Carl Duisberg
Friedrich Carl Duisberg ( à Barmen, Royaume de Prusse - à Leverkusen, Allemagne) est un chimiste et industriel allemand. Il fit de Bayer l'un des piliers du complexe militaro-industriel allemand et compte au nombre des fondateurs du trust IG Farben.
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(à 73 ans) Leverkusen |
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Dir. de thèse |
Johann Georg Anton Geuther (en) |
Distinctions | Liste détaillée Médaille Bunsen (d) () Médaille August Wilhelm von Hofmann (d) () Adlerschild des Deutschen Reiches (en) () Médaille Harnack () |
Biographie
Après avoir préparé son baccalauréat au lycée de Barmen-Wupperfeld (l'actuel lycée Carl-Duisberg de Wuppertal), Duisberg étudia la chimie à Göttingen et Iéna de 1879 à 1882. Sa thèse de doctorat était consacrée à l’ester acétate d'éthyle. Au terme d'un service militaire d'un an comme volontaire au régiment royal d'infanterie de ligne de Bavière, à Munich, il fut embauché en 1883 par le premier employeur de Wuppertal-Elberfeld, la société Bayer, qui l'affecta d'abord à l'organisation de l'Institut de chimie de l’université de Strasbourg. Puis il multiplia les découvertes sur la synthèse des colorants, comme la synthèse de la benzopurpurine, que la société breveta.
En 1888, Duisberg fut promu fondé de pouvoir et directeur scientifique de Bayer. Il joua un rôle décisif dans le déménagement des usines à Leverkusen. En 1900 il devint membre du directoire, en 1912 directeur général et président des Usines de colorant Friedr. Bayer & Co.. Il revint des États-Unis impressionné par la rentabilité et la puissance des trusts tels la Standard Oil, et en 1904 publia un « Essai sur la fusion des entreprises de colorants allemandes » (Denkschrift über die Vereinigung der deutschen Farbenfabriken) : ce cheminement intellectuel devait en faire la tête pensante et l'un des pères fondateurs d’IG Farben en 1916.
Dès le mois de , avant même que la Première Guerre mondiale ne se fige en guerre de position, l’État-major général allemand institua une « Commission Nernst-Duisberg » chargée de poursuivre la recherche sur les gaz de combat et d'en diriger les essais contre les troupes ennemies. La Seconde conférence de La Haye de 1907 autorisait en effet l'usage de ces armes, moyennant des conditions qui prévalent presque toujours sur un champ de bataille : aussi, on trouva bientôt aux côtés de Walther Nernst plusieurs chercheurs de grande valeur tels James Franck, Fritz Haber, Otto Hahn et Gustav Hertz, qui seraient par la suite lauréats du prix Nobel. Duisberg ne pouvait que se sentir conforté dans son engagement dans le secteur militaro-industriel.
Duisberg (comme Walther Rathenau et Hugo Stinnes) était alors l'un des grands patrons de l'industrie allemande qui, à partir de 1916, exigèrent la déportation en Allemagne de civils belges pour le travail forcé[1], pourtant contraire au droit des gens reconnu à l'époque par les grandes puissances.
Duisberg travailla jusqu'en 1926 pour Bayer, et de 1925 à 1935 devint président de la Fédération nationale des industries allemandes et membre du Conseil de surveillance du trust qu'il avait contribué à mettre sur pied, le groupe chimique I.G. Farbenindustrie AG, qui avait entre autres absorbé Bayer.
Il avait fondé en 1921 la Société Géographique Carl-Duisberg, et subventionnait largement la Ligue Pangermaniste. Après la prise de pouvoir des Nazis, il participa jusqu'à sa mort aux réunions de l'Académie du droit allemand, institution de milliardaires favorables au régime, au sein de laquelle il anima l'«initiative pour la propriété industrielle» (Ausschusses für gewerblichen Rechtsschutz[3]).
Notes
- Cf à ce propos l'essai de Jens Thiel, Menschenbassin Belgien. Anwerbung, Deportation und Zwangsarbeit im Ersten Weltkrieg (Essen 2007), pp. 109-113.
- Norbert Wollheim Memorial
- Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. Fischer Taschenbuch Verlag, 2nde éd. mise à jour, Francfort-sur-le-Main 2005, p. 121.
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