Carlo Gemmellaro

Carlo Gemellaro, né le à Nicolosi et mort à Catane le , est un chirurgien, volcanologue et naturaliste italien.

Carlo Gemmellaro
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Italienne ( - )
Activités

Biographie

Frère du géologue Mario Gemmellaro (it), il est diplômé de médecine et de chirurgie en 1808 de l'Université de Catane et exerce durant sept année comme chirurgien dans des régiments de la British Army engagés contre Napoléon[1]. Avec des officiers anglais, il fait des excursions géologiques dans les îles Éoliennes, notamment à Vulcano et à Stromboli. Il visite des régions de la Sardaigne, de l'Afrique du Nord, de la France, des îles Baléares, de la Corse, des Champs Phlégréens et du Vésuve[2] puis se rend en Angleterre où, à Londres, il entre en contact avec John Playfair et James Hall alors étudiants en vulcanologie et géologie ainsi qu'avec le botaniste James Edward Smith, fondateur et premier président de la Linnean Society of London.

Il participe à une série de conférences en géologie à la Royal Institution en avril-juin 1812, durant lesquelles Humphry Davy propose une théorie chimique des phénomènes volcaniques, l'illustrant par un modèle de cône volcanique dans lequel il provoque des éruptions artificielles[3]. Gemmellaro rembarque entre 1813 et 1817, voyageant d'un bout à l'autre de l'Europe il peut étudier, collecter et cataloguer roches, minéraux et fossiles. De retour à Catane en 1817, il se spécialise dans l'étude systématique de l'Etna et des territoires de la Sicile orientale bordant le volcan, où il a fait construire avec des officiers anglais dès 1811[4] la Casa Gemmellaro[5] ou Casa Inglese[6] qui apparait dans le roman d'Alexandre Dumas Le Speronare (1843) et dans le roman de Jules Verne (qui emprunte à Dumas sa description), où Gemellaro est mentionné (partie 3, chapitre VII), Mathias Sandorf[7].

Il reformule les théories sur la formation de la grande dépression du côté oriental de l'édifice volcanique connu sous le nom de Valle del Bove[8],[9], correctement attribuée par lui et son frère Mario à l'effondrement d'un cône volcanique archaïque[10]. Par l'intermédiaire de l'Accademia Gioenia (it) des sciences naturelles, créée en 1824 et dont il est un des fondateurs[11],[12], il publie les résultats de ses recherches, donnant une impulsion à la géologie, alors presque inconnue en Sicile, fondant à Catane une école géologique de renommée européenne.

Professeur d'histoire naturelle à l'université de Catane, puis de géologie et de minéralogie, à partir de 1830, et, à partir de 1852, uniquement de géologie, il collabore également à la construction du jardin botanique de l'université avec Francesco Tornabene (it) et Lorenzo Maddem (it)[13]. Il y occupe ensuite des postes administratifs jusqu'à en devenir recteur en 1847.

Lorsque le volcan de l'île de Ferdinandea émerge en 1831, il s'empresse de l'étudier et dessine également des tableaux en perspective[14]. En 1832, à l'Université de Catane, il établit l'Observatoire météorologique, l'équipant d'instruments, comme un pluviomètre de sa propre invention[1]. Il a également doté l'Université de Catane d'un Cabinet d'histoire naturelle.

Affiliations

Il était membre, entre autres, de l'Académie des Lyncéens, du Collège royal de chirurgie, du Muséum Senckenberg et de la Société géologique de France.

Publications

  • 1847 : Saggio sulla costituzione fisica dell'Etna, Catane
  • 1859-1860 : La Vulcanologia dell'Etna
  • 1862 : Sommi capi di una storia della geologia sino a tutto il secolo XVIII pei quali si detegge che le vere basi di questa scienza sono state fondate dagli Italiani, Catane
  • 1865 : Un addio al maggior vulcano di Europa

Notes et références

  1. (it) Renato Cristofolin, « Un ricordo di Carlo Gemmellaro », Boll. Accademia Gioenia diScienze Naturali - Catania, vol. 50, no 380, , FP417-FP431 (ISSN 0393-7143, résumé, lire en ligne, consulté le ).
  2. (it) Elogio accademico del Prof. cav. Carlo Gemmellaro letto all'Accademia Gioenia di scienze naturali nella seduta straordinaria del di' 2, décembre 1868, Galatola, , 189 p. (lire en ligne), p. 12.
  3. (en) Sherrie Lynne Lyons, Species, Serpents, Spirits, and Skulls : Science at the Margins in the Victorian Age, SUNY Press, , 259 p. (lire en ligne).
  4. Félix Bourquelot, Voyage en Sicile, 1848, p. 274
  5. Armand de Quatrefages, Souvenirs d'un naturaliste, volume 2, 1854, p. 90
  6. Augustin Joseph Du Pays, Itinéraire descriptif, historique et artistique de l'Italie, 1863, p. 869
  7. Alexandre Tarrieu, Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne, vol. 2 F-M, éditions Panel, 2021, p. 64
  8. Carlo Gemmellaro, Sulla costituzione fisica della Valle del Bove: memoria, Accademia della Gioenia, 1837
  9. Ipercultura - Crocevia di arti e scienze
  10. (en)Letter to Sir Charles Lyell from Carlo Gemmellaro
  11. Governo di Napoli, Almanacco reale del Regno delle Due Sicilie, 1841, p. 589
  12. Giuseppe Bentivegna, Carlo Gemmellaro: uno studioso europeo nella Catania dell'800, Bollettino di Ateneo 1/1997
  13. La fondazione (dell'orto botanico catanese), 11 juillet 2018
  14. Carlo Gemmellaro, Relazione dei fenomeni del nuovo vulcano sorto dal mare fra la costa di Sicilia e l’isola di Pantelleria nel mese di luglio 1831, Université de Catane, 1831

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