sur le site du Conseil général de la Dordogne, consulté le 20 septembre 2021.
- « Église », notice no PA00082429, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 12 décembre 2018.
- « Arrêté création commune nouvelle Brantôme en Périgord » [PDF], sur Préfecture de la Dordogne, Recueil des actes administratifs de la Dordogne, (consulté le ), p. 13-17
- Guy Penaud, Les crimes de la Division "Brehmer", p. 138-141, éditions la Lauze, mars 2004, (ISBN 2-912032-65-2)
- [PDF] Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945, Mémorial des batailles de la Marne - Dormans (51), p. 14-15.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Légifrance, « Décret no 2014-218 du 21 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département de la Dordogne », sur http://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le ).
- Article L2121-2 du code général des collectivités territoriales, sur Légifrance, consulté le 11 novembre 2018.
- Résultats des élections municipales et communautaires 2014 sur le site du ministère de l'Intérieur, consulté le 11 novembre 2018.
- « Voici vos 557 maires », édition spéciale de Sud Ouest du 3 avril 2008, p. 7.
- Composition du conseil municipal, Brantôme en Périgord, consulté le 8 juin 2020.
- Nom des habitants des communes françaises sur le site habitants.fr, consulté le 11 novembre 2018.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- Guy Penaud, Dictionnaire des châteaux du Périgord, éditions Sud Ouest, 1996, (ISBN 2-87901-221-X), p. 259.
- Jean-Marie Bélingard, Dominique Audrerie, Emmanuel du Chazaud, préface d'André Chastel, Le Périgord des chartreuses, Pilote 24 édition, Périgueux, mai 2000, (ISBN 2-912347-11-4), p. 283
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