Carillon (Québec)
Carillon est un village compris dans le territoire de la municipalité de Saint-André-d'Argenteuil, en Argenteuil, au Québec (Canada).
Ne doit pas être confondu avec Fort Carillon.
Pays | |
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Province | |
Région administrative | |
Municipalité régionale | |
Municipalité | |
Coordonnées |
45° 34′ 10″ N, 74° 22′ 30″ O |
Population |
266 hab. () |
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Statut |
Municipalité de village (d) (jusqu'en ) |
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Implanté sur la rive gauche de la rivière des Outaouais au pied du Long-Sault, Carillon est un nœud majeur des réseaux de transport du xviie au xxe siècle. Riche en histoire, le village accueille deux lieux historiques nationaux du Canada, soit le canal de Carillon et la caserne de Carillon.
Toponymie
Le village est nommé d'après Philippe Carion, sieur Dufresnoy, un officier du régiment de Carignan et marchand de fourrures à qui est concédé un arrière-fief à Montréal en 1671. Le nom Carion ou Carrion est signalé dès 1686 dans le journal du chevalier de Troyes afin d'identifier une île dans la rivière des Outaouais au pied du Long-Sault[1].
La municipalité de Saint-André-d'Argenteuil a porté pendant une courte période le nom de Saint-André―Carillon après la fusion des territoires de Saint-André-Est, Saint-André-d'Argenteuil et Carillon en 1999[1].
Le village de Pointe-Fortune, sur la rive opposée de la rivière des Outaouais, était autrefois nommé Petit-Carillon, étant le corollaire géographique de Carillon sur la rive droite[2],[3].
Géographie
Le village est, avec Saint-André-Est, l'un des deux noyaux urbanisés de la municipalité de Saint-André-d'Argenteuil[4]. Il est situé à l'ouest de Saint-André-Est et à l'est de Chatham[1].
Il est implanté aux abords de la rivière des Outaouais, au pied des rapides du Long-Sault[1].
Le village est localisé le long de la route du Long-Sault (route 344)[5]. Un service de traversier relie Carillon à Pointe-Fortune, de l'autre côté de l'Outaouais[6]. Lorsque les conditions le permettent, un pont de glace remplace la navette fluviale durant l'hiver[7],[8].
En 2021, on y dénombre 266 habitants[9].
Histoire
Le lieu, implanté stratégiquement au pied de rapides sur une voie navigable, était, déjà au xviie siècle, fréquenté pour le portage par les Algonquins, qui nommaient les rapides Quenechouan ou Kinodjiwan (« grand rapide »)[1],[10]. La bataille du Long-Sault des guerres franco-iroquoises a lieu en 1660 au pied des rapides[1].
Au xviiie siècle, Carillon constitue la frontière entre la province de Québec et les territoires algonquins[10].
En 1818, un premier canal est construit sur la rive opposée, à Pointe-Fortune, mais celui-ci s'avère rapidement désuet. La guerre anglo-américaine de 1812 met au jour l'absence d'alternative navigable au fleuve Saint-Laurent entre Kingston et Montréal, les principales villes militaires de l'Amérique du Nord britannique. L'issue ambiguë de la guerre catalyse la construction d'un réseau de canaux le long de l'Outaouais et de la rivière Rideau. Un réseau de trois canaux est construit de 1819 à 1833 afin de contourner les rapides du Long-Sault : le canal de Grenville, le canal de Chute-à-Blondeau et le canal de Carillon[11]. De nombreux ouvriers irlandais affectés à la construction du canal s'installent à Carillon[12].
- Carillon et le canal en 1850.
- La caserne de Carillon, ancien hôtel et baraquement.
La caserne de Carillon est construite en tant qu'hôtel entre 1830 et 1837 afin d'offrir de l'hébergement aux voyageurs qui naviguent sur la rivière des Outaouais. Le bâtiment est utilisé comme caserne par l'armée britannique lors de la rébellion des Patriotes. Il retrouve par après sa fonction d'hôtel pour une centaine d'années[13]. De 1854 à 1910, Carillon est relié à Grenville par un chemin de fer de portage (en), le chemin de fer Carillon et Grenville, assurant la relève des bateaux à vapeur qui ne peuvent franchir les rapides du Long-Sault.
- La rue Principale vers 1910.
- Le canal et la centrale de Carillon en 2008.
La centrale de Carillon, première centrale hydroélectrique dont la conception et la maîtrise d'œuvre est assurée par des ingénieurs québécois, est construite de 1960 à 1962[14].
La municipalité de paroisse d'Argenteuil est créée en 1845. La municipalité de village de Carillon est détachée de la municipalité de paroisse en 1887. Elle est fusionnée de nouveau avec la paroisse de Saint-André-d'Argenteuil et le village de Saint-André-Est en 1999 afin de former la municipalité de Saint-André-d'Argenteuil[1],[15].
Notes et références
- Commission de toponymie, « Fiche descriptive - Carillon (village) », Banque de noms de lieux du Québec, sur toponymie.gouv.qc.ca, Gouvernement du Québec, (consulté le )
- Réseau du patrimoine franco-ontarien, « Ressources patrimoniales : Pointe-Fortune », 39 (consulté le ).
- Commission de toponymie du Québec, « Pointe-Fortune (Municipalité de village) », Banque des noms de lieux du Québec, Gouvernement du Québec, no 50159, (lire en ligne, consulté le ).
- Municipalité de Saint-André-d'Argenteuil, « Histoire et géographie », sur stada.ca, (consulté le )
- Municipalité de Saint-André-d'Argenteuil, « Rues et chemins municipaux », sur stada.ca, (consulté le )
- Musée régional d'Argenteuil, « TRAVERSIER CARILLON – POINTE-FORTUNE », sur museeregionaldargenteuil.ca, (consulté le )
- Jean-François Nadeau, « Le miracle hivernal du pont de glace », Le Devoir, sur ledevoir.com, (consulté le )
- Agence France-Presse, « Au Québec, les «ponts de glace», une tradition à la merci du réchauffement », Le Journal de Montréal, sur journaldemontreal.com, (consulté le )
- Statistique Canada. 2022. (tableau). Profil du recensement, Recensement de la population de 2021, produit no 98-316-X2021001 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa. Diffusé le 9 février 2022. https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2021/dp-pd/prof/index.cfm?Lang=F (site consulté le 12 mars 2022).
- James Morrison, chap. 2.3 « L’histoire des Algonquins sur la rivière des Outaouais », dans Comité de désignation patrimoniale de la rivière des Outaouais, Une étude de base pour la mise en candidature de la rivières des Outaouais au Réseau des rivières du patrimoine canadien, Petawawa, QLF Canada, , 318 p. (lire en ligne)
- Parcs Canada, « Histoire », Lieu historique national du Canal-de-Carillon, sur pc.gc.ca, Gouvernement du Canada, (consulté le )
- Centre d'archives de Vaudreuil-Soulanges, « Fonds Municipalité de Carillon », sur archivesvs.org (consulté le )
- Parcs Canada, « Culture », Lieu historique national de la Caserne-de-Carillon, sur pc.gc.ca, Gouvernement du Canada, (consulté le )
- Hydro-Québec, « 1960-1979 – La 2e étape de la nationalisation : les grands défis », Histoire de l’électricité au Québec, sur hydroquebec.com (consulté le )
- Janko Pavsic, « Carillon (village) », PADREM Québec, sur www.mairesduquebec.com, Institut généalogique Drouin, 2009-2022 (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Portail des Laurentides